IX.

     

                Ariel se mit à chantonner sous la douche. Puis, il se frotta plus fortement le corps en poussant des petits cris surexcités et en se tortillant dans tous les sens.

Une image de Neven, seulement entouré d'une serviette sur les hanches, lui était venue en tête et il devait avouer que ça lui avait fait un petit effet. Il revoyait encore ses cheveux trempés, qui collaient à sa peau, et son petit air surpris en le découvrant derrière sa porte. Ariel ne pouvait le nier, il n'avait rien à reprocher à son voisin, mis à part son caractère déplaisant.

Il lui avait claqué la porte alors qu'il était en train de lui parler ! Pourquoi s'entêtait-il tant à le repousser ? Le petit brun ne comprenait pas ce qu'il avait fait de mal. Il essayait juste d'être avenant et ne demandait qu'un peu de reconnaissance en retour, mais rien. Neven l'avait rayé de sa liste sans lui laisser de chance, alors qu'ils avaient des points en commun ! Comme le sport ou encore la même marque de montre.

Démoralisé, il sortit de la cabine et s'enroula dans une épaisse serviette de bain toute chaude. Il s'essuya en prenant tout son temps. Par la suite, il enfila juste un bas de pyjama et rejoignit sa petite-amie dans le lit.

— Qu'est-ce qui se passe, Ari ? Tu fais une tête bizarre, remarqua Anna en fronçant les sourcils, inquiète.

Ariel souffla et vint s'allonger aux côtés de l'Italienne, qui le prit tout de suite dans ses bras. Elle caressa ses cheveux avec douceur et le jeune homme sentit son cœur s'apaiser immédiatement.

— C'est le voisin... Je ne comprends pas son comportement envers moi, avoua-t-il, un peu honteux.

Il paraissait vraiment enfantin en se plaignant de la sorte, dans les bras de sa maman. Anna embrassa son front affectueusement.

— Bébé, ne te tracasse pas pour ça, tu te rappelles comment il a réagi avec toi quand il est venu pour ton pc ?

Ariel hocha la tête.

— Il doit probablement avoir des problèmes psychologiques. Je sais que tu essaies d'être agréable avec lui pour moi, mais ne t'occupe plus de lui, Marion ne semble pas se soucier que nous ne parlons pas à Neven, laissons-le tranquille, ok ?

Le faux mauvais garçon lâcha un simple " mmh ", ses yeux s'étaient fermés au moment où les doigts d'Anna s'étaient posés dans ses cheveux. Il adorait ce genre de caresse et ronronnait presque de bonheur.

               Le lendemain était le premier jour du week-end, Ariel prit donc tout son temps pour se lever. Il s'étirait, bâillait, papillonnait des yeux et soupirait, tout ça pendant une heure, pour réveiller peu à peu son esprit, tandis qu'Anna était déjà en bas en train de s'activer à ses affaires. Elle n'aimait pas traîner au lit, contrairement à lui.

Après cette heure de relaxation et de détente, il se décida à sortir des draps pour rejoindre sa jolie brune. Il piqua une noix dans le petit saladier qu'il enfourna dans sa bouche avant d'embrasser le front d'Anna, qui était en train de leur préparer leur petit-déj : un bol de fromage blanc avec toutes sortes de graines et de fruits secs, agrémentés de chocolat noir.

— Le retour des petits-déjeuners zéro calorie, sourit Ariel.

— Ce soir, on mange avec les voisins, au resto, alors je prends des précautions, chantonna-t-elle toute contente.

Il savait que cette bonne humeur était liée au fait qu'elle allait revoir Marion. Les deux jeunes femmes étaient devenues inséparables depuis leur première rencontre. Ariel s'était inquiété vis-à-vis de Neven, mais, en réalité, c'était de Marion dont il devait se méfier. La femme de son voisin accaparait Anna et, soudainement, il eut la crainte que sa petite-amie ne le délaisse.

Ariel s'approcha d'elle et enroula ses bras autour de sa taille avec possessivité. Il plongea son nez dans son cou et huma son odeur.

— Tu m'aimes toujours, n'est-ce pas ? demanda-t-il pour se rassurer.

Anna rit doucement en s'arrêtant dans son geste, elle découpait des petits cubes dans la plaquette de chocolat noir.

— Ari, je vis avec toi, je dors avec toi, je me confie à toi, je passe tout mon temps libre à tes côtés, je te donne des surnoms et on couche ensemble, tu ne crois pas que c'est une preuve d'amour, tout ça ? répondit-elle comme une évidence.

Le jeune homme embrassa sa peau et la resserra contre lui.

Ariel savait tout ça, mais son amour pour elle était immense, à défaut d'être amoureux. Elle était tellement pour lui et il espérait qu'elle trouve l'homme de sa vie le plus tard possible. Il avait encore besoin d'elle, elle jouait la petites-amie attentionnée, la maman protectrice et même l'infirmières aux petits soins. Il serait perdu sans elle.

— Ah bon, on couche ensemble ? pouffa-t-il.

Anna ricana à son tour avant de le repousser en lui donnant son bol garni.

— Bah, tiens, plains-toi pauvre chou. Mais je te signale qu'il y a des hommes qui ont bien moins que ce que je t'offre ! répliqua-t-elle en tirant la langue.

Le brun roula des yeux, amusé. Il se plaignait, mais ce n'était pas quelqu'un porté sur le sexe, tout comme Anna. Ou alors, c'était parce qu'ils n'étaient pas amoureux ? Il n'en savait rien. Ils leur arrivaient de se toucher sans pénétration, de se caresser intimement, sans jamais aller plus loin. Enfin, Ariel avait tout de même plus souvent envie qu'elle, surtout quand elle se mettait en valeur avec ses grands décolletés ou ses jupes qui dévoilaient ses longues et fines jambes. Aussitôt, les jambes de son voisin lui revinrent en tête. Décidément, il pensait beaucoup à lui, aujourd'hui.

— Tu le trouves comment, le voisin ? demanda soudainement Anna.

Ariel se sentit brusqué par cette question et releva instantanément la tête, comme si sa copine avait lu dans ses pensées.

— Je veux dire, physiquement, précisa-t-elle.

— Euh... Beau ? répondit-il, presque gêné.

Était-il possible qu'Anna ait deviné qu'il pensait beaucoup à lui, surtout à son corps qu'il trouvait parfait ? Il en eut des frissons.

— Oh, arrête, je vois comment tu le regardes, tu le trouves plus que " beau ", rétorqua-t-elle malicieusement, sans se départir de son sourire.

Cette fois, son compagnon soupira.

— Qu'est-ce que ça peut te faire, de toute manière ? répliqua-t-il, sur la défensive.

— Si tu te mettais avec Neven, je pourrais pécho Marion.

Ariel écarquilla les yeux devant le sérieux de sa petite-amie, avant de se détendre quand celle-ci explosa de rire, posant une main sur son ventre, probablement à cause du ridicule de sa réflexion.

— T'es complètement folle, lâcha-t-il.

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