𝟭 ⸻ Le soleil brulant la peau.
Le reflet de son visage au teint pâle paraît face au grand miroir de la salle de bain. Mécaniquement, elle passe sa brosse dans ses cheveux lisses qu'elle déteste et les coiffe.
Ils sont ternes, sans éclat ni brillance et plats.
Malgré tout ses efforts elle n'arrive pas à leur donner le moindre volume. Les pointes sont jonchées de fourches et parfois cassées, probablement à cause des décolorations ponctuelles qu'elle fait.
Ils sont blonds mais pourtant tristes.
Elle ne les apprécie pas vraiment, en fait, elle n'éprouve aucun plaisir à s'en occuper, tout ça n'est qu'une corvée pour elle. Elle a mille autres choses à faire que de coiffer ses cheveux et perdre cinq minutes de sa vie tous les jours à cela.
Mais elle n'a pas le choix. Alors elle le fait, sans grande conviction.
Une fois sa chevelure totalement coiffée et lisse, elle pose sa brosse, attachant ses cheveux en chignon. Elle se passe un coup d'eau sur le visage et se le nettoie.
Elle relève la tête, regardant quelques secondes son reflet, elle fixe les tâches de rousseurs qu'elle a généreusement sur les joues et sur le nez. Des tâches plus ou moins grandes, d'un marron semblable à celui du caramel ou du sucre roux. Des petites tâches s'éparpillant sur l'entièreté de ses pommettes, les plus courageuses se propageant au-delà de ses paupières.
Entendant un bruit sourd dans le salon, la jeune femme soupire, se doutant de la provenance du bruit.
Elle se sèche rapidement le visage et sort de la salle de bain, descendant rapidement les escaliers et arrive dans le grand salon, voyant au loin son frère assis en train de prendre son petit déjeuner. Elle le regarde avec sévérité, puis le jeune garçon pointe un endroit vers le sol. L'entrée de leur maison plus précisément.
Sans un mot de sa part, elle comprend tout de suite.
Portant son regard fatigué vers l'endroit que pointe son frère, elle y voit sa mère, gisant sur le sol, évanouie probablement parce qu'elle a passé la nuit dehors.
« — Elle est là depuis longtemps ? Demande t-elle.
— Nan, elle vient d'arriver. »
Elle soupire mais se résigne tout de même à aller la voir pour s'assurer qu'elle respire encore. En avançant vers elle, elle aperçoit une bouteille de tequila. Elle devine que celle-ci est vide et la prend des mains de sa mère. Puis une fois que son pouls a été pris, elle se redresse et part jeter la bouteille à la poubelle.
Rangeant un peu au passage ce qui traîne. Mais avec sa mère c'est un cercle sans fin, elle fout le bordel partout où elle passe, comme une tornade.
« — Tu vas la laisser là ? Demande le jeune Haruko.
— Non, je vais la mettre sur le canapé.
— D'ailleurs, Akatsuki, je voulais te demander, t'aurais pas un peu d'argent ?
— Genre combien ?
— Genre dix euros.
— Pour quoi faire ? »
La jeune femme se baisse, prenant sa mère par-dessous les aisselles, elle se met à la tirer, presque avec facilité tant elle a l'habitude.
« — Rien de spécial, mais je voulais sortir avec des potes après les cours, on va s'acheter des glaces et la dernière fois ils m'ont déjà invité alors j'veux pas que ça se reproduise. »
Elle soupire, ignorant son frère tant elle est concentrée à traîner sa mère à travers le salon.
« — S'il te plaît, Akatsuki Je te rembourse promis.
— Pas la peine, Haruko, répond-elle en se relevant. »
Elle fouille dans ses poches et sort un billet qu'elle lui tend. Le visage d'Haruko s'illumine, il pose sa console et saute de sa chaise, se précipitant vers sa grande sœur pour prendre le billet.
« — Merci, Akatsuki ! T'es la meilleure! S'exclame t-il.
— Je le sais déjà. Va te brosser les dents, ça va être l'heure de partir.
— J'y vais ! »
Elle le regarde partir en courant vers les escaliers, un sourire amusé se dessinant sur son doux visage. Elle secoue la tête comme pour reprendre son sérieux et tente durant quelques minutes de mettre sa mère sur le canapé.
Une fois la tâche faite, elle s'empresse de prendre les bouteilles d'alcool déjà sorties et de ranger les verres, vidant le contenu dans le lavabo.
En attendant son petit frère, elle continue de faire un rapide ménage, essayant avec difficulté de tenir le taudis qui leur sert de maison propre. Alors elle remballe les paquets de gâteaux à moitié entamés, les bouteilles disposées un peu partout par sa mère, les nombreux verres ainsi que les cendriers remplis à ras bord. Elle aère le salon en ouvrant les volets et les fenêtres, essaye de faire partir la tâche sur le plancher déjà abîmé par tout ce qu'il y a pu avoir dessus auparavant.
Et tout ce genre de chose qu'elle a l'habitude de faire. C'est devenu un mécanisme pour elle, désormais. C'est son quotidien à elle.
Haruko descend à toute allure, se précipitant vers l'entrée, là où était sa mère quelques minutes plus tôt et enfile ses chaussures déjà bien abîmées. Il se lève et met sa veste puis prend son sac de cours.
« — Il me faut des nouvelles chaussures, dit-il.
— Je sais.
— Rapidement.
— On verra, tu sais bien qu'il y a plus important à acheter, soupire Akatsuki en prenant son gilet.
— Comment je fais pour aller en cours ? C'est trop la honte d'avoir des chaussures trouées.
— Je suis désolée, je ferai au mieux. »
Frustré des réponses floues de sa grande sœur, Haruko sort de la maison en premier sans l'attendre. Akatsuki prend son petit sac en toile et sort de la demeure sans prendre la peine de fermer la porte à clé. Ce n'est pas une de leurs habitudes, à vrai dire. Et puis, vu l'état de la maison, il suffit juste de la regarder pour savoir qu'aucun objet de valeur n'y traîne.
Ou s'il y en a, Akatsuki peut être sûre que sa mère les a déjà vendus pour de l'alcool. C'est ce qu'elle a fait avec tout ses bijoux de valeur. Elle a même vendu son propre téléphone pour avoir un peu d'argent et subvenir à son addiction qu'elle adore tant.
Haruko est déjà devant la voiture, attendant que sa grande sœur ouvre les portières. Une vieille Clio toute cabossée qu'Akatsuki a achetée il y a quelques temps. C'était la moins chère alors elle l'a prise. Bien qu'elle soit abîmée, elle est contente d'avoir au moins ça. Et puis c'est vachement utile, avec cette voiture elle sent plus normale, comme les autres.
« — Dépêche-toi, râle Haruko, je vais être en retard moi.
— Oui oui, j'arrive. »
Rapidement, elle déverrouille sa voiture et tous les deux montent rapidement à l'intérieur. Dans la foulée, elle démarre et sort rapidement de l'allée de leur maison, une allée pourrie aux dalles abîmées par le temps et le mauvais traitement, puis roule tranquillement jusqu'au collège où étudie Haruko.
« — D'ailleurs, commence la jeune femme, je t'ai pas demandé, mais avec qui tu sors ?
— Ah... des potes du collège.
— Vraiment ?
— Bah oui, pourquoi tu demandes ça d'abord ? demande le garçon, embarrassé.
— Peut-être parce que tu pues le parfum et que pour une fois, tu t'es coiffée, dit-elle amusée.
— Quoi ? Je suis comme d'habitude, j'vois pas de quoi tu parles.
— Elle s'appelle comment, ce pote ? »
Haruko devient rouge, gêné par les questions intrusives de sa sœur, qui contrairement à lui est fortement amusée par cette situation. Elle y prend même beaucoup de plaisir, à taquiner son petit frère. Riant légèrement face à ses réactions comiques.
« — Arrête de te foutre de moi, râle t-il. Je connais pas de fille, puisque je te dis que je vais sortir avec des potes.
— Moi aussi à ton âge je sortais avec des garçons, t'as le droit tu sais.
— Je sors pas avec elle ! »
Un long silence règne dans la voiture, car Haruko vient de se rendre compte que sans le vouloir il avait fait une bourde, se grillant tout seul auprès de sa sœur.
Akatsuki esquisse un sourire amusé, regardant son frère d'un haussement de sourcils, elle lui avait bien fait comprendre que cette information n'était pas tombée dans l'oreille d'une sourde.
Gêné, il tourne la tête vers la vitre, ne voulant plus affronter le regard taquin de sa sœur. Il venait de vendre la mèche avant même qu'il ne se passe quoique ce soit et ça le frustrait énormément.
« — Donc c'est quoi son petit prénom ? »
Après quelques secondes, il se résigne, s'avouant vaincu face à sa sœur. Il sait pertinemment qu'elle ne lâchera pas l'affaire aussi facilement.
« — Aiko Saito, dit-il avec un air renfrogné.
— Et toi, tu l'appelles comment ?
— Saito! Je suis pas assez proche pour l'appeler par son prénom, tu crois quoi ! S'exclame t-il en se tournant vers sa sœur.
— Je crois rien du tout, je me renseigne juste, dit-elle. Elle t'appelle par notre nom de famille ?
— Bah oui, à ton avis.
— C'est en tête-à-tête que tu vas la voir ?
— T'es malade ? Jamais de la vie, on sort juste tous ensemble. »
Akatsuki hoche la tête, encore plus emballée par les amourettes de son frère que sa propre vie amoureuse.
Bien qu'elle soit obligée de lui sortir les vers du nez pour avoir la moindre miette d'information, elle est quand même contente de parler de ça avec lui. C'est vrai qu'elle sera bientôt obligée d'aborder tout ça et de le mettre en garde. Pas que ça l'enchante grandement d'avoir cette discussion, mais elle va devoir le faire, ne comptant pas sur sa mère pour s'en occuper.
« — C'est un bon début. Essaye d'aller lui parler, peut-être que vous aurez des choses en commun.
— Tu crois ? Demande Haruko en la regardant.
— De toute façon, tu ne pourras jamais te rapprocher d'elle si tu ne lui parles pas.
— Je lui parle en cours. Elle m'explique les exercices, dit-il.
— Trop mignon.
— Arrête ! »
Akatsuki éclate de rire sous les plaintes de son frère lui sommant d'arrêter de se moquer de lui. Elle trouve ça tellement innocent que ça en devient comique. Mais en même temps, elle est contente pour lui, qu'il ressente ce genre de petites choses.
La voiture s'arrête, Akatsuki ne prend pas la peine de se garer. De toute façon son frère va vite déguerpir de là pour rejoindre ses copains. Venant d'arriver au collège, elle soupire, prenant une mine faussement triste du départ de son frère.
« — À ce soir, dit-elle. Bon après-midi avec Aiko.
— T'es chiante.
— Moi aussi, je t'aime. Rentre pas trop tard.
— Oui oui, dit-il en sortant de la voiture. »
Il claque la portière et deux secondes plus tard disparaît parmi la foule d'élèves.
Tu parles, Akatsuki sait pertinemment qu'il n'a rien écouté et ce qu'elle lui a dit, il est tellement pressé de retrouver ses copains qu'il ne prête plus attention aux dires de sa sœur.
Elle soupire et avance, la journée vient à peine de commencer et si elle traîne trop, elle va être en retard au travail. Pas que ce n'est jamais arrivé, elle s'est déjà faite réprimander par son patron plusieurs fois. Mais elle tient à son job qui est, avec l'arrêt maladie de sa mère, leur seule source de revenus.
Mais puisque sa mère préfère claquer ses indemnités dans l'alcool et faire la tournée des bars de la ville plutôt que d'aider à payer le loyer et les charges, Akatsuki doit faire avec son seul salaire.
Après avoir traversé la ville, elle arrive à son lieu de travail tout juste à l'heure. Entrant rapidement par l'entrée principale, elle file aux vestiaires enfiler sa veste et prendre ce dont elle a besoin. Elle badge son arrivée et regarde le planning pour savoir le numéro de la caisse qu'elle aura aujourd'hui.
Sans perdre une minute, elle file à l'autre bout du magasin prendre sa caisse du jour, s'installant rapidement tant elle a l'habitude, elle fait tous les petits mécanismes requis.
« — Comment tu vas aujourd'hui? demande sa collègue dos à elle.
— Super et toi ?
— Ça va. Tu as une mine fatiguée, dit-elle. Tout va bien ?
— Oh ça ? Ce n'est rien, j'ai travaillé au restaurant hier, mon ancien patron avait besoin de quelqu'un alors j'ai accepté, répond Akatsuki.
— Tu devrais quand même te ménager. Ne minimise jamais le sommeil, c'est très important.
— Je sais Asuna, mais ne t'en fais pas, tout va bien. »
La vieille dame hoche la tête. Akatsuki sait qu'elle ne devrait pas abuser du travail, mais comment peut-elle cracher sur de l'argent dont elle a besoin ? Il faudrait être folle pour refuser.
La vieille Asuna s'inquiète toujours pour elle. Parfois, elle propose de l'argent qu'Akatsuki refuse toujours, elle ne veut pas abuser de cette gentille dame qu'elle affectionne beaucoup. C'est vrai que parmi tous ses collègues, Asuna est celle qui se soucie le plus d'elle.
Elle s'inquiète toujours pour un oui ou pour un non. La jeune femme ne compte plus le nombre de fois où Asuna lui a ramené des tupperwares remplis de nourriture qu'elle avait soit disant « en trop ». Dans le fond, Akatsuki sait pertinemment qu'elle ment et que c'est toujours de la nourriture qu'elle a préparée exprès pour elle et son petit frère.
C'est ce qui fait que leurs relation est particulière. Akatsuki la considère réellement comme une amie, et des amis, elle n'en a pas beaucoup. Peut-être aucun si on ignore sa voisine.
Mais elle travaille tellement qu'elle n'a même pas le temps de se faire des amis. Quand elle a arrêté les cours subitement, elle a coupé tout contact avec ses camarades de lycée. Elle n'attendait que ça, d'avoir son diplôme pour ensuite pouvoir travailler et subvenir aux besoins de sa famille et d'elle-même.
Elle se rassure en se disant que son frère n'aura pas le même destin tragique qu'elle, que contrairement à elle, il va pouvoir dépasser l'étape du lycée et aller en études supérieures. Du moins, c'est ce qu'elle espère pour lui.
Elle fantasme pour lui une vie meilleure que celle qu'ils ont actuellement. Akatsuki se rassure en se disant qu'ils ne peuvent pas faire pire que ce qu'ils ont maintenant. Ou du moins, que c'est assez compliqué de faire pire.
Elle ouvre sa caisse, prête à travailler et à faire face aux clients les plus désagréables. Un quotidien qui ne la ravit pas, c'est vrai que rester souriante face aux clients peu agréables c'est une tâche compliquée. Elle s'est déjà faite redresser les bretelles quant à son attitude face à certains d'entre eux.
Akatsuki soupire, regardant les clients entrer dans le magasin les uns après les autres. Nonchalamment, elle s'accoude, posant son menton dans le creux de sa main.
« — Ils ont vraiment que ça à faire, de venir à l'ouverture ? demande-t-elle.
— Certains attendent même devant qu'il ouvre, répond Asuna.
— Ils me fascinent, mine de rien. »
Asuna rigole légèrement puis reprend vite son sérieux quand un client arrive à sa caisse.
Rapidement, les clients arrivent les uns après les autres et doucement, au fil des heures, le magasin se remplit.
Alors les mineurs demain c'est le dernier jour des vacances ?^^
Je rigole.
Premier chapitre omg
Ça fait longtemps que j'avais pas posté trop bizarre ?
Je suis en train de lire windbreaker, l'obsession pour ce webtoon est en train de naître....
Je tue pour Minu voilà.
Bon sinon je vais essayer de faire une fiche pour mon oc pour que vous puissiez la visualiser physiquement.
Bonne soirée, nuit ou journée ou peut-être importe? Tant que ça stan Lee.
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