La plaine de l'Aigle et du Lion (2)
Ce n'était pas une surprise, mais une victoire était une victoire, et Byleth en était réellement heureux. Il avait travaillé dur pour cette victoire, tous avaient combiné leurs efforts, et ils l'avaient gagnée haut la main. La bataille de l'Aigle et du Lion. Ils avaient vaincu plus d'adversaires que les deux maisons réunies. Cette victoire revenait incontestablement aux Lions de Saphir, et cette pensée emplissait le jeune professeur de fierté.
Claude avait proposé un grand repas interclasses pour rapprocher tout le monde et féliciter les Lions de Saphir, et même Edelgard avait accepté de venir. Les festivités s'étaient prolongées jusque dans la soirée.
« Je me suis beaucoup amusé aujourd'hui, professeur, » déclara Dimitri lorsqu'il se retrouva seul avec Byleth dans le vestibule. « Et votre appétit m'impressionnera toujours ! Je tenais à vous remercier une nouvelle fois. C'est uniquement à vous que nous devons notre victoire à la bataille de l'Aigle et du Lion. »
Byleth secoua la tête avec un sourire. « Tout le monde s'est entraîné dur et nous avons tous combattu en harmonie lors de la bataille. Chacun de vous en est tout autant responsable, vous ne croyez pas ? »
« Oui, vous avez raison. Mais notre supériorité nous est venue de votre enseignement. Je me sens un peu honteux de vous l'avouer maintenant, mais lors de notre première leçon, vous me faisiez un peu... enfin, vous... me rendiez nerveux. Vous n'exprimiez ni joie ni colère, mais vous n'aviez pas non plus l'air de réprimer vos émotions. Elles étaient tout simplement... absentes. »
Dimitri avait raison. Au moment où Byleth avait commencé à enseigner, il ne ressentait que très peu de choses, et il n'avait encore aucune idées de ce qu'elles étaient. Désormais, il y voyait plus clair. Il exprimait toujours moins d'émotions que ses élèves, mais lorsque son cœur se serrait ou que son corps se relâchait, il savait à quoi il avait affaire.
« Nous n'étions personne pour vous, me suis-je dis alors, mais je me suis vite rendu compte que ce n'était pas le cas. Pendant longtemps, je suis resté incapable de comprendre vos pensées. C'était comme si vous n'aviez aucune humanité... »
Byleth ne se sentit pas blessé. Après tout, c'était vrai. Il se sentait différent.
« Et maintenant ? » demanda le professeur en croisant les bras avec un demi-sourire.
« Maintenant, c'est différent, » affirma le délégué. « Ce semestre passé avec vous m'a permis de constater votre humanité, autant dans votre regard que par vos actions. Je suis sincèrement ravi d'avoir pu suivre votre enseignement, professeur. »
« Je... »
« De quoi vous parliez, tous les deux ? C'est pas très sympa de faire copain-copain sans nous, laissez-vous participer ! »
Cette voix nonchalante, c'était celle de Sylvain. Le jeune homme n'était pas seul : toute la classe l'accompagnait.
« Il suffit, Sylvain, » l'arrêta Dedue.
« Oh, moi aussi je veux me joindre à vous ! J'ai tant de choses à vous dire, professeur ! » fit joyeusement Mercedes.
« Et moi donc ! J'ai des tonnes de choses à vous dire, et je voulais aussi vous remercier, d'ailleurs ! » renchérit Annette.
« Hem, professeur ? Vous savez, c'est grâce à vous si j'ai pu faire de mon mieux jusqu'ici. »
« Ashe a raison... » approuva Ingrid. « Vous êtes irremplaçable. »
« Exactement ! La maison des Lions de Saphir ne serait plus la même sans vous ! » lança Annette. « Nous en perdrions même notre couleur, tant nous broierions du noir ! »
« Je pense... qu'il y a pire que combattre sous vos ordres, » grommela Felix, qui avait toujours du mal à exprimer ses émotions.
« J'ai eu l'occasion d'acquérir de l'expérience. Je vous exprime à nouveau toute ma gratitude, professeur, » remercia Flayn.
Dimitri posa la main sur l'épaule de Byleth et lui sourit. « Vous constaterez que vus avez la confiance de tous, ainsi que notre plus sincère admiration. J'ai hâte de commencer le deuxième semestre avec vous. »
Byleth sourit de nouveau. « Moi aussi. »
« Bien. Travaillons tout aussi dur jusqu'à la fin de l'année ! Tous ensemble. Enfin... quoi qu'il en soit, il se fait tard. Nous devrions rejoindre les dortoirs et nous reposer. »
Byleth envoya ses étudiants se coucher, puis il se souvint qu'il avait rendez-vous avec Rhea le lendemain. Chassant cette pensée de son esprit, il se dit qu'il connaissait un certain garde qui, sans aucun doute, voudrait boire à la victoire du jeune professeur dans une taverne en ville.
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