Chapitre 8
Promets-le-moi
Six mars. Deux mois restants.
Voilà ce qu'il me reste avant de tout mettre en œuvre pour partir.
J'ai tout pensé, aux moindres détails, et je peux dire que je suis très satisfaite de pouvoir moi-même choisir ma fin.
Il faudra que je prépare quelque bagage que j'aurai besoin pour le mois prochain.
Tout sera parfait, je l'espère. Rien ne pourra m'arrêter.
Je dois cependant continuer les cours et cela ne m'enchante pas trop.
D'ailleurs, je suis actuellement en cours de biologie et mon coéquipier n'est autre que Andrew qui a rejoint, avec toute sa classe, notre cours.
— Tu devrais enlever la peau, on y verra mieux, dit-il.
— Tu n'as qu'à le faire toi, pourquoi ce serai moi qui enlèverai cette peau ? Je questionne en croisant les bras près de mon torse.
— Peut-être par ce que tu as le ciseau et le bistouri dans les mains ? renchérit-il malicieusement.
Je lui tends le matériel et le regarde faire. Sa tête est épique. Le regard qui n'arrive pas à suivre et les nombreux haut-le-cœur.
Je suis sadique dans mes temps perdus.
— Vas-y moque-toi de moi, boude-t-il.
— Mais comment veux-tu que je ne moque pas de toi, tu as vu la tête que tu f-
— Il a bougé ! cri-t-il en jetant le matériel
— Andrew Johnson ! Vous êtes en cours, gronde le professeur.
Andrew est complètement paniqué.
— C'est normal Andrew, ce sont les nerfs qui bougent, tu es vraiment peureux quand même, passe-moi le bistouri que je le fasse vu qu'on ne peut pas compter sur toi.
— Tiens et tu as intérêt à ce que l'on ait une bonne note.
— Mais oui t'inquiète, je suis un génie ! Je m'exclame un peu trop sûre de moi.
Une heure se passe et-
— Bah voilà à cause de toi on se tape un cinq sur vingt ! Tu es vraiment incomprise toi franchement, dit-il, déçu.
— Désolée, je ne savais pas qu'il fallait seulement enlever le poumon et puis tu n'avais qu'à le faire !
— Non, il allait encore me sauter dessus et toi tu as tout enlevé on aurait dit une tueuse en série tellement la scène était gore.
— Pardon, dis-je en baissant la tête.
— Bon ce n'est rien, dit-il en passant un bras sur mes épaules, allez, vient, on va boire un verre chez Starto's.
Je le regarde un instant avant de sourire mais je me rends compte que je ne devrais pas.
Cela va compromettre ce que j'ai mis en place depuis quatre ans.
— Je pense que c'est une mauvaise idée Andrew, mes parents vont s'inquiéter et-
— Mais non, juste trente minutes ce n'est rien, sourit-il
— Bon d'accord, je soupire.
Nous sommes devant l'enseigne et je ne suis pas rassurée.
Ma sœur s'y trouve et j'ai le pressentiment que cela ne va pas se passer comme prévu.
— Deux chocolats chauds au sirop d'érable, s'il vous plait, commande Andrew avant de s'assoir, ce sont les meilleures boissons, tu vas adorer.
— Merci, es-tu sûr de ton choix pour ces boissons ? Je le questionne en souriant
— Certain, tu en demanderas même à chaque fois.
— On verra bien, dis-je en lui faisant un clin d'œil.
Nous discutons de tout et de rien comme si nous nous connaissions d'un passé antérieur.
C'est tellement appréciable de discuter avec quelqu'un qui ne juge pas.
— Tiens tiens, ma petite sœur chérie, s'exclame Hannah en s'asseyant au côté d'Andrew, je vois que tu es en bonne compagnie, sourit-elle de ses dents parfaitement alignées.
— Je-
— Dis-moi Andrew, ça fait quoi d'être en compagnie d'une fille faussement intello et complétement à côté de la plaque ? questionne-t-elle en tournant une mèche de ses cheveux bruns.
Je baisse instinctivement la tête et me fait toute petite. Ce siège est bien trop étroit vu la manière dont je m'enfonce dedans.
— Tu ne sais pas quoi répondre, c'est dingue l'effet que je fais sur toi. Bon je vous laisse et Riley, tu n'oublieras pas de trouver une excuse ou un mensonge aux parents bien sûr.
Hannah s'en va, fière d'elle.
Je décide de faire la même chose en mettant mon manteau et mon bonnet. Je décide de mettre quelques billets sur la table et de partir sans un mot.
Mon menton tressaute me montrant que je suis presque en larmes. Je me suis faite humiliée sans rien demander.
— Riley ! Riley ! s'exclame Andrew en courant.
Je ne réponds pas et continue ma route.
— Riley attends !
Il me prend le poignet et me retourne.
— Laisse-moi s'il te plait, dis-je doucement en laissant quelques larmes.
— Je suis tellement désolé de ne pas avoir répondu à ta sœur, j'étais déboussolé et je n'ai pas réussi à réagir, pardonne-moi, supplit-il.
— Ça ne sert à rien, elle a tellement raison, maintenant laisse-moi tranquille ! Je pense que c'est mieux pour moi et pour toi !
J'enlève sa poigne et je reprends ma marche pour me rendre chez moi.
Seulement, Andrew n'a pas terminé et il me retourne une deuxième fois et me serre dans ses bras comme pour me protéger.
Je suis bloquée, mon cerveau bug et je n'arrive même pas à le repousser.
— Je ne veux pas te perdre Riley, dit-il doucement.
— Me perdre ? Pourquoi tu me perdrais alors qu'on est seulement deux personnes qui viennent de faire connaissance ?
— On n'a pas forcément discuté longuement ensemble comme pourrait le faire deux personnes normales, mais je ne veux pas perdre le lien qui nous unis Riley.
Je recule et je le regarde.
— De quel lien tu veux me parler Andrew ? Je ne peux pas te donner ce que tu veux me donner Andrew, si c'est ce que je comprends.
— Je ne peux pas t'en parler maintenant, et pas comme ça, dit-il en me regardant droit dans les yeux, mon dieu, reprit-il, pas comme tu le penses aussi, on ne peut pas être ensemble, sourit-il.
— Ouf, parce que je ne suis pas prête à donner quelque chose que moi-même je n'arrive pas à assumer.
— Je comprends, promets-moi de ne pas me laisser tomber même si on n'a pas partagé grand-chose ensemble.
— Pourquoi devrais-je te promettre ça Andrew ? Tu es tellement énigmatique et je n'arrive pas à te suivre, qu'ai-je en plus qu'une tout autre fille pour que je te promette ce genre de choses ?
— Je ne peux pas te le dire, je suis désolé de ne pas t'apporter les réponses à tes questions. Seulement, essaye de me faire confiance Riley.
— Et toi, est-ce que tu veux me faire souffrir ?
— Je... je ne l'espère pas Riley, mais un jour où l'autre je ne pourrais pas tout garder pour moi.
— Est-ce vraiment dur à garder ?
— Tellement Riley ! Tellement ! dit-il en me fixant.
Et, pour la première fois depuis tant d'année, je le prends dans mes bras et le réconforte comme je le peux. Même si sa réaction de tout à l'heure me déçoit, mon corps réagit autrement sans que je le demande. C'est comme si j'étais aimanté à lui.
C'est lorsqu'il laisse tomber quelques gouttes salées sur mon manteau, que je me rends compte que je ne suis pas la seule à mettre un sourire là où j'ai mal.
Je suis désolé pour ce retard.
Voici un nouveau chapitre qui je l'espère vous plaira.
Laplumeecrivaine
☆ Progression : 8/12 ☆
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