Chapitre 9 : Les sources du chagrin (1/4)
Byleth n'avait rien contre le fait d'être occupé ; au contraire, lorsqu'il n'avait rien à faire, il s'ennuyait. Il n'avait jamais su comment occuper son temps libre chez les mercenaires, alors il le passait à s'entraîner. Depuis qu'il travaillait au monastère, il courrait toujours à gauche et à droite pour satisfaire les demandes des élèves ou du personnel.
Mais peut-être était-il trop occupé ce mois-ci. La mission du mois était simplement de garder une chapelle et d'enquêter sur de possibles intrus, mais il avait promis à Ashe de l'accompagner à une expédition pour faire la lumière sur les liens qu'avait son père avec l'Église occidentale, et à Flayn d'escorter Seteth dans une opération du même genre. L'entraînement ne pouvait donc certainement pas être négligé. Malgré tout, Byleth était concentré sur les certificats d'élite que passaient ses élèves, mais aussi sur la Coupe du Héron Blanc, la compétition inter-classes de danse. Il devait inscrire un élève, s'assurer que celui-ci suive quelques cours, lui même s'entraîner à danser en vue du bal dans lequel ses élèves ne manqueraient pas de l'entraîner, tout en préparant les cours habituels et en effectuant quelques recherches sur le passé de Dimitri – quelque chose l'intriguait depuis quelque temps, et sa grande colère au village de Remire, lorsque que les villageois sont devenus enragés suite à des expériences malsaines qu'on leur avait fait subir, ainsi que la révélation du jeune prince quant à un traumatisme du passé avait enfin convaincu Byleth de mener quelques recherches.
Mais Dimitri n'était pas la seule personne mystérieuse du monastère. Sans compter Tomas qui s'était révélé être Solon, un homme travaillant avec le Chevalier Macabre et l'Empereur des Flammes, il y avait toujours Monica qui agissait de manière étrange, Flayn et ses sourires illisibles, Rhéa et ses décisions incompréhensibles, et au milieu de tout cela, il y avait le plus mystérieux : lui-même, Byleth.
Son père lui avait demandé de venir le voir à la prochaine occasion, mais le capitaine de l'Ordre était lui aussi surchargé, ce mois-ci. Quand bien même Byleth réussirait à trouver un instant de tranquillité, il doutait que celui-ci coïncide miraculeusement avec l'un des brefs passages de Jeralt au monastère. Heureusement, ils travailleraient ensemble lors de la prochaine mission, alors ils auraient probablement le temps de se poser et d'en discuter tranquillement après. En attendant, chaque jour allait être bien rempli.
Byleth mit le pied sur le sol mouillé. Il pleuvait souvent, régulièrement. Il devait profiter de cette accalmie pour visiter le marché et recruter de nouvelles escouades à la guilde. Et aussi...
« Salutations, professeur. »
« Alors, pas trop mouillé ? »
Le jeune garde afficha un regard déterminé.
« Qu'il pleuve ou qu'il vente, rien ne m'empêchera de garder vaillamment cette entrée ! Et sinon, rien à signaler aujourd'hui. Enfin, à part la légende de la tour de la Déesse, bien sûr. Vous avez entendu les élèves en parler ? »
« Hmm ? Rapidement, oui. Quelque chose comme l'empereur qui aurait rencontré sa femme là-bas, non ? »
« Mais ce n'est pas tout ! Lors du bal, qui a lieu la dernière semaine de la lune des Étoiles... Si un homme et une femme se rendent à la tour de la Déesse et font un vœu, il se réalise ! J'en ai bien un, mais personne ne veut m'y accompagner... »
La respiration de Byleth se coupa net. L'implication romantique de la légende était évidente, mais le jeune professeur avait immédiatement songé à accompagner le garde qui se tenait devant lui.
« J-je... » articula-t-il, mais il ne parvint pas à aller plus loin.
« Je vous souhaite bonne chance, » répondit-il au bout de nombreuses secondes.
Il ne comprenait pas pourquoi, mais il n'arrivait pas à exprimer son désir de s'y rendre avec le gardien de la porte. Lorsqu'il y songeait, il avait soudain très chaud et son rythme de respiration devenait complètement anormal.
Était-ce ce que d'autres appelaient l'amour ?
Byleth n'avait pas réellement de moyen de le savoir, mais sa pensée alla brièvement à l'anneau argenté de sa mère.
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