Chapitre 7 : La plaine de l'Aigle et du Lion (1)

Byleth était beaucoup plus détendu, ces derniers temps. Ils avaient retrouvé Flayn et tout était revenu à la normale dans le monastère. Pas de mission ce mois-ci : il était chargé d'entraîner sa classe pour la bataille de l'Aigle et du Lion, une simulation de bataille entre les trois classes. Peut-être était-ce dû à l'atmosphère tranquille et joyeuse du monastère, mais le jeune professeur était confiant en la victoire des Lions de Saphir. Bien sûr, les tutorats et les entraînements quotidiens n'étaient pas à négliger, mais l'expérience des missions supplémentaires effectuées pour ses élèves, des entraînements avec des soldats professionnels et des occasionnels groupes de bandits donnaient un avantage indéniable à la classe de Byleth.


Ils allaient faire de leur mieux, surpasser leurs limites et gagner la récompense-- quoi qu'elle soit. Flayn faisait également partie de la classe désormais, et bien qu'elle soit un peu en retard, elle se rattrapait très vite avec l'aide de ses camarades.

Byleth avait également pu mettre en pratique ses nouvelles capacités lors du concours de pêche, qu'il avait remporté haut la main. Le garde, qui travaillait ce jour là, n'avait pas pu participer, alors le professeur avait promis de gagner pour lui également. Après cela, il n'y avait aucun moyen pour que Byleth laisse la victoire lui filer entre les doigts.


« Salut, » fit simplement le jeune homme en s'approchant de son ami. Il n'en fallait pas plus pour que le garde se retourne immédiatement vers lui avec un grand sourire et, à n'en pas douter, un regard inquisiteur sous son casque.

« Alors, professeur ? Vous avez gagné ? »

« A votre avis ? »

« Héhé, je savais que vous pouviez le faire. Je vous emmène boire un verre en ville ce soir, vous l'avez bien mérité. »

Le gardien s'interrompit et se mit à regarder le ciel d'un air pensif. Byleth haussa les sourcils. Bien que cela arrive souvent au jeune professeur, voir le gardien perdu dans ses pensées était une vision rare.

« La bataille de l'Aigle et du Lion approche, hein ? J'arrive pas à croire qu'on soit déjà à la moitié de l'année. Tout est passé si vite... »

« La moitié de l'année ? Déjà ? » fit Byleth, sincèrement étonné.

Pourtant, tout semblait passer si rapidement. Le jeune professeur était sans cesse débordé et il avait à peine le temps de penser à ses temps de repos, alors lorsqu'ils venaient, il était toujours étonné de les voir arriver si vite.

« C'est difficile à croire, hein ? Il faut dire qu'avec nos trois héritiers à l'académie et les quelques troubles récents, on a été beaucoup plus occupés cette année que les précédentes. Ah... mais je préfère quand tout le monde est tranquille, comme aujourd'hui. La plupart des gens qui passent par cette porte sont heureux aujourd'hui, ça me fait réellement plaisir ! Pas vous, professeur ? »

Byleth esquissa un mouvement de surprise en voyant le visage radieux tourné vers lui. Ce sourire faisait fondre quelque chose en lui.

« Vous avez raison, » répondit-il simplement.

Ce fut au tour du gardien de se montrer surpris, puis son sourire s'élargit plus encore.

« Professeur, c'est la première fois que je le vois ! Votre sourire ! Vous devriez sourire plus, ça vous va tellement bien ! »

« M-merci. »

Byleth sentait la chaleur lui monter aux joues.

« Ah, j'allais oublier ! » enchaîna le jeune homme. « Rien à signaler aujourd'hui ! Enfin, je dis ça, mais c'est assez bizarre, tout de même... L'an dernier, la jeune Monica a disparu. Je pensais qu'elle était simplement rentrée chez elle... Mais en fait, elle avait été enlevée ! Un enlèvement, franchement ! Je n'arrive pas à y croire. Ça a dû être affreux pour elle. Il paraît que sa personnalité a changé depuis, mais elle a l'air plus gaie qu'avant. Peut-être le bonheur d'avoir survécu ? »

Byleth haussa les épaules. Peu lui importait, elle n'était pas son élève. Un changement de comportement était définitivement louche, mais le professeur considérait que cela ne le concernait pas.


Pourtant, il se trompait. Et il allait regretter son indifférence bien assez tôt.

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