LXVI.
Ariel avait passé sa journée à réfléchir. Après avoir eu cette discussion, Anna était partie rejoindre des copines... Ou sa copine ?
Enfin, ça n'avait plus d'importance. Leur rupture était désormais imminente et sa meilleure-amie avait eu le courage de le faire pour eux d'eux. Maintenant qu'il y pensait, il se sentait stupide d'avoir rejeter, en quelques sortes, Neven pour Anna. Le fait qu'elle l'ait trompé ne le touchait pas vraiment. Ils n'étaient que meilleurs-amis, pourquoi avait-il tant paniqué ? Sans compter sur le fait qu'ils se quitteraient bien un jour ou l'autre. Il avait préféré se priver d'une vraie relation, pour une fausse. Que lui était-il passé par la tête ?
Plus il y réfléchissait, et plus il comprenait qu'il était trop attaché à l'Italienne, au point de foutre en l'air sa vie amoureuse. Qu'est-ce qu'il s'imaginait, en restant avec elle ? Qu'ils finiraient par tomber amoureux et fonder une famille ? Non, ça, il y avait renoncé le jour où il s'était rendu compte qu'il ne l'aimait pas en amour. Alors, qu'est-ce qu'il l'avait réellement retenu ?
Il mourrait d'envie d'aller rejoindre Neven et lui sauter dans les bras.
Le galeriste souffla d'exaspération et partit se chercher des céréales. Il n'avait rien d'autre à faire que de manger et regarder la télé. Finalement, Jim n'aurait pas dû lui laisser sa journée. Il s'ennuyait tel un rat mort.
En fin de journée, il fut tiré de sa passion pour une émission culturelle par la sonnette de sa porte. Il se leva, sans enthousiasme et partit ouvrir. Quel ne fut pas sa surprise en découvrant Neven, face à lui.
Soudainement, il se sentit comme gêné de ne porter qu'un short, surtout quand il vit un rapide coup d'œil de son voisin sur son torse.
— Euh, salut ? lança-t-il.
Il ne savait absolument pas comment il devait se comporter avec lui.
— Je dois te parler.
Au moins, lui ne passait pas par quatre chemins. Il s'écarta de l'entrée pour le laisser passer. Neven connaissait la maison et partit s'asseoir sur le canapé, dans le salon.
— Anna n'est pas là ? demanda-t-il.
Il commençait à bien la connaitre, cette phrase, quand elle était prononcée, le bouclée lui sautait dessus aussitôt après. Seulement, il avait la net impression que cette fois, ce serait différent.
— Euh, non, elle est partie avec des amis, avoua Ariel.
Il s'assit à côté de lui, tout en gardant une distance entre eux.
— Qu'est-ce que tu voulais me dire ?
— Anna te trompe, lâcha Neven, comme une bombe.
Neven et son tact légendaire. Ariel comprit immédiatement que Marion avait lâché l'info. Comment l'aurait-il su, autrement ?
— C'est Marion qui te l'a dit ? questionna-t-il.
Le bouclé se contenta de hocher la tête et Ari baissa les yeux, ne sachant que répondre à ça. Qu'espérait-il en venant lui annoncer ça ?
— Tu le sais ? demanda Neven, d'une voix étrange.
Le plus vieux soupira, il venait de l'apprendre, oui.
— Je le sais, approuva-t-il.
Il vit son voisin se lever d'un coup.
— Tu me dégoûtes, Ariel, cracha-t-il.
Ariel ne comprit pas ce qu'il se passait et fronça les sourcils en voyant Neven partir de chez lui. Qu'était-il en train de lui faire, encore ? Ce garçon devenait de plus en plus incompréhensible, ou c'était lui ?
Ni une ni deux, il bougea à son tour pour le retenir et lui demander des comptes. Il réussit à le rattraper, alors que celui-ci tirait la porte de l'entrée. Ariel la repoussa, l'empêchant de s'enfuir et lui fit face.
— C'est quoi, encore, le problème, putain ? s'énerva Ariel.
Neven lui choppa le col et le poussa contre le mur le plus proche, le regard menaçant.
— Tu te fous vraiment de ma gueule, Ariel ? lança-t-il, l'expression devenue sombre. Pourquoi je me fais chier avec toi ? Pourquoi je reviens à chaque fois vers un type qui s'en contre-fous de moi ? Je dois vraiment être un putain d'idiot.
Le brun en avait plus que marre, qu'il lui lance constamment ce genre de phrase ! Il s'en fichait pas, de lui !
— T'es débile ou quoi ? répliqua Ari.
Il empoigna son bras et serra pour qu'il le lâche, en vain.
— Je n'ai pas arrêté de te dire que tu me plaisais et tu sais très bien que je ne fais rien d'autre avec personne, pas même Anna ! On a arrêté de baiser ensemble depuis que je suis attiré par toi, Neven. Si je m'en foutais réellement, je continuerai de jouer sur les deux tableaux, tu ne penses pas ?
Il avait envie de lui faire entendre raison, pour lui montrer qu'il tenait réellement à lui et bien plus encore. Il n'était franchement pas doué pour montrer à quelqu'un qu'il l'aimait.
Cela ne parut pas convaincre son voisin, qui garda fermement sa main sur son vêtement et dont l'expression demeura la même.
— Arrête, Ariel. Ta meuf, qui, finalement, est ta meilleure-amie, te trompe avec une autre personne et toi, tu préfères rester avec ? Je suis si merdique que ça, pour passer après elle ? En fait non, même si elle n'était pas là, tu ne voudrais pas de moi, conclut-il.
Neven le lâcha, mais dans cette condition, Ariel aurait préféré qu'il continue de le menacer. Son expression semblait pleine de déception, ce qui suffit à faire redescendre la colère d'Ari d'un coup. Ariel avança sa main pour lui attraper la sienne, mais Neven se déplaça pour ne pas qu'il le touche.
— Elle me l'a avoué ce matin, qu'elle me faisait cocu, on a ensuite discuté, je lui ai dit qu'on se voyait, toi et moi, et on a décidé d'arrêter cette relation sans queue ni tête, souffla Ariel.
Il observa attentivement son voisin, qui parut se calmer face à cette annonce. Neven posa sa tête contre le mur derrière lui et soupira.
— Je compte pour toi, Ariel ? demanda-t-il finalement.
— Enormément, Neven, avoua-t-il, sans une once de mensonge.
Les deux amants s'observèrent durant de longues secondes, les yeux dans les yeux. Ariel osa s'approcher de lui, doucement, très doucement, comme s'il essayait d'apprivoiser un félin. Neven n'intervint pas pour le stopper, alors il continua, petit à petit, sa progression. Lorsqu'ils se retrouvèrent face à face, c'est Neven qui franchit le dernier pas qui les séparait. Il passa sa main sur sa nuque et l'approcha pour pouvoir l'embrasser.
Le baiser fut lent et langoureux, comme s'ils prenaient le temps de savourer. Leur dernier baiser remontait dans le temps, alors remettre le couvercle lui procurait un bien fou. Jamais il ne pourrait se passer de Neven, il avait été stupide de croire qu'Anna passait en priorité.
Rapidement, il enroula ses bras autour de son cou et Neven glissa ses mains sur ses reins pour qu'ils soient étroitement liés. Le bouclé descendit ses lèvres dans son cou et Ariel soupira de bien-être, avant qu'un éclair de lucidité ne foudroie son esprit.
Aussitôt, il repoussa Neven délicatement, qui fronça les sourcils devant ce geste.
— Neven, j'ai pas envie que tu sois un putain de plan B. Je me suis rendu compte que je te voulais toi car Anna venait de m'apprendre qu'elle aimait une autre personne...
Il lui devait la vérité et surtout, il voulait pas qu'il soit la personne qu'il prend car l'autre s'est barrée. Entre autre, le plan B.
— Je suis pas en train de te dire que je te choisis par dépit, mais ça m'a ouvert les yeux. Je veux qu'on prenne notre temps, je veux qu'on apprenne à se connaitre avec des rendez-vous, pas qu'on se précipite dans une relation en connaissant peu de l'autre. Si on doit être ensemble, c'est parce qu'on l'aura choisi et parce qu'on se plaira même avec nos défauts. Je veux qu'on fonde quelque chose de vrai, même si ça m'effraie au plus haut point, mais je serais prêt si on se voit et qu'on construit petit à petit quelque chose de solide. J'ai confiance en toi, Neven, lâcha Ariel.
Le bouclé posa son front contre celui de son voisin.
— Ca me convient, approuva Neven.
Ariel se sentit extrêmement soulagé et un mince sourire se dessina sur ses lèvres. Enfin, il allait pouvoir commencer quelque chose de vrai, de profond avec une personne qu'il aimait vraiment.
— Par contre, je veux qu'on le dise à tout le monde. Je veux qu'on en parle à Anna et Marion, pour commencer, et leur dire qu'on se fréquente.
Neven hocha la tête une nouvelle fois. Ariel posa son indexe sur le torse de son amant, tout en fronçant les yeux.
— Et je t'interdis de te rapprocher une nouvelle fois de Jim ! Et de qui que ce soit d'autre, aussi, ordonna-t-il, d'un ton réprobateur.
Le bouclé sourit à son tour et lui offrit un léger baiser.
— Toi non plus, princesse.
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Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas le dernier chapitre mdr, même si ça aurait pu x)
Des bisous <3.
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