X.
Marion était en furie. Depuis qu'il avait refusé d'aller au resto, le soir-même, avec les gens de la maison d'à côté, elle ne faisait que lui lancer des piques et sa mauvaise humeur polluait la maison. Mais, c'était comme ça, elle l'avait trimballé à ce barbecue, elle l'avait forcé à réparer son pc, il avait le droit à un temps de repos.
— Puis, c'est quoi cette montre ? brandit-elle l'objet. Tu crois vraiment qu'on a les moyens de s'acheter des trucs assez chers, Neven ? continua-t-elle, pleine de reproches.
— Je l'ai acheté avec mon compte, se défendit-il.
Il voulait regarder American Dad tranquillement, c'était sans compter sur sa copine, qui n'était pas du même avis et qui braillait pour un rien.
Marion soupira longuement et s'assit sur la petite table, juste en face de lui. Ses mains sur son visage, elle poursuivit plus calmement :
— On avait un compromis, Neven, en s'installant ici...
Ça, il s'en souvenait encore. Néanmoins, elle ne pouvait pas le forcer à devenir un mec hyper cool et qui aime sortir du jour au lendemain. Si elle insistait trop, il finirait par se refermer davantage sur lui-même, comme ça s'était passé quelques années plus tôt.
Les doigts de Marion se posèrent sur ses cuisses et elle ancra son regard dans le sien.
— Je sais que tu fais des efforts, tu as laissé entrer chez nous Anna et Ariel, tu as été à ce barbecue et tu as accepté de réparer le pc du voisin, mais tu dois continuer sur cette voie, mon chéri... murmura-t-elle, le regard soucieux.
Neven frissonna et retira ses mains de ses jambes avant de se lever.
— Où est-ce que tu vas ? demanda Marion.
— Dans la chambre, là où personne ne me forcera à sortir contre mon gré, lâcha-t-il froidement.
Il n'attendit pas la réaction de sa petite-amie et partit dans son lit, n'omettant pas de fermer la porte derrière son passage. Son pc sur les genoux, le bouclé lança une série, bien décidé à passer son temps comme il le souhaitait.
Le reste de la journée, Marion ne vint plus l'embêter et il ne remarqua même pas le temps passer. C'est seulement quand il tourna la tête vers la fenêtre qu'il se rendit compte qu'il devait être très tard, au vu du ciel assombri. La nuit commençait à s'installer progressivement et il décida de fermer son pc. Il se frotta les yeux, il avait l'habitude d'être toute la journée devant des écrans, mais, passer la journée à fixer intensément celui-ci, ça lui filait toujours des maux de crâne. Il descendit prendre un doliprane, son plus grand ami, et prit un paquet de gâteaux au passage.
Marion devait être partie depuis un petit moment déjà, étant donné qu'il était vingt-et-une heure. Il s'installa dans le canapé et alluma la télé. C'était ça, son quotidien. Il n'aimait pas sortir, alors il avait appris à vivre avec tous ces objets électroniques. C'était ses seuls compagnons de vie.
Deux heures après, la porte s'ouvrit et il entendit sa copine entrer... Accompagnée. Aussitôt, il tourna sa tête vers l'entrée du salon pour voir débarquer non seulement sa petite-amie, mais également sa grande copine la voisine.
Durant l'après-midi, il s'était dévêtu pour ne rester qu'en caleçon. Ce fut donc légèrement gêné qu'il fit la bise à Anna, qui, elle, n'en manquait pas une pour le reluquer.
— Nous sommes venues prendre le dernière verre, gloussa la petite amie d'Ariel.
Neven fronça les sourcils et se pencha vers sa copine, qui arborait un grand sourire idiot aux lèvres et ses pupilles étaient dilatées. Elles avaient bu.
— Je vous laisse. alors, lâcha-t-il.
Il fut retenu par le poignet et soupira en regardant celle qui l'empêchait de fuir.
— Ariel a demandé après toi, ce soir, annonça Marion.
Les deux se regardèrent et explosèrent de rire.
— Il a boudé quand il a su que tu n'étais pas là, ajouta Anna, toujours en riant.
Neven ne répondit pas, elles ne semblaient pas très conscientes et divaguaient probablement. Il retira son poignet des doigts de Marion et fila dans sa salle de bain. Il se brossa les dents et repartit dans sa chambre pour se coucher.
Il se tourna et retourna maintes fois dans ses draps. Il repensait aux mots d'Anna et de Marion, affirmant qu'Ariel avait été triste qu'il ne soit pas là. Pourquoi serait-il triste, d'ailleurs ? C'était complètement idiot. Neven n'arrêtait pas de le rejeter, de lui montrer qu'il ne voulait pas de lui comme ami. Était-il ce genre de forceur ?
Il soupira. Il ne l'espérait pas. S'il devait se servir des grands moyens pour le repousser une bonne fois pour toutes, cela n'allait pas plaire à sa petite-amie et il lui avait fait une promesse. Neven ne devait plus la faire autant souffrir. Il n'avait qu'elle, après tout.
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