Chapitre 2
Les enfants me regardaient avec des yeux ronds tandis que je me retournai de l'autre côté du canapé pour chercher Jamie du regard.
Ce fut sa main que je repérai en premier, tendue vers le ciel et tenant fièrement une petite dent de lait.
- Cool ! s'exclama le possesseur de la main en se relevant. Une dent en moins, par ici la monnaie ! La fée des dents va pouvoir passé ce soir.
Oh ! Je connaissais quelqu'un à qui ça n'allait pas plaire ça ! Les enfants commençaient déjà à repartir en m'oubliant, ne semblant désormais intéressé plus que par la dent perdue.
- Non ! s'écria Jack qui jusque là était resté adossé à une statue. Ne partez pas s'il vous plaît ! Ce bon moment, vous ne le devez pas à la fée des dents, mais à moi !
Il bondit de sa statue et s'envola devant eux avant même que j'ai eu le temps de le retenir.
- Jack ! tentais-je de l'appeler.
- Je peux savoir ce que je dois faire pour obtenir un peu d'attention ?! demanda t-il aux enfants juste avant que ceux ci ne le traversent.
Tsss... bande de sale gosse ! Maintenant il allait falloir que je redouble d'effort pour le consoler ! Je m'approchai de lui avec un sourire engageant devant sa mine déconfite.
- C'était une superbe idée cette glissade au canapé ! m'exclamais-je. Qu'est-ce que je ferais sans toi !? Heureusement que je te connais, ma vie serait d'un telle ennuie sinon !
Il poussa un long soupir résigné mais m'accorda néanmoins un sourire forcé, c'était déjà ça !
- Si au moins tu n'étais pas la seule à me voir, ce serait bien mieux...
Je m'approchai de lui et posai sa main sur son torse d'un air réprobateur. J'étais plus grande que lui ( de quelques centimètres, certe, mais quand même !) et en profitai souvent pour avoir l'avantage lors de nos confrontations.
- Tu ne vas pas revenir là dessus ! On en parle depuis quoi ? 300 ans ! Au moins une personne croit en toi aujourd'hui ! Et il y a eu ces trois autres au 17ème siècle ! Tu ne peux pas dire qu'on s'était ennuyé avec eux ! Je suis sur qu'il existe des tas d'esprit en ce monde que personne n'a jamais vue ! Regarde la Marmotte par exemple, tu ne la connais pas ? Et bien c'est normal ! Parce que personne ne le fait !
- Aby, répliqua Jack en éloignant mon visage du bout des doigts, comme tu l'as si bien dit plus tôt, ça fait 300 ans qu'on se côtoie, je te remercie d'essayer de me remonter le moral, mais j'arrive toujours à savoir quand tu mens !
- Rah ! C'est pas juste ! fis-je en laissant tomber ma tête sur son épaule. Tu pourrais pas faire semblant au moins ! Pour la peine ce soir c'est moi qui décide d'où on va manger ! terminais-je en enroulant mes jambes autour de sa taille pour ne pas pouvoir le laisser répliquer.
- De toute façon c'est toujours toi qui décide ! se moqua Jack.
Bon, au moins il avait retrouvé le sourire !
****
- Les repas des nobles me maaaaaaaanquent ! me plaignais-je en ressortant d'un fast food.
- Au moins on arrêtent d'essayer de te brûler maintenant ! rétorqua Jack.
- Pas faux ! avouai-je.
Je ne serais compter le nombre de procès qu'on avait fait contre moi à l'époque de Salem, sans compter toute les fois où j'avais finis attacher sur un bûcher ! Heureusement, j'avais toujours réussie à m'en sortir !
- Vous me semblez bien suspecte mademoiselle, mima Jack, et ne serais-ce pas de la magie que je vous ai vue pratiquer hier ?
- Oh non mon bon monsieur ! Vous deviez surement avoir un peu trop abusé sur l'alcool, je suis une vrai sainte vous pouvez me croire !
- Ça c'est ce qu'on va voir ! s'écria Jack en m'envoyant une bourrasque enneigé en pleine figure avant de se lancer à ma poursuite.
Je m'élançai dans les rues en riant aux éclats, profitant de mon agilité pour me mouvoir plus rapidement grâce aux voitures, et au poteaux. Je repérai un grillage éventré en me glissai dans son ouverture en le frôlant de mes mains. Ces dernières se mirent à briller lorsque j'utilisais ma magie pour refermer le grillage que Jack se prit de plein fouet.
- C'est pas juste ! se défendit Jack en se relevant tandis que je hurlai presque de rire.
- Tu parles ! rétorquais-je. T'utilise bien ta magie du vent pour me rattraper ! Pourquoi j'aurais pas le droit d'utiliser la mienne !
- Aucune raison précise effectivement, approuva Jack en passant au dessus du grillage. Mais il n'empêche que...
- Qui est là ? demanda alors une voix féminine en nous faisant sursauter.
J'entourai rapidement Jack de mes bras pour éviter qu'elle ne me voit. Des pas s'approchèrent et je la reconnus lorsqu'elle pointa sur nous le faisceau d'une lampe de poche, sans succès bien évidemment, avant de rentrer chez elle.
Il s'agissait de la mère de Jamie. Par les dieux, on ne pouvait pas tomber dans une autre maison ! Jack s'envola sur le toit où je m'installais tandis qu'il observait Jamie raconter sa folle glissade depuis sa fenêtre. J'espérais désespérément que ça ne lui mine pas le moral, mais j'avais bien évidemment tort....
Il retourna sur le toît et leva les yeux vers le ciel.
- Si je fais quelque chose de mal, s'il te plaît tu ne pourrais pas me dire ce que c'est.
Il ne s'adressait pas à moi, ça je l'avais vite compris, mais à l'Homme de La Lune, l'espèce de grand dieu de ce monde et chef des esprits. Je n'osais jamais l'interrompre lorsqu'il lui parlait, même si ça me fendait le cœur de le voir aussi mal.
- Parce que j'ai beau essayé, vraiment. continua t-il. Mais hormis Abygale, personne ne me voit jamais ! C'est toi qui m'a mis là, c'est vrai, je pense que tu pourrais au moins, me dire pourquoi !
Il fixa la Lune quelques instants et n'obtenue sans grande surprise aucune réponse. Je me relevai et déposait une main réconfortante sur son épaule. J'aperçue alors des filets de sables dorées et ne put retenir un grand sourire ravi.
- Il tombe à pique lui ! fis-je en grimpant sur la cheminé de la maison avant de bondir vers une des arabesques d'or.
Elle s'illumina, révélant le rêve envoyé du marchand de sable qu'elle contenait lorsque je passa ma main à l'intérieur et se transforma en une immense raie à laquelle je m'accrochai. Elle descendit vers Jack et je lui assennai un petit coup de pied dans la figure pour le sortir de son mutisme.
- Aller ! Ne me dis pas que cette stupide Lune à entamer ton engouement pour ces trucs.
Il pencha la tête en arrière en grognant avant de la relever vers moi avec un sourire malicieux au lèvre. Il bondit à son tour pour faire apparaître un banc de dauphin sur lequel je me jetais en riant.
Nous continuâmes ce jeu jusqu'à ce que le dernier rêve disparut. Je me posai sur le haut d'un reverbère et Jack en fit autant.
- Je sais pas si j'aurais pue supporter cette vie sans toi..., soupira t-il finalement en posant sa tête sur mon épaule.
- Et moi dont !
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