XXI
Je me réveille à cause du soleil perçant à travers les rideaux de la chambre de Thomas. Après un long grognement je me réfugie dans la nuque de Thomas, il me tourne le dos.
Proute.
Je ris doucement et ferme les yeux pour profiter de la chaleur du corps de Thomas.
Proute.
Je fronce les sourcils, m'assieds sur le lit et localise l'origine du bruit. Il a posé son téléphone sur la table de nuit, de son côté. N'ayant pas envie de me lever par fénéantise mais aussi parce que l'hiver est encore présent et se fait ressentir dans toute la pièce, je tend le bras vers la table de nuit en faisant bien attention de ne pas toucher Thomas.
Une fois le portable en main, je regarde l'écran.
"-Thomas je dois te parler.
-J'ai dis des trucs à May à l'hôpital... Je veux pas te le cacher..."
Je décide de ne pas répondre à la place de Thomas, même pour dire que c'est moi, il pourrait remonter la conversation et voir que je suis allée sur son téléphone. Et même ce n'est pas à moi de répondre. Et de toute façon je ne connais même pas le code.
Et Voila juste en le pensant j'ai tenté mon esprit et mon côté curieux a pris le dessus. J'essaie plusieurs combinaisons de chiffres, à commencer par son anniversaire, qui arrive dans moins d'une semaine au fait. Puis le miens, même si d'une certaine façon c'est un peu égocentrique... Mais rien. Une idée me vient en tête, je tape le numéro du premier jour de l'année.
Le code reste un petit moment, puis l'écran s'allume, je souris, pas seulement parce que j'ai trouvé le code de Thomas... Mais que son code soit le jour de notre premier vrai baiser et où il m'a demandé de sortir avec lui.
May... Pourquoi tu fouilles son téléphone?
Je fronce les sourcils... C'est vrai... Pourquoi?
Je vois dans ses messages qu'il en a six "non lus" je vais voir et découvre le nom d'Isabella.
"-Tu m'avais manqué...
-Tu joues vraiment super bien de la guitare!
-J'arrêtais pas de te regarder...
-Faudrait qu'on se fasse un truc un de ces quatre.
-Tu réponds pas?
-Toi et May c'est du sérieux?"
Je fronce les sourcils et reporte la conversation, mes épaules s'abaissent et je me détend quand je vois que la conversation n'a rien d'ambiguë. Même si que, pour que ce soit une vraie conversation, Thomas devrait lui répondre. Les seuls moments où il le fait sont par des messages froids suivis de points.
Mais apparemment Isabella ne les comprends pas et continue d'envoyer des tonnes de messages avec des tonnes de smileys et à lui tendre des tonnes de perches.
Je souris, et voyant que je n'ai rien à découvrir et que Thomas n'a rien à cacher, je repose son téléphone au même endroit et dans le même sens qu'avant. Puis me rallonge contre lui en soupirant, sa chaleur se répend dans tout mon corps alors que j'inspire son odeur, une odeur bien à lui.
Je le sens bouger, il se tourne vers moi, ses paupières tremblent légèrement puis s'entre ouvrent. Ses yeux se posent sur moi, ils s'illuminent et un énorme sourire étire ses lèvres.
«-Bonjour.
-Bjour... Marmonne-t-il.
-Bien dormi?
-Weeeeeeee.»
Je ris doucement, il se rapproche de moi, ses lèvres se posent sur les miennes. Je sens une onde traverser mon corps, une onde de bonheur, une onde de chaleur. Je passe ma main autours de son cou pour l'attirer un peu plus vers moi. Sa langue joue avec la mienne, il s'écarte de moi, les yeux fermés, les lèvres entre ouverte. Son souffle est irrégulier, ce qui me fait rire.
Rira bien qui rira le dernier.
Je m'arrête d'un coup et tourne la tête vers l'origine de la voix.
Elle est là... Elle nous fixe, elle me fixe.
Parce que tu pensais réellement que j'allais te laisser?
•••
«-Comment se passe les études Thomas? Demande Tasha alors que nous dînons.
-Mm, tchrès bien, ch'est très bon.»
Elle lève un sourcil vers Thomas et rit.
«-Merci mon chéri!»
Thomas s'essuie la bouche avec sa serviette et reprends sa fourchette. Son autre main glisse vers la mienne, je suis juste à côté de lui. Il la serre, ce qui me fait sourire. Je vois Crys écarquiller les yeux en regardant dans le vide et Dylan rougir. Je fronce les sourcils.
Alors que Tasha entame une discutions avec sa fille et son mari, mes yeux se posent sur elle. Elle me fixe, dans le fond de la pièce.
Jamais tu ne me fuiras.
Je détourne le regard et décide d'écouter la conversation de la famille Sangster en espérant que cela la fasse disparaître.
Tu pensais que tu allais être tranquille?! Tu n'as même pas réussi à mettre fin à ta maudite vie!
Je fronce les sourcils et baisse les yeux. Mon cœur me fait atrocement mal, respirer me fait atrocement mal.
Vivre... Me fait atrocement mal.
Mon regard se pose sur le couteau, posé juste à côté de mon assiette -que je n'ai pas touché. Il me nargue, me tente. Son manche tiendrait tellement bien dans ma main. Sa lame taillerait si bien ma peau, y laissant au passage une trace rouge s'épaississent à vue d'œil.
Ma main est attirée par l'objet maudît. Elle le fait tourner, la lumière se reflète sur la lame, m'éblouissant un court instant.
Mais qu'est qu'un court instant au juste?
Notre perception du temps varie en fonction des gens. Pour certains, les minutes paraissent des heures, où les heures, au contraire, passent aussi vite que des minutes.
Mon pouce glisse sur le côté de la lame, ses crans se plantent dans ma peau, je grimace. Le sang coule, légèrement, mais il coule, c'est l'essentiel.
Mais regardes-toi... Tu n'as même pas réussi à en finir.
Je ferme les yeux en appuyant un peu plus fort, un petit gémissement de douleur franchi mes lèvres.
Je le regrette tout de suite. Tout le monde tourne la tête vers moi.
De toute façon ils n'en peuvent plus de toi.
Thomas baisse la tête vers ma main et voit ma serviette tachée de sang, il écarquille les yeux. Se lève précipitamment et m'oblige à me lever moi aussi. Il saisi rapidement la serviette et enveloppe ma main avec, puis m'entraîne en dehors de la salle à manger.
As-tu la moindre idée à quel point tu es fatigante, à quel point tu pompes l'énergie des gens? À quel point tu pompes la vie et la joie des gens?
Je l'entends grogner, puis ma tête tourne, mes pieds décollent du sol. Il me porte jusqu'à la salle de bain, alors que je commence à voir flou. Pourtant je ne me suis pas fort coupée, j'aurais dû le faire plus fort, la douleur se serait un peu plus atténuée.
Il m'assieds sur les toilettes et ouvre une armoire, je ne le regarde pas, j'entends juste le bruit du tiroir qui frotte le bois. Mes yeux sont perdus dans le vide froid et brut du mur blanc.
Tu l'as fais avec moi. Tu as tout pris.
Il fouille et en sort quelque chose, je gémi en sentant une douleur à mon pouce.
Je ne t'ai jamais voulu, ma vie était merveilleuse, puis tu es arrivée. Il est parti à cause de toi. Chaque jour n'était qu'un cauchemar à endurer, c'est à cause de toi que je suis morte, tu aurais dû être à ma place.
Thomas a plaqué une compresse sur la blessure, empêchant le sang de sortir, de s'étaler sur le carrelage blanc. Empêchant la douleur et les idées noires, elles aussi, de s'étaler dans l'infini blanc.
Puis il l'entoure avec un scotch, et s'écarte en me fixant. Il est inquiet, ça se lit sur son visage, ses sourcils sont froncé, bien plus que d'habitude, un pli s'est formé sur son front. Il prends mon autre main et la serre.
«-May?»
Je détourne le regard pour le reposer sur le mur blanc.
«-May regardes-moi...»
Je secoue la tête.
«-Qu'est-ce qui t'as pris?!»
Je ferme les yeux.
«-May réponds-moi!»
Je me mords la lèvre.
«-Je voulais juste être heureuse...»
Il fronce les sourcils et grimace.
«-Heureuse à nouveau...»
•••
«-Perry?
-Vous êtes où? Je vous cherche partout.
-On est chez les parents de Thomas.
-Ah... Je voulais vous parler de... Jake.»
Je serre un peu plus mon téléphone. C'est vrai que ça fait un petit bout de temps que je me pose des questions sur ce qu'il s'est réellement passé. Beaucoup de choses se sont passées depuis le jour où moi et Thomas avons surpris Perry avec Jake.
Et la tentative piètrement ratée tu t'en souviens May?
Je ferme les yeux en inspirant.
«-On en parlera quand nous seront rentrés, dis-je d'une vois tremblante, d'accord?
-D'accord.»
Un long silence pesant prends place, pas aussi pesant que le poids que j'ai sur les épaules.
«-Tu vas bien?»
Non.
«-Oui et toi?
-Super.»
Je baisse les yeux, pourquoi je mens? Pour protéger ceux que j'aime. Ma vie est un perpétuel mensonge.
Comment ça va? Oh très bien.
Les cauchemars sont partis? Oui oui.
Je ne fais que ça, mentir. Mentir sur moi, sur les autres, sur mes sentiments.
Et je blesse les autres.
Tu me dégoûtes...
«-Excuse-moi Perry, je dois te laisser... Je dois me préparer pour...
-Ok t'inquiète! À bientôt alors?
-À bientôt.»
Je raccroche et laisse tomber le téléphone sur le lit. Je ferme les yeux et serre un coussin contre moi. J'ai cette boule dans le ventre, cette boule vide. Je ressent le besoin de la combler mais je n'ai aucune idée de comment faire...
Je secoue la tête et prends mon téléphone. Je cherche son nom dans mes contacts en me laissant tomber, dos contre le matelas. Je regarde le plafond de la chambre de Thomas, des étoiles y sont dessinées, je peux même reconnaîtras quelques constellations. C'est Thomas tout craché...
«-Allô?
-...»
Le téléphone mit en haut-parleur est posé sur ma droite.
«-May?
-Noah...»
Je l'entends respirer.
«-Ça va?
-Non...»
Rien que le dire rétrécit la bulle dans mon ventre. Un silence s'en suit, j'entends des rires puis plus rien.
«-Qu'est-ce qu'il y a?
-Je... Je te dérange?
-Jamais. Qu'est qui va pas May?»
Je me mords la lèvre aucun mots ne parvient à franchir.
«-Demande-moi plutôt ce qui va ça ira plus vite.
-May... Je suis là.
-Non justement, tu n'es pas là. Et elle, elle est là.
-Elle est revenue?»
Un sanglot s'échappe de ma gorge.
«-May... Je... Quand rentres-tu?
-Demain.
-Alors demain je te promet, que quand tu rentres, on va sortir toi et moi d'accord? Je vais t'emmener danse les plus beaux lieux de Londres, ce sera tellement beau qu'elle aura peur et elle partira en courant en te voyant sourire! Je t'en fais le serment!»
Je ris doucement.
«-Tu faisait quoi?
-J'étais avec des amis.
-Je ne voulais pas te déranger...
-Non. Tu ne me déranges pas. J'aime entendre ta voix...»
Je baisse les yeux et fronce les sourcils.
«-Moi aussi... J'aime entendre la tienne...»
Nous parlons de tout et de rien, il a réussi à me faire rire plus d'une fois en me parlant de ses amis. Il est le seul à réellement savoir me faire rire dans mes pires moments, le seul. Thomas y arrivait, mais je pense que c'est devenu trop gros, trop important.
Il n'est pas préparé à ça...
Je vais le faire souffrir si je reste...
Pdv de Thomas:
J'ai peur...
J'ai terriblement peur...
Je n'ai jamais senti quelque chose du genre, je me lève avec une boule dans le ventre, qui me tord l'estomac, et je me couche avec la même. Peut-être même qu'elle gonfle un peu pendant la journée, ça dépend, puis pendant la nuit, où tout est tranquille, elle se dégonfle légèrement.
Peut-être que si je reste endormi le matin, elle se dégonflera totalement.
Mais non...
Je ne veux pas la laisser.
Avant je ne voulais pas me mêler de ses problèmes, surtout si elle ne voulait pas. Je pensais qu'elle savait très bien le maîtriser.
Mais je pense que c'est faux.
Ce qu'elle a à l'intérieur.
Ce qui la réveille la nuit, en sueur, le souffle coupé.
Ce qui efface son si beau sourire, tirant la commissure de ses lèvres vers le bas.
Ce qui l'a poussé à se tailler les veines dans la salle de bain, à Londres.
Ou encore à se couper le pouce il y a quelques heures.
Bien plus profond et sombre que je ne le pensais...
Helloooo désolée pour le retard, je n'avais pas beaucoup d'inspiration he he
J'écris aussi une autre histoire, elle s'appelle Z war, ce serait sympa de passer voir.
*chuchote* C'est du Sangston donc je pense que vous serez contents.
Biz❤️
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