LXXV.
— Hey, répondit Ariel, l'air de rien.
Neven sentit le regard de son ex-voisin poser sur lui, cependant, il serra la main de Jim et fit la bise à la jeune femme, puis tourna les talons, ignorant Ariel. Il partit saluer les autres personnes présentes, même s'il n'en avait aucune envie. Néanmoins, il eut le temps d'entendre :
— C'est qui ce canon ? Vous le connaissez ? questionna la jeune femme.
— Laisse tomber, il est déjà pris, lança Ariel en se levant. Je reviens.
Neven pressa le pas pour aller rejoindre deux mecs. Aussitôt, ceux-ci discutèrent avec lui. Ils n'eurent pas le temps d'approfondir qu'Ariel s'immisça entre eux comme si de rien était.
— Ari, c'est ça ? demanda l'un d'entre eux.
— C'est ça, vous c'est ?
— Je m'appelle Cesar.
— Collin.
Ari se tourna vers Neven, un petit sourire aux lèvres.
— Et toi, tu es ?
Le bouclé daigna enfin lui offrir un peu d'attention.
— Neven. Et la fille avec qui tu étais, je suppose que c'était ta petite-amie ?
Il se sentait obligé de lui faire cette petite pique. Ce n'était pas le fait qu'il discute avec, qu'il le dérangeait, c'était surtout cette expression satisfaite qu'il avait arboré en le voyant, comme s'il avait calculé son coup afin de le rendre jaloux. Le bouclé n'aimait pas ça. Ils n'avaient plus cinq ans, pour essayer de se rendre jaloux l'un l'autre.
— Même pas, à vrai dire, je suis plus grand bouclé, yeux gris, mâchoire carrée et charismatique. Bref, il est magnifique et il me fait un peu galérer, quand même, lança Ari.
Il réussit à soutirer un sourire à Neven. Cesar et Collin ne comprenaient rien à ce qu'il se déroulait sous leurs yeux, mais Ariel et Neven n'étaient intéressés que par l'un et l'autre.
— Peut-on faire une entorse à la règle ? demanda Neven, en se rapprochant de son amant.
Ariel eut un petit rire absolument adorable et hocha la tête. Le bouclé se pencha pour réclamer son dû, mais Ariel en décida autrement et lui tira son poignet pour l'emmener plus loin. Neven fronça les sourcils, pourquoi ne pas le faire devant tout le monde ? Il avait honte d'être avec lui ? Une bonne partie de son excitation redescendit aussi vite. Il regarda la main d'Ariel les conduire à l'intérieur de la maison. Ils se retrouvèrent dans la cuisine, il y avait quelques alcools sur la table et Neven sourit en se remémorant la fois où son ex-voisin était de corvée cocktail et qu'il avait tout fait tomber en souhaitant l'aider.
— Qu'est-ce qui te fait sourire ?
Neven regarda son faux badboy, appuyé contre le plan de travail, un petit sourire aux lèvres. Il se mordit la lèvre en anticipant son baiser. S'il laissait parler ses envies uniquement, il se jetterait sur lui, l'allongerait sur cette table et assouverait le moindre de ses désirs.
— Tu connais bien cette maison ? demanda Neven, changeant de sujet.
Ariel roula des yeux.
— Je la connais car Fabien est mon ami. Fais pas ton jaloux.
— Pourtant, tu veux que je le sois, dit-il en s'approchant un peu de lui.
Le galeriste rit doucement en penchant sa tête vers le sol. Bingo.
— Tu as dit que tu n'avais pas encore confiance en moi, moi, j'ai besoin que tu me prouves ton intérêt envers ma personne, lâcha-t-il.
Neven se pencha vers lui et passa ses mains contre les rebords du plan de travail, encerclant son ancien voisin. Yeux dans les yeux, il eut un sourire malicieux.
— Comment je pourrais te le prouver ? demanda-t-il, sachant pertinemment que la question était rhétorique.
Ariel passa ses mains en dessous de son t-shirt et caressa lentement ses abdominaux. Neven sentit ses muscles se contracter sous ses doigts et sa respiration se coupa quelques secondes. Il ne s'était pas attendu à ce qu'il prenne cette initiative, mais une fois la frayeur passée, le bouclé profita de cette cajolerie.
— Par tant de manières délicieuses... ronronna Ariel.
— Je suis curieux, souffla Neven.
Le brun pencha sa tête et vint embrasser son cou. Neven sentait qu'il voulait faire monter la chaleur entre eux, le seul soucis, était qu'ils se trouvaient chez Fabien et qu'ils ne pourraient donc rien faire. Neven frissonna de la tête aux pieds en sentant ses lèvres humides papillonner sur sa peau.
— Ariel, soupira-t-il.
La frustration des derniers jours le rendaient particulièrement sensible et inconscient. Il passa ses mains dans son dos, au travers de son t-shirt et couina discrètement lorsque la langue d'Ariel lapa sa peau et s'attarda plus longuement sur celle-ci. Les doigts de l'informaticien glissèrent vers la cambrure des fesses d'Ari. Il s'apprêta à enfoncer ses mains dans les poches de son jean, quand il sentit quelques choses dans celles-ci. Intrigué, il se saisit du sachet et l'extirpa de sa poche pour en voir le contenu. Il sourit en découvrant deux préservatifs.
— Ah ouais, t'as tout prévu en fait, pouffa-t-il.
Ariel se recula un peu et Neven put lui mettre les condoms sous les yeux. Le brun eut un sourire gêné avant de poser son front contre son épaule.
— Il faut sortir couvert, non ?
Neven en fut amusé et embrassa sa tempe, tout en serrant Ari dans ses bras. Soudainement, une voix les fit se séparer.
— Ari ? T'es où ?
— Je suis là ! répondit celui-ci.
Le bouclé se tenait à bonne distance et avait caché les préservatifs dans la poche de son short. Aurélien apparut devant eux.
— Mec, viens allumer le barbec', personne sait le faire, ricana-t-il.
— Que des brêles, rigola Ariel.
Il suivit son ami et ils disparurent de la pièce rapidement. Neven se retrouva seul, il soupira et tenta de faire redescendre l'excitation qui l'avait gagné quelques minutes plus tôt. Quand est-ce qu'Ariel allait se bouger les fesses pour l'inviter à un rendez-vous ? Il ne lui en avait plus reparler depuis le jour où il lui avait demandé. Avait-il oublié ? Ou n'avait-il pas envie de sortir avec lui ?
Le bouclé rejoignit le jardin, où tout le monde se trouvait. Il prit place à côté de Jim, étant donné que c'était le seul qu'il appréciait un minimum. Celui-ci, d'ailleurs, se pencha vers lui, avec ce même sourire taquin de d'habitude.
— Bébé sirène a su consoler bébé bouclette ?
Neven fronça les sourcils. Ce type était définitivement bizarre. Ledit bébé bouclette lui leva son majeur. Il allait répliquer quand il entendit des voix qu'il connaissait et qui lui glaça le sang aussitôt.
— Fab ! s'exclama une jeune femme.
— Anna ! Je croyais que tu ne devais pas être là ! répondit l'ami d'Ariel.
Quand il se tourna, ce fut encore pire : il y avait, non seulement l'ex d'Ari, mais son ex à lui aussi. Anna et Marion, toutes les deux habillées en robes et rayonnantes d'un grand sourire aux lèvres.
Il allait jeter un regard sombre à son amant, mais celui-ci parut aussi surpris que lui. Ariel regardait Anna de loin, les yeux écarquillés.
Les ennuies ne débarquaient jamais sans prévenir, après tout.
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