LIX.

AVANT TOUT, faîtes attention d'avoir bien lu le chapitre d'avant, car je publie celui-ci à quelques heures d'intervalle du chapitre d'avant. 

Bonne lecture ! :D 




    Neven était totalement remonté. Il se sentait en colère, idiot, stupide et sale, comme s'il avait été berné et utilisé juste pour le plaisir de son voisin. Ce sentiment était si difficile à accepter, à tolérer. Il serra la mâchoire quand il rentra chez lui. 

—   Tu... Tu étais où ? demanda Marion, ne sachant quel ton prendre pour s'adresser à lui. 

Le bouclé releva la tête et vit les énormes cernes et le teint pâle de celle-ci. Il eut un pincement au cœur en saisissant que c'était lui qui l'avait mis dans cet état. Il comprit soudainement l'impact de ses mots balancés la veille, sans aucun tact. Il se trouvait dégueulasse, de lui avoir fait subir ça, alors qu'elle avait toujours été présente pour lui. Il lui devait énormément, alors il n'avait pas à jouer avec ses sentiments de la sorte. 

—   Viens, dit-il en la dépassant. 

Marion le suivit jusqu'au canapé et Neven tapota la place à ses côtés pour qu'elle s'y installe, mais elle n'en fit rien. 

—  Pourquoi tu m'as dit ça, hier ? Est-ce que tu l'as dit sous le coup d'un ras-le-bol ou tu le pensais vraiment ? questionna-t-elle aussitôt, la voix tremblante. 

Il voyait bien qu'elle était à deux doigts de pleurer et il s'en voulut de ne pas avoir fait les choses correctement. Mais comment le faire sans lui donner de la peine ? Il n'avait jamais eu de relation avant elle, il n'avait jamais quitté qui que ce soit. 

—   Neven, qu'est-ce que j'ai fait ? 

La fin de sa phrase se brisa avec un sanglot mal contenu. Neven souffla en prenant sa tête dans ses mains. Comment devait-il faire pour la quitter sans dégâts ? Il ne souhaitait pas la voir triste, il espérait même qu'elle trouve quelqu'un de bien et qu'elle soit parfaitement heureuse avec, elle le méritait tellement. 

 —   Je suis désolé de m'y être pris comme un con, mais j'étais sérieux, Marion, je ne veux plus qu'on soit ensemble. 

Cette fois, elle accepta de s'asseoir à ses côtés. Il l'entendit renifler et il réfléchit à un moyen d'adoucir les choses, mais c'était Neven, il n'avait jamais été tendre dans ses mots. 

—   Je comprends pas, pourquoi maintenant ? Pourquoi subitement ? J'avais bien vu que ce n'était le top en ce moment, entre nous, mais je pensais pas que ça irait si loin, expliqua-t-elle. 

—   Je ne ressens plus rien pour toi, alors je préfère qu'on arrête tout au lieu de te faire souffrir une minute de plus, tenta Neven. 

Est-ce que c'était assez gentil, de cette manière ? Dans tous les cas, il ne pouvait pas arrêter sa peine, mais il savait qu'il pouvait la limiter. 

Marion se mit à pleurer et malgré le fait qu'il détestait les contacts, il décida de l'attirer contre lui. Son nez sentait son odeur et son cerveau répétait en boucle son prénom, comme à chaque fois qu'il était obligé d'avoir du contact avec quelqu'un. 

Elle gémissait son prénom, comme pour l'implorer de lui lancer une chance. Mais c'en était assez, il l'avait trompé depuis trop longtemps maintenant. Il aurait dû la quitter dès le début, à la place, il avait fricoté avec le voisin en se moquant d'elle. 

 Ils passèrent toute la matinée enlacés, Marion en train de pleurer et Neven en train de la rassurer. Elle lui avait demandé pourquoi il faisait tout ça, mais il n'avait pas su lui dire qu'Ariel avait pris une plus grande place dans sa vie qu'elle. Même si Ari lui avait fait comprendre que c'était impossible entre eux, il ne pouvait pas rester avec elle par conscience. Personne ne méritait qu'on le garde juste parce que c'était un plan B. 

Elle lui avait demandé une seconde chance, lui avait promis que cette fois, ça fonctionnerait. Elle avait ensuite parlé de maison, où allaient-ils vivre s'ils se séparaient ? Est-ce qu'ils resteraient des amis ? Qui prendrait soin de lui sans elle ? Avant de se remettre à pleurer. 

—   Neven, est-ce que tu me trompes ? 

Cela faisait bien une heure qu'un silence avait fait place entre eux, jusqu'au moment où elle lui posa cette question. Le bouclé se crispa, ne sachant que lui dire. Devait-il lui avouer et l'achever par la même occasion, et se taire, enterrant un très gros mensonge ? 

Pour le moment, il ne pensait qu'à son bien. 

—   Non. 

Elle releva ses yeux rougis vers lui, comme pour attester de la véracité de sa confession. Elle se posa de nouveau contre son torse, signe qu'elle l'avait probablement cru. 

Son cerveau ne put s'empêcher de dériver sur son voisin. Où était-il ? Pensait-il à lui ? Regrettait-il ce qu'ils s'étaient passés entre eux ? Lui avait-il fait peur ? Voulait-il de lui ? Il se posait une tonne de questions, mais aucune réponse ne lui vint, le frustrant davantage. 

Sa vie était un vrai désastre sentimental, en ce moment. 

Alors que la maison replongeait dans le calme et le silence, quelqu'un frappa à la porte. Il embrassa alors le sommet du crâne à Marion.  

—   Je reviens. 

Quand il ouvrit la porte, il tomba sur Anna. Il n'était pas très heureux de la voir, si elle n'avait pas été là, tout serait tellement mieux. L'Italienne lui lança un sourire gêné. 

—   Salut, est-ce que Marion est là ? demanda-t-elle. 

Neven savait qu'elle non plus, elle ne l'appréciait pas. Elle ne faisait aucun effort pour lui parler, pour apprendre à le connaître, pour l'inclure avec les autres. Elle s'en fichait, tout ce qu'elle voulait, c'était sa copine Marion. 

—   Une seconde. 

Il repartit vers la jeune femme, celle-ci s'était allongée dans le canapé, recroquevillée sur elle-même, et doucement, il lui dit : 

—   Anna est là, parle-lui, ça te fera du bien. Je reviendras dans quelques heures, ok ? 

Marion hocha la tête et Neven partit chercher Anna. Il eut le temps d'entendre, avant de partir de la maison : 

—   Oh ma chérie, qu'est-ce qu'il se passe ?

C'était la voix inquiète de la petite-amie d'Ariel. Il pouvait au moins la remercier d'une chose : de prendre soin de Marion. 




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