XXIX.
Ariel était incroyablement joyeux et cela se refléta sur son travail. Il était souriant, efficace et très apprécié des clients. Jim l'encourageait dans sa bonne humeur toute la journée, ayant probablement peur qu'elle ne soit que passagère.
— Au fait, Ari, le site déchire ! Comment t'as fait pour le finir ? demanda son meilleur ami en fronçant les sourcils.
Le brun sourit, son patron était au courant de ses capacités pitoyables en informatique, ce qui le rendait très curieux quant à sa réussite.
— Neven est passé après la muscu et il l'a fini, avoua-t-il.
Jim eut un petit sourire en coin et lui fit un clin d'œil, taquinerie à laquelle Ariel répondit en levant les yeux au ciel avec amusement.
Son patron le laissa partir plus tôt, cette fois, le récompensant pour son efficacité. Ariel en était ravi. La première chose qu'il fit en rentrant fut d'allumer sa play et de lancer un jeu de guerre. Il avait juste envie de se détendre et de profiter, tout en oubliant ce qui l'entourait. Anna l'avait rejoint pour une partie et, alors qu'ils étaient en pleine mission, quelqu'un sonna à la porte. Comme c'était l'Italienne qui les faisait gagner, Ari fut contraint de se bouger.
— Oh, Marion.
Celle-ci lui fit un petit sourire avant de lui faire la bise.
— Entre, Anna est dans le salon.
— En fait... C'est toi que je viens voir.
Ariel fronça les sourcils. Ils parlaient assez souvent ensemble, mais pas jusqu'à se voir juste tous les deux.
— Euh, ouais ? demanda-t-il, perplexe.
La jeune femme sortit un papier de la poche de son jean et lui tendit.
— Dessus, il y a le numéro de Neven ainsi que le mien.
Totalement perdu, le brun leva un sourcil en prenant le bout de papier.
— Comme tu le sais, Anna et moi partions en vacances durant deux semaines et je t'avoue que ça m'inquiète beaucoup pour Neven, je ne l'ai jamais laissé seul aussi longtemps, se justifia-t-elle.
— Je comprends, mais... Pourquoi tu me donnes ça ? dit-il en tendant les numéros.
— Tu es le seul qu'il laisse s'approcher... Bon, je sais, ça fait roman à l'eau de rose, ce que je viens de dire, mais c'est vrai. Il va à la muscu avec toi et, maintenant, il t'aide de son propre chef. J'en ai déduit que vous vous étiez rapprochés et tu ne sais pas à quel point je suis heureuse de cette constatation ! Enfin, je m'éparpille. Je te passe nos numéros pour m'assurer qu'il aille bien. En fait, j'aimerai que tu ailles le voir en mon absence, juste pour... Être sûr. Ça ne te dérange pas ? Parce que, sinon, je peux toujours demander à ses parents de venir, mais il ne les...
— C'est ok, c'est ok, l'interrompit Ariel en souriant.
Il posa sa main sur son épaule pour la calmer. Le brun trouvait cela drôle, sa manière d'agir quand elle était gênée, Marion avait un débit de parole impressionnant.
— Vraiment ? demanda-t-elle avec de grands yeux.
Ariel hocha la tête et la petite-amie de son voisin lui sauta au cou pour le serrer contre elle.
— Merci beaucoup, Ariel, tu ne peux pas savoir à quel point ça me soulage ! lança-t-elle d'un ton rassurée.
Le brun sourit, il la trouvait mignonne. Pas plus qu'Anna, certes, mais elle avait son charme. Une once de culpabilité fit apparition en lui lorsqu'il se remémora les deux baisers échangés avec son petit-ami, un de lui-même et un autre de Neven. Ariel fit un pas en arrière et n'osa plus regarder Marion dans les yeux.
— Et... Si tu veux, Anna est au salon.
La copine de son voisin regarda sa montre et annonça :
— J'ai des courses à faire, de toute façon. On se voit tous demain soir, sourit-elle.
Marion se retourna et ouvrit la porte pour partir.
— Encore merci, Ari. Anna m'a déjà dit à quel point tu es un mec bien; je veux bien la croire.
Le jeune galeriste sourit avec beaucoup de gêne, si seulement elle savait ce qu'il avait fait à son petit-ami !
Lorsqu'il revint vers Anna, celle-ci était toujours devant l'écran, en train d'insulter et de pousser des bruits contre leurs adversaires. Il passa une main dans ses cheveux nerveusement, il devait oublier ce qu'ils avaient fait, il devait omettre le fait qu'il avait vraiment aimé ses baisers, ses lèvres, la façon qu'il avait de faire pour mouvoir sa bouche contre la sienne...
Comme Jim avait dit, lui pouvait se permettre de flirter, car son couple n'en était pas vraiment un, mais ce n'était pas la même chose pour Neven. Ariel ne voulait pas être la cause de souffrance d'un couple, tout ça pour des envies, pour le désir de l'inconnu. S'il voulait se taper un mec, autant qu'il aille en chercher un libre !
— Anna, y'a quoi demain soir ? demanda-t-il, en se rappelant des mots de sa voisine.
— Dîner chez Marion avec les voisins, répondit-elle sans même le regarder.
— Y'aura Fab et Aurel ?
— Ouaip, et les trois drôles de dames aussi. C'est juste une petite soirée avant de partir en vacances.
Ariel comprit qu'il ne pouvait pas se dérober, et encore moins Neven. De toute manière, il n'avait même pas d'idée pour le tirer de cette soirée. Tant pis, il trouverait un moyen de se faire pardonner pour avoir, une fois de plus, manqué à sa promesse.
Le lendemain, sa journée passa assez vite et il fit de nouveau du bon travail. Cependant, il y avait énormément de monde dans la galerie en ce vendredi et, donc, il quitta son lieu de travail relativement tard.
Quand il rentra chez lui, il se dépêcha de se changer, car tout le monde était déjà chez les voisins, étant donné qu'il était vingt heures. Il opta pour un short et un t-shirt, il voulait être décontracté pour cette soirée, surtout qu'il allait y avoir ses amis.
Comme la porte était ouverte, il entra dans la maison de ses voisins sans toquer. Il se dirigea vers l'extérieur, là où le bruit se faisait entendre, et découvrit ses amis et sa copine, assis sur des chaises autour d'une grande table. La bonne humeur semblait être le maître-mot, mis à part pour une personne, qui restait en retrait et qui regardait vaguement les autres discuter sans s'y mêler. Cela ne l'étonna pas. Il s'assit aux côtés d'Anna, éloigné de Neven, qui était en bout de table. Aussitôt, leurs yeux se connectèrent et le bouclé fronça les sourcils pour lui faire comprendre son mécontentement. Ari lui fit un petit sourire pour s'excuser et détourna les yeux pour embrasser sa copine, qui était contente de le voir.
Une heure après, et toujours en grande discussion avec ses deux amis, une main se posa sur son épaule. Ariel se retourna donc, afin de connaître le propriétaire de ses doigts, et tomba sur Neven.
— Viens m'aider pour les cocktails.
Ariel fut légèrement surpris par cette demande, mais accepta. Il le suivit jusque la cuisine. Il fronça les sourcils en voyant le bouclé croiser les bras, l'épaule appuyée contre la chambranle de la porte.
— Et les cocktails ? demanda Ari.
— Vas-y, fais-les.
Le brun pouffa et imita sa position.
— Neven, es-tu conscient que, dans le mot " aider ", y'a justement " aider ", du verbe " aider " ?
Le plus jeune s'avança vers lui et se stoppa une fois assez proche.
— Ariel, es-tu conscient que, dans le mot " promesse ", y'a justement " promesse " ?
Ari baissa les yeux au sol.
— Ouais, enfin, c'est la dernière soirée qu'on passe tous ensemble avant qu'elles ne partent, on devait être là.
Neven empoigna la mâchoire de son voisin entre ses mains pour lui relever la tête.
— C'est la dernière fois, Ariel. La prochaine où tu me lâches, j'irai voir cette folle dingue pour lui dire que t'es amoureux d'elle et là, crois-moi qu'elle te collera au cul pendant encore des années, compris ?
Celui-ci fit la moue, tel un enfant.
— Ce n'est pas ce que font les amis, répliqua-t-il.
— T'as raison, les amis tiennent leurs promesses.
Le bouclé avait raison. D'ailleurs, il vit son regard descendre vers ses lèvres et, comprenant qu'ils étaient bien trop proches, Ariel le repoussa brusquement, loin de lui.
— Ok... Ok.
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