Chapitre 22
Je suis actuellement dans l'avion qui m'emmène en Angleterre, oui je suis muté dans mon pays, ce pays qui m'a vu naître. Anne est au courant, mais cela n'avait pas l'air de la tracasser plus qu'autre chose, cela m'a vraiment perturbé. Je suis en compagnie d'Ephyre, donc je vais essayer d'en savoir plus. Je lui fais une petite tape au bras, il tourne la tête vers moi et me questionne du regard. Je prends mon courage à deux mains et lui demande, pourquoi Anne est si distante avec moi depuis quelques jours ? Il me dit que je dois regarder dans la lettre, qu'il ne veut plus entendre parler d'elle. Oula pour qu'Ephyre soit énervé, il en faut beaucoup,pour peu je le connais depuis un moment maintenant.
Mon coeur bât très fort, je peux l'entendre raisonner dans ma tête. Qu'ai-je fais ? Je soupire un bon coup et ouvre cette enveloppe, je la cale entre mon index et mon majeur de ma main droite, avec la gauche je déplie la feuille et commence à lire et je comprends tout.
Le roman touche à sa fin, le livre des espoirs ne se remplit plus et la vie s'écroule. Les écrits tâchés d'encre bavent sur le papier imbibé de mes pleurs incompris. C'est trop tard, elle me quitte. J'y ai cru, de toutes mes forces, je le désirais plus que tout...que ça marche, entre nous. Mon coeur devient lourd, trop lourd. C'est fini.
Un peu plus bas, une révélation qui fait l'effet d'une bombe, quoi, je tremble un peu car ma colère monte elle s'est foutu de ma gueule depuis le début ou ça se passe comment ? Elle me trompait depuis quelques jours avec Niall, ce type que je considérais comme mon meilleur ami. Je froisse la lettre et la fourre dans ma poche. Je serre les poings, je sens la main d'Ephyre me toucher le bras, je le regarde et il me dit.
_ Elle ne te mérite pas ne tant fait pas tu trouveras un jour la bonne personne.
_ Oh je l'espère vraiment, mais plus une femme comme elle.
_ Bien parler.
On atterrit dans une campagne, un peu marécageuse d'après la tenue des soldats de la base. Il y a au moins une cinquantaine de soldats qui appartiennent à la Royal Air Force. Nous suivons le supérieur, qui nous fait une visite rapide de la base.
Au bout d'un moment avec Ephyre il nous prend à part, je ne comprends pas trop pourquoi il fait ça, mais bon c'est un supérieur, on se doit de la fermer et d'écouter. En faite, il nous explique qu'il y a un nouvel orphelinat pas loin et qu'il faut le surveiller, car apparemment les allemands bombardent dans ce coin. On acquiesce, il nous demande également d'aller aider les dames à s'installer.
Le caporal nous emmène jusqu'à une camionnette de l'armée, on monte dedans et Ephyre conduit. Je regarde le paysage qui fait froid dans le dos, on roule sur une route de boue et sur le côté de l'eau croupie. Je plisse mon nez et secoue la tête, en plus le brouillard met encore plus les pétoches. Ephyre d'un coup me tape le bras et je sursaute.
_ Putain recommence plus ! Je le menace.
_ Waouh détends toi Harry !
_ Cet endroit ne m'inspire pas confiance c'est tout.
_ Bouuu tu penses qu'un fantôme va venir.
_ N'importe quoi toi ! Je me défends.
On se chamaille un peu, pendant au moins deux minutes, mais la discussion tombe sur le sujet de Anne. En faite, je suis triste, mais je me dis que si elle a fait ça c'est que je n'étais pas destiné à elle. Elle peut regretter le mal est fait, mais je sentais que c'était la fin depuis mon retour, elle est distante. Et Niall, cet espèce de connard lui je l'attends au détour.
_ Non Harry rentre pas dans leur jeu !
Je sursaute en entendant Ephyre, je lui demande si j'ai pensé fort, il me fait oui de la tête en souriant, un sourire qui se transforme en rire. Je lui tire la langue et reporte mon attention sur la route, devant nous. Nous arrivons devant une mini plage, donc l'orphelinat est situé sur une mini île. Ou-la-la et en plus apparemment la marée monte, aieou j'ai pas envie d'être bloqué moi, pauvre idiot une marée ça redescend, tiens conscience ça fait longtemps dis donc. Nous marchons dans une mini forêt, un grand manoir tout noir, haha mon jeu de mot, euh Harry, oui conscience, c'était nul en faite, voilà encore conscience qui me casse mon délire. Ephyre toque, j'aime pas cette endroit. En plus le manoir fait encore plus peur que les alentours.
Une dame dans la quarantaine surement nous accueille, elle sourit un peu, nous le lui rendons. On entre dans la demeure, je regarde les lieux, alors la je suis bouche bée, c'est gigantesque, il y a un tapis rouge qui prend toute la place, un escalier devant nous, et des portes un peu partout. Cet endroit me met des frissons dans le dos. La dame nous emmène jusqu'à une petite salle de classe, les enfants sont tous entrain de faire les exercices qui sont inscrits sur le tableau noire à la craie. L'institutrice arrive, elle doit avoir dans la vingtaine comme nous, elle m'a l'air un peu timide et surprise de nous voir.
_ Je vous présente Miss Ana Flitcher elle est institutrice ici et également gouvernante, elle assure la garde de nuit avec moi.
On lui serre la main pour la saluer, elle nous souris, mais on dirait un faux, non pas méchant, mais elle semble être triste, sûrement une impression. Les élèves se présentent un à un, il y a cinq filles et six garçons qui ont entre 4 et 6 ans, tous ces orphelins si jeune, ça me brise à l'intérieure.
Nous partons au bout de deux heures, puisque la marée était montée on a du attendre un petit peu que la route soit un minimum accessible. C'est toujours Ephyre qui conduit, le chemin se fait tout en parlant de tout et de rien. J'aimerai pas dormir dans un endroit pareil, reculé de toute sécurité.
Le véhicule arrive enfin à la base, nous descendons et prenons notre repas avec les autres soldats. Nous discutons avec eux, faisons connaissance. La soirée se termine plutôt bien, tous le monde est super sympa. Une fois seule je décide de répondre à Anne.
"Anne,
C'est avec un sentiment de haine profonde que j'entame cette lettre. J'espère que les mots sauront transmettre mon immense déception. Tu t'es foutu de moi, tu m'as menti, tu m'as trahi, et je n'ai rien vu ! Je suis tombé de haut en remarquant que tu étais tombé bien bas ! Le pire dans tout ça, c'est que ce n'était pas une connerie, un coup d'un soir parce que ta tête baignait dans l'alcool. Non, tu m'as trompé pendant ces jours, tu te rends compte de l'humiliation que je subis ? De la déception que je ressens ? De la tristesse qui m'inonde ? Je t'aimais tellement, et cet amour me paraissait vraisemblablement réciproque. Tu me disais dans les yeux que tu m'aimais pour aller coucher avec un autre quelques heures plus tard !Je te croyais heureuse, tu ne m'as jamais dit que tu ne te sentais pas bien dans notre couple, pourtant ça devait être le cas, à moins que tu sois une prostituée et que je ne m'en sois jamais rendu compte. Plus rien ne m'étonnerait...
Je n'en veux même pas à ce pauvre type, il n'est coupable de rien : couple ou pas , il a le droit de s'amuser avec qui bon lui semble. Il a fallu que ce soit ma femme qui le drague. Tu me dis que tu m'aimes toujours, que tu ne veux pas que je te quitte, pourtant je crois que tous les signes montrent bien que c'est ce que tu attendais au fond de toi. Tu es une lâche, une menteuse, deux beaux défauts réunis en une seule femme. Je t'aurais tout donné, je croyais en nous ; au bout de cinq mois de relation j'estime que j'en avais la légitimité. Tu as tout gâché, tout. Nous avions construit notre amour sur des bases saines il me semble.
Les images défilent, les souvenirs s'empilent et je n'arrive plus à être heureux en me les remémorant. Ils sont tous confus, flous, en lambeaux. Comment puis-je essayer de reconstruire un amour durable sur des fondations sapées par cette trahison de longue durée ? Que peux-tu faire pour regagner ma confiance ? Rien. Comment veux-tu que je me projette dans l'avenir avec une femme fidèle ?
Le temps effacera peut-être la blessure et me permettra d'aller de l'avant, sans Toi à mes côtés. Peut-être que je ne pourrais plus jamais te regarder en face. Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis complètement perdu. Tu réalises ce que représentent cinq mois ? Presque la moitié d'une année ! Pourquoi ? Pourquoi nous as-tu fait ça ? Je t'en veux tellement qu'aucun mot ne pourrait exprimer les sentiments que j'éprouve à l'égard de cette conduite. J'ai honte de t'avoir cru, honte de t'avoir accordé ma confiance. Tu regrettes ? Tant mieux, mords-en toi les doigts, tu ne mérites que ça.
Harry."
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top