Chapitre 7-As de pique




"La vie, en fait, c'est une partie de poker. Tout dépend de la valeur des cartes que tu as en main."

Musique en médias-It won't kill


Quelle est cette stupide citation déjà? Ah oui, "Pour vivre heureux, vivons cachés". Tu parles. Je fixe en soupirant le bout de mes cheveux, redevenus blonds. Le bleu me manquera.

Tu peux toujours teindre une autre partie de ton corps en bleu, suppose ma conscience innocemment.

-Pas le temps de rêver, poupée, s'exclame Vanessa en me donnant un rapide coup de hanche.

Elle s'empresse de rejoindre l'autre coté du bar, et manie les bouteilles d'alcool comme personne. Ses longs cheveux bruns, pour sa part, sont relevés sur le sommet de son crâne.

Je sors de mes pensées en grommelant, affiche un sourire de façade sur mon visage et m'apprête à prendre la commande du type en face de moi.

-Ouais? je lui demande gentiment.

-Je voudrai...Un bloody mary.

-Je vous amène ça tout de suite, je lui réponds en préparant sa consommation, sous ses yeux qui me scrutent.

J'essaye de ne pas faire attention à son regard, alors qu'il me met mal à l'aise. Une minute plus tard, je dirige le verre posé sur le comptoir, dans sa direction.

-Voila pour vous.

Alors que je retire ma main, ses doigts s'enroulent autour de mon poignet.

Et voici sa première erreur.

-J'aimerai aussi ton numéro.

Je relève un sourcil, pince les lèvres sans répondre à sa stupide et inutile demande. Mes yeux gris se posent sur ses doigts.

Lui briser ne me donnerait pas forcément bonne réputation. Contiens-toi, Abby.

Alors que le type me sourit, de ses dents légèrement de travers, je me penche vers lui. Je m'assure d'avoir mon regard directement planté dans le sien et ouvre la bouche pour murmurer à son attention:

-Tu as exactement dix secondes pour retirer tes doigts, ou je te jure qu'il seront enfoncés si profondément dans ton cul qu'ils ressortiront par ta bouche.

Il ne bouge pas.

Deuxième erreur.

Je pause mon pouce au niveau du dessus de sa main, cherche le point de pression qui relie ses muscles et appuie forcement dessus. Le type retire précipitamment sa main, les sourcils froncés.

-Espèce de tarée, il s'exclame en s'éloignant du bar, son verre à la main.

Je le voix rejoindre un groupe d'amis, faisant comme si de rien n'était.

-Tout va bien? Me demande Maya, une autre serveuse en s'accoudant près de moi.

-Ouais, je lui dit en souriant faussement, il avait juste besoin d'un..renseignement.

La petite rousse hoche la tête, faisant voler ses cheveux coupés en carré court.

-D'accord, elle me répond, septique. Si tu as besoin, n'hésite pas à demander à MK, elle me désigne le noir que j'ai rencontré tout à l'heure, qui se tient dans le coin de l'escalier, analysant la piste de danse.

Je hoche la tête puis continue de travailler. Maya me rejoint une minute plus tard. Alors qu'elle secoue un shaker fortement, elle reprend:

-J'ai parlé avec Vanessa. Si tu cherche toujours un endroit ou dormir, j'ai une chambre dispo.

-Heu, ouais.

-On verra plus tard, pour le loyer, ok?

-Super, merci.

Il y a à peu près une heure et demi, quand j'ai rencontré Maya, je l'ai tout de suite sentie beaucoup plus réservée que Vanessa, c'est sans doute ce qui m'a attiré chez elle. Elle ne m'a pas sauté dessus, ne s'est pas exclamé joyeusement qu'elle était ravie de me connaitre. Elle m'a simplement analysé discrètement depuis tout à l'heure, en me parlant rapidement de temps en temps.

Quelques minutes plus tard, Baptiste s'approche à pas rapide du bar. Son torse est moulé dans une chemise rouge et son jean brut souligne l'étroitesse de ses hanches. Il passe sa main dans es cheveux en bataille puis s'adosse au bar.

-Vanessa est là?! Il demande avec un air paniqué sur le visage.

Je n'ai pas le temps de répondre que la grande brune arrive vers nous, s'essuyant les mains sur un torchon.

-Qu'est ce qui'l y a? Elle demande ensuite.

-On a un soucis.

Baptiste se penche vers elle, oubliant ma présence et celle des autres autour d'eux.

-As est introuvable.

As?

-Merde, crache Vanessa. Je l'ai vu tout a l'heure.

-Jared n'est pas loin de péter un câble. C'est l'hystérie de l'autre côté.

-Tu sais bien qu'il n'en fait qu'à sa tête, murmure Vanessa en secouant sa tête. Personne ne peut contrôler As, pas même son frère.

Intriguée, je me place à côté d'eux, un air innocent sur le visage.

-Tout va bien?

Ils se retournent d'un bont dans ma direction, dans une parfaite synchronisation.

Flippant.

Baptiste ne me répond pas alors que Vanessa s'avance vers moi.

-Tu as bien mérité une petite pause, je vais te remplacer.

Son ton froid me choque presque.

-Ouais, ok. Dis moi si tu as besoin d'aide. Pour trouver quelqu'un, je continue, lui faisant comprendre que je viens d'entendre leur conversation.

Je hausse les épaules, et m'éloigne. Je récupère mon paquet de cigarettes et long le couloir à l'arrière du bar, pressée de rejoindre l'arrière du club pour avoir ma bouffée de nicotine.

La porte claque dans mon dos alors que j'arrive dans l'arrière cour. Un soupire sort de ma bouche en voyant qu'il n'y a personne. J'aime la foule, même si je n'ai pas l'habitude d'avoir autant de monde autour de moi. Mais cinq minutes de paix me feront le plus grand bien.

Je m'adosse au mur, et lève les yeux vers les étoiles. Je me perds rapidement dans mes pensées, oubliant tout le reste. Ma mère était passionnée par les étoiles, les « joyaux de l'univers » d'après elle. Comment lui expliquer que ce n'était que de vulgaires masses de plasma lumineux?

Elle leur trouvait à toutes des surnoms, et des histoires.  Un sourire me vient quand je repense à cette légende qu'elle me racontait quand j'étais enfant, celle du voleur d'étoiles.

La porte claque sur ma gauche tandis que je porte ma cigarette à ma bouche une nouvelle fois. Sentant un regard sur mon profile, je souffle la fumée tout en me tournant. Je relève un sourcil en me tournant vers le type de cet après midi.

Son attention est braquée sur moi, ses yeux sombres analysent encore une fois ma silhouette alors qu'il croise ses bras tatoués. Il tire une cigarette d'un paquet qu'il sort de sa poche et tourne la tête, observant à son tour les étoiles. Du coin de l'oeil, je l'observe. Ses cheveux sombres tombent sur le col de son tee shirt gris, qui moulent ses muscles à la perfection.il semble particulièrement bien développé et je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'il fait dans la vie. Son jean lui serre les cuisses qui semblent elles aussi puissantes. Son nez aquilin légèrement de travers se distingue sur son visage. Ses lèvres se pincent alors qu'il passe sa main sur sa légère barbe noire.

-Vous avez un problème? Il finit part me demander d'une voix rauque.

Je reconnais cette question, c'est exactement celle que je lui ai posé quelques heures plus tôt, quand je l'ai découvert alors qu'il m'observait, appuyé à la rambarde. Je rentre dans son jeu avec un air de défi et répond:

-J'admire la marchandise.

En reconnaissant la même réponse qu'il m'a faite tout à l'heure, l'homme sourit doucement puis se tourne vers moi en se redressant. Il souffle la fumée au dessus de ma tête. Il semble un peu plus âgé que ce que je pensais, je dirai qu'il frôle la trentaine ou un peu plus. Sa posture pourrait sembler intimidante, mais je ne le suis pas. Je ne suis plus une gamine apeurée depuis bien longtemps. Malgré mes vingt ans, j'ai vu pire.

-Et la marchandise te plait?

Alors qu'il passe directement au tutoiement, je fais mine de réfléchir. Je jette au sol mon mégot puis relève ma tête vers lui, plissant le nez:

-Disons que j'ai vu mieux.

Il relève les sourcils et penche sa tête sur le côté. En remarquant un bleu sur le haut de sa pommette, je continue:

-Et puis elle semble endommagée.

Je n'avais pas remarqué que nous étions si proches. J'ai l'impression de jouer avec le feu alors que je prononce ces derniers mots. Pourtant, je ne bouge pas d'un centimètre. Je continue de l'affronter du regard, laissant la tension grandir entre nous. A vrai dire, je ne sais absolument pas ce que je suis en train de faire, mais ça me plait.

Et quand quelque chose me plait, je ne suis pas du genre à reculer par crainte. Je suis plus du genre à m'avancer encore plus rapidement.

-Ah vraiment? Il soupire en prenant une dernière bouffée avant de jeter sa cigarette à son tour. Ce n'est pas très sympa ça, Abby. Mais je vais laisser passer pour cette fois. Je ne serai pas aussi gentil la prochaine fois.

Je relève les sourcils de surprise alors qu'il prononce mon nom. Il sourit face à mon air. Il est ravi de connaitre mon prénom alors que je ne sais absolument pas qui il est. Il doit sans doute s'attendre à ce que je lui demande mais je croise simplement mes bras sur ma poitrine et réplique froidement:

-Donc vous savez qui je suis, vous avez mené votre petite enquête, mais ce n'est pas réciproque. Quand à votre petite phrase menaçante...Je vais laisser passer pour cette fois, je repère ses mots. Mais je ne serai pas aussi gentille la prochaine fois.

Nous nous affrontons du regard pendant quelque secondes supplémentaires. La porte s'ouvre brusquement dans son dos:

-As! Crie Baptiste, caché par le dos de l'inconnu.

Alors tu t'appelle As, mon beau salop. Du moins, voici ton surnom.

J'entends des pas se rapprocher:

-Désolé de te déranger, mais le public t'attend il est en folie. Et Jared est-

Il se tait en m'apercevant. Son regard passe de As à moi, alors qu'il ouvre la bouche et la referme à plusieurs reprises.

Mes yeux jusque là braqués dans ceux du grand brun en face de moi, je fais mine de soupirer et penche ma tête sur le côté:

-On dirait que ma pause est finie.

Je passe juste à côté de l'homme et murmure:

-A plus tard, As.

Ses épaules se braquent alors qu'il ne bouge pas d'un centimètre. Je peux presque sentir le danger sortir par vagues des ports de sa peau, mélangé à son eau de toilette, masculine et envahissante.

Ce mec n'est pas net, cela se voit.

Je sens le regard des deux hommes dans mon dos, mais je ne me retourne pas et avance, sure de moi.

Je ne sais pas qui il est. Je ne sais pas ce qu'il fait ici, mais je sens que j'ai intérêt à faire gaffe.

Si il y a bien une chose que j'ai compris quand on s'approche d'hommes dans ce genre, c'est qu'il faut prendre les choses en mains avant qu'il ne soit trop tard. Restez sur de vous, affirmez-vous avant qu'ils n'essayent de vous bouffer tout crue.

****

Suite dans le prochain chapitre!

N'oubliez pas de me donner votre avis!

Vous venez faire connaissance de Maya

Et de As!

Disons qu'Abby est assez mordante envers lui ;)

N'oubliez pas de voter, love, WAka

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top