XVII


Pdv de May:

Crystal entre lentement, elle me fixe, les yeux rouges, je détourne le regard. Elle s'assied sur le lit sans cesser de me détailler et prends ma main.

«-May je... Je sais pas par quoi commencer... Désolée... Je... Je suis tellement désolée, j'aurais pas dû m'énerver et t'écouter... Mais bien sûr je me suis emportée et j'ai dis des choses que je regrette tellement maintenant.
-Je pense qu'on a toutes les deux à s'excuser... Moi aussi je suis désolée... Je sais à quel point c'est dur pour toi, et malgré ça tu restes forte...
-Je t'admire aussi May... Ce que tu as vécu dans le passé... Toute cette... Énorme merde. Tu réussis à faire passer ton bonheur et le bonheur des autres devant, tu souris, tu profites.»

Des larmes coulent sur nos joues, je lui souris, elle rit à travers ses larmes.

«-Il va falloir que tu ne refasses jamais ça parce que... Un sanglot s'échappe, elle le cache avec son grand sourire. Parce que j'ai cru que j'allais mourir quand Thomas m'a appelé et je... Je peux pas supporter ça... Je veux dire t'es ma meilleure amie et... Je sais que j'aime beaucoup passer du temps avec les garçons mais... C'est toujours toi avant eux.
-Meilleure amie, quoi qu'il arrive...»

Je lui tend faiblement mon petit doigt, elle essaie de contrôler ses larmes en souriant, mais ça ne marche pas et elle grimace. Puis accroche son doigt au miens, en plongeant son regard dans le miens.

«-Crysmay... Avant les gars, avant les autres, avant les problèmes et avant tout!
-Si tu savais comme je t'aime Crys...»

Elle éclate de rire et me serre dans ses bras, nous éclatons en sanglots.

Ça fait une heure que nous papotons de tout et de rien.

«-Et tu vois le glacier qui fait des glaces à la framboises qu'on s'arracherait les yeux tellement que c'est bon?
-Williams? Je demande.
-Ouais Voila, et bah il ont sorti noix de coco.
-Et c'est bon?
-Une tuerie! On ira quand il fera un peu plus chaud, juste un degré ou deux.»

Je lui souris, elle baisse les yeux et son sourire s'efface.

«-Alors... Il est comment?
-Qui?
-Ton père?»

Je redeviens sérieuse et le noeud dans mon estomac réapparaît.

«-À part le fait qu'il est un connard dégonfle et irresponsable?
-Ouais.
-Rien.
-Ok. Tu ne veux vraiment pas lui...
-Non.»

Elle opine, puis me serre encore une fois contre elle.

«-Si tu veux t'échapper d'ici, même pendant quelques heure, je suis là. Londres commence à me gonfler sec. Surtout à cause d'une certaine personne...
-Qui donc? Je dis ironiquement en m'écartant.
-Oh je ne sais pas si tu vois, grand, brun, décoiffés, nez en retroussette, débile, gamin...
-Je ne vois pas du tout de qui tu parles.»

Elle rit en secouant la tête.

«-J'ai compris, et je n'hésiterais pas.
-Thomas voudrait te parler.»

Mon sourire s'efface, je baisse les yeux.

«-Je...
-May, il attends depuis plus de dix heures, il n'a pas bougé de sa chaise. S'il te plait, parles-lui. Fais-le au moins pour moi.»

J'inspire un grand coup et opine. Elle me sourit et embrasse ma joue pour ensuite sortir en me faisant un clin d'œil. Je reste un petit moment à triturer ma couette, quand je vois la porte s'ouvrir j'appuie mon dos contre le coussin.

Dès qu'il m'aperçoit, il fonce vers moi et prends ma tête entre ses mains, puis pose ses lèvres sur mon front. Je ferme les yeux.

«-Mon bébé... J'ai eu tellement peur! Oh mon dieu...
-Thomas...
-Je suis désolé...»

Je fronce les sourcils.

«-Pourquoi?
-Pour être un abruti de jaloux, un colérique à la con qui n'a rien à faire d'autre que s'attaquer aux murs pour défouler sa colère. Et qui n'arrive pas à s'excuser alors il t'achète des croustillons en pensant que ça suffirait.»

Je souris, ma main caresse sa joue, ses paupières se ferme doucement.

«-J'aurais dû t'engueuler... Je suis désolée moi aussi... Je t'aime...
-Moi aussi je t'aime May... Faut plus jamais que tu me refasses une peur pareille! Je... Je suis rien sans toi, je suis incapable de faire quelque chose de bien ou de réussi si t'es pas là. T'es devenue tellement... Importante, et vitale. C'est pour ça que je suis jaloux, mes autres copines je les laissais aller partout et même embrasser d'autres mecs si elles voulaient. Mais je tiens vraiment à toi, et j'ai peur de te perdre. J'étais là, à foutre la vie en l'air, à bousiller mon avenir, et t'as débarqué, avec ton sourire magnifique, et ton rire merveilleux... Et... Pour la première fois de ma vie, c'est comme si quelqu'un en avait quelque chose à faire de moi et de mes problèmes. Tu m'as secoué, tu m'as bougé, tu m'as transformé... Et je suis fou amoureux de toi... Je ferais tout pour toi...»

Une larme coule sur ma joue, j'explose en sanglot. Il me serre contre lui, je colle ma tête dans son cou et inspire son odeur tellement fort qu'elle emplit complètement mes poumons. Je m'accroche à son t-shirt comme à un rocher pendant une tempête. Car oui, je suis en plein milieu de la tempête...

Ma tête tourne, Thomas le remarque et m'allonge délicatement, puis s'étend à côté de moi et prends une mèche de mes cheveux, il l'enroule autours de son doigt en me fixant.

«-Je me pose beaucoup de questions à ton sujet... Mais je sais... Que tu ne voudrais pas que je te les pose. Je respecte ton choix. Mais j'en ai parlé avec les médecins, et encore plus avec Crystal. Tu dois aller voir quelqu'un May...»

Un deuxième noeud se forme dans mon estomac, je grimace.

«-Je sais que tu ne veux pas, que tu trouves ça inutile. Si je voulais je dirais non, mais je pense que ça peut t'aider. En tout cas il faut essayer.»

Je me mords la lèvre, les seules fois où je suis allée chez un psy, c'était Madame White, bien que très gentille, elle ne m'a pas aidé...

Thomas passe son bras autours de ma taille et m'attire vers lui, je caresse doucement ses lèvres, ce qui a le pouvoir de le faire sourire, nos nez se frôlent, il ferme les yeux.

«-J'voudrais tellement t'embrasser...
-Pourquoi tu ne le fais pas?
-Je... Ta canule, tu dois avoir du mal à respirer et ça...»

Je secoue la tête et pose mes lèvres sur les siennes, une explosion de chaleur parcourt tout mon corps, il sourit contre mes lèvres. Sa langue demande accès, ma main explore ses cheveux, il me sert un peu plus contre lui, puis se place au dessus de moi. Je caresse la ligne de sa mâchoire du doigt alors que nos lèvres continuent de mouver. Ses mains descendent le long de mon dos, pour ensuite encercler mes hanches.

Des frissons parcourent tout mon corps alors qu'il fait glisser ses lèvres sur mon cou, j'entre ouvre les miennes en fermant les yeux, puis tire légèrement sur ses cheveux. Il gémi ce qui me fait sourire, je le suis très vite alors que sa langue remonte vers la mâchoire. Puis je m'arrête d'un coup.

«-Thommy?
-Mm? Susurre-t-il dans mon cou.
-On est à l'hôpital...
-Merde!»

Il s'écarte de moi et s'allonge en me fixant, je lui souris, puis ris, il me rejoint très vite. Je caresse doucement ses lèvres.

«-Je t'aime...»

Il sourit et m'embrasse doucement. Nous restons un long moment à nous observer, moi le regard plongé dans le siens, et lui dans le mien, à se lancer des petits sourires, des "je t'aime". Au bout d'un moment j'oublie même où je suis, tout est flou sauf Thomas et son sourire, son beau sourire, ses sourcils éternellement froncés, ses yeux pétillants et ses cheveux indomptables...

«-Mes parents voudraient te voir aussi.»

J'opine à contrecœur, il sourit et se lève, pas sans m'embrasser la joue et la ce rester après, j'entends la porte s'ouvrir. Je baisse les yeux, qu'est-ce qu'ils vont penser de moi? La petite copine de leur fils est suicidaire... Ils ne me verront plus jamais comme avant... Jamais.

Je me tourne vers eux, mon coeur s'arrête net quand je vois les yeux rouges de Tasha, elle court me prendre dans ses bras, j'écarquille les yeux puis me laisse faire et l'entoure, à mon tour, des miens. Elle caresse doucement mes cheveux.

«-Ma petite chérie... J'ai eu tellement peur... Thomas nous a appelé et nous avons pris le premier train!
-Tasha... Désolée...
-Ne t'excuses pas ma puce, ça arrive les problèmes, et des fois on en a tellement que... C'est trop dur.»

Je m'écarte d'elle et la regarde, les larmes au yeux. Elle embrasse mon front et se recule pour laisser place à Mark. Il me sourit et me serre dans ses bras.

«-On est tous là tout va bien se passer, chérie.»

Quand il a fini, une Ava en larmes se jette sur moi, je pousse un petit bruit de surprise. Elle éclate en sanglots, je caresse son dos, ne sachant quoi faire.

«-Tu peux pas faire ça... T'as pas le droit de nous faire une peur pareille... T'es... T'es comme ma soeur... Et je veux pas que tu partes parce que tu penses que personne ne peux te comprendre... Il faut que tu saches que je serais toujours là et... Même si tu penses que je ne peux pas te comprendre... Je peux... Et je ne dirais rien... Jamais... Bordel May je t'adore...»

Elle explose, une larme coule sur ma joue, puis je la suis très vite.

Une fois calmées, nous nous écartons en reniflant. Elle me sourit à travers ses larmes.

«-May, chérie, ça te plairait de venir un week-end chez nous?
-Oh, oui ce serait incroyable! Je dis entre les larmes.
-Alors dès que tu sors, tu viens avec nous, tu peux même inviter Crystal et Dylan si tu veux, histoire de prendre l'air. Vous avez congé demain de toute façon, et après c'est le week-end, vous n'allez rien rater!»

Je souris, ça me convient parfaitement, la famille de Thomas me manquait... Et je suis sûre que ça va plaire à Crystal, sauf peut-être le fait que Dylan viendrait.

Thomas me sourit et s'allonge près de moi, il plante son nez dans mon cou, je ris.

•••

«-May?
-Mm? Je marmonne en m'écartant de Thomas.
-Je peux te parler? Seuls à seuls ?»

Je fronce les sourcils, pourquoi Dylan voudrait-il me parler? Thomas opine et se lève, quand la porte se ferme derrière lui, je me tourne vers le brun, il s'assied sur le lit sans cesser de me fixer.

«-Tu... Tu vas bien? Enfin je veux dire, tu vas mieux?
-Oui, qu'est-ce qu'il y a? Tu voulais me parler de quoi?
-Plein de choses, pas une certaine chose en particulier...»

Il s'assied en tailleur en face de moi, je lui sourit.

«-Comme toi... J'ai pas eu une enfance très cool... À mes six ans, on m'a diagnostiqué une leucémie. Imagines un peu comment tu dois expliquer à un gamin qu'il a quatre-vingt-cinq pour cent de chances d'y rester. Ça a été pire pour mes parents, j'étais l'enfant le plus énergique et joyeux qu'ils n'avaient jamais vu... Et d'un coup, on me cloître dans une chambre d'hôpital, avec des appareils en tout genres fixés à moi... J'ai passer mon enfance à errer dans les couloirs, à regarder des séries télé pourries. Jusqu'à ce jour où un petit blond se trompe de chambre et entre dans celle d'à côté. Je me souviens encore de sa tête, quand il a remarqué qu'il s'était gouré, mais il n'est pas parti, il a sauté sur mon lit et il m'a dit:"Moi je suis tombé en vélo! Et toi t'as quoi?" Quand je lui ai sorti le nom de la maladie, il a opiné puis il a froncé les sourcils et a demandé:"C'est quoi?" Je lui ai juste expliqué que j'avais beaucoup de chances de mourir. Il a baissé la tête, puis à tendu sa main cassée et me l'a tendue en ajoutant: "Thomas! Et toi c'est quoi?" J'ai serré sa main plâtrée et je me suis présenté.»

Je le regarde raconter son histoire le cœur serré, je sens tellement d'émotions sortir de sa bouche, ses yeux sont humides. Mais il ne fait que sourire.

«-Et le lendemain il est revenu, le surlendemain aussi, et encore le jour d'après... Je me souviens même qu'il m'avait dit qu'il avait fait exprès de se recasser le bras en faisant la même chute sur son vélo... Il a changé ma vie, c'était la seule chose qui me faisait rester humain. Puis il y a eu la rechute, à quinze ans, il m'a retrouvé dans ma chambre d'hôpital, baignant dans mon sang, celui que j'avais vomi. Et c'est après cette rechute que tout à commencé à s'arranger. La tumeur a disparu petit à petit, puis d'un coup... Pouf... Plus rien. Quand on vous dit qu'il y a quatre-vingt-cinq pour cent de chances que vous y restiez. On a l'habitude de voir les choses comme ça: J'ai quatre-vingt-cinq pour cent de chances de crever, et c'est ce qu'ils disent parce qu'ils sont entraînés pour qu'on le prenne comme ça. Mais on ne voit pas les choses comme ça: J'ai quinze pour cent de chances de vivre. Et j'ai fais parti de ces quinze pour cent. J'ai fais partie de ces quinze chanceux sur cent. J'ai enfin pu sortir de l'hôpital, j'ai redécouvert le monde, la lumière, les arbres, les oiseaux... Et je suis allé au lycée, bon j'ai galèré au début, mais Thomas m'a aidé. En fait il a toujours été là pour moi et... Même plus que mes parents...»

Il rit, je souris et lui prends la main.

«-Tu vois... Je repense souvent à notre rencontre... Et je... C'est bizarre mais tu vois je trouve que c'était comme un signe la façon dont on s'est serré la main. Il a pris sa main cassée, et moi c'était celle où il y avait la perfusion, et... Pour moi c'est comme si... On a basé notre amitié sur des trucs fragiles, comme son os à ce moment là, comme moi, mais on a pas abandonné... Et on a survécu, maintenant on est meilleurs amis, et même après ça on s'aidait mutuellement à se relever quand l'autre tombait... »

Une larme coule sur ma joue, je l'essuie et serre Dylan dans mes bras.

«-Purée Dy... T'es un philosophe...
-Je sais je sais...»

J'explose de rire, vite suivie par le brun.

Et voilaaaa chapitre assez sentimental les enfants... Snif snif. En plus j'ai fais 2500 mots au lieu de 2000 applaudissez moi! Non je decc😂

La réconciliation? Avec Crystal et avec Thomas?
La proposition de Tasha?
Le passé de Dylan?
Thomas petit?

Bisous je vous nem❤️

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