LIII.

1er décembre 2018.

Bonne lecture ! <3



          Neven était si fatigué, qu'il devait cligner des paupières plusieurs fois par minutes pour se garder éveiller. Il aurait tellement aimé repartir chez lui et dormir, emmitouflé dans son épaisse couverture, même si la température de cette journée avoisinait les vingt-huit degrés Celsius. La piscine l'avait davantage endormi, malgré leur petite séance d'exploration avec Ariel. Pourquoi avait-il accepté d'y aller, déjà ?

Un soupir s'échappa de ses lèvres, il devenait trop faible face à son voisin. Néanmoins, il avait beaucoup apprécié ce qu'il s'était passé, il frissonna en se souvenant du brun, à genoux devant lui, sa bouche prise pour lui donner le plus de plaisir possible. Jamais il n'aurait cru Ariel était capable de faire ça et pourtant, cela l'avait rendu complètement dingue.

Étrangement, la tendresse de son voisin lui faisait tellement de bien, tandis que celle de Marion n'était pas vraiment la bienvenue.

—Neven, tu veux que je te ramène un café ? T'as pas l'air en forme, constata un de ses collègues.

— Je veux bien, merci.


Le bouclé tapait machinalement sur son ordinateur du travail, il effectuait une tâche qu'il avait faite des milliers de fois alors il n'avait même pas besoin de réfléchir, ce qui lui laissait le temps de penser à ces derniers jours.

Il retira ses lunettes, qu'il posa sur son bureau, et se frotta les yeux. Il espérait que la caféine ait un effet sur son état, sinon, les prochaines heures lui sembleraient sans fin.

Son collègue revint quelques minutes après avec un gobelet fumant et lui présenta.

— Mal dormi ? demanda-t-il.

Neven détestait engager la conversation, il n'y avait qu'avec Paul qu'il arrivait à échanger quelques mots.

— Ouais, je suis malade.

— Dure. Ah au fait, j'ai quelque chose pour toi ! s'exclama soudainement l'autre homme.

Le bouclé regarda Paul s'enfuir vers son bureau pour revenir aussi vite, une coupure de journal entre les doigts.

— Je t'ai trouvé un job, je voulais postuler, mais je me suis dit que j'en avais moins besoin que toi, annonça-t-il.

Paul lui fit un signe de main et partit retravailler. Neven fronça les sourcils en regardant le cercle qui avait été fait au marqueur. Cela concernait un job en informatique chez soi. En gros, il n'aurait pas à se déplacer de chez lui et ferait tout à partir de sa maison, il n'aurait qu'à envoyer son travail via son ordinateur. Il lut les informations mais fut tout de suite séduit par l'offre. Le salaire serait même mieux rémunéré que son travail actuel. C'était décidé, il postulerait à cet emploi.

La journée passa un peu plus vite avec cette bonne nouvelle. Plus besoin de se déplacer, plus besoin de travailler avec du monde, plus besoin d'affronter le monde extérieur. Que demander de mieux ? Dès qu'il rentrerait, son CV et une lettre de motivation seront envoyés.

En partant, il n'oublia pas de remercier Paul et regagna sa voiture. Il souffla et attendit quelques minutes avant d'allumer sa voiture. Un couple passa devant lui, une femme et un homme, celui-ci tenait sa compagne par les hanches et ils riaient ensemble. Neven n'avait jamais souhaité ce genre de relation. A vrai dire, il n'avait jamais envié un couple. Il n'était pas comme toutes ces personnes à s'extasier sur le bonheur des autres.

Son téléphone se mit à sonner, le tirant de ses pensées. C'était sa mère. Il appuya sur raccrocher et lui envoya un simple message " peux pas, travail ". Si Marion avait été là, elle l'aurait engueulée. Mais elle ne savait pas que ses parents avaient une part de responsabilité dans son traumatisme. S'ils l'avaient élevé comme tous les autres gosses normaux, Neven n'aurait pas cherché à repousser ses limites.

Le jeune homme se frotta le front, il sentait le mal de crâne approcher en se remémorant des brides de son passé. Il n'arrivait pas à passer à autre chose, à se dire que le passé devait rester à sa place. Son passé faisait partie intégrante de son présent.

Tout ce qu'il avait cherché à cette période, c'était se connaître lui, comprendre pourquoi ses parents l'interdisaient d'agir comme un ado normal. Il avait alors flirté avec tous les travers que rencontraient les gamins de son âge : drogue, alcool, jeux débiles. La seule chose qu'il n'avait pas accroché, était le sexe. Il avait essayé avec des filles, pourtant, mais ça n'avait rien à voir avec ce que tous les garçons prétendaient ressentir. Lui s'était ennuyé.

Ariel lui avait donné plus de sensations que n'importe quelle fille, mais c'était toujours aussi emmerdant. Quelques coups de hanches et l'affaire était bouclée. Il s'était rendu compte que les hommes aimaient se glorifier, faire envier les autres en prétendant prendre un plaisir monstre, alors qu'en vérité, c'était absolument faux.

Les seules choses qu'il aimait, c'était les préliminaires, quand son voisin le touchait, l'embrassait, le suçait. Ça, il avouait que c'était... Génial. Il n'avait jamais laissé Marion lui faire toutes ces choses, ou que très rarement, mais ce n'était pas la même chose. 

           Alors qu'il allait enfin démarrer, son téléphone se mit à vibrer, il crut d'abord à sa mère et s'apprêtait à ignorer, mais la curiosité fut plus forte. 


Ariel : Quand Marion te demandera si tu viens, dis-lui que tu as promis de m'accompagner chez ma maman qui est malade.  De rien ! :)



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