Il y avait de quoi se prendre la tête. La petite sœur de Seteth avait disparu, et personne ne savait où elle était. Tout le monde suspectait tout le monde : Jeritza, Manuela, Alois, Hanneman, Tomas. Mais aucune piste viable ne semblait pointer le bout de son nez.

Lorsqu'Alois avait avoué qu'il n'avait pas osé regardé dans l'étang par peur de trouver Flayn au fond, un frisson avait parcouru Byleth, et son cœur était toujours aussi serré depuis. Il était inquiet. C'était de plus en plus fréquent. Il ressentait de la douleur en voyant ses étudiants blessés et même un malaise en prenant la vie de ses adversaires, quelque chose qu'il faisait presque machinalement auparavant. Cette douleur avait été particulièrement intense lors de la précédente mission, où l'un de ses élèves avait été témoin de la transformation de son propre frère en un véritable monstre. (D'ailleurs, Rhéa avait déclaré avoir été totalement consciente de ce risque avant d'y avoir envoyé Byleth et ses élèves. Si la disparition de Flayn ne l'avait pas interrompu, Byleth aurait probablement dit ses quatre vérités à l'archevêque.) Il avait aussi des envies de plus en plus fréquentes, surtout des envies de passer du temps avec certaines personnes : ses élèves, son père, ou le fameux garde.

« Bien le bonjour, professeur ! »

Byleth releva la tête, surpris. Alors qu'il était perdu dans ses pensées (pour changer), ses pas l'avaient inconsciemment mené près de la porte du vestibule, là où se trouvait ledit garde.

« Oh... bonjour. »

« Merci encore pour la dernière fois, le thé était vraiment délicieux ! Je suis vraiment heureux d'avoir pu passer du temps avec vous, professeur. Ah... en y repensant, vous vouliez peut-être me remonter le moral parce que j'ai laissé passer les pilleurs... je suis désolé si je vous ai inquiété ! »

« N-non, je voulais vous inviter de toute façon. Ça m'a fait très plaisir aussi. Ne vous excusez pas. Quelque chose à signaler ? »

« Aujourd'hui... Mon rapport est loin d'être anodin ! Il y a quelque chose de louche, ici... J'ai repéré un individu masqué qui se rendait en ville tous les soirs pour ne rentrer qu'au matin suivant. Vous voyez ? Rien n'échappera plus jamais à ma garde. Je doute que cela aie quoi que ce soit à voir avec la disparition de Flayn, mais... je préférerais le signaler, sait-on jamais. »

« Un individu masqué ? Il s'agit sans doute de Jeritza, le professeur. Qu'est-ce qu'il peut bien faire en ville la nuit ? D'ailleurs, maintenant que j'y pense, papa m'a dit qu'il avait vu le professeur Manuela avec son masque tout à l'heure. C'est vraiment bizarre... je vais fouiller leurs chambres avec les élèves. C'est peut-être une piste médiocre, mais c'est la seule qu'on aie... »

« Je vous accompagnerai bien, mais je dois rester ici. Je vous souhaite bonne chance, professeur. J'espère que vous la retrouverez vite ! »

« Merci. Moi aussi. »

Sur ce, Byleth fila.