LXV.
Le bouclé revint du travail avec hâte. Il priait pour que son CV soit accepté et qu'il puisse enfin travailler à domicile. Il avait marre de s'y rendre chaque jour et de voir plein de monde, ça le rendait de plus en plus malade. Il avait besoin d'y aller à son rythme, et s'obliger à être en contact avec des personnes le bloquait.
Marion était déjà là, en train de cuisiner pour le dîner. Quand elle le vit, elle s'approcha de lui pour lui dire bonjour, mais d'un baiser sur la bouche. Neven tourna son visage à temps et elle embrassa finalement sa joue.
— Marion, la réprimanda-t-il.
— Désolée, reflexe, s'excusa-t-elle.
Il se prit une bouteille d'eau au frigo et s'appuya contre la table, regardant son ex petite-amie leur faire le repas.
— J'ai trouvé un appartement.
La jeune femme parut se raidir à ses mots.
— Oh, cool, c'est où ?
—A une vingtaine de minutes d'ici, j'y emménga dans une semaine, la prévint-elle.
Marion lâcha ce qu'elle avait dans les mains pour se retourner. Son expression était voilée de tristesse.
— Tu es sûr de vouloir partir ? On pourrait se laisser une chance, je veux dire, je te laisserai tranquille cette fois et...
— Marion, ce n'est pas la peine, la coupa-t-il. Tu as été une personne extrêmement gentille et patiente avec moi et je t'en remercie sincèrement, je n'aurais pas pu rêvé mieux, mais je ne t'aime plus. Je ne veux plus rester ici et être en couple avec toi, tout ça, c'est fini. Tu retrouveras une autre personne et je te souhaite tout le bonheur qu'on peut avoir, mais ça sera sans moi, finit Neven, souhaitant mettre les choses au clair.
Marion baissa la tête, les yeux fixés au sol.
— C'est dure, Neven, de se faire quitter par une personne que tu as énormément aimé et pour qui tu as tout donné. Voir tous ses efforts envolés avec une petite phrase " je te quitte ", de savoir qu'il va falloir faire le deuil d'une relation et de devoir tout recommencer de zéro avec une autre personne. Je suis consciente que je m'en remettrai, de toute manière, notre relation n'était pas celle dont j'avais rêvé plus jeune et je pense même que ça me fera du bien, mais je n'arrive pour l'instant pas à m'y résoudre...
Neven était soulagé de savoir qu'elle était tout de même consciente que c'était bel et bien fini et qu'elle allait arrêter ses tentatives de le récupérer. Devoir tout recommencer n'était pas vraiment valable pour lui, étant donné qu'il s'était mis avec Marion par dépit, c'était la seule fille intéressante qui l'avait approché, mais surtout, il s'était dit que s'il se mettait avec quelqu'un, ça atténuerait peut-être son traumatisme. Il ne se l'avouait pas vraiment, mais il n'était même pas sûr d'avoir été amoureux de Marion. D'ailleurs, il ne lui avait jamais dit " je t'aime ". Le seul sentiment qu'il avait réussi à déceler était de l'affection, lorsqu'elle prenait soin de lui.
C'était différent avec Ariel. Il avait besoin de le voir, de le toucher, de l'embrasser, de l'entendre, d'avoir tout simplement sa présence à ses côtés. Il sentait que c'était quelque chose de bien plus conséquent que Marion.
— Anna sera là pour t'aider, ainsi que tous les amis que tu t'es fait. Je pense qu'on devrait ne plus se voir pendant quelques temps pour que tu passes à autre chose, proposa Neven.
— Anna ? Non, en ce moment, c'est tendu, soupira-t-elle.
— Qu'est-ce qu'il se passe avec elle ? questionna le bouclé, curieux.
Marion réfléchit, se demandant probablement si elle pouvait lui en parler ou non.
— Promets-moi de ne rien répéter à Ariel, ok ?
Neven fronça les sourcils, soudainement plus intéressé par cette conversation.
— Vas-y, lança-t-il.
— Bah... Anna trompe Ariel, balança-t-elle.
L'informaticien écarquilla les yeux. Ce n'était pas possible, si ?
— Comment ça ? Comment tu le sais ?
— Quand on est parti en vacances, elle a " concrétisé " avec une de ses amies. Moi, j'ai tenu la chandelle, toutes les fois où elles se sont vues, Anna me demandait de garder le secret, mais tu sais à quel point je déteste ça, de mentir et d'être dans un plan aussi foireux. Quand je lui ai enfin dit qu'elle devait arrêter et en parler à Ari, elle l'a mal pris et nous nous sommes disputées. J'aime énormément Anna, mais Ariel ne mérite pas ça. Il est tellement adorable envers elle, ça se voit qu'il l'aime à en mourir, le pauvre... le plaint-elle.
Si elle savait... Quand il y repensait, c'était logique qu'elle aille voir ailleurs, étant donné qu'ils n'étaient que de simples amis, mais cela voulait dire que les deux avaient des amants. Est-ce qu'Ariel le savait, qu'Anna partait fricoter avec d'autres ?
Son sentiment de frustration doubla. Tout les réunissait, mais seul Ariel mettait des barrières entre eux.
Il espérait sincèrement que le brun ne sache pas, sinon, il allait avoir des envies de meurtre ! C'était simple, si Ariel était au courant de cette histoire, qu'il refusait d'être avec lui et qu'il préférait rester avec une fille qui allait voir ailleurs, il arrêterait tout entre eux et le laisserait. Il ne voulait pas d'un mec qui choisissait d'être cocu plutôt que d'être avec lui.
— Ca ne te choque pas ? questionna Marion.
— Ce ne sont pas nos affaires, Marion, c'est à eux de régler leur problème, dit-il en s'éclipsant de la cuisine.
Il ne souhaitait pas en entendre plus. A la place, il cherchait un moyen pour parler à Ariel, il devait absolument le voir.
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