Dans cette histoire étais-je la seule merde ?

J'en savais rien. Je me sentais juste au fond du trou tu sais.

Dépassée par tout.

Ça n'allait plus,
et ça d'partout.

J'ai commencé à boire. La nuit, lors de mes frénétiques quotidiennes insomnies, j'm'enfilais des mélanges dégueulasses.

Du rhum, du cognac, d'la bière, du whisky, d'la vodka, d'la poliakov, d'la tequila, du get, d'la liqueur, du vin rouge. Même du Grand Marnier putain.

Ça avait plus l'goût de rien à part celui d'ma chute, d'ma descente imminente.

Pendant c'temps-là, tu voyais que du feu. Tout le monde me pensait heureuse et le pire c'est que j'l'étais avec vous.

Mais j'étais atteinte. Atteinte d'une putain de tristesse maladive. T'sais l'truc qu'on peut pas guérir, alors on nous fait bouffer des boîtes d'anti-dépresseurs. On nous dit dodo, ça va aller mieux. Moi j'me disais non merci.

J'me disais j'ai pas envie de dormir, de cligner des yeux. J'veux les garder grand ouverts, pour voir la miséreuse que j'suis, rien qu'une pauvre gamine en chaleur qui s'est une nouvelle fois rétamé la gueule.

J'avais les clous des menottes enfoncés jusque dans la peau. Oh comment j'peux t'affirmer que ça suintait, puis ça pissait l'sang.

J'ai pas honte t'en fais pas.

Dans l'fond t'as jamais su toute l'histoire...