LXXX.

J'allais le finir dans cette partie, mais je me suis dit que ça serait cool d'avoir aussi le pdv de Neven, en fait, du coup, c'est l'avant-dernier chapitre x) 

(façon vous avez l'habitude, je dis toujours " c'est le dernier " et au final non mdr ) 

bonne lecture <3



        Cela faisait maintenant deux heures que le jeune homme attendait bien sagement dans la chambre d'hôtel. En regardant sur son téléphone, vingt-et-une heure était inscrit sur l'écran et Neven n'était toujours là. Ariel passa une main sur son visage et soupira. 

— Tu pensais vraiment qu'il se pointerait ici avec une lettre anonyme ? grogna-t-il contre lui-même. 

Ariel pesta et se leva. Il tourna en rond pour savoir s'il partait ou s'il restait, dans l'espoir que Neven était seulement en retard et avait peut-être un empêchement. 

Qu'est-ce qu'il avait espéré avec ce mot sans signature ? Que le bouclé allait se pointer et sauter dans ses bras ? Ariel se traita d'idiot, il venait de se souvenir de son traumatisme, évidemment que Neven n'allait pas venir après ce qu'il avait dû vivre ! 

— Mais quel con putain ! 

Il se précipita vers la sortie et dévala les escaliers, il n'avait pas le temps d'attendre l'ascenseur, il devait vite rejoindre le bouclé pour le rassurer et lui dire qu'il était l'auteur de ce rendez-vous anonyme. Une boule au ventre se forma en imaginant Neven faire une crise d'angoisse, à l'idée que la personne ou les personne qui lui ont fait du mal lui aient envoyé ce mot. Ariel était persuadé que des personnes avaient provoqué ce comportement chez lui, il était effrayé quand on s'approchait un peu trop de lui. Cette réaction était l'impact d'une personne ou des personnes sur une autre. 

A vrai dire, il avait pensé à lui pendant tout le mois de son absence. Au bout d'une semaine, Ariel avait souhaité rentrer chez lui et rejoindre Neven, il lui manquait tellement, il était toujours dans sa tête et il avait passé tout son séjour à penser à lui, à imaginer ce qu'il faisait ou ce qu'il ressentait. Cette première semaine avait été décisive pour lui, il s'était rendu compte qu'il aimait Neven, qu'il l'aimait amoureusement et qu'il avait envie d'être avec lui. Ariel pensait qu'ils devaient d'abord apprendre à se connaître, pour entamer une relation, mais c'était faux. Neven et Ariel se connaissaient déjà, ils avaient vécu des choses ensemble, ils ont eu des désaccords, des moments de tendresses, d'amour, de conflit et de retrouvailles. Ils étaient attirés l'un par l'autre, d'une telle force qu'ils n'ont pas pu y résister, au détriment de leur copines. Ils s'étaient livrés sur leurs sentiments, ils ressentaient des choses qu'en la présence de l'autre. Si ça, ce n'était pas de l'amour... 

Et puis, qui a dit qu'être en couple, était de connaître l'autre comme sa poche ? Un couple, c'était apprendre chaque jour de l'autre. 

    Ariel appuya sur l'accélérateur de sa voiture. Il n'avait été qu'une fois chez son ancien voisin alors il devenait fou en essayant de se souvenir de l'emplacement de son appartement. Tout son plan tombait misérablement à l'eau... Non seulement, il allait devoir s'excuser pour sa longue absence, mais également pour sa tentative ratée de le faire venir dans un hôtel. 

Il tourna plusieurs fois en rond dans son quartier, tentant de faire appel à ses souvenirs et de retrouver son immeuble. Il se gara devant celui qu'il pensait être le sien. Mais encore là, ce n'était mince chose à faire, car le brun ne se souvenait pas non plus du numéro de son appartement, ni de son nom de famille... Il soupira et descendit de sa voiture, dans l'espoir de trouver son nom sur les boites aux lettres. Il chercha chaque nom et fut rassuré en voyant le prénom inscrit à côté. Néanmoins, toujours pas de Neven. 

Le galeriste était désespéré, il hésita pendant une seconde à l'appeler, mais il avait un nouveau téléphone car il avait fait tomber l'autre dans l'eau des toilettes, sa première semaine d'absence, donc il n'avait plus son numéro. Le seul moyen de l'avoir était d'aller voir Anna, mais il n'en avait pas vraiment envie, il souhaitait juste voir son bouclé et réparer les pots cassés, pour le moment.

Il repartit dans sa voiture pour trouver une autre solution quand il entendit la porte de l'immeuble s'ouvrit dans un bip sonore. Ariel se retourna par curiosité et son cœur loupa un battement en voyant Neven, les bras croisés, devant la porte, en train de le fixer d'un air froid et impassible. 

Le brun écarquilla les yeux en le voyant, il sentit soudainement son rythme cardiaque s'emballer. Par reflexe, il posa une main sur sa poitrine dans l'espoir de calmer son cœur affolé. Il ne savait pas ce qu'il devait faire, maintenant qu'ils étaient face à face. Ariel ravala sa salive et s'approcha de son ancien voisin. Il le détailla pendant son avancée ; ses bouclettes étaient en désordre, son teint était pâle et il avait de grosses cernes, sa bouche était pincée et sa mâchoire contractée. Ariel le sentait, qu'il bouillonnait de colère et cela lui fit un pincement au cœur. Il portait un jean bleu et un t-shirt blanc simple, ainsi que des nouvelles baskets bleus. 

Ariel avait envie de se jeter dans ses bras et de le serrer fort contre lui en lui demandant le pardon. Mais il savait que s'il tentait une approche, Neven le repousserait pour sûr. Il devait être plus subtile et expliquer la situation. 

— C'était donc toi, le mot ? lâcha le bouclé. 

Le brun frissonna à l'entente de sa voix rauque. Il se mordit la lèvre inférieure et hocha la tête. Il avait tellement peur de s'exprimer et que cela le froisse. Il était clairement en position d'infériorité. 

— Pourquoi c'était anonyme ? poursuivit-il. Pourquoi dans un hôtel ? 

Ariel prit une inspiration pour se donner du courage. 

— Je... Je voulais un endroit neutre, je pouvais pas me pointer chez toi comme une fleur, ni te demander de venir chez moi. Pour le fait que le mot soit anonyme, j'avais peur que tu ne viennes pas si je disais que c'était moi... 

Et au final, il n'était quand même pas venu. 

— Pourquoi t'es parti ? questionna Neven, d'un ton plus sec. 

Le brun se tripota les mains, baissant les yeux. 

— J'avais besoin de tout remettre en ordre dans ma vie. Tout était embrouillé dans ma tête et je savais que je n'avançais plus à rien tant que j'étais là.

— Est-ce que t'es serein, maintenant ? 

Ariel releva le visage et planta ses yeux dans ceux gris de son voisin, qui lui avaient tant manqué. 

— Non, avoua-t-il. 

— Bien, tu n'as qu'à repartir un mois dans ce cas, lâcha-t-il amer, tout en se retournant. 

Il tapa son code pour rentrer chez lui et Ariel paniqua. 

— Je serais serein seulement quand tu seras à mes côtés, Neven ! dit-il dans un cri du cœur. 

Le bouclé ne bougea plus, il ne fit pas un pas de plus pour entrer dans l'immeuble mais resta de dos à lui.

— Tu te casses pendant un mois sans rien dire, et tu oses dire que tu me veux à tes côtés ? Tu te fous de moi ? 

Ariel serra les poings. Sa reconquête de Neven paraissait bien plus difficile qu'il ne l'imaginait. 

— Rentre chez toi, Ariel, rentre où tu veux mais laisse-moi tranquille. C'est trop facile de revenir en disant que tu me veux. 

Cette fois, il entra dans l'immeuble et Ariel se mit à courir pour rattraper la porte de justesse. Il poursuivit Neven dans les escaliers, il n'allait sûrement pas le laisser glisser entre ses doigts ! Il était déterminé à avoir le bouclé. S'il fallait, il passerait toute sa vie à lui expliquer, jusqu'à ce qu'il comprenne et qu'ils soient enfin ensemble. 

Il l'aimait trop pour abandonner, pour le laisser tranquille. Maintenant qu'il savait ce qu'il voulait et qu'il acceptait les risques à prendre, il ferait tout pour être avec Neven. 

— Neven ! Laisse-moi t'expliquer, je t'en supplie ! 

— Il n'y a plus rien à expliquer. Tu t'es barré en me laissant un stupide message et tu es parti pour remettre de l'ordre dans ta vie, je suis content pour toi si tu as réussi, bonne continuation, répondit le bouclé d'un ton détaché. 

— On va faire un truc, tu me laisses entrer chez toi, je t'explique et si tu trouves que je ne suis toujours pas pardonnable, je rentrerai chez moi et j'arrêterai, ok ? 

Evidemment, c'était faux. Si Neven ne comprenait toujours pas, alors il insisterait jusqu'à ce qu'il arrive à lui faire entendre raison. 

— Lâche-moi, Ariel, je n'ai pas envie de te voir, ni te parler.

Neven ouvrit une autre porte et ils arrivèrent à son étage. 

— Neven, s'il te plait, je t'en supplie. 

Le bouclé entra ensuite chez lui, mais Ariel fut trop lent à le suivre et celui-ci réussit à fermer la porte de chez lui, bloquant l'accès au brun. 

Ariel ne se démonta pas et toqua comme un fou pour qu'il lui ouvre. S'il croyait se débarrasser de lui comme ça, c'était qu'il ne le connaissait vraiment pas ! Il continua de le supplier, dans le couloir. Il devait embêter tout l'étage mais il s'en fichait, Neven était sa seule priorité. 

— Très bien, je vais rester ici jusqu'à ce que tu m'ouvres ! lança-t-il, après plusieurs minutes à avoir donné de sa voix et tambouriné sa porte. 

Il se tourna et se laissa tomber sur le paillasson, croisant ses bras sur son torse, l'air boudeur. 





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