LXXVI.
Ariel crut d'abord à une hallucination, avant de comprendre qu'Anna était bel et bien présente, accompagnée de Marion. Il se sentit tout à coup mal. Il leur avait caché cette soirée, comment se fait-il qu'elles soient ici ?
Le jeune homme s'approcha aussitôt d'elle pour lui demander des comptes.
— Qu'est-ce que tu fais là ?
— Mon chéri ! cria-t-elle en sautant dans ses bras.
Ariel ne comprenait plus rien. Qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Ils s'étaient mis d'accord sur leur séparation, non ? Elle connaissait la nature de sa relation avec Neven, à quoi jouait-elle ?
La jeune femme s'éloigna de quelques centimètres pour l'embrasser, mais Ari la repoussa et sentit une forte d'odeur d'alcool se dégager de son haleine. Il soupira en constatant qu'elle était saoule et que Marion devait probablement l'être aussi, au vu de son air comateux.
— Elles sont stones ?
Ariel se tourna et découvrit Neven, juste derrière lui, les yeux fixés sur Anna.
— Ouais, souffla-t-il.
— Alors les gars, vous êtes contents ? Vos copines vous ont fait une surprise, s'exclama Fabien en les rejoignant.
— Ouais super, simula le brun. Par contre, on va les ramener car elles ont un peu abusées sur la boisson.
— Mais noooooon on est trop bien ! dit l'Italienne en poussant Ari. On va faire la fête ! cria-t-elle en se dandinant.
Celui-ci attrapa son ex-compagne de nouveau, elle tenta de s'échapper mais ses mouvements étaient au ralentis et elle n'avait aucune force à cause de l'alcool. Cependant, au moment de la pousser vers la sortie, il entendit Marion s'énerver.
— Toi, ne me touche pas ! T'es qu'un gros connard d'infidèle ! pesta-t-elle.
Aussitôt, Ariel pâlit et se tourna doucement vers ses voisins. Neven avait essayé de la prendre pour l'emmener en dehors de cette soirée également, mais visiblement, Marion n'était pas de cet avis. Il se demandait si Anna avait craché le morceau ou si c'était juste ses suppositions de départ.
— T'es saoule, tu dis n'importe quoi, lâcha Neven d'un ton las.
Comment pouvait-il garder son calme dans un moment pareil ? Ari, lui, était en flippe total ! Neven attrapa le bras de son ex mais elle le repoussa violemment, au regard de tous. Même Anna s'était calmée et regardait la scène qui se déroulait devant elle.
— Je t'ai dit de ne pas me toucher avec tes sales mains ! cria-t-elle, en furie. Rejoins ta pute et laisse-moi tranquille.
Ariel fut soulagé un quart de seconde, il se dit qu'elle n'était pas au courant et que ce n'était encore que des suppositions. Jusqu'à ce que Marion fixa ses yeux dans les siens, le regard noir.
— Hein, Ariel, toi qui a joué le voisin attentionné et peiné envers moi, alors que tu te tapais mon mec dans mon dos ! Tu n'as pas honte ? Tu arrives encore à te regarder dans un miroir après avoir détruit un couple ? cracha-t-elle, mauvaise.
Cette fois, le brun se sentit défaillir... Alors elle savait ? Et en plus, elle le disait devant tout le monde. Ari était tétanisé, il n'arrivait même plus à bouger et encore moins à parler. Il était blanc comme un mort. Il ne s'était jamais senti aussi minable que maintenant.
— Ferme-là Ma... commença Neven, le ton tranchant.
— C'est qui, que tu insultes de pute, là ?
Comme un petit soulagement à son châtiment, il entendit la voix de sa sœur dans son dos. Rapidement, elle le dépassa et se positionna devant Marion. Ariel aurait voulu lui dire de ne pas se mêler à cette affaire, que c'était lui, le méchant de l'histoire et que Marion avait parfaitement le droit de lui en vouloir, mais il n'y parvenait pas. Il avait l'impression que tous les regards étaient tournés vers lui et tous le jugeaient pour ce qu'il avait fait avec Neven.
— Quoi ? Toi aussi il te baise ? Et je parie que tu es en couple aussi ! Parce que cette petite ordure bai...
Lou avait attrapé le col de sa chemise-robe pour la rapprocher d'elle, l'air menaçant.
— Je ne sais pas quelle est l'histoire, mais je t'interdis d'insulter mon frère, c'est clair ? Règle tes problèmes en privé au lieu de tout balancer devant tout le monde ! Personne n'a à savoir ce genre de choses. Tu ne cherches pas à rétablir la vérité ou comprendre, tu cherches à humilier, répondit Lou.
— Ton frère a baisé mon mec ! hurla Marion. Ce n'est qu'une petite merde qui a profité de mon copain ! Il sait qu'il a des problèmes, qu'il est traumatisé alors il s'est servi de ça pour l'abuser !
Ari hallucinait, il se demandait s'il avait bien entendu. Tout le monde était bouche-bée, même Lou ne disait plus rien et l'avait lâché. Neven avait les yeux écarquillés, ne comprenant pas non plus le raisonnement qu'elle avait faite toute seule.
Quand l'information parvint en entier dans le cerveau du bouclé, il fronça les sourcils et attrapa son bras sans douceur.
— On a assez entendu tes conneries, maintenant tu vas dégager d'ici et de ma vie, gronda-t-il en la tirant à l'intérieur de la maison pour partir.
Marion criait qu'elle ne voulait pas et continuait d'insulter Ariel de tous les noms.
Un silence de mort régna quand elle disparue. Tout le monde semblait gêné et se lançait des regards les uns les autres. Ariel avait envie de pleurer. Non seulement elle avait balancé à tous sa liaison adultère, mais elle avait aussi dit des mensonges, l'accusant d'avoir profité de sa faiblesse d'esprit et d'avoir abusé de lui. Il avait l'impression qu'on venait de l'assommer avec un coup de massue. Même Lou avait tout entendu ! On venait de l'humilier, de le rabaisser plus bas que terre.
Il se retenait de ne pas fondre en larme et en même temps, il ne savait pas quoi faire. Devait-il prendre la parole ? Devait-il s'enfuir comme un coupable ?
Une main se posa sur son épaule.
— Je suis désolée, Ari...
Ariel se recula, pour l'éloigner d'elle. C'était Anna qui avait balancé à Marion, sinon, comment l'aurait-elle su ? Il fronça les sourcils en la regardant et elle baissa les yeux, comprenant qu'il lui en voulait énormément.
— Viens, Ari, on s'en va, glissa Lou en posant son bras au dessus de ses épaules.
Frère et sœur repartirent ensemble. Cela faisait très longtemps qu'ils ne s'étaient pas vu et lorsqu'ils se revoyaient, c'était au pire moment de sa vie. Ariel se sentit comme sali. Il était furieux contre Marion mais en même temps, c'était normal qu'elle lui en veuille. C'était de sa faute, si son couple n'était plus, à l'heure actuelle. Elle avait le droit de lui en vouloir à mort.
Dans la voiture, Ari ne put se retenir une seconde de plus et fondit en larme. Lou s'empressa de le prendre dans ses bras et de lui murmurer des mots doux pour le calmer.
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