XXI.
Ariel n'arrêtait pas d'avoir des frissons depuis qu'il était rentré de sa séance avec le bouclé. Il sentait ses poils se hérisser sur ses bras et ressentait des gouttes imaginaires glisser le long de son dos. C'était tellement étrange. Il ne savait pas ce qu'il se passait. Enfin, peut-être un peu : son corps réagissait un peu trop à celui de Neven alors que son esprit était en contradiction totale. Le brun se forçait pour résister à la tentation, une part de lui le poussait à le toucher, de ses mains, de ses lèvres. Puis, l'autre part lui intimait de se tenir éloigné de ce type. Neven ne l'aimait pas, il était avec Marion et était bien trop compliqué pour lui.
Quand il vit Anna dans la cuisine, il s'empressa de la tirer dans ses bras et la serra fort contre lui. Il enfouit son nez dans son cou et respira son odeur typiquement féminine qu'il aimait tant. Il parsema sa peau de quelques baisers et le petit rire de sa compagne l'apaisa.
— Ari, t'es brûlant ! Tu es malade ? demanda Anna en posant ses mains sur ses joues.
Ses mains étaient incroyablement froides, ou c'était lui qui étaient très chaud ? Il frissonnait encore plus en sentant ses doigts sur sa peau, ses pouces glisser sur ses joues. Il ferma les yeux quelques secondes en soupirant. Quand il rouvrit les yeux, il découvrit le petit sourire coquin d'Anna, qui était en train de le fixer et de se coller davantage à lui.
— Ou alors... Tu as envie que je fasse monter encore plus la chaleur de ton corps ? susurra-t-elle au creux de son oreille.
Il s'apprêtait à la repousser, mais sa petite Italienne encercla son cou pour l'embrasser avec passion. Ariel se laissa faire, appréciant la douceur de ses lèvres et de son corps qui se pressait contre le sien. Le seul problème était qu'il n'avait aucune envie de ce genre, là, maintenant. Voyant qu'il n'était pas très réceptif, Anna s'écarta légèrement et dit :
— Ça fait tellement longtemps qu'on n'a rien fait, mon cœur...
Cela ne lui suffit pas pour le convaincre, car Ariel prit une mine désolée et retira ses bras de son cou.
— Désolé, Anna, je... Je suis fatigué, je viens d'aller à la salle alors mes muscles sont morts, mentit-il.
— Et alors ? Tu peux aussi ne rien faire, je me chargerai de tout... Insista-t-elle, toujours en se trémoussant contre lui.
Ariel avait pris une décision et il comptait la tenir jusqu'au bout, même si sa copine se mettait nue devant lui. Il n'avait pas envie de faire l'amour, alors il lui fit un petit sourire navré et partit, la laissant seule, dans la cuisine, et excitée.
Si ses potes étaient là pour voir ça, il se ferait insulter de tous les noms. Laisser en plan une femme aussi magnifique et chaude, c'était inconcevable pour eux.
Il alluma la clim et retira son t-shirt, constatant qu'il était en sueur à cause de ses bouffées de chaleur répétées. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, peut-être était-il tombé malade ? Il décida donc de se changer et de se mettre en pyjama, il serait bien mieux dans ce genre de short large et confortable.
Quelle ne fut pas sa surprise quand il découvrit... Qu'il avait un début d'érection. Il n'en comprenait pas la cause, car Anna ne l'excitait pas. Était-ce causé par la chaleur presque insoutenable de son corps ?
Il retira tous ses habits et glissa sous la douche, la prenant bien froide. Cela lui ferait sans doute un bien fou. Il retint un gémissement sous l'eau gelée et serra les dents pour supporter cette torture.
Ariel regarda son sexe avec des yeux désespérés.
— Tu ne peux pas te lever comme ça alors que j'ai rien demandé ! lui parla-t-il, comme si celle-ci était une personne à part entière.
Il soupirait. Au moins, les filles n'avaient pas ce problème. Quand elle était excitée, personne ne pouvait le voir.
Il devait impérativement la faire disparaître, il ne fallait pas que sa petite-amie l'aperçoive. Soit elle l'harcèlerait pour qu'ils passent à l'action, soit elle se vexerait en demandant qui pouvait bien le faire bander à part elle.... Qui ? Est-ce qu'il s'excitait sur une autre personne ?
Il éteignit l'eau en se rendant compte que la seule personne qu'il avait vu aujourd'hui, qui l'avait gêné dans les douches, qui lui avait procuré de drôles de sensations lorsqu'il l'avait touché.... C'était Neven. Non, il était juste très admiratif de son physique, il ne voulait tout de même pas le mettre dans son lit !
Ou peut-être que son corps désirait essayer, au moins une fois, avec un garçon ? Il n'en savait foutrement rien. La seule chose dont il était sûr était qu'il ne devait rien faire. Neven était en couple et lui, pour sa part, il avait Anna. Il n'allait sûrement pas briser un couple et se séparer d'une routine qui lui faisait du bien, et encore moins mettre cocues deux femmes pour une envie passagère. Enfin, ça c'était dans le cas où Neven accepterait, mais, le cas plus probable, c'était celui où il se prendrait son poing dans la figure et que, plus jamais, Neven ne daigne le voir. Sans oublier sa peur d'être touché. Décidément, rien n'était à son avantage, confirmant qu'il devait se tenir droit.
Il soupira longuement en posant son front sur le carrelage froid de sa douche.
Ne rien faire, Ariel, ne rien faire.
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