Chapitre 39



Cela fait tellement longtemps que nous marchons et que nous sommes dans ce désert, cette mer de sable qui n'en fini pas et le soleil qui ne cesse de taper, seul la voix de Guss nous aide à tenir sinon je crois que je me serais mis sur ce sol et j'aurai attendu ma mort. On se passe les gourdes un par un, juste pour se mouiller derrière la nuque, on ne peut pas se permettre de la boire pas encore. Si on avait des montures ce serait plus rapide je pense, mais quel animal vivrait dans cette zone à part des dromadaires, mais ce n'est pas assez rapide. 

Le sergent s'arrête, nous le regardons ahuri puis nos regards se mettent en direction de l'horizon et un cri de joie nous empare quand Guss nous annonce que nous sommes juste devant la ville de Tunis. Malheureusement notre joie est de courte durée, puisque une grenade jetée de je ne sais où arrive dans notre direction, nous nous jetons au sol pour ensuite couvrir nos oreilles, nous nous redressons tout en prenant nos armes lourdes. Des soldats déboulent de partout, je tire et évite une balle de justesse, Ephyre court à côté de moi, quand je vois que Niall est bloqué par un soldat au sol, alors sans réfléchir, je pointe mon arme sur le soldat et lui tire une balle dans le dos. Je cours en direction de Niall, l'aide à se relever et l'emmène contre la forteresse de pierre qui se trouve à côté du panneau Tunis. Tout en reprenant mon souffle, je demande. 


_ Es-tu bien ?

_ Euh... Oui je crois merci, il souffle de soulagement. 


Nous nous baissons à temps pour éviter la balle qui arrive dans notre direction, nous rampons sur le sable brûlant pour éviter les tires, nos armes sont pointées devant nous, avec le frottement du sable vient se loger dans ma bouche, je le recrache au fur et à mesure, je me stoppe avec Niall et Ephyre devant une mini forteresse de sac, j'y jette dedans une grenade, quand celle-ci explose, j'attend trois secondes et saute dans le fort. Un soldat non mort me met un coup dans les côtes, quand il vient à moi pour me planter son couteau, sous mes yeux je le vois s'écrouler et laisser la place au sergent. Ah bah je suis content de le voir, il m'aide à me relever tout en me demandant si je suis bien, je lui réponds positivement tout en tirant une balle derrière lui, celle-ci se loge entre les deux yeux d'un soldat ennemi.


_ Ne jamais baissez votre garde sergent !


Il me sourit en coin, voyant que j'avais retenu la leçon de y a deux jours. Nous continuons de nous battre, je remarque un campeur entrain de viser en direction de Lewis et Wall, m'approche discrètement et lui loge une balle dans la tête. Je rejette une grenade qui explose sur le camp ennemi qui fait un tel dégât que la bataille se finie et nous l'avons remportée de justesse , nous marchons d'un pas rapide pour rejoindre les portes de la ville. Mes yeux se portent sur les cadavres nazis, même mort ils sont impressionnant, je relève le regard quand j'entends une voix parler au sergent, devant le supérieur se trouve un homme un peu plus grand que lui, cheveux noirs avec un accent anglais assez louche quand même. Il vient nous féliciter sur notre exploit, tout en écoutant je m'amuse avec mon pied à faire des dessins avec le sable, tout ceci en compagnie d'Ephyre.  Nous nous arrêtons quand le monsieur, vient nous serrer la main. Je sens mes joues rougir de honte d'avoir jouer à un jeu un peu enfantin. 


_ Vous inquiétez pas j'ai déjà fait ça, me chuchote-t-il en riant.


Je lui rends son rire par un sourire amusé et moqueur, il me fait un clin d'oeil et salue les autres d'une manière brève. Il nous conduit jusqu'au bateau, en nous informant que Tunis a bel et bien été repris aux mains des Allemands et que c'est le Royaume-Uni, la France et les Etats-Unis qui la tiennent désormais. Mon coeur se veut léger, je n'ai pas envie de croiser un Allemand, sachant ce qu'ils pensent de moi. Non merci ça ira. Les habitants nous saluent,  je leur rends avec un signe de tête comme mes camarades. Ils sont moins "fous" que les Français, c'est pas drôle, un peu de folie, ne tuera personne, si ? Je sache cette pensée quand nous arrivons sur le port, ma bouche s'ouvre en grand quand je vois qu'il y a quelques soldats qui vont venir avec moi libérer la Sicile.  

Nous montons dans le bateau, grâce à un petit ponton de bois, bonjour la solidité du machin. Si on tombe j'espère que les gars savent nager aussi, je pourrais pas sortir tout le monde de l'eau. Ni même le sergent. Chacun de nous fait attention où il met les pieds, ce qui est plutôt drôle à voir.  Une fois dans le transport nous nous mettons tous dans la cale, car la traversé n'est pas longue. 


_ Bon les gars maintenant que nous sommes sur ce bateau, je vais vous adresser des numéros et retenez le bien car la Sicile est prise et il va falloir faire traîner un tuyau chargé d'explosif pas de connerie je ne rigolerai pas sur cette mission car les Soviétiques comptent sur nous pour libérer cette île prise par les nazis, est-ce que vous m'avez compris ?

_ Oui Chef.

_ Bien Horan tu auras le numéro 3, Styles le numéro 6, Edwin le numéro 5, Sylver numéro 7, Davis numéro 4, le 2 pour Town et le 1 pour Payne. 

_ Bien. 


Après cette arrêt de discussions pour donner les numéros et les instructions, nous nous remettons à discuter entre nous quand un soldat vient nous voir assez bizarre, je le regarde en haussant les sourcils. Il demande à Niall, si il ne veut pas changer son numéro, mon blondinet répond négativement, ce qui me fait sourire, Ephyre lui dit de me demander à moi.


_ Non. 

_ Aller et je t'offre 10 000 dollars.

_ 10 000 ? Dis-je surpris. 

_ Oui oui 10 000 dollars cash !

_ Mmm laisse moi réfléchir... C'est toujours non. 


Il part en "boudant", bah quoi je vais pas donner mon numéro pour lui sérieusement en plus ça porte malheur de changer de numéro quand il est programmé pour quelqu'un on le lui laisse et j'aime mon numéro donc voilà je ne vois pas en quoi ça le dérange à Davis d'être le numéro quatre. 

Le trajet se fait dans le silence complet, on est tous dans nos pensées, parfois Davis retente, mais je ne change pas ma réponse. Quand nous arrivons, le sergent nous demande de ramper dans l'eau. Mon corps racle le sol humide,j'avale la tasse plusieurs fois  d'ailleurs et je supporte pas tellement, mais j'ai choisi cette unité l'armée de terre et va falloir que je m'y plis et surtout que je m'habitus à avaler de la merde. On nous tire dessus, par chance personne meurt, Niall sur ma gauche envoie une grenade à l'ennemi, ce qui nous laisse le temps de nous mettre à couvert. 


_ Numéro 2 en action. 

_ Quoi mais pourquoi on fait pas dans l'ordre sergent ? Dit le fameux Town.

_ Parce que c'est moi qui commande abrutit donc bouge tes fesses. 


Sans rechigner le jeune soldat part sous nos yeux, nous le regardons pendant que le sergent indique que le numéro 4 doit se préparer, tiens tiens Davis. Town avance quelques mètres, mais il fait descendre, malheureusement, Davis y va en tremblant, mais rapidement. Ephyre me chuchote que nous allons voir si j'ai bien fait de dire non à l'échange de numéro, je lui souris avec un sourire assez mesquin sur le visage, je détourne mon regard en direction de Davis, mais il se fait descendre, je soupire, c'est à mon tour. Je me redresse et rampe en vitesse sur l'extrémité, je vais pour me relever, mais mon corps se coup si me sauve la vie, car il retombe et à ce moment je sens une balle me frôle le casque. Je souffle de soulagement et continue de traîner le tuyau sur le sable pour venir le placer contre de la roche. Quand je sens une main me soulever et me jeter à quelques millimètres, le soldat se place sur moi et me met sa lame contre la gorge, je lui mets un coup de genoux dans le ventre et roule sur le côté,  en m'égratignant sur la joue, le mastodonte me met ensuite un coup bien placer dans la mâchoire, ce même goût de sang que y a quelques semaines me vient en bouche, j'essuie ma bouche et sort mon couteau et le lui plante avant qu'il me plante le sien, je le laisse s'écrouler au sol et je suis vite rejoins par le sergent qui me demande si je vais bien, je fais oui de la tête en regardant le cadavre de l'ennemi gisant dans son propre sang. Mes camarades de divisions, me serre dans leurs bras, je les accueil chaleureusement, tandis que le sergent allume la mèche et nous pousse à partir en vitesse, ce que nous faisons pour nous cacher là où nous nous étions replier y a quelques minutes. 


_ 1...2...3


Au trois, une explosion se fait entendre pas une petite une grosse, et elle fait explosé tout le barrage ainsi que la énième forteresse que nous croisons. Les soldats restés sur le bateau accourent pour prendre la Sicile entièrement, nous les suivons et là nous remarquons un carnage complet, des cadavres Allemands de partout gisant dans leur sang, calcinés pour certains. Waouh les explosifs ont été efficace apparemment, la puanteur se fait un peu ressentir, une odeur de sang, de viande rôtie et de cramé vient me chatouiller désagréablement les narines. J'en grimace un peu. Comme prévue un avion nous attend au milieu des ruines. 

Le sergent ne veut malheureusement pas venir avec nous, car il a une autre mission à faire en Italie et que nous nous devons nous préparer pour la bataille de demain, que nous sommes la libération de tout, apparemment c'est ce qu'il pense de nous. Ce genre d'adieu me brise le coeur car je ne sais pas si on le reverra un jour, j'ai commencé à l'apprécié malgré qu'il soit bizarre et qu'il fasse des cauchemars la nuit.

Le point positif de tout ça,c'est que j'ai pu voir comment on fait un accouchement, puis que je l'ai fait moi même avec l'aide du sergent, mais également que l'armée de terre c'était l'adrénaline vraiment. Je repars avec beaucoup de leçons tirées et apprises, il me tarde de rejoindre ma femme et de l'embrasser avec passion, lui dire que je l'aime et que j'ai hâte que notre bébé vienne au monde, malgré que ce soit un monde noirci par cette guerre non voulu des peuples lancée par les Allemands depuis des années maintenant. Durant le voyage jusqu'en en Angleterre, je pense à tout ce que j'ai vécu depuis que je suis un militaire.

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