Chapitre 18 : Opération Sauvetage


Deux jours plus tard... Toutes les cellules s'ouvrirent à l'aube pour laisser sortir les prisonniers.

La porte blindée de la cellule d'isolement s'ouvrit à son tour au sous-sol pour laisser passer le condamné. Il n'avait aucune expression sur le visage, regardait obstinément droit devant lui ; il s'était préparé à son sort. La lumière du soleil lui brûla la rétine une fois à l'extérieur. Trois jours enfermé au sous-sol, ça ne l'avait pas aidé à supporter le soleil. Il cligna plusieurs fois des yeux pendant qu'il était amené jusqu'au poteau et attaché à genoux. Le peloton d'exécution s'avança en ligne, fusil à l'épaule. Les détenus arrivèrent petit à petit et se rassemblèrent, entourés de soldats.

Hanji essayait de paraître calme, mais l'excitation se lisait dans son regard. Elle était persuadée de l'efficacité sans faille de son plan génialissime. Plusieurs fois, elle poussa Eren du coude en tremblant.

"On y est, on y est !"

Disait-elle, criant et chuchotant à la fois. Eren se contenta de la repousser.

"C'est bon, je sais..."

Il ne croyait pas du tout au plan d'Hanji. Mais bon... ça pouvait fonctionner, sur un malentendu. Et puis dans le pire des cas, il se ferait tuer et rejoindrait Livaï.

Il regarda autour de lui : comme Hanji l'avait prévu, les fusiliers étaient disposés en rang devant Livaï, les gardiens étaient accompagnés de doberman... Lorsqu'il jeta un coup d'oeil en l'air, vers la fenêtre du bureau d'Erwin, il vit que ce dernier était bien là, téléphone en main, bien à l'abri derrière sa fenêtre. Tout était comme la folle l'avait prédit.

Il se pencha pour chuchoter à l'oreille d'Hanji.

"T'as tout prévu ?"

"Mais oui, t'inquiètes pas. Ça ratera pas, fais-moi confiance..."

Elle jubilait dans son coin, à tel point que ses lunettes étaient embuées. Son sourire psychopathe en disait long sur ce qu'il se passait dans sa tête. Ses yeux faisaient des allers-retours constants entre les chiens et les fusiliers.

Un officier s'avança devant Livaï, fusil à l'épaule. Il jeta un regard vers la fenêtre où Erwin lui indiqua d'un bref signe de tête qu'il pouvait y aller. Il baissa de nouveau la tête vers Livaï qui regardait obstinément le sol à ses genoux.

"Monsieur Ackerman, vous allez être exécuté ce jour pour multiples homicides volontaires. Vous êtes à ce jour considéré comme trop dangereux pour continuer à vivre parmi d'autres détenus. Souhaitez-vous exprimer un dernier mot avant que la sentence ne soit exécutée ?"

L'intéressé leva la tête et regarda l'officier droit dans les yeux de ses prunelles perçantes. L'officier ne put réprimer un léger frisson de gêne devant ce regard chargé de froideur et d'indifférence macabre.

"Faites ce que vous avez à faire. Mais vite. Je veux pas souffrir à cause de votre incompétence."

"...."

L'officier retourna à sa place et fit un léger signe de tête en direction de la fenêtre.

"Soldats ! En joug !

Les soldats enlevèrent les fusils de sur leur épaule et les braquèrent droit sur le condamné. Impressionnant, mais pas pour Livaï, qui défiait le canon de l'officier du regard, attendant que la multitude de balles soient propulsées sur un ordre de la détente pour venir traverser son corps de part en part.

Hanji commençait à s'agiter à côté d'Eren. Mais pas comme tout à l'heure, lorsqu'elle était excitée. Il se tourna vers elle, inquiet.

"Ça va pas ? Tu me fais flipper à t'agiter comme ça."

"Ben en fait j'ai oublié un petit détail..."

"Quoi ? Quel détail ?"

Le regard d'Hanji alla se river sur les chiens qui commençaient à tirer sur leur laisse en direction des prisonniers, tenus tant bien que mal par les gardiens.

"Je pense qu'on devrait jeter la viande maintenant avant de se faire nous-même déchiqueter..."

"Et t'avais pas pensé à cette éventualité ??? Qu'est-ce que t'attends ? Jette cette foutue viande !!!"

Il avait du mal à continuer à chuchoter. C'est vrai qu'en connaissant ce détail, il flippait un peu. Hanji lança un signe de tête discret en direction des prisonniers tandis que les chiens commençaient à gronder et tirer fort. L'un d'eux finit par se dégager de l'emprise de son maître et fonça directement sur un détenu avant que ce dernier n'ait eu le temps de se débarrasser de son morceau de viande.

L'officier ordonna à ses hommes de lever les fusils au dernier moment, voyant que les chiens commençaient à perdre la raison. Plusieurs hommes se jetèrent sur le doberman détaché, essayant d'ouvrir ses mâchoires serrées sur le bras du prisonnier. Plusieurs autres chiens parvinrent à se détacher et Hanji choisit ce moment.

"MAINTENANT !"

Tous les détenus qui possédaient de la viande la jetèrent sur les fusiliers avec force, terrifiés à l'idée de se faire mordre par ces bêtes furieuses. Comme prévu, les chiens bifurquèrent, soudainement désintéressés par les prisonniers, pour se jeter sur les fusiliers, qui dégainèrent par réflexe pour tenter d'abattre les doberman agressifs. La foule de détenus, encouragée par l'anarchie régnant sur le moment, se mit en mouvement. Ils se jetèrent à leur tour sur les gardiens et les soldats, pendant que le rideau du bureau d'Erwin se refermait en hâte pour le dissimuler. Bientôt, quelques fusils furent passés entre les mains des détenus.

Respectant son plan à la lettre, Hanji tira profit de la confusion générale et monta à la hâte dans le bureau d'Erwin, un fusil à la main pour être certaine d'être obéie du directeur. Elle tourna la poignée. Croit-il s'être enfermé ? Quel dommage... pensa-t-elle en rigolant toute seule devant la porte telle une psychopathe. En effet la nuit dernière, elle avait placé de manière invisible du scotch sur le verrou pour l'empêcher d'adhérer au loquet. Elle ouvrit la porte et entra en sautillant.

"Monsieur le Directeeeeeeeur !"

Erwin se tenait debout devant son bureau, air blasé et téléphone en main. Il tenait le fil coupé de l'appareil entre l'index et le pouce de sa main droite.

"Je suppose que c'est à toi que je dois ceci ?"

"Ouiiii, exactement ! Ingénieux, hein ?"

"Futé, en effet."

Il lâcha le téléphone et leva les mains en l'air.

"J'écoute vos conditions."

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Les chiens avaient commencé à montrer des signes d'endormissement. Ils étaient à présent presque tous à terre, ronflant paisiblement. Seuls quelques courageux tentaient encore de résister à la fatigue, mais s'abandonnèrent bien vite au sommeil. Trois gardiens étaient désarmés mais ces derniers gardaient l'avantage. Eren profita à son tour de la confusion pour tenter de défaire les liens aux poignets de Livaï qui le rattachaient au poteau.

"Eren... c'est toi qui es à l'origine de toute cette merde ?"

"... Merci de ta reconnaissance. Non, c'est Hanji figure-toi. Un de ses plans foireux."

"T'es en train de me dire qu'un des plans d'Hanji est en train de réussir ?..."

"On n'est pas encore sortis d'ici, mais apparemment oui."

Il parvint enfin à défaire le noeud serré. Livaï se releva et frotta ses poignets légèrement douloureux. Eren se contenta de le regarder, dans l'attente de quelque chose..

"Tu m'embrasses pas ?"

"C'est pas trop le moment... on est en pleine guerre civile là."

Hanji arriva à ce moment-là, tenant Erwin en joug.

"Rendez-vous les gars, on tient votre chef !"

Peu à peu, la lutte cessa et tout le monde, détenus et gardiens, se tourna vers eux, les premiers le sourire aux lèvres, les seconds la mine déconfite.

"Allez, allez, on baisse les armes et on les donne gentiment !"

Ils hésitèrent mais voyant la détente pressée sur la tête du directeur et sachant de quoi était capable la folle attitrée de la prison, ils finirent par donner leurs armes.

"Bien, maintenant on me suit !"

Elle s'élança en sautillant à l'intérieur du bâtiment, tandis que les détenus poussaient les gardiens et Erwin derrière elle. Elle descendit dans les cellules d'isolement et petit à petit, les gardiens s'entassèrent dans les cellules. Hanji prit les clefs en sifflotant pour enfermer tout ce beau petit monde à double tour.

"Et voilà ! Allez on remonte, on prend des vivres et on se casse !"

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Une heure plus tard, l'hélicoptère et les zodiaques étaient bourrés de vivres et prêts à partir. Eren s'avança vers Hanji.

"Au fait, tu connais quelqu'un qui sait piloter ?"

"Oui... MOI !" rétorqua-t-elle avec un grand sourire. "J'ai été pilote d'hélico pour l'armée de terre dans le temps !"

Elle mit un casque et s'installa au poste de pilotage. Les hélices devaient tourner pendant 5 bonnes minutes pour que l'engin puisse avoir assez de force pour décoller. Livaï et sa bande, Mikasa, Armin et Eren s'installèrent à l'arrière. Livaï n'avait pas décoché un mot. Eren alla s'assoir à côté de lui.

"Hey, Livaï.... ça va ?"

"Ouais... juste je suis en train de me demander si le plan d'Hanji est vraiment en train de réussir... ça me laisse perplexe."

"Je crois qu'en effet, son plan complètement tordu est en train de réussir... ça a bien failli rater quand les chiens se sont jeté sur nous à cause de la viande. Mais finalement on s'en est pas trop mal tirés !"

Il se laissa aller à faire un immense sourire. Livaï leva les yeux vers lui et le regarda un instant avant de se jeter sur ses lèvres. Eren, surpris, en tomba à la renverse sur le banc de transport. Livaï se retira et le regarda droit dans les yeux. Il souriait. Eren s'efforça de le regarder sévèrement.

"Hé ben, je constate que t'es plus enthousiaste maintenant qu'il y a deux jours !"

Il n'avait quand même pas oublié et attendait des explications à présent. Livaï eut l'air gêné.

"Désolé... je pensais vraiment crever. Et je voulais pas que tu pleures ma mort alors j'ai eu l'idée (complètement débile, j'avoue) de me comporter comme un connard pour t'éloigner de moi. Ça m'a fait mal de te parler comme ça et de te coller une gifle, crois-moi... mais j'avais pas le choix. Je m'en serais voulu de te rendre malheureux en crevant. Je méritais pas que tu pleures pour moi."

Le regard sévère d'Eren fléchit légèrement.

"Oow... Mh... complètement débile, en effet. Tu penses vraiment que te comporter comme ça allait changer quelque chose ? Ugh... Mais tu sais quoi ? Je t'aime beaucoup trop pour t'en vouloir..."

Il plaqua à son tour ses lèvres sur celles de Livaï alors que l'hélicoptère décollait enfin vers la liberté.

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