Je les vis arriver. Ces monstres de ferraille n'avaient plus rien d'humain, au contraire. Leurs bouches de métal étaient déformées en un rictus presque dément, et une lueur sauvage brillait dans leurs yeux, presque animale. Me résigner à mourir me révulsait. Et je n'avais pas d'amis à qui raconter l'exploit que j'allais entreprendre. Je me dirigeai droit sur la falaise à proximité de la ville, en prenant soin de choisir des chemins impraticables pour ces « monstres ». Une fois au bord du précipice, je les attendis, ils avaient fait un détour et m'avaient retrouvée, je ne leur avais pas longtemps faussé compagnie. Les voilà à trois mètres de moi. Deux. Un. Je ne ressentis rien, pas de peur de la mort, juste une paix intérieure. Un sourire se dessina sur mes lèvres, presque provocateur. Je sautai. J'eus l'impression que mon cœur était resté en haut, avec eux. Mon regard s'accrocha à leurs visages impassibles. C'est alors que je vis, soudain ... un cauchemar. Une haine immense, inextinguible me dévasta. Tout un flot de pulsions meurtrières. Tristan ! Il souriait, ou plutôt, riait, d'un rire dément, sauvage. Il m'avait trompée, avait abusé de ma naïveté et de mon manque d'amour pour ... Pour faire quoi d'ailleurs ?