LVII.
Chacun leur tour, ils étaient partis se nettoyer dans la salle de bain. Finalement, ils avaient repris leur manette et avaient continué à jouer à des jeux, l'air de rien. Ils avaient commandé des pizzas et avaient fini par regarder des films, ne sachant plus comment s'occuper.
Cependant, une chose trottait dans la tête de Neven : l'absence de réponse d'Ariel. Il lui avait annoncé son désir de quitter Marion, mais son voisin n'avait eu aucune réaction et n'en avait pas reparlé de la journée. Est-ce qu'il ne l'avait pas entendu ? Ou alors, il ne souhaitait pas en discuter ? Ariel avait-il fait la sourde oreille ? Neven ne comprenait pas.
Pour être sûr de ne pas avoir effrayé son voisin, il se pencha vers lui et quémanda un baiser. Ariel pouffa en posant sa main sur le visage de Neven, les yeux rivés sur la télé.
— Non, Nev', c'est un moment important ! râla-t-il.
Mais le bouclé n'était pas du même avis et mordit son indexe . Ariel se tourna vers lui en retirant son doigt, prêt à l'engueuler, mais Neven en profita pour poser sa bouche contre la sienne. Il sourit dans le baiser en constatant que la petite sirène se laissait faire docilement, alors qu'il y a quelques secondes, il lui avait refusé, soi-disant pour une scène à ne pas rater.
Ariel se recula légèrement, un petit sourire en coin.
— On part sur un deuxième round ? lâcha-t-il d'une voix coquine.
Neven posa une main sur sa hanche pour le tirer sur ses genoux, ce qui fit donc son voisin, se réinstallant confortablement sur ses cuisses. L'informaticien reprit les lèvres de son vis-à-vis, plus que partant pour remettre ça une nouvelle fois. Ariel poussa les premiers gémissements, mais ils furent rapidement coupés dans leur élan à cause d'une porte qui claque. Ils sursautèrent tous les deux, avant de se regarder, les yeux ébahis.
— Merde ! C'est Anna ! chuchota Ariel en s'écartant rapidement de son voisin.
Le bouclé soupira et observa Ariel partir vers l'entrée. Aussitôt, des voix s'élevèrent, il entendit Anna, Marion et d'autres voix qu'il ne connaissait pas. Génial, la suite des événements s'annonçaient plus que bien, jusqu'à ce qu'elles décident de choisir ce moment pour revenir. Neven était saoulé. Il regarda l'heure sur sa montre, il était déjà deux heures du matin, il n'avait pas vu le temps passer. Il se leva, décidé à rentrer chez lui.
— Mon amour, t'es là ! s'exclama Marion, joyeuse de le voir.
Neven se crispa quand elle vint se loger contre lui pour l'enlacer. Il ne sut pourquoi, mais son regard glissa vers Ariel, qui était aussi en train de le regarder. Il vit Ariel descendre ses yeux vers Marion et la fixa.
Le plus jeune repoussa sa petite-amie, il ne fit même pas attention aux autres femmes présentes.
— Mon lapin, ça été avec ta mère ? demanda Anna à son compagnon.
— Euh ouais, elle va beaucoup mieux, d'ailleurs, elle te passe le bonjour, mentit Ariel.
— Je rentre chez moi, balança Neven.
Ariel le suivit jusqu'à la porte, touchant furtivement sa main de la sienne.
— On se voit plus tard.
Neven se tourna vers lui et lui fit un petit signe de main avant de se rendre dans la maison d'à côté, au calme. Marion était encore chez le voisin.
Il fila dans la salle de bain pour se brosser les dents et se mit en boxer, puis se glissa sous les draps. Il était tellement dégoûté de ne pas avoir pu poursuivre ce deuxième round avec Ariel. Mais il était content de voir que celui-ci n'allait pas prendre peur avec son annonce. D'ailleurs, il devait songer à trouver un moyen de quitter Marion, il ne voulait plus continuer avec une personne qu'il n'aimait pas amoureusement et qu'il ne désirait plus du tout.
Quelques minutes plus tard, du bruit se fit entendre dans la maison, signalant la présence de Marion. Puis, Neven sentit le lit s'affaisser et quelqu'un tirer sur les draps. Une main osa se poser sur sa taille, mais le bouclé la retira aussi vite.
— Ca c'est bien passé, chez la mère d'Ariel ? Tu t'es pas trop ennuyé ? questionna Marion, d'une voix basse.
— Ouais.
— Moi c'était cool aussi, même si je me sentais un peu en retrait, comme Anna était avec ses copines et qu'elles se connaissent toutes. Mais après, j'ai...
— Marion, demain, l'un de nous doit quitter cette maison, lâcha-t-il sans douceur.
Il ne savait comment lui dire, comment lui faire comprendre qu'il ne voulait plus être avec elle, et il n'était pas connu pour faire dans la guimauve et les paillettes.
— Pardon ?
La panique se faisait ressentir au travers de sa voix.
— Je te quitte, déclara-t-il, solennellement.
Aucune réponse ne lui fut donnée. Peut-être s'en doutait-elle ? Peut-être était-elle sous le choc ? Peut-être qu'elle croyait que c'était une autre de ses lubies et que tout sera oublié le lendemain ? Il n'en avait aucune idée, mais sa décision était prise et dès demain, un choix primordial devra être fait.
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