Chapitre 5 : La tour des vents mauvais

Suivant cette habitude qui semblait s'être installée, Byleth était perdu dans ses pensées. Les faits faisaient de moins en moins de sens. La mission du mois précédent s'était déroulée sans accroc, les élèves avaient protégé le mausolée sacré avec succès. Mais les coupables avaient réussi à ouvrir la tombe de Sainte Seiros, la fondatrice de l'Église. C'était à partir de là que tout devenait incompréhensible. La tombe contenait non pas la dépouille de la sainte mais une épée assez étrange que Byleth seul semblait être capable de manier : l'Epée du Créateur. Bien que Byleth puisse en faire un fouet afin d'attaquer à distance, elle ne valait tout de même pas une bonne épée en acier au corps à corps. Cela dit, il semblerait qu'il manque une pièce à cette épée, une pièce capable de lui conférer toute sa puissance. L'ancien mercenaire devait bien avouer que cela piquait sa curiosité. Cependant, Rhéa ne semblait absolument pas surprise de cet enchaînement d'évènements et même absolument ravie de confier l'épée au jeune professeur. Il semblerait que cette épée aie appartenu au légendaire Roi de la Libération Nemesis, avec qui Byleth partageait son Emblème, que l'on croyait disparu depuis des siècles. Le jeune professeur prenait petit à petit conscience qu'un mystère entourait sa propre personne, et que Rhéa en savait sans doute bien plus qu'elle ne le laissait entendre.


C'était l'une des raisons pour lesquelles Byleth recherchait son père, Jeralt, le capitaine des armées de l'église. Après tout, il était son père : si quelqu'un avait les réponses à ces questions, c'était bien lui.


Selon Catherine, il était au cimetière, et selon Seteth, le second de Rhéa, le cimetière était derrière le Hall des chevaliers.

Ce fut donc là que le jeune professeur se rendit. Arrivé en haut des marches qui surplombait l'étendue d'herbe, il s'arrêta. Son père avait adopté une attitude beaucoup plus détendue que d'ordinaire, si bien que Byleth avait eu du mal à le reconnaître. Une sensation étrange et chaleureuse naquit dans sa poitrine et se répandit dans son corps alors qu'il se sentit se détendre à son tour. Le bruissement des feuilles des arbres semblait apaiser son esprit et il avait l'impression qu'il pourrait observer le reflet du soleil sur les cheveux de Jeralt pour toujours.

Il descendit les marches dans le plus grand silence.

« Salut. Je voulais te demander de me rejoindre, mais je ne te trouvais pas. Alors je suis venu seul. »

Jeralt l'avait senti approcher. Byleth avança jusqu'à se retrouver à ses côtés, mais il ne put lire le nom sur la tombe. Après une pause, son père reprit :

« Je voulais qu'on rende à visite à... à ta mère. Elle repose sous cette humble pierre. »

Jeralt avait pourtant affirmé à Rhéa que Byleth était né après son départ du monastère.

« Pourquoi est-elle ici ? » demanda simplement le jeune homme.

« Hm ? Oh. Oui, évidemment que tu te poses cette question. Honnêtement, je ne saurais par où commencer... Je suppose que je ne t'ai pas beaucoup parlé d'elle. Elle était douce et intelligente. Très intelligente. Très bonne cuisinière, aussi. Toujours aimable avec tout le monde. Et... elle aimait les fleurs. Lorsque je lui ramenais une fleur peu commune, son visage s'éclairait. »

Le visage que Byleth voyait s'éclairer à cet instant, c'était celui de son père. Il lui semblait briller de la même façon qu'il voyait le garde de la porte briller lorsqu'il s'approchait de lui.

« Ces souvenirs sont importants pour moi. Je ne fais plus le compte des fois où elle m'a rendu heureux simplement en souriant. Elle elle souriait encore plus... quand elle était enceinte de toi. Elle est morte très peu de temps après ta naissance. Elle n'a pas pu passer beaucoup de temps avec toi. Mais elle t'aimait de tout son cœur... C'est la chose la plus véritable que je sache. Ne l'oublie jamais. »

Il sortit de sa poche un anneau argenté élégant et serti de pierres qui semblaient disposer pour former une fleur.

« Cet anneau est le seul souvenir que j'aie d'elle. Un jour, je te le donnerai. J'espère que tu le donneras à quelqu'un que tu aimes autant que je l'aime. »

Byleth ne répondit pas et se contenta de contempler la tombe en silence pendant un long moment.


La vie était quelque chose d'éphémère, et Byleth avait bien du mal à accorder une quelconque valeur à la sienne. Mais il avait un objectif, désormais. Un objectif plus large que tuer pour espérer survivre le lendemain. Il voulait aider ces enfants à réaliser tout leur potentiel. Peut-être devrait il passer plus de temps à discuter avec Dimitri. Surveiller Annette pour être certain que sa maladresse ne lui cause pas d'ennuis. S'assurer que Felix et Ingrid ne s'entraînent pas trop et Sylvain suffisamment. Donner à Ashe ces fameuses herbes pour combattre le stress auquel il faisait toujours face depuis la mort de son père. Vérifier que tous ceux qui insultaient Dedue étaient bien punis. Pousser Mercedes à être un peu plus active quand il n'y avait pas cours.

Peut-être aussi devait-il prendre un peu de temps pour lui-même, faire quelque chose pour... se faire plaisir. Sans se préoccuper du reste. Oui, peut-être devrait-il inviter le garde à prendre cette tasse de thé, finalement.


« Je... »

Byleth inspira, surpris d'avoir prononcé un mot. Son père se tourna vers lui. Il avait commencé une phrase, il allait falloir qu'il termine.

« Je ne suis pas sûr de comprendre ce dont tu me parles. Je ne suis même pas sûr de, euh... de savoir faire preuve... d'amour. On peut en faire preuve ? Enfin, ce que je veux dire c'est que... Je ne sais pas. Je ne sais même pas ce que je vais faire à la fin de l'année. Mais ce que je sais, c'est que... s'il y a une personne avec qui je veux rester toute ma vie, c'est... c'est toi... papa. »



Oui, un chapitre sans gatekeeper. Vous êtes surpris hein. Le développement de Byleth est pour moi le centre de cette fic, et le développement passe par les relations. En l'occurence, ici, Byleth est proche de gatekeeper, mais aussi de son père et de Dimitri. Pourquoi jme justifie mm mdr

--Liera

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