Chapitre 3 : Seul à seul

Eren se sentit tiré en arrière et sa tête tapa contre un mur. La tête lui tournait à cause du choc. Il distingua une silhouette qui s'approcha et s'accroupit en face de lui. Lorsqu'il commença à voir un peu plus net, il vit qu'il s'agissait d'un des gars qu'Armin lui avait présenté dans la cour, Jean. Derrière lui, se tenait le petit chauve, Connie. Tous deux le regardaient d'un air sadique. Eren regarda autour de lui : ils l'avaient entraîné dans une cellule vide et avaient refermé la porte derrière eux. Connie gardait la porte.

« C'est pas très prudent de se promener seul le nouveau. T'imagines pas tout ce qui peut se passer dans ce genre d'endroits... » dit Jean d'un air mauvais.

« Espèce d'enfoiré... tu comptes me tabasser pour me souhaiter la bienvenue c'est ça ? » demanda Eren en essayant de paraître serein.

Jean et Connie se regardèrent, ahuris. Puis ils éclatèrent de rire, ce qui étonna Eren.

« Te tabasser ? Non, c'est pas drôle ça, répondit Jean avec un sourire sadique. Non en fait t'es plutôt mignon le nouveau, et ça fait longtemps que je suis en manque. Alors tu vas gentiment te laisser faire maintenant, t'as compris ? »

Eren ouvrit de grands yeux. Il ne voulait pas y croire. Ce genre de choses arrivait vraiment en prison, ce n'était pas une légende ? L'incompréhension fit rapidement place à la colère.

« Espèce d'enfoiré... TU VAS LE REGRETTER ! »

Tout en disant ça, il infligea un coup de poing de toutes ses forces dans la face de Jean, qui fut projeté en arrière mais se releva presque tout de suite.

« Merde, mais c'est que tu résistes en plus ! T'as pas compris ce que je t'ai dit ? Connie, viens me le tenir ! »

Eren songea immédiatement à s'enfuir ; contre deux mecs en même temps il n'avait aucune chance. Problème : ils bloquaient la sortie. Il était vraiment dans la merde. Tout d'un coup, tous les deux se jetèrent sur lui en même temps. Ils tombèrent tous les trois et luttèrent un moment avant que Jean et Connie ne parviennent à le maîtriser. Eren se retrouva finalement par terre sur le dos, Connie lui tenant les bras écartés pendant que Jean forçait pour écarter les cuisses d'Eren qui se défendait en lui donnant des coups de pieds.

« Putain c'est pas vrai, arrête de bouger ! » gueula Jean en lui flanquant un coup de poing dans le ventre. Sous le coup de la douleur, Eren se détendit et Jean en profita pour lui bloquer les jambes sous ses genoux. Il commença ensuite à déboutonner son pantalon.

« Tu m'as vraiment énervé, là. Alors maintenant tu vas couiner ! »

« Je crois plutôt que c'est vous qui allez couiner ! » entendirent-ils alors derrière eux. Jean n'eut même pas le temps de se retourner : une main le tira en arrière et le plaqua contre le mur de la cellule sous les yeux d'un Eren pétrifié. Il reconnut tout de suite l'homme qui venait d'intervenir. Livaï ! Il tenait Jean d'une main contre le mur et paraissait vraiment remonté. Une fois la surprise passée, Connie lâcha Eren pour aller aider Jean, mais de son autre main Livaï le prit par le col et le plaqua au mur à côté de son copain.

« Bah alors les gars, vous essayez de prendre du bon temps ? » finit-il par lâcher avec un rictus malveillant.

« Lâche-nous enfoiré, ou nos boss vont te faire la peau ! » cracha Jean qui essayait de faire lâcher prise à Livaï de ses deux mains sans même y parvenir. Livaï resserra sa prise sur la gorge des deux détenus et se rapprocha d'eux.

« J'en ai rien à foutre que tu le dises à tes boss. Tu sais bien qu'ils peuvent venir quand ils veulent, même si vous savez aussi bien que moi qu'ils ont pas assez de couilles pour ça. Alors maintenant écoutez-moi bien : vous allez dire à vos copains que personne ne touche au petit nouveau. C'est MA pute. Et je n'aime pas prêter mes jouets. C'est compris ? »

Les deux détenus hochèrent la tête ; de toute façon ils ne pouvaient rien faire d'autre. Il les lâcha alors et ils sortirent de la cellule en courant. Il se tourna alors vers Eren.

Jusqu'à maintenant, Eren avait éprouvé de la reconnaissance envers Livaï de l'avoir sauvé mais là il commençait à avoir très peur. Ce gars avait maîtrisé Jean et Connie à lui tout seul sans aucun effort et s'il lui venait à l'esprit la même idée qu'eux, alors il ne pourrait pas se défendre. Livaï se baissa alors vers Eren qui était encore à terre et le prit par le col. Eren ferma les yeux en attendant un coup mais au lieu de ça il se sentit soulevé de terre et remis debout. Il ouvrit alors les yeux et réalisa que Livaï avait approché son visage tout près du sien.

« C'est très imprudent de ta part de te promener seul comme ça. Tu serais pas masochiste ? En tout cas je te préviens t'as pas intérêt à ce que ça se reproduise, parce que je serai pas toujours là pour sauver ton petit cul. »

La surprise passée, Eren ne put s'empêcher de se mettre en colère. Voilà que ce connard le grondait comme un gosse maintenant !? Livaï le lâcha pour partir mais Eren le retint par le bras :

« Eh attend une minute ! Pour qui tu te prends de me parler comme ça ? »

« Tch, c'est évident non ? Je suis plus vieux, et tu es aussi inconscient qu'un gamin. Faut bien te remettre les idées en place. »

« NON MAIS T'ES SÉRIEUX ? Et puis d'abord, c'est quoi cette histoire de pute ? Je suis pas ta chose c'est clair, et t'as aucun droit de propriété sur moi ! »

Eren savait qu'il allait beaucoup trop loin et qu'il allait probablement mourir pour avoir osé défier un des types les plus puissants de cette prison, mais après tout c'était déjà assez mal parti comme ça.

Tout d'un coup, il sentit une vive douleur à l'estomac. Il n'avait pas vu le coup partir : comme il tenait encore le bras de Livaï, ce dernier l'avait attiré à lui et lui avait flanqué un coup de genou dans le ventre. Comme il allait s'effondrer, il se sentit retenu par le col et plaqué contre le mur. Il tenta de se libérer mais comme Jean et Connie avant lui, il n'arrivait pas à se défaire de l'étreinte de ce mec.

« Tu vois, je peux te faire ce que je veux quand je veux. La définition du droit de propriété ici, c'est ça. Donc oui, tu es ma propriété. Ça te pose un problème, gamin ? »

La haine commençait à monter dans le cerveau d'Eren. Il voulait lui faire la peau mais Livaï le tenait tellement fermement qu'il ne pouvait rien faire. Alors sa frustration explosa :

« Sale nabot, parvint à articuler Eren. Attend un peu que je sorte de là, je vais t'écraser ! »

Livaï pâlit. Ses sourcils se froncèrent et un éclair mauvais passa dans ses yeux. Eren sentit alors qu'il venait de commettre une grave erreur.

« Tu viens de me traiter de quoi, là ? Tu sais ce que j'ai fait au dernier qui a osé m'insulter de la sorte ? »

Eren comprit qu'il allait passer un sale quart d'heure. Ça ne pouvait pas être pire maintenant, alors il se décida à enfoncer le couteau dans la plaie.

« Tu comptes me faire quoi ? Me violer comme ça semble être la tradition dans cette prison de merde ? Vu ta taille, je risque pas de sentir grand-chose. »

Il s'attendait à ce que Livaï l'étrangle de rage, mais au lieu de ça, un sourire mauvais passa sur les lèvres du détenu. Il attira Eren à lui, le retourna et le plaqua à nouveau contre le mur, tout en saisissant son bras gauche pour le tordre dans son dos. Dans cette position, Eren ne pouvait pas se dégager sans se casser le bras, et de toute façon il était trop bien tenu pour tenter quoi que ce soit. Il sentit le souffle chaud de Livaï sur sa nuque. Pendant ce temps, l'autre main de l'ex caporal avait commencé à se glisser sous la chemise d'Eren et remontait jusqu'à ses abdominaux. Eren était terrifié mais aussi bizarrement un peu excité. Il ne pensait même plus à se débattre. Livaï s'approcha davantage jusqu'à coller complètement Eren et lui susurra à l'oreille :

« Écoute-moi bien gamin. Encore une remarque sur ma taille, et je vais être obligé de te montrer à quel point je suis immense en réalité. Seulement c'est ton petit cul qui risque de ne pas trop apprécier. »

Eren déglutit et un frisson parcourut tout son corps. Livaï le remarqua instantanément et gloussa :

« Est-ce que c'est de la peur ou du plaisir que je sens là ? On va vérifier ça tout de suite. »

La main de Livaï qui était restée sur les abdos d'Eren se retira et vint glisser jusqu'à son entrejambe, où une bosse gonflait déjà le pantalon du jeune homme. Lorsqu'il sentit la main de Livaï à cet endroit, Eren fut pris d'une grande honte. Il serra les dents et détourna la tête pour cacher son rougissement. Il fut très surpris en entendant Livaï rire.

« Et ben ! Je m'attendais pas à te faire cet effet ! »

La pression sur le bras d'Eren se relâcha, la main sur son pantalon se retira. Il se retourna et se retrouva face à un Livaï redevenu sérieux.

« Je vais rien te faire gamin. Je suis pas comme ça. Mais à l'avenir, évite de m'insulter. »

Il fit mine de partir et se ravisa.

« Encore une chose : ne pense pas que ces gars en resteront là, ils reviendront sûrement plus nombreux une prochaine fois. Reste près de Mikasa et fais beaucoup de muscu', ça pourrait te sauver la vie. De mon côté, je te surveille. »

« Mais pourquoi tu fais ça pour moi ? On se connaît même pas ! »

« Tch, tu poses trop de questions gamin. »

Puis il se retourna pour partir, laissant un Eren tout rouge et transpirant collé contre son mur, en train de se demander ce qui venait de lui arriver.


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