Chapitre 6 - Carlyle

TW dans le chapitre : automutilation, indication ⚠️

Après avoir déposé le rapport d'accident de Fred chez Thussvor, je rejoignis Brooklyn sur le parking. Depuis que nous travaillions ensemble, j'avais insisté à plusieurs reprises pour que la Bloody Mary et moi fassions du co-voiturage. Brook avait toujours refusé, il préférait prendre sa moto. Son comportement m'avait fait comprendre qu'il se sentait oppressé dans une voiture. Je ne lui avais plus proposé.

Brooklyn m'attendait, seul, assis sur sa moto. Son blouson en cuir reposait sur la carrosserie. Il tapotait frénétiquement sur son téléphone et ne releva la tête que lorsque je m'appuyai contre la portière de ma voiture, garée à côté de lui. La Bloody Mary me sourit et rangea son portable. Son beau sourire se fana lorsqu'il aperçut mon expression inquiète.

— Qu'est-ce qui t'arrive ?

— Journée de merde, grognai-je en croisant les bras sur ma poitrine.

Brooklyn ne rit pas et inclina la tête pour me demander plus d'informations. Ses cheveux glissèrent le long de son épaule et les mèches les plus courtes caressèrent sa joue. Un frisson me parcourut lorsqu'il les repoussa derrière son oreille, effleura sa pommette. Je dus faire un effort considérable pour détacher mon attention de son magnifique visage.

— Fred s'est blessé et je n'ai pas pu le soigner, expliquai-je en regardant le ciel qui se couvrait.

— Comment ça tu n'as pas pu le soigner ? Ta magie est censée pouvoir guérir toutes les blessures, non ?

— En théorie oui.

La magie blanche n'aurait pas dû avoir de limites. Elle pouvait guérir toutes les plaies, qu'elles soient vasculaires, osseuses, musculaires, magiques ou non. Mais aujourd'hui, cela n'avait pas fonctionné et cela m'inquiétait.

— C'est comme si une force provenant de la plaie repoussait ma magie. Je n'arrivais pas à atteindre la peau.

Je secouai la tête, signe de mon agacement palpable. Le stress me rendait irritable et passablement désagréable. Utiliser autant de magie pour au final ne rien guérir m'avait épuisé, j'avais besoin de me reposer. Une fraction de seconde, j'hésitai à demander à mon ami de conduire. Heureusement, je ne devais pas aller chercher mon fils, il finissait tôt aujourd'hui et était rentré en bus. Brook enfila son blouson en cuir rouge et repoussa ses longs cheveux en arrière. Il saisit son casque avant de se tourner vers moi.

— Je passe juste chez moi me doucher et me changer. Tu veux cuisiner ou on commande ?

— Flemme de faire à manger, soupirai-je en déverrouillant ma voiture.

— Burger alors ?

— Sushis, on a déjà mangé burger la semaine dernière.

Je n'aimais pas beaucoup cuisiner. Cela me demandait du temps et de l'imagination, que je n'avais pas en ce moment. Heureusement pour moi, Léo m'aidait. Il semblait intéressé par cette activité. Lorsque Brooklyn venait à la maison, même s'il était bon cuisinier, je préférais commander et manger tranquillement devant la télévision. Cela renforçait ce sentiment de bien-être que j'avais en présence de mon ami. Je me sentais comme un couple. Parfois, j'osais passer mon bras autour de ses épaules, parfois il dormait sur mes genoux. Il ne faisait rien pour contrer les attentions que j'avais à son égard, bien au contraire, il les accueillait toujours avec un sourire rayonnant. Dans ces moments de complicité, j'oubliais qu'il n'était que mon ami et collègue. Et je revenais à la réalité lorsqu'il regagnait son appartement ou ma chambre d'ami. Mon désir de le posséder se renforçait de jour en jour, pourtant, ce soir, je fus obnubilé par autre chose que par le corps parfait de mon fantasme.

Le trajet du retour se fit par automatisme, sans que je ne réalise vraiment que je rentrais. Je fus heureux d'arriver chez moi. Après avoir jeté mes clés de voiture sur le meuble de l'entrée, je me déchaussai et ôtai mon manteau. Léo et son nouvel ami, Sidney, étaient sagement assis à la table, travaillant sur leurs devoirs.

— Tout se passe bien ? demandai-je.

Les deux adolescents relevèrent la tête. Mon fils m'adressa un chaleureux sourire alors que son ami hochait de la tête en rougissant. Je contournai la table, réfrénai mon envie de m'affaler sur le canapé qui trônait dans mon salon ouvert, et finis par entrer dans ma cuisine américaine pour me servir un verre d'eau.

— T'as passé une bonne journée ? s'enquit Léo en me regardant saisir mon téléphone.

Un soupir m'échappa, je n'aimais pas montrer à mon fils que j'allais mal. Je ne voulais pas le perturber.

— Vu ton soupir, je dirais que non, conclut-il en replongeant dans ses maths.

— J'ai vécu des jours meilleurs, finis-je par dire.

Je reposai mon verre un peu brusquement sur le plan de travail, ce qui fit sursauter les deux adolescents. Bon sang ! Pourquoi ne pouvais-je pas penser à autre chose qu'à cette putain de magie dysfonctionnelle ? Bien que je ne veuille pas me l'avouer, cela réveilla en moi de nombreuses angoisses. Les souvenirs revenaient, je revoyais ma sœur sur cette table métallique lorsqu'on m'avait demandé d'identifier le corps. Ma magie avait été impuissante, incapable de la réanimer. Je me souvenais m'être effondré, avoir pleuré, sangloté, mais cela n'avait servi à rien. La magie blanche ne soignait que les vivants, la magie noire ramenait les morts. Et malheureusement, je n'étais pas de ce type-là, jamais je ne pourrais redonner sa mère à Léo.

Ma colère me tourmenta à nouveau. Mes ongles labourèrent mes paumes tandis que je serrais les poings. Au fond de moi, je savais que je n'avais jamais fait correctement mon deuil. J'avais dû faire face à toutes les difficultés de l'enterrement, toutes les démarches post-mortem. J'avais dû affronter le tourbillon d'émotions de Léo, le découragement de mes parents qui ne me pensaient pas capable de l'élever. Je ne pouvais pas accepter la mort de ma sœur, percutée par un camion qui avait grillé un feu rouge. Je ne pouvais pas accepter de l'avoir laissée mourir, d'avoir été à ce point impuissant !

— Papa ? Ça va ?

La voix inquiète de Léo me tira de mes douloureux remords. Je clignai des paupières pour chasser mon état hébété et lui adressai une grimace qui s'apparentait à un sourire.

— Oui, désolé, je suis fatigué.

Léo fronça les sourcils, pas convaincu de mon excuse. Même Sidney, qui savait se faire oublier, me lança un regard inquiet. Ne voulant pas les perturber davantage, je me forçai à bouger.

— Au fait, dis-je après avoir traversé le salon, Brooklyn vient manger avec nous ce soir. Tu commanderas des sushis avec lui. Sidney, tu restes manger ?

— Non, Monsieur, je vais y aller.

— Tu peux m'appeler Carlyle. Monsieur ça me vieillit trop.

— Mais tu es vieux, papa !

Je fis mine de recevoir un coup dans la poitrine avant de rire. Mon fils aimait me taquiner sur mon âge. Pourtant, j'étais le plus jeune parent de sa classe. Les mamans ne manquaient pas de me le faire remarquer lors des réunions des parents d'élèves. D'ailleurs, j'étais toujours le seul père à y aller...

— Je te laisse accueillir Brook s'il arrive. Sidney, je te souhaite une belle soirée.

Je lui adressai un petit sourire et un signe de main avant de monter l'escalier de verre. Lorsque j'arrivai au premier étage, j'entendis vaguement Sidney dire « il est tellement cool ton père ». Un petit rire m'échappa. Les souvenirs étaient à nouveau ensevelis en moi.

J'enfilais un t-shirt bleu nuit et un jogging noir lorsque j'entendis le rire cristallin de Brooklyn. Ce son si agréable apaisa définitivement mon cœur et mon esprit. La Bloody Mary avait toujours eu cet effet anxiolytique sur moi. D'un geste vif, je passai une serviette dans mes cheveux pour les sécher.

Je ne tardai pas à descendre pour rejoindre mon fils et mon fantasme aux cheveux rouges. Mon regard s'arrêta sur le ventre découvert de Brook. Il avait revêtu un crop-top noir ample et un short de sport. Malgré cette tenue simple et décontractée, qui changeait de son style habituel, je le trouvais magnifique. Je ne pus m'empêcher de détailler ses abdominaux, ses cuisses et sa peau qui paraissait si douce. J'aurais aimé toucher intimement son corps, mais c'était impossible. Brooklyn ne m'appartenait pas et, après tout ce qu'il avait vécu en amour, il me refuserait ses plaisirs charnels. J'avais bien trop peur de briser notre complicité pour lui faire des avances. Je me contentais d'imaginer et de fantasmer sur tout ce que je souhaitais lui faire.

— Papa ? Tu prends la manette bleue ?

La voix de Léo me tira de ma contemplation. J'aurais pu rester des heures ainsi. Malgré moi, mes pommettes s'empourprèrent. Je repoussai mes cheveux en arrière et vins m'asseoir à côté de la Bloody Mary. Celle-ci me regardait avec curiosité, comme si elle avait compris que je la matais discrètement.

— Ouais, je prends la bleue. Brook, tu veux boire quelque chose ?

— J'attendrai la fin du jeu pour boire de l'alcool, répondit-il avec un clin d'œil. Tu devrais faire pareil.

— Il a raison ! s'exclama Léo. T'es déjà nul quand t'es sobre, alors bourré.

— Mais je ne te permets pas, me scandalisai-je.

Brooklyn rit sous cape, il savait que je n'étais pas très fort aux jeux vidéos. Même les longues heures d'entrainement avec Léo ne m'avaient pas rendu meilleur, je mourrais après quelques secondes. Les touches étaient trop difficiles à retenir, j'oubliais systématiquement les commandes. En revanche, si j'étais un cas désespéré, Brooklyn était un vrai génie lorsqu'il s'agissait de faire avancer un personnage dans un jeu. J'étais persuadé qu'il était si fort uniquement parce qu'il avait la manette violette. Dès qu'il avait emménagé en face de chez moi, il ne se passait pas une semaine où il ne venait pas jouer avec mon fils.

Léo s'était tout de suite attaché à lui et l'aimait énormément. Mon adolescent ne laissait entrer que très peu de monde dans notre cercle restreint, mais Brooklyn était un privilégié, tant pour mon fils que pour moi. L'entente qui les unissait renforçait les sentiments que j'éprouvais pour la Bloody Mary. Lors de ces soirées, je me sentais en famille. Et, selon les nombreuses remarques que Léo m'avait faites, il aurait aimé que Brooklyn fasse vraiment partie de notre famille. Malheureusement, mes parents avaient des valeurs très conservatrices, suffisamment pour que mes sentiments pour un homme les dérangent. Ils ne se gênaient d'ailleurs pas de me rappeler mon célibat et de l'urgence de trouver une mère pour Léo.

— Papa ! Concentre-toi ! On a déjà perdu une vie !

— Ah ça a commencé ?

Brooklyn éclata de rire. Il était si agréable à entendre. Ma peau se parsema de chair de poule. Léo grommela quelque chose que je ne compris pas et relança la partie. Je me penchai en avant, comme si cela allait m'aider à être plus performant.

— Je suis quel personnage déjà ?

— Luigi, s'écria mon fils alors que le dit personnage tombait dans le vide.

— Shit, je pensais avoir le rouge, jurai-je.

— Tu pensais vraiment que je te laisserais Mario ? me taquina Brooklyn.

— Toi et ton obsession du rouge.

— Papa ! Tu fais exprès de mourir !

J'offris mon plus beau juron lorsque mon personnage mourut à nouveau, tué par une tortue. Brook continua de rire alors que je tentais de me souvenir des commandes. La soirée se déroula dans la joie et j'en oubliai presque mes problèmes de la journée. Lorsque neuf heures trente sonna au clocher, j'envoyai mon fils se coucher. Il ne protesta pas. Il m'embrassa sur la joue avant de serrer Brooklyn dans ses bras et monta dans sa chambre.

Je finissais de ranger lorsque Brook me prit la main. Son regard, si enjoué auparavant, recelait une véritable inquiétude. Un instant, je détaillai ses prunelles rougeâtres parsemées de paillettes dorées, puis me détournai.

— Qu'est-ce qui est arrivé à tes mains ? demanda-t-il.

— Hm ?

Je fis mine de ne pas comprendre, je ne voulais pas l'inquiéter. Mes ongles avaient entaillé la peau jusqu'au sang. Brooklyn était de la magie rouge, il sentait l'hémoglobine dès qu'une plaie tailladait l'épiderme. Je ne pouvais rien lui cacher. Indifférent, je retirai ma main et partis chercher une bouteille de vin ainsi que deux verres. J'essayais de ne pas prêter attention au regard inquisiteur de mon ami. Finalement, il revint s'asseoir sur le canapé, face à moi. Je lui tendis le verre de vin.

— Qu'est-ce que tu veux voir comme film ? continuai-je.

— Carlyle, ne change pas de sujet, s'il te plait.

Un soupire m'échappa. Le sixième sens de Brooklyn ne laissait rien passer, il ne me lâcherait pas tant que je ne lui expliquerais pas la raison de mon anxiété.

— Ma magie qui dysfonctionne... ça m'a rappelé la mort de ma sœur. Je me suis senti si inutile lorsque j'ai vu son corps sans vie. Ne pas pouvoir guérir Fred, ça m'a rappelé que la magie blanche n'est pas invincible.

Brooklyn garda un instant le silence, me laissant le temps de digérer ce que je venais de dire. D'un geste du poignet, je fis tournoyer le vin dans mon verre. Son mouvement concentrique m'hypnotisa.

— C'est légitime. Il n'y a rien de pire que de se sentir impuissant. Lorsqu'Alres me frappait, ce n'étaient pas ses coups qui me faisaient le plus mal, mais la culpabilité que je ressentais à me laisser faire.

Ses yeux se perdirent dans le vague une fraction de seconde avant de s'ancrer aux miennes.

— Tu n'es pas coupable de ce que ta magie fait. Tu as essayé, forcé même. Si ça n'a pas fonctionné, tu n'as pas à t'en vouloir.

— Je ne cesse de me demander si c'est ma magie qui posait problème ou la plaie, murmurai-je.

Brooklyn inclina la tête et avala une gorge de vin. Le mouvement de sa pomme d'Adam me fascina.

— Qu'est-ce qui te fait penser que ce n'est pas ta magie qui dysfonctionne ? demanda-t-il.

— Je ne saurais dire. Ma perle a réagi normalement, le flux d'énergie était comme d'habitude. Cette force qui me repoussait, elle venait de la plaie de Fred, pas de moi.

— Il n'y a qu'un moyen de savoir si le problème vient de toi.

⚠️Brooklyn s'assit en tailleur face à moi. Je déglutis alors qu'il posait son verre sur la table basse. La Bloody Mary détendit ses épaules avant de tendre le bras, paume de la main vers le plafond. Lorsqu'elle appuya la pointe de son ongle en stiletto contre sa peau fine, je saisis son poignet avec une certaine brusquerie.

— Qu'est-ce que tu fiches, Brooklyn ?

— Je te l'ai dit : il n'y a qu'un moyen de savoir si le problème vient de toi.

— Hors de question que tu te scarifies pour ça.

Mon ami me regarda d'un air agacé et se dégagea. Je n'eus pas le temps de réagir que, tel un chat furieux, il griffa son avant-bras. Des perles de sang se mirent à couler. Les entailles étaient plutôt profondes. Sous le choc, j'avisai les pelures de chair sous ses ongles. Brooklyn retint l'hémoglobine pour qu'elle ne tache pas le canapé. J'observai les stalactites carmin figées contre sa peau martyrisée. Lorsque mon collègue me colla son avant-bras sous le nez, je sortis de mes pensées.

— Qu'est-ce qui te prend, bon sang ?

— Guéris ma plaie. Si tu y arrives, c'est que le problème ne venait pas de toi, mais de Fred.

Encore agacé, je mis un petit temps à réagir. J'apposai mes mains au dessus de son avant-bras et réunis ma magie dans la perle avant de la lancer sur la plaie. Les volutes blanches que produisait mon énergie se lièrent sans difficulté avec la chair de Brooklyn. En quelques secondes, les griffures n'existaient plus.

— Tu as ta réponse, chuchota Brooklyn.

— Évite ce genre de conneries, s'il te plait. Tu sais que je déteste quand tu fais ça !

— Je croyais que tu t'y étais habitué à force, répondit-il en haussant des épaules.

Je secouai la tête. Comment pouvait-il penser que je m'habituerais à ces automutilations ? Je ne le pourrais jamais. La magie rouge nécessitait des sacrifices. Pour l'utiliser, il fallait que le sang coule, cela nécessitait une coupure. Une fois libéré de la contrainte des vaisseaux, il devenait manipulable. Son utilisateur pouvait s'en servir comme d'une arme, en la modelant pour qu'il devienne aussi tranchant qu'un couteau ou aussi pointu qu'une aiguille. Une fois son action terminée, le magicien faisait refluer le sang dans ses veines, mais à part activer les plaquettes pour la coagulation, il ne pouvait pas se guérir lui-même. Soit il passait par la médecine traditionnelle, soit par un guérisseur de la magie blanche. Brooklyn n'utilisait plus de couteau pour se servir de sa magie. En effet, il se rendait souvent dans des lieux où il était difficile, voire impossible, de faire entrer des armes. Il se servait alors de ce qu'il avait de plus tranchant : ses ongles pointus et aiguisés. Cela lui permettait d'avoir quatre lanières de sang simultanément, mais laissait d'horribles mutilations sur sa peau si je ne le soignais pas.

Brooklyn ne s'était jamais entaillé devant moi, il venait dans mon bureau pour que je le soigne. Mon cœur se serrait lorsque j'avisais les griffures profondes sur ses avant-bras. Cela me blessait alors que lui était indifférent à cette douleur. Avait-il déjà trop enduré pour ne plus ressentir cette souffrance physique ? Cette question me taillada l'esprit et une grimace défigura mes lèvres. ⚠️

La main de Brook se glissa dans la mienne et il entrelaça nos doigts. Toujours contrarié, je le fusillai de mes prunelles bleues. Il tressaillit légèrement, mais ne s'éloigna pas.

— Je suis désolé, je ne pensais pas que ça te ferait aussi mal de me voir faire ça, murmura-t-il.

Son ton désolé me donna envie de le serrer contre moi. Je n'arrivais jamais à être fâché contre lui plus de quelques minutes. Il voulait m'aider, me rassurer, mais il était maladroit. Je soupirai avec exagération et posai une main sur sa joue.

— Je ne t'en veux pas, c'est bon.

Brooklyn sourit et s'allongea sur le canapé, posant sa tête sur mes genoux. Son geste me réconforta et conclut cette discussion pour ce soir. Je ne me sentais pas de réfléchir plus loin. Ma magie fonctionnait encore, elle avait guéri Brooklyn sans aucune difficulté. La force qui m'avait repoussé ne s'était pas ressentie. Cela suffisait à me rassurer. Du moins pour l'instant.

— Alors ce film ? Qu'est-ce qu'on regarde ?

Je frissonnai lorsque Brooklyn se tourna sur le côté et appuya sa joue contre ma cuisse. D'un geste doux et un peu hésitant, je caressai ses cheveux. Leur toucher soyeux était agréable.

— La Momie, ça te va ? proposai-je.

— Parfait !

Je lançai le film, Brook ne bougea pas. Il s'endormit peu après la moitié du film.

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