Chapitre 2 : Sous la surface
TOKYO, JAPON, 1962
Yoongi jouait avec la pièce, la faisant flotter autour de ses doigts comme un magicien avec une boule de cristal. Le geste était devenu automatique, une habitude développée au fil des années de pratique. Le jeune garçon terrifié avait disparu depuis longtemps, remplacé par un homme de trente-deux ans marqué par la douleur et la vengeance.
Assis sur le lit de sa chambre d'hôtel, vêtu d'un simple peignoir noir, il observait en silence le tableau qu'il avait méticuleusement assemblé. Des cartes, des photos de ses proches et de sa famille, des articles de journaux, et divers documents étaient là, reliés par des fils rouges convergeant vers un point central : l'endroit où il devait aller. Chaque élément était un morceau du puzzle qui le menait au Docteur Park Jinyoung.
Son visage, désormais marqué par des cernes et une touche de barbe naissante, était figé dans une concentration froide et déterminée. Les années étaient passées, et les souvenirs des tortures infligées par le médecin étaient toujours aussi vifs dans son esprit. Mais ce qui le motivait le plus, c'était la promesse qu'il s'était faite ce jour-là, dans ce bureau cruellement chaud et intemporel.
Yoongi savait que le moment de sa vengeance était imminent. Le croquis du visage du médecin était parfaitement proportionné, avec des détails minutieux : les cheveux courts, les yeux perçants et pincés, les lunettes en demi-lune qui le répugnaient.
La pièce, flottant au bout de ses doigts, se lança violemment vers le mur, s'enfonçant avec une précision clinique. Il considérait le métal comme une extension de sa propre volonté, un outil pour sa vengeance. Il s'était entraîné pour maîtriser son pouvoir, veillant à ce qu'il soit aussi létal et précis que possible. C'était sa vengeance ultime. Il se l'était promis : il tuerait le Docteur Park de ses propres mains. Il n'y avait pas de retour. Ce n'était pas seulement une question de justice personnelle, mais de pure et simple vengeance. La douleur et la colère qu'il avait accumulées au fil des années seraient concentrées en un seul acte, un acte qu'il avait préparé minutieusement. L'échec n'était pas une option. Il ne l'accepterait pas.
UNIVERSITÉ DE CORÉE, SÉOUL
Jungkook sait exactement ce que les gens pensent de lui. Son pouvoir est le meilleur moyen de savoir ce qu'il représente aux yeux des autres. C'est un atout précieux quand on approche de la trentaine. Apparemment, il a des yeux noisette, profonds et captivants, sérieux et calculés, juste assez clairs pour refléter l'amusement. Il a un joli sourire, plutôt charmant, parfois même très dragueur. Un ami de l'université a dit que c'était une arme fatale, le piège ultime pour les femmes, l'intoxication de la complicité, l'initiateur du flirt. Il tient son caractère précieux et érudit de son père, à qui il a tout donné pour ressembler trait pour trait. Sa mère lui a laisser autant d'amour qu'elle ne lui manque pas. C'était une femme intéressée par la mode et les autres, mais certainement pas par son fils. Il avait déjà tout gagné, surdoué dès le plus jeune âge, dépassant tous les autres, recruté par les plus grandes écoles et arraché par toutes les femmes et les hommes.
Aujourd'hui, pour beaucoup de ses étudiants, son nom signifiait patience et pédagogie. Pour d'autres, c'était l'image un peu interdite d'un professeur sexy d'âge moyen en costume trois pièces. Et il n'avait pas inventé ça, parole de télépathe.
Et dans ce bar à l'ambiance chaleureuse, il avait déjà remarqué la femme à l'hétérochromie un peu plus tôt. Il lui suffisait d'un verre de plus pour trouver le courage de lui parler. Ceux qui avaient des particularités charmantes l'attiraient toujours le plus. Les mutants discrets étaient comme un cadeau du ciel pour lui – des humains avec des différences si subtiles qu'ils pouvaient se fondre dans la foule des moutons ordinaires.
"Hétérochromie," déclara-t-il en s'approchant d'elle au bar, essayant de ne pas effrayer cette magnifique femme.
Elle l'avait vu venir à des kilomètres à la ronde mais n'avait rien dit. "Un gentleman m'offrirait au moins un verre d'abord," ne voulant pas renvoyer un aussi beau jeune homme les mains vides.
Il eut un léger rire, touché par son ironie, et appela le barman. "Jiho," tapota-t-il sa tempe avec l'index et le majeur, "une pinte pour moi et un brandy pour la dame, s'il te plaît."
C'était toujours si facile de lire les pensées des gens.
Une autre... Jimin regardait Jungkook se pavaner de l'autre côté de la pièce, se demandant comment un homme pouvait porter un costume marron aussi ridiculement démodé. Jimin était beau lui aussi et pourtant, il ne lui avait jamais acheté un seul verre.
Depuis des années, l'ancien petit garçon bleu avait opté pour le look d'un jeune femme aux cheveux courts, lisse et blond. Des muscles plutôt discret mais sciselé et un corps souple, à damné par les dieux. La chemise décolletée de ce soir et l'écharpe rouge autour de son cou n'avaient même pas valu un compliment de la part de son ami de longue date.
La petite fête au bar du coin lui apportait au moins un peu de joie. Il le savait parce que Jungkook avait coiffé ses cheveux, les ramenant en arrière pour un effet plus formel et sérieux. Jimin se souvenait encore de ses cheveux en bataille quand il était enfant. Il soupira et continua de les écouter roucouler en serrant les dents.
"Comment tu as su ça ?" demanda l'inconnue assise sur le tabouret du bar.
"Une chance sur deux, " répondit Jungkook avec une attitude décontractée. "Je m'appelle Jungkook. Jeon Jungkook. " Il prit la main qu'elle lui tendait. "Enchanté."
"Sunmi."
"L'hétérochromie faisait référence à tes yeux, qui, je dois dire, sont magnifiques," continua-t-il avec son attitude de séducteur étudiée, qui avait toujours bien fonctionné pour lui. "Un vert, un bleu." Elle lui sourit, son regard la dévorant comme si elle était la plus belle œuvre d'art d'un musée. "C'est une mutation. C'est une mutation très cool. J'ai une nouvelle pour toi, Sunmi. Tu es une mutante."
Elle ricana bêtement. "D'abord, tu me fais des avances, et ensuite, tu me traites de déformée. Comment ça marche, ta technique de séduction ?"
"Je te le dirai demain matin."
Sunmi leva les sourcils et ferma les yeux, souriant tendrement, assez impressionnée par la subtilité et l'étrange franchise de Jungkook. Elle rit franchement.
"Non, non, sérieusement, tu ne dois pas dénigrer ça. La mutation nous a fait passer d'organismes unicellulaires à la forme de vie reproductive dominante sur cette planète." Elle buvait ses paroles comme un bon vin. En plus d'être attirant, il était intelligent. "Des formes infinies de variations à chaque génération, tout cela grâce à la mutation," conclut-il, se rapprochant d'elle, ses mots dansant comme une cour royale.
Sunmi était enivrée par son discours. "Alors, récupérons ce mot."
Jimin roula des yeux en le regardant flirter avec une fille aussi naïve. Oui, elle était belle, mais certainement moins attirante et mutante qu'un homme capable de changer son apparence. De toute façon, il était temps de partir. Il prit son manteau du dos de sa chaise et s'approcha du couple qui venait de recevoir ses boissons.
"Mutante et fière !" trinqua Sunmi.
"Chin-chin," répondit Jungkook, la fixant intensément. "Hé," lâcha-t-il à Jimin qui venait de s'approcher sans même le regarder.
"Salut, je suppose que je dois m'acheter ma propre boisson."
"Désolé. Un coca, " ordonna le télépathe au barman, posant son verre pour se calmer.
"Jungkook vient de me dire que je suis comme l'un des premiers animaux marins qui ont développé des jambes." se vanta l'autre écervelée.
"Un tout petit peu plus sexy, " ajouta-t-il, riant avec sa proie de la soirée. "Désolé. Voici mon frère, Jimin."
Le mutant polymorphe n'en croyait pas ses yeux. Il salua quand même l'autre, qui semblait peu disposée à partir malgré son intrusion. Jimin sentit ses paumes picoter, mais aussi comme si son âme avait quitté son corps pour assister à la scène, impuissante.
"Et toi, tu étudies quoi ?" demanda Sunmi avec un air d'indifférence, presque certaine qu'il n'était qu'une décoration pour l'entrée.
"Serveuse." mentit-il.
"Ah." répondit Sunmi en étouffant un rire.
Jimin la regarda rapprocher sa main de celle de Jungkook sur le bar et sentit un frisson dans son corps. Surtout dans son œil gauche.
"Oh, regarde, toi aussi, tu as l'hétérochromie," s'exclama Sunmi surprise, même si elle n'était pas sûre si ses yeux avaient été bruns dès le départ.
Jungkook, qui avait écouté à moitié leur conversation et s'était plus concentré sur les pensées du barman, revint soudainement à l'attention. "Désolé, quoi ?"
"Regarde son œil."
Il se tourna vers Jimin, qui avait maintenant un œil brun et un œil jaune, un petit sourire discret sur son visage, attendant une approbation.
Jungkook se racla la gorge, son visage neutre. "D'accord. Jimin, prends ton manteau, s'il te plaît." Il posa une liasse de billets sur le comptoir avant de quitter le bar.
Ils s'élancèrent dans les rues de Séoul, le pavé de pierre encore humide d'une pluie récente. La nuit était bien tombée et les gens profitaient d'une promenade du soir rafraîchissante.
"Ne me parle pas. Tu as fait ça exprès."
Jungkook savait bien qu'il ne pouvait s'empêcher de le détester quand il était avec d'autres. Il était son seul ami, et elle ne pouvait pas imaginer être seul sans personne. Un jour ou l'autre il faudrait qu'il accepte que Jungkook ne resterait pas seul toute sa vie.
"Je n'ai pas fait ça."
"Si, tu l'as fait."
"Pourquoi je ferais ça exprès ? Tu sais bien que je ne peux pas contrôler ça parfois. Si je suis stressé ou fatigué."
"Tu sembles faire un excellent travail en ce moment."
Jimin ne rétorqua pas et imita la voix nasillarde de Sunmi en continuant de marcher. "Mutante et fière."
"Quoi ?" Jungkook haussait un sourcil.
"C'est réservé aux mutations jolies ou invisibles, comme la tienne. Mais si tu es un monstre, mieux vaut se cacher."
"Tu es ridicule." Il s'arrêta devant lui et le prit dans ses bras un instant."Écoute, je ne veux pas avoir l'air d'un vieux schnock..."
"Ce que tu es."
"Parfois." Il le fixa dans les yeux pour bien souligner son point." Mais on en a déjà parlé, Jimin. Une petite erreur, ça va. Une grosse, il vaut mieux ne pas y penser."
Est-ce que Jungkook ne le voyait que quand il n'était pas lui-même ?
Jimin continua à y penser quand ils rentrèrent à la maison. Même quand Jungkook était assis derrière son bureau, comme chaque soir, en train d'écrire sa thèse. Il s'était préparé pour aller se coucher et regardait son visage naturel dans le miroir de la salle de bains, brosse à dents dans la bouche, scrutant son apparence. Le bleu et ses cheveux rouges semblaient un crime de goût. Il ressemblait à une myrtille sous kétamine. "Mutant et fier... " répéta-t-il, fulminant devant son reflet. Sa brosse à dents rose était pour une fille, pas pour un extraterrestre." Mutant et fier ? " continua-t-il à haute voix, frustré.
Il se tourna vers Jungkook, qui écrivait encore, penché sur son bureau, tandis que Jimin se tenait en peignoir à quelques mètres de lui. Jungkook soupira en entendant sa remarque pour la cinquième fois. Après tout, il ne lui céderait pas. Jimin savait qu'il ne pensait pas comme lui. Il ne pouvait pas comprendre ce que c'était que de devoir se cacher derrière un masque pour vivre à l'extérieur. Si cela avait été Sunmi, il n'aurait pas hésité à lui sauter dessus.
Le jeune homme cracha son dentifrice dans l'évier et se regarda dans le miroir une dernière fois. Il n'y avait pas de jolie blonde ou de visage angélique. Il n'y avait que lui et son visage de démon." Si seulement... " et il rejoignit Jungkook dans son bureau, qui n'avait pas bougé d'un pouce.
"Est-ce que tu sortirais avec moi ?"
"Bien sûr que je le ferais," répondit Jungkook sans même lever les yeux. "N'importe quel jeune homme serait chanceux de t'avoir. Tu es superbe."
"Avec ce corps ?"
"Avec— Quoi ? " Il arrêta enfin d'écrire et le regarda, perplexe. "Bleu ?"
Le mutant baissa les yeux à sa réponse. Il savait déjà ce qu'il allait dire.
"Tu es mon plus vieil ami. "
"Je suis ton seul ami."
"Merci pour ça..."
"Alors ?"
Jungkook commença à ranger ses papiers. "Je suis incapable de te voir autrement." Il utilisa son stylo comme signet et ferma son carnet. "Tu es — je me sens responsable de toi. Toute autre chose serait juste... mal."
Il marcha à côté de lui et s'assit sur un canapé face à son bureau. Il y avait aussi des tonnes de papiers, de journaux et de documents, à la fois écrits et annotés, éparpillés autours.
"Mais et si tu ne me connaissais pas ?"
"Malheureusement, je te connais. Mon Dieu, je ne sais pas ce qui te prend en ce moment. Tu te préoccupes tellement de ton apparence."
Jimin le regarda tandis qu'il le regardait et se sentit soudain comme le gosse dans cette grande cuisine. Seul, perdu et incapable de trouver quelqu'un qui le comprenne vraiment. Même Jungkook ne comprenait pas ce qu'il essayait de dire. C'était toujours tellement compliqué de vivre avec un homme aussi parfait que Jeon Jungkook.
Jimin s'assit à côté de lui et se blottit contre son torse, posant sa tête sur sa poitrine tandis qu'il avait sa main sur le dossier du canapé."Je suis fatigué. Tu peux me lire quelque chose ?"
Ils ressemblaient à un couple marié à cet instant. Jimin adorait ça.
"Je ne peux pas. Ma thèse arrive. Il faut que j'étudie."
"Eh bien, d'accord. Lis ça. Ta thèse me fait m'endormir directement."
Jungkook tenait dans sa main libre un grand livre en cuir noir qui semblait assez vieux.
"Pour Homo neanderthalensis, son cousin mutant, Homo sapiens, était une aberration. La cohabitation pacifique, si elle a jamais existé, a été de courte durée. Les archives montrent sans exception que l'arrivée de l'espèce humaine mutante dans toute région a été suivie par l'extinction immédiate de ses proches... "
DE RETOUR AU JAPON
Yoongi avait enfilé son plus beau manteau gris et son meilleur chapeau pour l'occasion. Il n'aimait pas du tout la capitale. Ici aussi, les chinois avaient été traqués avec des armes à feu, du sang et envoyés en camp. Il ne voulait pas rester longtemps, mais son plan ne pouvait pas fonctionner sans cela. Alors, il était venu en serrant les dents. La Banque nippone devrait lui donner ce qu'il recherchait.
Il s'avança d'un pas assuré vers les grandes marches, évitant un couple qui se murmurait des mots tendres sur le trottoir, et s'approcha poliment des gardes. Il salua un homme quittant le grand bureau et se présenta comme une personne souhaitant rejoindre les membres officiels. La mallette qu'il avait apportée n'était pas qu'un accessoire. Elle lui avait permis de transporter une barre d'or estampillée du symbole de l'operation Ichi-Go sur le bord. C'était tout ou rien.
"La détention de cet or est illégal," affirma la voix grave et lourde du directeur de la banque dans son costume noir. "Je devrais appeler la police."
Il avait un accent étranger assez rude pour un prétendu Japonais. Et la décoration de son bureau suggérait qu'il avait reçu plus de « pièces » qu'on ne pourrait le croire. Si cet or était illégal, peut-être était-il temps de reconsidérer ses principes.
Yoongi savait déjà qu'il devrait le persuader plus que n'importe qui d'autre.
"Ne jouons pas à ce jeu," souffla-t-il dans un japonais presque parfait.
"D'où vient cet or ?"
"D'un ami." Il ne pouvait s'empêcher de sentir tous les objets métalliques présents dans la pièce. "Qui m'a chaudement recommandé votre banque."
"Je vois."
Yoongi s'était rasé de près ce matin-là. Il avait serré sa cravate violette un peu plus que d'habitude et avait coiffé ses cheveux en arrière. Il ressemblait à un homme d'affaires américain. Ou probablement à un agent sous couverture en mission pour la Corée. Mais certainement pas à un ancien déporté en quête de vengeance. Il se regarda dans la barre d'or poli. Il était parfait, c'était indéniable.
"Vous connaissez nos conditions, monsieur ?"
"Oui." Il saisit le petit cadre argenté sur le bureau et observa le visage mignon d'une jeune fille qui n'avait même pas un an. "Et vous devriez connaître les miennes." Il fit un petit sourire à la fillette avant de remettre le cadre sur le bureau en cerisier poli. "Cet or est tout ce qui reste de mon peuple. Fondu de leurs biens. Arraché de leurs dents. Ceci est le prix de leur sang. Et vous allez m'aider à trouver les salauds qui ont fait ça."
Il se concentra sur la main du directeur, qui se tendait déjà pour appuyer sur l'alarme près de son accoudoir. Il jeta un coup d'œil à sa montre, fit claquer sa langue contre son palais, puis envoya le poignet du directeur se cogner contre son visage. Le directeur le regarda les yeux écarquillés après avoir été frappé.
"Ne touchez pas à cette alarme." Yoongi se leva calmement sous le regard méfiant de l'homme en face de lui. "Je veux Park. Jinyoung Park. » Il continua à faire le tour du bureau, glissant ses doigts sur la surface. "Où est-il ?"
"Nos clients ne donnent pas leur adresse. Nous ne sommes —"
"Pas ce genre de banque ?!"
Yoongi savait très bien quel genre de rats se cachaient dans les banques. Il savait aussi pourquoi cet homme ne voulait pas lui dire. Il avait peur. Oui, il avait peur que sa tête roule après avoir donné un nom. Yoongi serra les dents en le voyant essayer de se dérober. Il perdit toute pitié lorsqu'il remarqua le mauvais travail dentaire de l'homme.
Sa main se leva, ses deux doigts formant une pince, dangereusement près de la bouche du directeur. Un bruit étrange se fit entendre. Comme un bruit déchirant. Un clic métallique et désagréable venant directement de la mâchoire de son hôte. L'homme grimaça, sentant quelque chose tenter désespérément de sortir de sa bouche. La douleur devait être insupportable.
"Des plombages en métal, hein ?" Il sourit d'un air meurtrier. "Non, pas en or. On a peur que quelqu'un nous les vole ?"
"Argentine !" l'autre cria dans l'agonie. "Park est en Argentine !" "Vila Gesell ! Pitié ! Pitié !"
Il continuait de se tortiller sur sa chaise, ouvrant et fermant sa bouche, la langue enflée, les yeux prêts à se rouler en arrière. Yoongi ne pouvait pas détourner les yeux. L'alliage devait sortir. Il voulait lui faire mal. Il voulait ce morceau de métal.
Le plombage fut arraché de la dent dans un grand craquement et vola entre ses doigts.
C'était lui, face au directeur de la banque, les yeux écarquillés et la bouche pendante avant que Yoongi ne la ferme de sa grande main.
"Merci," articula-t-il néanmoins. "Ça me ferait tellement plaisir de vous tuer." Il ramassa son or et sa petite valise tandis que le businessman était sur le point de faire une crise cardiaque. "Alors, croyez-moi. Si vous prévenez qui que ce soit de mon arrivée... je vous retrouverai." Avant de quitter la scène avec toutes les informations qu'il recherchait.
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