Chapitre 2 - Solitude
Hugo se réveilla lentement ce matin, fatigué par la courte nuit qu'il avait passé. Il avait joué jusqu'à tard hier soir avec ses frères, mais eux n'avaient pas cours le lendemain contrairement à lui. Il quitta donc son lit à contre cœur et se rendit directement à la salle de bains. Il alluma l'eau de la douche avant de se planter devant le miroir. Il grimaça en voyant son reflet. Des cernes violacés avaient élu domicile sous ses jolis yeux verts et son teint mat était devenu un peu plus blanc.
- Je suis affreux... se lamenta-t-il.
Finalement, il se déshabilla et se glissa sous l'eau de la douche. La fraîcheur du liquide détendait ses muscles et le réveillait. Il avait horreur des douches trop chaudes. Il avait l'impression de suffoquer sous la chaleur et que son corps resterait brûlé.
Hugo se lava entièrement, corps et cheveux, et sortit de la cabine. Il fit ensuite son rituel habituel du matin : s'habiller ; manger ; médicament ; brossage de dents ; préparation des affaires pour le lycée ; médicament. Une fois tout ça de fait, il enfila son sac sur ses deux épaules, enfonça ses baguettes dans la poche arrière de son jean, fit de même avec son portable et ses écouteurs mais devant, et descendit les nombreuses marches qui le séparait du rez-de-chaussée. Arrivé en bas, il tomba sur Leyä qui discutait avec Nathan, tenant Thomas dans ses bras.
- Non tu ne peux pas sauter la fin de ta seconde, uniquement parce que les gens de ta classe t'énervent, rit Leyä.
- Oui mais il y a ce petit groupe qui n'arrête pas de se fiche de moi... soupira Nathan.
- Tu les tapes ! s'exclama Thomas de sa petite voix fluette.
Les deux aînés éclatèrent de rire face à l'intervention du petit blond. Leyä passa sa main dans les cheveux de Thomas en souriant.
- Non mais qui t'a appris à parler comme ça toi dit donc, réprimanda-t-elle gentiment.
- Bah c'est vous.
Leyä et Nathan échangèrent un regard. Un point pour Thomas.
- Bon, reprit la brune, pour en revenir à toi Nate, tu laisses tomber ces cons et tu restes avec tes amis. OK ?
- D'accord...
Hugo attendit qu'ils aient terminé leur conversation avant de les rejoindre.
- Il y a un problème ? interrogea-t-il.
- Juste des petits ados stupides qui s'en prennent à Nate, grogna Leyä.
- Je vois.
- Où sont Capucine et Charlie ?
- Aucune idée.
Leyä souffla. C'était elle qui était chargée d'emmener tout le monde à l'école, et elle n'aimait pas être en retard.
- Capu ! Chay ! appela l'aîné.
Pas de réponse.
- Tu paries combien qu'elles sont encore en train de dormir, rit Nate.
- Je n'espère pas, dit Leyä en soupirant de désespoir.
Elle déposa Thomas sur le sol et retira ses chaussures avant de remonter les escaliers jusqu'au deuxième étage.
- Allez dans la voiture ! cria-t-elle avant de disparaître.
Hugo lâcha un petit rire et enfila ses chaussures ainsi que sa veste avant de pousser Nate et Thomas hors de la maison. Ils possédaient plusieurs voitures différentes. Celle de leur père, celle de leur mère, celle de Lukas, celle de Joshua et deux vans. A ses vingt ans, Leyä obtiendra également sa propre voiture, au même âge que ses deux aînés. Hugo se dirigea vers le van le plus petit. Ils se servaient de l'autre quand toute la famille sortait. En attendant, ils prenaient l'autre. Hugo installa Thomas derrière la place du mort alors que Nate s'asseyait à côté de lui. Une fois fait, l'aîné alla s'asseoir devant, côté passager.
- Vous avez bien pris vos affaires ? demanda Hugo.
Ses doigts battaient la mesure sur sa cuisse et il était tellement concentré dessus, qu'il n'entendit pas ses sœurs revenir. C'est quand la voiture se mit à rouler et qu'il vit le paysage défiler devant ses yeux qu'il se rendit compte qu'ils étaient partis. Quelques minutes plus tard, et Leyä se garait devant une école maternelle. Elle descendit du véhicule et alla détacher Thomas qui mit son sac sur ses deux petites épaules et sa tétine dans sa bouche. Il tendit sa main à sa sœur qui la prit en souriant. Hugo regardait cette scène pour le moins touchante. Il était pris de mélancolie quand il se disait qu'il ne le verrait presque pas grandir. Il allait louper un tas de choses dans la vie de ses frères et de ses sœurs, et ça le rendait triste.
- Hugo ? Tu descends ?
L'adolescent cligna des yeux et tourna la tête vers Leyä.
- Hm ?
- On est au lycée, informa Nate qui venait juste de descendre de la voiture.
- Ah, dit simplement Hugo.
Il prit son sac et rejoignit son petit frère.
- A ce soir Leyä, firent les deux garçons avant de s'éloigner.
Ils se dirigèrent vers les grilles de l'établissement et allèrent entrer dedans quand le plus jeune fut interpellé.
- Nathan !
Le garçon se retourna et sourit en voyant ses amis. Il releva les yeux vers Hugo qui ne disait rien.
- Ça te dérange si je t'abandonne ? demanda-t-il.
- Mais non t'en fais pas, sourit Hugo.
- Ça... va aller ?
L'aîné fronça les sourcils.
- Attends. De nous deux, c'est qui le plus vieux qui est censé prendre soin de l'autre ? rit-il. File. Je vais bien.
- Bon... d'accord.
Nate s'éloigna et Hugo entra dans le lycée, seul. Il plongea sa main dans la poche avant de son pantalon et en pêcha ses écouteurs ainsi que son portable. Il enfonça les bouts blancs dans ses oreilles et lança une musique au hasard. Immédiatement, ses doigts vinrent cogner contre sa cuisse, en rythme avec la chanson. Il alla s'asseoir à son endroit habituel, sur un muret. Ses yeux balayaient avec détachement la cour. De nombreux groupes d'élèves étaient entre eux et discutaient joyeusement. Mais ce matin, il remarqua qu'un amas d'adolescents, principalement des filles, était regroupé au centre de la cours. Hugo secoua nerveusement la tête et se balança doucement d'avant en arrière, ses doigts tremblant légèrement. Quand il se rendit compte de ce qu'il faisait, il s'arrêta brusquement et ramena ses jambes vers lui pour se mettre en tailleur. Il attrapa son sac qui était à côté de lui et en sortit une feuille et un crayon de bois.
Un autre de ses passe-temps était le dessin. Quand il était trop fatigué pour jouer de la batterie ou qu'il n'en avait pas envie, il s'abandonnait à cet art. Il dessinait plutôt bien, sans pour autant se prétendre peintre, mais il pouvait passer de nombreuses heures à reproduire les choses qu'il aimait ou qui le fascinait. Il y avait un paysage qui lui trottait dans la tête depuis plusieurs jours et il savait comment le faire maintenant. Son crayon effleurait à peine le papier, mais c'était suffisant pour y laisser des traits gris. Peu à peu, l'esquisse laissait place à un réel dessin. On pouvait y voir un coucher de soleil percer l'horizon et une plage déserte remplirent la feuille autrefois blanche. Ses traits étaient légèrement tremblotants, dû au fait qu'il se trémoussait sur le muret, au rythme de la musique qui se répercutait contre ses tympans.
- C'est superbe.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top