Chapitre 3 : Une insurrection dans la brume (1)

Un mois plus tard

Byleth pressa le pas, pressé de revoir le gardien qui occupait toutes ses pensées depuis un mois. Durant ce laps de temps, il n'avait pas eu le moindre instant de répit, entre les journées de cours et autres tutorats, une escarmouche avec ses élèves, un séminaire d'Hanneman, un combat contre des bandits – l'image de ses élèves horrifiés d'avoir ôté des vies hantait encore ses nuits – et une convocation de Rhéa.


En réalité, s'il ne s'était pas raccroché à la pensée qu'il allait revoir cet homme, il aurait déjà pris la fuite depuis longtemps. Bien qu'il se soit habitué au monastère et même pris d'une certaine affection pour le bâtiment, bien qu'il se sente devenir chaque jour plus proche de ses élèves, son malaise ne faisait qu'augmenter. Quel genre de professeur enseignait à ses élèves à tuer ?


Pire encore, leur prochaine mission était d'accompagner les chevaliers afin d'étouffer une rébellion. Le jeune professeur sentait une douleur lui étreindre la poitrine à chaque fois qu'il y pensait. Il avait tellement de questions sur le bout de la langue qu'il n'avait pas réussi à en poser une seule à Rhéa. Le seigneur Lonato était le père adoptif de l'un des propres élèves de Byleth. Le professeur n'avait entendu que du bien de lui et devoir demander à Ashe de participer à la mission dont l'objectif était d'éliminer son propre père lui causait une étrange douleur dans la poiring. De plus, le seigneur avait déjà de grandes richesses et une influence non négligeable. De toute évidence, il n'avait aucune raison de se rebeller contre l'Église de Seiros, alors pourquoi ? Il y avait quelque chose que Byleth ne savait pas, et ça le travaillait.


Et puis, l'escouade de chevaliers n'avait de toute évidence pas besoin d'être accompagnée d'un groupe de gamins, alors pourquoi... non, en réalité, l'ancien mercenaire avait déjà compris, et Rhéa le lui avait confirmé explicitement. L'Église voulait effrayer ces futurs dirigeants, afin qu'ils comprennent qu'il ne fallait jamais défier l'autorité de l'Église. Byleth se sentait dégoûté de travailler pour une telle autorité.


Les méthodes de Rhéa sont effrayantes.

La personne en elle-même ne lui inspirait qu'un léger sentiment d'aversion, mais ce qu'elle faisait ne lui semblait pas « juste ». Malheureusement, les personnes puissantes et aimées par le peuple avaient toujours raison, même quand elles avaient tord.


Le jeune homme poussa un soupir. Y penser ne servirait à rien, de toute façon.

Il arrivait enfin en vue du marché. Il accéléra le pas afin de retrouver le plus vite possible le jeune soldat.

« Alors, on travaille dur ? » fit-il afin d'attirer son attention.


Le garde se tourna vers lui et comme à son habitude, sourit de toutes ses dents en apercevant son ami.

« Salutations, Professeur. Rien à signaler aujourd'hui ! Avez-vous déjà discuté avec Catherine ? »

Le visage de Byleth s'assombrit. Catherine était le chevalier à la tête de l'équipe qui allait s'occuper du seigneur Lonato.

« J'ai fait sa connaissance il y a quelques jours, en effet. »

« Savez-vous qu'elle était le crème de la crème de l'ordre ? Et sa Relique, alors ! Il paraît qu'il n'y a rien de plus impressionnant. Oh, mais... Quelque chose ne va pas ? Votre regard semble un peu... Euh, je me fais peut-être des idées, mais c'est rare de voir un changement, même aussi léger, dans votre expression. »


« Oh ? Ce n'est rien. ...Merci de vous inquiéter. »

Byleth sentit une chaleur au visage. Était-elle provoquée par la pensée que le garde avait bien observé son visage ?


« Alors, vous avez essayé de pêcher ? »

« Eh bien... Petit, mon père m'avait appris à pêcher, mais... je crois que j'ai tout oublié. Je n'ai pas attrapé le moindre poisson. » soupira-t-il.

« Ah ? C'est dommage... Je pourrais vous apprendre les ficelles ! »

« C-c'est vrai ? » demanda Byleth, avant de se reprendre :

« Il ne faut pas vous déranger pour moi, vous savez. »

« Ça ne me dérange pas, je vous assure ! Mon service se termine après le dîner, nous n'avons qu'à nous donner rendez-vous à l'étang à ce moment ! Ça vous convient ? »

Un rendez-vous ?!

« T-très bien. Je serai là. »

« Vraiment ? C'est merveilleux ! À ce soir, alors, Professeur ! »

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