C'était l'État, ou plutôt, un de ses représentants : ils avaient mis au point une invention capable de bouleverser le monde : cette découverte, c'était ... la pensée artificielle. Une intelligence à l'État brut. Une intelligence, qui non contrôlée, causerait notre perte à tous. Cela n'effraya personne, au contraire. Et comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, l'État avait confectionné une troupe, une armée de robots, des gentlemen en métal, des serviteurs doués d'une connaissance sûrement bien supérieure à la norme, d'une capacité à accéder à des décisions et des choix déconcertante. Bref, ces monstres étaient très nettement supérieurs à l'homme, en tous points. Le destin de l'humanité reposait entre leurs mains. « Rester immobile ne sert à rien. Il faut choisir entre progresser et régresser » dirent-ils. Au début, je n'étais ni pour, ni contre, avec ma jeunesse, et surtout mon ignorance, je n'étais pas concernée par les coups de tête de l'État, enfin, je le croyais. J'étais bien loin de me douter que ces « coups de têtes », comme je les appelais, auraient des conséquences désastreuses et dévastatrices sur mon futur. Ils tenaient nos vies entre leurs mains au dessus du vide.