Partie 1 : Nuées blanches - Chapitre 1 : Les trois maisons (1)


Byleth descendait lentement les escaliers lorsque son épaule heurta celle d'une religieuse qui passait par là.

« Veuillez m'excuser, j'étais perdu dans mes pensées. »

Le jeune homme n'était pourtant pas facile à distraire, mais il fallait dire que tout s'était passé si vite, récemment, qu'il avait à peine eu le temps de s'arrêter pour réfléchir à sa situation.

Aussi longtemps qu'il s'en souvienne, il avait toujours été mercenaire. Son père, Jeralt, était le chef d'une équipe d'hommes robustes qui combattaient pour l'argent et les causes justes. Cependant, Jeralt avait autrefois été capitaine de l'Ordre de Seiros, la puissante autorité religieuse qui avait une influence incommensurable sur tout le continent de Fodlan.

Ainsi, après avoir retrouvé l'un de ses anciens collègues, Jeralt avait dû, à contrecœur, réintégrer l'Ordre de Seiros après l'avoir quitté pendant plus de vingt ans, entraînant ainsi son fils avec lui. L'archevêque Rhéa qui dirigeait l'Église avait, pour une raison ignorée de tous, décidé que Byleth deviendrait professeur au sein de l'académie de chevaliers et qu'il devrait choisir d'enseigner dans l'une des trois classes : les Aigles de Jais, de l'Empire d'Ardestria, dirigés par Edelgard, la princesse héritière dudit Empire, les Lions de Saphir, du Royaume de Faerhgus, menés par Dimitri, lui aussi héritier du Royaume, et les Cerfs d'Or souvent entraînés dans les manigances de Claude, qui lui héritait de la famille Riegan, la famille dirigeant l'Alliance de Leicester.

Comment... Non, Byleth savait comment. Alors pourquoi avait-il fallu que Byleth arrive ici ? Il n'avait aucunement envie de faire ami-ami avec une bande d'étudiants immatures et capricieux, encore moins s'ils étaient d'ascendance noble. Ce genre de personne avait tendance à se croire supérieure à toutes les autres. Lorsqu'il regardait les visages des élèves en traversant la salle de réception, aucun ne semblait accueillant. Ceux qui daignaient lui porter un peu d'attention le toisaient, le jaugeaient, puis détournaient le regard en haussant les épaules.

Le jeune homme pressa le pas alors qu'il sentait un léger malaise l'envahir. Malheureusement, à force de marcher tout droit, il finit par se retrouver face à un obstacle de taille : une porte.

Byleth se figea. Il avait la désagréable impression que tous les regards se portaient sur lui.

« Bonjour ! Vous devez être le nouveau professeur. »

Au son de cette voix joyeuse, l'énorme boule dans l'estomac de l'homme en noir se dilua immédiatement. Il se retourna pour voir qui était son propriétaire.

Il s'agissait d'un garde en armure un peu plus petit que lui. Son armure rutilante n'avait pas l'air d'avoir beaucoup servi, de même que la lance flambant neuve qu'il tenait à la main. Son casque trop grand lui tombait sur les yeux, de sorte que la seule chose que Byleth pouvait distinguer de son visage était un sourire éblouissant. Il avait l'air, somme toute, d'un soldat tout ce qu'il y avait de plus banal.

« Et... vous êtes ? » questionna le mercenaire.

« Ravi de vous rencontrer ! Mon travail, c'est de me tenir devant cette entrée majestueuse, de tranquillement surveiller les allées et venues et de mettre les gens de bonne humeur. »

Byleth ne put retenir un geste de recul. La positivité qui émanait de cet homme était trop puissante pour lui, pourtant, elle le mettait étrangement à son aise.

« Euh... » se rattrapa immédiatement le garde, « Je veux dire... de vigilamment protéger cette entrée de ma vie ! Et sans aucune légèreté. Pour l'instant, rien à signaler. »

Byleth senti quelque chose d'étrange lui chatouiller les lèvres, mais il ne savait pas ce que c'était. Il resta donc planté devant le soldat, complètement stoïque.

Il ne se rendit compte de l'étrangeté de la chose qu'après quelque secondes qui lui parurent durer une éternité mais qui semblaient trop courtes au goût de Byleth.

« Oh, euh, je dois... »

Que devait-il faire, déjà ?

« Parler aux élèves ! Oui, c'est ça. Je dois y aller. J'espère que nous aurons l'occasion de discuter à nouveau sous peu. »

Il mit sa main gantée devant sa bouche. La dernière phrase lui avait échappé.

Le garde, entendant cela, fit un visage étonné, puis son expression se changea en un sourire angélique qui provoqua une sensation de chaleur encore inconnue dans sa poitrine.

N'ayant plus rien à dire, mais le cœur plus léger, le jeune professeur prit un couloir en direction des salles de classes de l'Académie.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top