XXXV.
Les chamailleries avaient repris à la suite de l'action d'Ariel. À vrai dire, Neven avait un peu triché durant l'exercice de celui-ci, il avait gardé ses yeux ouverts et avait observé Ariel, immobile, les cheveux flottants autour de lui, avec son expression de sérénité. Il avait eu terriblement envie de poser sa bouche contre la sienne, mais il savait que son voisin l'aurait mal pris. Rester sous l'eau lui avait paru important, alors il s'était retenu.
— Tu vois, rester sous l'eau est bien plus reposant que l'orage, annonça Ariel.
Neven se mordit la lèvre inférieure, se demandant s'il devait lui avouer son délit ou non.
— Je préfère l'orage. L'eau, c'est bien trop calme et le calme ne calme pas mon esprit.
Il vit le visage d'Ariel plus concerné. Celui-ci nagea proche de lui et vint se poser à ses côtés, sortant également les coudes de l'eau pour les poser sur le sol, derrière.
— Ton esprit a besoin d'être calmé ?
Le bouclé plongea sa tête et prit de l'eau dans sa bouche, il contourna son voisin pour se positionner devant lui. Il immergea son visage et recracha l'eau sur Ariel, qui, aussitôt, l'engueula. Cependant, Neven le fit taire en l'embrassant soudainement, ses lèvres sur les siennes.
Le plus jeune fit un effort surhumain pour laisser les mains d'Ariel encadrer son visage. Il ne se laissa pas totalement aller et gardait les yeux ouverts pour s'assurer que son esprit ne divague pas, pour s'assurer tout simplement que c'était son voisin en face de lui et personne d'autre. Ari lui répondit immédiatement et enlaça leur langue, ne perdant pas de temps. Neven passa une main dans ses cheveux lisses et tira dessus pour relever sa tête et avoir un meilleur accès à sa bouche. La chaleur grimpa à une vitesse folle entre eux, mais ils se séparèrent en entendant un bruit derrière eux. Deux femmes âgées firent leur apparition, entourées d'une serviette sur les hanches.
— On y va ? demanda Neven, d'une voix basse, ayant pris une distance raisonnable entre eux.
— Je... Je refais quelques longueurs et on partira, bégaya Ariel, encore gêné de ce qu'ils venaient de faire.
Le bouclé, quant à lui, sortit de l'eau et attendit sagement que son voisin ait effectué ses longueurs. Il regarda attentivement son corps se mouvoir dans l'eau, ses muscles rouler sous l'effort. Il avait vraiment le corps parfait, celui que tous les mecs et nanas recherchent. Neven détestait bien une chose : les gars qui finissaient en bonhomme michelin à force de trop pousser ou, encore, ceux qui étaient baraqués du haut et tout fin du bas et inversement. Ariel, lui, était parfaitement proportionnel, le haut et le bas s'accordaient superbement.
C'est dingue, dès qu'il voyait son voisin à moitié nu, il ne pouvait plus détourner le regard et son attrait pour lui n'en était que plus fort. Peut-être que, finalement, ce n'était que physique, entre eux ?
Ari gagna le bord et soupira longuement, le souffle fort. Quand Neven jeta un œil aux deux vieilles dames, celles-ci les regardaient avec un petit sourire. Elles étaient séduites par eux ou quoi ? Il décida de ne pas y prêter attention et se leva, faisant comprendre à son voisin qu'il était temps de partir. Ariel le suivit et, lorsqu'ils passèrent devant les femmes, l'une d'elle s'adressa à eux :
— Vous formez un très joli couple !
Neven en eut la bouche qui se décrocha tandis qu'Ari écarquilla les yeux. Tous les deux ne s'y attendaient pas et avaient été surpris, surtout venant de deux personnes âgées. Il vit Ariel ouvrir la bouche, mais le devança, sachant qu'il allait démentir une quelconque relation.
— Merci beaucoup, lâcha-t-il.
Il prit le poignet d'Ariel pour le tirer dans les vestiaires pour hommes. Ils passèrent sous les douches avant de rejoindre leur casier.
— Bordel, Neven, t'es pas sérieux là ? gronda Ari en tapant du pieds, les mains sur les hanches.
Le bouclé ouvrit son casier, prit une serviette et retira son caleçon de bain devant Ariel, se mettant nu devant lui. Il savait que sa colère diminuerait pour laisser de la place à la gêne. Il reconnecta son regard au sien en s'essuyant le corps.
— Ce sont deux vieilles femmes. À cet âge-là, c'est pas censé être ouvert d'esprit, alors continuons à leur montrer que les gays sont gentils et normaux, répliqua naturellement Neven.
— Tu ne comprends pas, tu viens de nous faire passer pour un couple, alors qu'on a tous les deux une copine, ronchonna Ariel.
— T'es tellement casse-couilles. Quand c'était l'autre dingue qui est venue chez toi, ça t'a bien arrangé de dire que j'étais ton mec, lui rappela le plus jeune.
Cela réussit à le faire taire. Neven le regarda partir devant son casier pour récupérer ses affaires. Ils s'habillèrent tranquillement, chacun de leur côté, et Neven n'oublia pas de bien sécher ses cheveux. Ils lui paraissaient encore plus long, une fois mouillés. Il les frotta sans douceur et, peu à peu, ils reprirent leur forme. Il finit par passer sa main devant pour les désordonner.
Leurs cheveux encore humides, ils sortirent dehors. La chaleur ambiante leur fit du bien.
— T'aurais pu leur dire gentiment que nous n'étions pas en couple, marmonna Ariel, tel un enfant.
— Putain, Ariel, tu me les gonfles, là ! J'ai pas dit que t'avais une petite bite ou que t'étais un abruti, juste en couple, ce n'est pas la fin du monde !
— T'aurais pas dû ! s'énerva Ariel.
Neven ne le comprenait vraiment pas. Pourquoi devenait-il si con, tout à coup ?
— Explique-moi ta réaction d'abruti, vas-y, l'attaqua le bouclé.
Il ne vit pas Ariel se tourner vers lui et empoigner son t-shirt, le regard noir.
— Parce que mon ventre s'est retourné quand tu as approuvé sa phrase, sale con ! gueula-t-il.
Neven ne répliqua rien et le regarda filer vers sa voiture, immobile. Putain, il était encore plus bandant quand il était furieux, son expression dangereuse, sa voix autoritaire et ses yeux qui lançaient des éclairs.
Une seconde, pourquoi son ventre s'était retourné ?
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