LXII.
Ariel souriait en façade aux invités, mais bouillonnait de l'intérieur. Il avait de plus en plus de mal à se concentrer sur les personnes qui venaient lui parler, mais ce qui le fit exploser de jalousie, fut le moment où il vit Neven sourire à son meilleur-ami. Il vit soudainement rouge et stoppa sa conversation avec une amie d'Anna pour aller voir son voisin et son patron. Il claqua ses mains sur la table pour attirer leur attention.
— Qu'est-ce qu'il y a, princesse ? lâcha Jim, un sourire radieux aux lèvres.
— De quoi vous parlez ? questionna Ariel, la mâchoire contractée.
— Oh, de choses et d'autres, lança mystérieusement son meilleur-ami.
Ari sentait le regard de Neven fixé sur lui et il eut des frissons quand leur regard se rencontrèrent. Ils avaient l'impression que cela faisait une éternité qu'ils ne s'étaient pas vus. Est-ce qu'il avait fait exprès de sourire à Jim ?
— La dernière fois que vous vous êtes vu, c'était pas si vous étiez à deux doigts de vous en coller une, ajouta le faux bad boy.
— C'est parce qu'on avait pas appris à se connaitre, sourit Jim.
Cela ne plut absolument pas à Ariel. Il préférait encore quand ils se regardaient comme s'ils allaient se tuer.
— Neven, je peux te parler ?
— Pourquoi ? demanda celui-ci naturellement.
Ariel grinça des dents, il jouait vraiment au con avec lui ? Ca l'énervait tellement, cette situation.
— J'ai quelque chose à te dire.
— Vas-y, lâcha Neven, ne bougeant pas d'un poils.
Le galériste se retint pour ne pas l'insulter et l'emmener de force ailleurs dans la maison. Il essayait de garder son calme et de réfléchir correctement, il ne devait pas s'énerver.
— C'est personnel.
— Je pense qu'il veut te parler seul à seul, tu devrais y aller, conseilla Jim.
Le pire dans tout ça, fut que cela suffit à faire décider Neven, qui se leva suite à la recommandation de son meilleur-ami. Ariel se croyait carrément dans une autre dimension et ses points se serrèrent de jalousie et de colère cumulées. Son quota de zenitude s'effondrait peu à peu, alors il essaya de penser aux sages conseils d'Anna, qui lui avait appris à garder son calme en toute circonstance.
Mais dans sa tête, il avait égorgé une vingtaine de fois Neven et Jim.
Ariel lança un regard noir à son meilleur-ami, qui lui répondit par un clin d'oeil amusé. Il irait lui parler après, actuellement, sa priorité était Neven.
Il l'emmena un peu plus loin, à l'abris des regards, afin qu'ils puissent être eux-mêmes. A l'étage, il se retourna brusquement, choppa le col de son voisin et le plaqua contre le mur.
— Tu te fous de la gueule de qui, Neven ? gronda Ariel, qui pouvait enfin lâcher toutes ses émotions néfastes qui se bousculaient dans sa tête.
— Je sais pas, à toi de me le dire, répondit Neven d'un air nonchalant, comme s'il se fichait complètement de cette conversation.
Ariel resserra sa main sur le tissus.
— Tu te pointes ici aux bras de Marion, comme si vous étiez encore ensemble, tu ne me calcules pas de la soirée et ensuite, tu copines avec Jim ? Sérieusement ? lui reprocha-t-il.
— Dans l'histoire, Ariel, c'est toi qui m'a lâchement rejeté parce que tu es amoureux de ta copine, alors ne me fais pas passer pour le salaud qui va voir ailleurs, lâcha-t-il froidement.
Le brun se mordit l'intérieur de la joue, il était furieux car le bouclé semblait le zapper et même le remplacer ! Et d'un autre côté, c'était de sa faute, il avait angoissé la mort quand il était venu lui annoncer sa rupture et désormais, il n'avait pas les couilles de lui dire qu'il n'était pas amoureux de sa compagne.
Son esprit s'embrouillait...
— J'ai vraiment envie de te frapper, Neven.
Il avait envie de le frapper, mais aussi envie de se jeter sur ses lèvres et de lui faire l'amour de manière torride, pour lui rappeler qu'il était là et que seul lui pouvait le toucher.
Ils ne s'étaient pas parlés deux jours et il lui manquait déjà. Pourquoi ne pouvait-il pas simplement continuer normalement ? Enfin, il savait très bien que c'était mieux que Neven quitte Marion. Mais serait-il capable de quitter Anna, lui ? Ils étaient bien comme ça, avec leur maison, leur travail, leur petit moment de gaming, de tendresse, de bavardage. Anna n'était absolument pas dure à vivre, bien au contraire, vivre avec elle était le paradis. Elle prenait soin de lui, l'aimer, l'écouter, tout ce dont avait besoin une personne.
S'il la quittait pour Neven, rien ne lui garantissait que le bouclé l'aimerait tout sa vie... Peut-être même qu'il se rendrait compte que Ariel n'avait rien d'intéressant et que leur relation ne durera pas plus que quelques misérables semaines. Ariel était effrayé par ça, par toutes les possibilités de malheur qui planaient au dessus d'eux.
Pourtant, en relevant la tête, son coeur fondit en voyant Neven. Une vague de sentiments envahirent son corps. Il détailla une nouvelle fois ce visage plus que parfait, ses jolies lèvres, ses yeux émeuraudes, ses petites bouclettes et sa machoire carrée qu'il adorait prendre encore ses doigts. Neven était le plus bel homme qu'il n'avait jamais connu, mais surtout, le plus désirable.
Ariel ne put résister et approcha ses lèvres des siennes, il en avait terriblement besoin, là, tout de suite. C'était presque une question de survie. Ces sentiments de bien-être, de tendresse, d'apaisement revinrent à la charge et il avait envie de se laisser aller dans ses bras.
Néanmoins, un doigt entrava son chemin vers la quête du fruit défendu et se posa sur ses lèvres.
— Ton coeur est déjà pris, Ariel, le stoppa Neven.
Son coeur était déjà pris... Mais par qui ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top