Chapitre 36

L'odeur des embrumes emplisse mes narines  ainsi que sûrement celle de mes soldats qui se serrent les un contre les autres dû au froid matinale. Mon regard se porte sur les nuages sombres qui commence à recouvrir peu à peu le ciel et le vent qui me claque ma peau dénudé ce qui rends l'entraînement très difficile pour eux comme pour moi. Heureusement, les premières lueurs du soleil apportent un peu de chaleur, nous en avons besoin. Les odeurs de sueurs, de terre humide emplissent les environs ce qui est vraiment très désagréable.

Le regroupement se fait dans le chahut total, la boue et la fatigue pour certains. Tous au garde à vous, je les détaille du regard, d'un pas lourd, les bras sagement repliés dans mon dos. Mon regard s'attarde sur une de mes recrue, son regard de dégoût me fait penser à mon ancien meilleur ami Louis. 

_ Repos.

Les soldats exécutent mon ordre, et  pour ma part je lâche un soupir de soulagement discret bien évidement. 

_ Bien je suis le sergent Harry Styles et vous, je les pointe du doigt, vous êtes mon unité d'entraînement c'est moi qui vous guiderez dans tous les entraînements vous pouvez tout aussi bien venir me demander des conseils. 

Je me stoppe dans mon récit un court instant. Je reste immobile afin de les contempler puis je reprends là où je me suis arrêté.

_ Ce qui veut dire que vous êtes sous ma responsabilité. Et sous ma responsabilité, il y a un règlement petit certes mais si vous ne le respectez pas je procéderai à la règle de l'alphabet, je montre le pouce, A c'est un avertissement écopé d'une petite punition genre pompes, je montre l'index, ensuite je passe à B au blâme c'est un peu plus corsé que l'avertissement car la je vous inviterai à aider dans les cuisines, je lâche un soupire et monte le majeur, et pour finir le C c'est à dire Cassez vous je ne vous veux plus dans mon unité. Est ce que c'est clair pour tout le monde ?

_ Oui chef ! Répond mon unité.

Les règles. C'est toujours le sujet à aborder en premier lieu. Je dois bien leur montrer mes lois, dès maintenant, en imposant ce qu'il y a faire et ce que je ne veux pas voir dans mes rangs. Pas de formule de sympathie, de présentation du vrai terrain ou d'autres points, non tout d'abord les règles. Je me place de nouveau face au soldat qui n'a pas bougé d'un poil. Il n'a toujours pas changé son regard. Je reprend mes pas. 

_ Règle numéro une On, j'insiste bien sur le "on",  se respect dans mes rangs ensuite règle numéro deux on ne s'arrête que quand la mission est trop dangereuse, je souris et termine, règle numéro trois et ultime règle également on ne me désobéis pas sauf si la situation en vaux le coup. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?

_ Oui Chef ! Répondent mes soldats en choeurs.

_ Bien.

Je m'approche de ce fameux soldat, oui je compte l'embêter. Il doit sûrement se douter que son regard me dérange beaucoup et qu'il va avoir une de mes remarque. Je lui demande.

_ Quel est ton nom soldat ?

Il ne me regarde pas, mais il me dit d'une voix glaciale chose que je m'y attendais un petit peu quand même vu le regard qu'il me lance depuis le début. 

_Leon Ray, chef !

_ Es-tu prêt à obéir au règlement Ray ? J'insiste bien sur son nom de famille.

_ Oui chef. 

_ Bien, malheureusement mon petit  je ne te crois pas.

Je ferme les yeux pour soupirer de frustration et d'agacement envers son insolence. Je rouvre les yeux, je remarque qu'il serre les poings, et les dents, puis, sans contrôler les mots qu'il sort, je pense, il me répond.

_ Non m'sieur. 

Je me rapproche d'un pas de lui, surpris à moitié de sa réponse, je m'attarde encore plus sur lui, je le vois comme un gosse pourrie gâté sauf qu'ici on est à l'armée. 

_ Je te demande, pardon ?

_ Je ne compte pas vous obéir, il lâche un soupir.

_ Et pourquoi cela ?

_ Vous n'êtes qu'un sale juif, crache-t-il.

_ Alors je vais faire comme si je n'avais pas entendu ton injure raciale.

_ Comme vous voudrez m'sieur.

_ Déjà c'est Chef et non M'sieur, j'insiste sur les deux mots. 

Je le défi du regard.C'est à croire que j'ai le don de tomber que sur des gens qui en veulent à ma religion. Je tourne les talons, quand je sens un grand coup sur le bas de ma jambe ce qui me fait lourdement tomber sur le sol, sous les "ouuuu" des autres soldats. Ma tête cogne fortement sur le sol, je sens un liquide rouge arriver dans ma bouche, avec ma main gauche je m'essuie,en comprenant tout seul que je saignais du nez. Pris d'un coup de rage, je me relève et fais volte face à Ray, qui lui a un sourire en coin. Je m'approche. 

_ Ray !

Avec une grimace j'essuie le sang  qui reste sur mon nez, le soldat garde son sourire et sa tête haute. Toi tu ne perds rien pour attendre gamin. Je me tiens bien droit, je fais deux têtes de plus que lui, je plisse les yeux. 

_ Vingt pompes de suite. Crachai-je.

_ Mais pourquoi ? Dit-il faussement indigné. 

Je prends le temps de l'inspecter. Je le sens se raidir un petit peu, mais c'est pas encore ça, il conclu qu'il aurait dû se taire face à mon ordre.

_ Non tu vas m'en faire trente ça te calmera.

Il ne bronche pas et se met à quatre pattes. Avec un effort, il se met à pousser sur ses bras, une fois , deux fois, trois fois... Je compte le nombre de pompes pour l'aider un peu. Je m'agenouille ensuite à sa hauteur.

_ Tu peux retenir le "mot" respect tu peux me haïr mais je reste ton supérieur et je fais de toi ce que je veux aisse claire ? 

_ O-oui chef. Il se relève.

...

Le reste de la journée est passé comme une flèche, nous sommes aussi très chargés, pas le temps de s'ennuyer. Après avoir rencontré mon unité, je suis allé rejoindre mes amis car nous avons séance de tire ensemble.

...

Le souffle court, l'oeil contre la visière et mon doigt caressant la détente, je suis positionné devant un vulgaire morceau de métal, où est placée une cible avec plusieurs cercles qui la forme. Toute cabossée dû sûrement à l'usure des impacts de balles qu'elle a reçu, la parcelle de fer est suspendu contre un arbre et attend sagement ma belle. 

Je vide mon esprit, et sens la matière froide de l'arme contre ma joue. Entre mes lèvres, un soupir sort de ma bouche, et j'oublis complètement le bruit de ma respiration. Mon doigt glisse sur la gâchette, et la balle sort du canon dans un bruit sourd. Celle-ci rencontre la cible dans le mile, je souris.

...

Voilà trois heures que moi et mes amis nous nous entraînons à tirer. Le plus facile c'est le tir : il y a un temps pour souffler, viser et tirer. J'arrive presque toujours à tirer au centre. Je quitte le centre plus tôt que les autres. 

...

Je rejoins mon dortoir, rentre dans ma salle de bain, je me regarde un instant, secoue la tête, allume le robinet et me passe de l'eau froide sur le visage en soufflant un bon coup. Je m'essuie avec la serviette et sors de la pièce, je sursaute en voyant Louis... QUOI Louis ?

_ On ne dit plus bonjour race inférieur. 

_ B-bonjour maintenant au-revoir. 

_ J'ai appris que ta femme est enceinte. Il prend un de mes stylo qui est sur mon bureau et l'analyse, et je suis le dernier prévenu, il fait une mine faussement triste.

_Touche la et je te tue, pestai-je. 

_ On y croit on y croit.

Il ricane et part de la pièce, un sentiment de panique m'envahi et augmente quand j'entends des cris dans le couloir, je reconnais Ana, je sors et vois ce que je redoutais le plus, Ana coincée contre le mur par Louis. Dans un élan de courage et sûrement de rage, je m'interpose entre les deux, la lame du couteau que tient Louis me coupe un peu la joue gauche. Je reprends mon souffle en me relevant en vitesse. 

_ Ana, dis-je sans me retourner, va dans la chambre.

_ Non je te...

_ Fais ce que je te dis bon sang, dis-je fermement.

Elle part vite et moi mon regard ne quitte pas Tomlinson. Je n'aime pas son sourire avant que je ne comprenne, je sens sa lame transpercer ma peau, je me retiens de hurler de douleur, non je ne dois pas lui faire se plaisir. Mon corps ne tient plus malgré que je tente de me relevé correctement celui-ci m'oblige à me mettre à genoux, ce moment de faiblesse n'est pas pardonnable car Louis me jette au sol comme une vulgaire chaussette, ma tête frappe le sol dure, je tousse et crache du sang, un horrible goût de sang s'incruste dans ma bouche, je ne peux même pas me défendre, même si Dieu sait que j'en ai envie. Sans que je comprenne, je me retrouve face à Tomlinson. Il se place sur moi. 

_ Pourquoi ne portes-tu pas ton étoile ? 

_ Parce que, dis-je faiblement, je ne suis pas un animal.

 Il appuie sur ma plaie ce qui me fait un petit peu gémir de douleur, je sens une larme couler sur ma joue. Mon regard est tourné vers le plafond. Il tend mon bras droit, me dénude au niveau de mon avant bras. Je sens la pointe de la lame me racler la peau, sous mon hurlement, il me taillade ma peau dénudé, il continue encore et encore, mon cerveau tambourine contre ma tête, mes entrailles se serrent et mes hurlements se transforme en gémissement. Il me crache au visage et s'extirpe de moi en prenant bien soin d'appuyer sur la blessure de ma hanche, ce qui vaut un spasme de la part de mon corps en guise de  réponse. Ma vue se brouille,  je sens un du sang couler le long de mon avant bras. J'entends une porte s'ouvrir et des pas arriver en vitesse vers moi. Je reconnais la douceur de ma femme, mais je ne peux bouger. 

_ Je te demande pardon j'aurai du l'en empêcher.

_ Ne ... T'en ... Fais pas. 

Je tousse un peu et grimace de douleur, je sens quelqu'un aider Ana à me relever, rien qu'a l'odeur je confirme dans ma tête que c'est Ephyre. Je me laisse traîner,faire, la douleur et le coup à la tête, laisse la fatigue prendre le dessus sur mon mentale. Je sais que je ne dois pas dormir, mais c'est si dure, mes yeux tombent, je ne sens plus mes membres, seule la douleur qui continue de m'arracher les tripes, est présente. Je somnole un court instant puisque je reçois une claque d'Ephyre, malgré la douleur, j'ai senti sa claque. On m'allonge sur un lit. 

_ Morphine ? Demande une infirmière. 

_ Très peu.  Répond un médecin.

_ Cela fera l'affaire il faut... Sergent ça risque d'être douloureux. 

Au point où j'en suis une nouvelle douleur ne me fera rien de plus, ses gestes accompagnent sa parole, elle me plante une aiguille, mais la morphine n'est absolument pas suffisante, je sens deux aiguilles se planter au niveau de ma hanche, je gémis de douleur et serre la main de Ephyre fortement. J'ai l'impression qu'on m'arrache les tripes, sortez moi de la, nom de dieu, tuez moi, achevez moi, chaque fois que l'aiguille rentre dans ma peau, je lâche un gémissement. Je sens par la suite un liquide, qui me fait hurler de douleur.

_ Sergent tenez bon c'est de l'alcool très fort mais tenez.

Facile à dire, ma douleur est horrible, encore plus horrible que le couteau, j'ai l'impression que l'ont me brûle la peau, je prie dans ma tête, je prie ma mère, mon frère Arnaud décédé, Liam et tous les autres pour qu'ils m'aident à tenir bon. Ils me mettent un bandage autour du bassin, puis ils passent à l'avant bras. 

Je sens l'alcool me brûler l'avant bras, je suis pris de spasmes, les médecins tentent de calmer ça avec un médicament, mais celui ci me fait encore plus trembler, je sens de la bave couler sur mon menton, je suis en transe, mon cerveau ne répond plus de rien et ne contrôle plus mes gestes. Quand on me donne un autre médicament, tout ce calme et c'est le trou noir.


PDV Externe.


_ On va le perdre. Dit une infirmière

_ Vous allez faire ce putain de massage cardiaque on ne peut pas le perdre aisse clair ! Gueule le médecin à Ephyre.

Le pauvre Ephyre exécute l'ordre, troublé, il commence à faire les pressions sur le corps de Harry. Ana a été emmené ailleurs, pour éviter qu'elle assiste à cette scène horrible. Le soldat le plus téméraire entre la vie et la mort. Ses pressions deviennent plus énergique, il approche l'oreille du coeur d'Harry, mais rien, il continue encore et encore.

_ Aller mon pote.

Il ne sait pas si cette phrase à fait le dé-clique, mais quand il approche son oreille, il sentie à nouveau le coeur du jeune sergent battre, oui oui battre, et sa respiration reprendre à un rythme normal, il ouvrit les yeux faiblement, mais Ephyre l'oblige à se rendormir, ce qu'Harry fait sans protester, son corps avait eu besoin de s'arrêter pour repartir en feu et quoi de mieux qu'un bon sommeil réparateur les amis ? 





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