Chapitre 47
L'opération proprement dites a plutôt marché hier après midi, d'après ce que les rapports nous disent. Le bombardement a été tellement efficace que les Allemands ont riposté, malheureusement encore des morts britanniques civiles, mais nous nous sommes préparés à une éventuelle contre attaque de la part des boches. Je me balance sur ma chaise fixant le rapport complètement perdu dans mes pensées, quand une voix me fait revenir à la réalité. Je remets les deux pieds en l'air de la chaise au sol. Je regarde sans comprendre.
_ Et bien Sergent ?
_ Je...Euh... De quoi parlions-nous ? Mes joues s'enflamment de honte.
_ De l'attaque de cette nuit qui est dans exactement trente minutes quasiment. Il rit un peu tandis que je me racle la gorge.
_ Je pense qu'il faudrait moins de masse puisque les Allemands s'attendent à ce que l'ont riposte.
_ J'espère que vous comptez ne pas piloter.
_ Mes hommes ont besoin de moi je ne les laisserai jamais seuls, je tape du poing doucement, il n'en est pas question vous m'entendez.
_ Mais imaginez vous si il y a un imprévu non on ne peux pas vous perdre.
_ Et bien je vous demanderai de respecter mon choix.
Sous les regards surpris du Général et de mes compagnons, je me lève brusquement de ma chaise et quitte la pièce en claquant la porte. Non je ne peux laisser mes soldats seuls, si ils leur arrivent malheur je ne me le pardonnerai jamais, je traîne des pieds sur le chemin fait de gravier du camp quand j'entends une voix derrière moi, je me retourne et vois Justin et Ephyre. Je soupire et leur tourne le dos, mais Justin passe devant moi, je l'interroge du regard ainsi que Ephyre, mais que veulent-ils ? Me dire que je suis un malade de vouloir aller avec mes hommes au risque de ma vie. Mes bras se croisent sur ma poitrine marmonnant un "quoi" ce qui fait rire un peu Eph' ainsi que Justin. Je les regarde se marrer blaser par tant de gamineries.
_ Harry le Général a dit que tu pouvais y aller avec tes hommes ! Lance Justin.
_Es-ce vrai ? Mes yeux s'écarquillent.
_ Oui. Il me tend un papier.
Je regarde le papier et lis " Sergent Styles vous êtes autorisé à piloter avec vos hommes cette nuit". Un sourire se dessine sur mon visage, je lève les yeux en direction de mon frère et de mon meilleur ami d'enfance qui eux me regardent avec une lueur d'amusement. Je leur demande si ils viennent, ils me disent que non. Je suis un peu déçu mais bon au moins je suis avec les soldats de ma division. Laisser mes hommes y aller sans moi alors que nous avons énormément travaillés ensemble que ce soit sur terre ou dans les airs,j'ai suivi les entraînements avec eux, je les ai épaulé bref j'ai tout fait avec eux et ce n'est pas prêt de changer croyez moi. Mon frère et Ju' me laissent puisqu'ils doivent entraîner leurs soldats. Sur le chemin, le soleil tape fort et franchement un peu de vent ne serait pas de refus loin de là. On dirait que l'on a entendu ma demande puisque le vent commence à se lever, un petit air frais vient chatouiller mon corps et me caresser légèrement les cheveux, un soupir de bien être sors de mes lèvres suivis par un sourire de contentement. Je dois dire que cet été est particulièrement chaud et qu'il est agréable parfois de recevoir un petit courant d'air frais. Je dis bonjour à mes soldats qui travaillent encore sur les avions pour cette nuit. Ces gars-là et moi on est très lié, je ne peux pas les laisser tomber surtout pas maintenant même plus tard. Qu'elle sorte de Sergent je serais si je faisais ça hein ? Un dégonflé, un lâche, non merci je refuse de recevoir ce genre d'insultes. Un soldat que je ne connais pas, mais qui m'a l'air jeune, sûrement un de ces novices, m'informe que le raid de cette nuit partira à vingt heures trente, je le remercie. Vu que le soleil commence un peu à être bas, je consulte ma montre et lu vingt-heures. Oula je devrais déjà être dans la base aérienne du camp. Je tourne les talons et rebrousse rapidement chemin. J'arrive en direction des soldats et leur ordonne de se mettre en rang.
_ Bien vous savez que cette mission est cruciale comme toute mission d'ailleurs mais attention c'est votre premier raid depuis hier pas de geste inutile tirez que quand on vous l'ordonne et si un Allemand vient en votre direction vous me le foutez en l'air est-ce que c'est clair pour tout le monde ?
_ Oui Sergent ! Répond Eliott.
Après mes instructions, nous montons dans les avions, je monte dans le même Boeing que hier. Ferme la capsule et répète les gestes à faire avant le décollage. J'emmène mon avion sur la piste et décolle facilement ainsi que mes hommes. Nous sommes pas beaucoup je pense que il y a seulement deux ou trois raids, mais c'est amplement suffisant, le Général a parfaitement exécuté mon plan. Plus on est moins nombreux plus le bouquet final sera gigantesque. Les Allemands ne peuvent pas nous battre jamais je me plierai a leurs idéologies, ce sont des gros malades et en particulier le Führer. Je regarde à ma droite et à ma gauche puis reporte mon attention sur l'horizon. Le Général chargé de la mission, nous informe que le temps sera en notre faveur.
Quelques minutes plus tard.
Nous arrivons presque en Allemagne quand des gros nuages noires se dressent devant nous. Je déglutis un peu, me remets droite, craque ma nuque et serre bien la manette. Ah oui vraiment beau temps hein ? Bon on peut pas lui en vouloir il ne savait sûrement pas. Mon avion rentre dans le nuage et je suis vite secouer, les éclairs frappent l'avion, sous ordre du Général nous descendons en piquet, mon avion tourne dans tous les sens, je ramène a fond la manette vers moi et il se remet droit au bout de cinq minutes. Je manque ma cible qui vient s'écraser contre les falaises, je retente une autre fois et la bombe s'écrase sur le port, mais pas au centre. Bon c'est déjà mieux. L'orage ne cesse pas, je tourne ma tête et mon regard s'horrifie un avion britannique en feu se dirige droit dans l'eau, mon sang ne fait qu'un tour, cela aurait pu être moi la dedans. Je le regarde s'écraser dans la flotte avec un mal de coeur horrible. Je redresse l'avion qui commence à tanguer un peu. L'orage n'est plus le seul ennemi quand la pluie vient tomber à flot. Dans l'appareil, j'ai froid heureusement que j'ai le manteau je serais mort de froid sinon. Dans un bruit de moteur l'avion se redresse, je soupire de soulagement. Malgré l'orage nous bombardons peu dans la ville mais surtout nos bombes n'atterrissent pas où l'on veut et ça c'est rageant. Sous ordre du Général nous sommes priés de rentrer. Je mets le manche sur la droite et fais demi-tour. Nous avons eu une perte heureusement pas de mon bataillon mais de celui du Sergent Scharp. Nous sortons de l'orage et retrouvons une nuit calme et paisible. Cette mission a été un fiasco total qu'avait le Général dans la tête en nous faisant entrer dans l'orage, il savait que nous allions échouer. Mais bon. Ce soir, je me couche tôt et m'endors un peu en colère et à la fois serein pour demain.
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