Chapitre 8 : Une flamme dans l'obscurité

Byleth ne cessait d'expérimenter de nouvelles sensations. Par exemple, en ce moment précis, il avait l'impression que son sang bouillonnait. Il avait envie de casser quelque chose. Enfin, il le ferait s'il en avait la force.

Il avait fait un malaise plutôt dans la semaine, et de nombreuses personnes lui faisaient remarquer sa pâleur. Byleth devait bien l'admettre, il n'était pas dans son assiette. Marcher à travers le monastère le jour où il avait du temps libre n'était pas un problème, mais dès qu'il se mettait à courir ou qu'il tentait de brandir une arme, sa tête se mettait à tourner.


Pourtant, son état ne réussissait pas à calmer la colère qu'il ressentait en lui.

Aussi longtemps qu'il s'en souvenait, Byleth avait toujours voyagé avec son père d'un endroit à un autre. Il ne se rappelait que rarement des endroits auxquels il se rendait, mais un nom revenait souvent : le village de Remire. Les mercenaires de Jeralt se rendaient souvent là-bas et, en quelque sorte, ils avaient une dette envers les habitants. C'était d'ailleurs près du village que les mercenaires avaient rencontré Dimitri, Claude et Edelgard pour la première fois.

Mais ces villageois étaient désormais en proie à une mystérieuse maladie. Ce n'était pas une épidémie : les soldats envoyés pour enquêter auraient également été touchés. Non, quelqu'un était derrière tout ça. Byleth ne pardonnerait jamais à ceux qui avaient osé s'attaquer à de simples villageois. Lui et son père avaient décidé de s'y rendre pendant le mois. De toute façon, tant que personne ne connaissait l'origine de ce mal, Byleth ne pourrait rien faire, d'autant plus que tenir sur ses jambes lui demandait toute l'énergie dont il disposait.


Il devait se calmer. Cela tombait bien, il connaissait la personne idéale pour se mettre de bonne humeur.

Arrivant silencieusement sur le côté, Byleth posa la main sur l'épaule du garde qui se retourna, surpris, avant de lui adresser un grand sourire.

« Salutations, professeur. »

« Bonjour. Alors, quelles sont les nouvelles ? »

« Rien à signaler aujourd'hui ! Excepté que Tomas a quitté le monastère et n'est toujours pas revenu. Voilà, c'est signalé. Je ne m'inquiète pas trop, ce n'est pas la première fois qu'il s'absente du monastère... Pourtant... Je me demande bien ce qu'il peut faire ! Hmm... ça m'intrigue. »

« A croire que tout le monde agit étrangement en ce moment, hein... » soupira Byleth. « Annette m'avait dit qu'il était introuvable. Le personnel ne devrait pas notifier ses supérieurs avant de partir faire... je ne sais quoi ? Je doute que votre commandant accepterait que vous quittiez votre poste, et évidemment il est hors de question que je ne fasse pas cours pour aller faire des courses en ville, haha. »

« Professeur, vous avez l'air un peu fatigué, » répondit le jeune garde. Vous pouvez vous asseoir à côté, si vous voulez. J'apprécie votre compagnie, vous savez. »

Le professeur sentit la chaleur lui monter aux joues, mais resta immobile un moment.

« D'accord, mais pas pour longtemps. J'ai encore quelques formations à suivre aujourd'hui. »

Il s'appuya contre le mur et se laissa glisser sur le sol froid. Il leva la tête vers le ciel couvert.

« Vous croyez qu'il va neiger ? »

« Je l'espère, » répondit le jeune garde. « Je vous préviens, je n'ai encore jamais perdu de bataille de boules de neige ! »

Un demi-sourire se dessina sur les lèvres de l'ancien mercenaire. « Il y a un début à tout, non ? »

Un rire lui répondit. Enroulé dans son grand manteau noir et alors qu'il sentait les battements effrénés de son cœur se calmer lentement, Byleth songea que finalement, les formations pouvaient attendre un peu plus longtemps ; après tout, il était avec un homme dont il appréciait la compagnie.

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