Une semaine plus tard

Encore une journée avec quartier libre. Byleth avait décidé de profiter de cette occasion pour explorer un peu le monastère et, s'il y arrivait, en dresser une carte afin de mieux se repérer dans l'immense bâtisse. Il avait du mal à se l'avouer, mais s'il se baladait un peu partout dans le monastère aujourd'hui, c'était aussi parce qu'il voulait trouver le fameux garde. Ils ne s'étaient pas beaucoup parlés, mais pourtant, à chacune de leurs conversations, celui-ci était toujours aussi joyeux et Byleth repartait beaucoup plus détendu.

Cependant, il n'était pas dans la salle de réception. Le nouveau professeur réfléchit un instant. Peut-être était-il à l'extérieur, comme la dernière fois où il l'avait vu. Mais après avoir marché quelques pas, il dut se rendre à l'évidence : il n'avait aucune idée de l'endroit où il pouvait trouver ce garde.

Après tout, il était peut-être en congé... Peut-être était-il malade ou blessé ?!

Cette pensée fit froid dans le dos du mercenaire. Il devait désormais trouver cet homme. L'idée de l'innocent jeune soldat alité le hanterait toute la journée et probablement plus s'il n'arrivait pas à savoir où il se trouvait.

Fébrile, il se tourna dans tous les sens afin de trouver quelqu'un, n'importe qui, qui pourrait le renseigner. Là bas, dans le jardin, il y avait un chevalier. Immédiatement, il courut dans sa direction.

« Excusez moi, madame ! ...Madame ! »

Lorsque la femme casquée se retourna vers lui, il dut s'arrêter un instant pour reprendre son souffle.

« Professeur, que se passe-t-il ? »

« Est-ce que... vous savez où se trouve le soldat qui était là-bas la semaine dernière ? Le... le garde... »

« Le garde... de qui... Ah ! Vous parlez du gardien ! En général, il se tient devant la grande porte du vestibule, en face du marché. Mais, pourquoi... »

« Merci ! » cria Byleth qui était déjà dans le vestibule. Il pensait même à aller demander à l'archevêque où il se trouvait s'il ne le trouvait pas à son poste.

Après avoir sprinté comme un fou jusqu'à la porte, l'ancien mercenaire s'arrêta avec difficulté et regarda autour de lui, le cœur battant bien trop vite pour une petite journée paisible comme celle-ci.

Le garde ne l'avait pas encore remarqué. Il regardait droit devant lui, un sourire au lèvres. Byleth observa son visage plus en détail tout en tentant de reprendre son souffle.

Maintenant qu'il y pensait, c'était assez dérangeant de ne pas savoir à quoi ressemblaient ses yeux. Le jeune homme se pencha jusqu'à adopter une position étrange qui lui permettait de voir sous le casque.

Les yeux bruns et paisibles regardaient droit devant eux. Ils n'étaient pas calculateurs comme ceux de Claude, perçants comme ceux d'Edelgard ou bien brûlants comme ceux de Dimitri. Ils étaient tout ce qu'il y avait de plus banal et de chaleureux.

Ledit regard finit par se poser sur Byleth, et une étincelle s'alluma dedans. Son sourire s'élargit et, sans prêter la moindre attention à la position étrange de son interlocuteur, il le salua :

« Salutations, professeur. Rien signaler aujourd'hui ! »

Byleth se redressa et répondit, un peu gêné de tout ce qu'il avait imaginé alors que tout allait bien.

« Bonjour. Ravi de vous voir aujourd'hui. »

« Prenez-vous vos marques au monastère ? Êtes vous bien installé ? »

« Eh bien, je... j'essaye d'explorer l'endroit pour m'y habituer. C'est si grand... »

« N'est-ce pas ? » approuva le jeune soldat. « Il y a tant à voir ! Les poissons, par exemple ! »

« Les... poissons ? » répéta Byleth.

« Oui ! Vous avez vu l'étang derrière le réfectoire ? Vous pouvez pêcher, là-bas ! Essayez donc ! »

« Vraiment ? Eh bien, merci du conseil. Je vais aller jeter un œil, alors ! Merci encore. »

« Pas de problème ! »

Byleth avait déjà pêché, il y avait très longtemps, en compagnie de son père, mais ses souvenirs étaient un peu flous. Il gardait cependant en mémoire des instants apaisants.

« Je devrais peut-être m'y remettre... » songea-t-il en apercevant l'eau calme et pure qui s'écoulait dans le bassin.