26 décembre 2016 - Romain

Oh putain je suis mort. Je viens de passer la nuit la plus merveilleuse et la plus intense depuis que j'ai retrouvé Éline.

Bien décidée à m'en faire voir de toutes les couleurs, ma compagne avait poussé l'audace à m'émoustiller tous les sens en revêtant au cours de la nuit les différents ensembles que je lui avais acheté.

Et moi,....j'ai craqué. Et bien craqué. Résultat ce matin, je suis complètement naze et je peux oublier mon footing matinal.

Je suis non seulement clairement en manque de sommeil mais complètement cuit physiquement. Elle m'a eu cinq fois cette petite coquine, cinq fois !

J'ose même pas imaginer ma tronche et celle de mes frères lorsque je vais descendre pour prendre le petit déjeuner. Sont pas cons ils vont très vite comprendre...

Je tourne la tête vers Éline qui dort toujours profondément.

Je suis fou amoureux d'elle et j'ai besoin d'elle pour me sentir entier.

En quelques mois à peine, Éline a complètement bouleversé mon quotidien.

Je m'endors en songeant à elle et ma première pensée au réveil est pour elle.

Mon cœur s'enflamme dès que je la retrouve après nos pénibles séparations. J'ai tout le temps envie de la toucher, de l'embrasser, de l'avoir dans mes bras.

Malgré nos nombreuses discussions, j'ai toujours terriblement peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas mériter son amour.

Malgré ma stérilité, elle m'a accepté tel que je suis, elle a accepté ma différence.

Éline a réussi le tour de force de briser ma carapace : je lui ai entièrement ouvert mon cœur et mon âme, ce que j'avais toujours veillé à ne pas faire avec une autre femme auparavant.

En la regardant, je renouvelle ma promesse silencieuse que je m'étais faite lorsque je lui avais avoué mon incapacité à avoir des enfants.

Je me jure à nouveau de toujours veiller sur elle, de veiller à ce qu'elle ne regrette jamais son choix, je me promets de lui donner tout ce que j'ai et de consacrer ma vie à la rendre heureuse.

J'ai hâte de pouvoir vivre avec elle, tellement hâte de pouvoir m'endormir chaque soir avec elle à mes côtés, tellement hâte à l'idée que chaque matin à mon réveil c'est sur elle que mes yeux se poseront.

Flo a raison, il faut que j'arrête de me poser trop de questions. Tant pis si les gens trouvent que cela va trop vite entre nous, mais moi, je sais que je ne veux qu'elle dans ma vie, je veux qu'elle devienne ma femme.

Je me redresse brusquement dans mon lit, le cœur battant.

Je ne peux plus attendre. Dans ma tête je songe à des dizaines de possibilités mais une chose est certaine, je ne veux pas me louper et je tiens à ce qu'Éline n'oublie jamais ce moment.

Elle m'a dit qu'elle pourrait sans doute s'installer définitivement avec moi à la mi-février.

Ça me laisse un peu plus d'un mois...

- Qu'est-ce que tu es sérieux !

Je sursaute et je me tourne vers Éline qui m'observe attentivement.

- Tu...tu es réveillée depuis longtemps ?

- Non. C'est parce que je ne te sentais plus près de moi. J'ai eu très froid tout à coup.

- Normal, tu n'as rien sur toi...

- Sérieusement, tu es sûr que ça va ?

- Je suis crevé mais à part ça...je vais bien, je me sens merveilleusement bien.

Par contre,...ne me demande pas de renouveler l'expérience toutes les nuits...parce que...hum...

Éline me regarde avec une certaine appréhension. Putain j'ai l'air trop con moi...

- C'est...hum...c'est un peu...euh...douloureux.

- Douloureux ?

- Oh, Éline s'il te plait ne m'oblige pas à aller dans le détail ! Je tiens parfaitement la distance, n'en doute pas. Mais...

- Ouais je vois, touché dans ton égo hein ?

- Mais... mais pas du tout ! Oh bordel, tu vas vraiment m'obliger à...

J'ai un peu mal. Là.

Je lui désigne précipitamment mon engin qui n'avait jamais été autant sollicité avant cette nuit.

- Alors repos pendant quelques jours soldat ?

Non mais elle se fout vraiment de ma gueule ? Et en plus elle me fixe en souriant !

- Hein ? Jamais de la vie ! Disons qu'il faudra te contenter d'une seule fois pendant au moins quelques jours.

- Oui tu as raison, j'avoue que...je me sens un peu fatiguée moi aussi...

- En même temps, tu l'as bien cherché...

Éline...avant de rejoindre le reste de la troupe, je...j'aimerai que nous parlions de...

- L'adoption ?

- Hum...nous ne sommes pas obligés de passer par là, je...je suis prêt à accepter de faire appel à un donneur pour que tu puisses au moins....

- Non. Non, j'y ai réfléchi des centaines de fois et...je n'arrive pas à me faire à cette idée que je pourrais porter un enfant qui ne serait pas de toi. C'est comme si je te trahissais.

- Ecoute, je...

- Non, toi, écoute-moi. Je suis d'accord pour l'adoption. Je me suis renseignée sur les conditions légales en Belgique et je...il y a des bébés qui sont abandonnés dès leur naissance. Je...je préfèrerais encore donner une chance à l'un de ces enfants, faire en sorte qu'il se sente aimé, l'accompagner dans ses apprentissages, l'aider à grandir, tu comprends ? Alors oui, il ne sera pas notre enfant naturel mais il sera quand même notre enfant, parce que nous l'aurons élevé à deux. Parce que nous l'aurons désiré autant qu'un enfant conçu naturellement.

Donc, si tu es d'accord, j'aimerais que, lorsque je serai installée définitivement chez toi, nous commencions toute la préparation qui est exigée avant de faire toutes les démarches légales.

Et...hum, quand nous aurons bien avancé, je pense que...que nous pourrons en parler à tes frères ?

Je grimace à cette dernière suggestion mais en même temps, il faudra bien y passer un jour.

J'enlace Éline tendrement. Elle m'étonnera toujours. Je comprends qu'elle a réfléchi très sérieusement à la question, qu'elle s'est documentée et qu'elle sait parfaitement de quoi elle parle.

- Tu es incroyable. Je me demande vraiment...

- Stop Romain. Arrête de te poser toutes ces questions. Je t'aime, n'en doute pas. Et je me dis que l'adoption ça peut être quelque chose de très surprenant, dans le bon sens du terme. Je le vois comme une expérience différente et qui renforcera aussi notre couple. Nous ne sommes pas les seuls à devoir passer par là. Il y a des milliers de familles dans le même cas, si eux ont réussi, pourquoi pas nous ?

Tu sais, j'ai repensé à ce que tu m'avais dit, à cette femme qui a quitté ton collègue. Elle ne devait pas l'aimer réellement pour agir de la sorte. Il n'est pas responsable de ses problèmes de santé, comme toi tu ne l'es pas non plus. Tu n'as pas choisi, tu es obligé de vivre avec. J'ai confiance en toi et je t'aime. Cela veut dire que je suis prête à affronter tous les obstacles avec toi et que je n'ai pas l'intention de t'abandonner lâchement comme cette femme.

Maintenant, je crois que nous devrions nous lever sinon, Flo est bien capable d'envoyer les garçons dans notre chambre...

Je ne peux m'empêcher de rigoler. Mon dieu, Éline est vraiment surprenante. J'ai de la chance de l'avoir auprès de moi, beaucoup de chance.

Avant de me lever pour aller m'habiller je l'attire à nouveau contre moi et je l'embrasse avec fougue.

- Je t'aime mon cœur.

Si Grégoire se contente d'un petit sourire lorsque nous rejoignons le reste de la famille à la salle à manger, Flo lui...

Seigneur, heureusement que les enfants sont un peu plus loin dans le salon et bien occupés avec leurs jeux car mon frangin a réellement décidé de nous mettre mal à l'aise Éline et moi.

- C'est bizarre, on dirait que tu viens de courir un marathon. Pourtant je suis certain que tu n'es pas sorti pour ton entraînement quotidien.

- Mais ta gueule Flo. Putain, tu n'arrêtes jamais ?

- N'empêche,...va falloir te reprendre sérieusement en main petit frère.

- Hein ?

- Bah, c'est très bien de faire des folies de ton corps la nuit mais si tu n'es plus capable ensuite d'aller courir cinq malheureux kilomètres ça ne va pas du tout. En plus t'as vraiment l'air crevé. Éline voyons, faut le laisser respirer de temps en temps !

À moins que...

Grégoire est écroulé de rire sur la table tandis que Florian me scrute d'un air étrange.

- Vous ne seriez pas déjà en train d'essayer de fabriquer un mini Dalmans par hasard ?

J'ouvre la bouche pour répliquer mais une dispute entre Liam et Aymeric oblige mon frère à se rendre au salon pour aller intervenir.

Je jette un regard discret à Éline. Nous allons vraiment devoir leur révéler la vérité plus tôt que prévu si Florian continue comme ça.

Je n'en ai franchement pas envie mais les blagues lourdingues de mon frangin commencent sérieusement à m'énerver. Il a toujours eu un humour un peu particulier mais bon, là je trouve qu'il commence à aller trop loin.

- Tu veux que je lui dise de se calmer un peu ?

Tout en buvant ma tasse de café, je me tourne vers Grégoire :

- J'aimerai bien. Moi, il ne m'écoute pas.

- Il t'aime bien Romain. Tu en as sacrément bavé ces derniers temps. C'est pas méchant tu sais.

- Oui mais...merde, est-ce que je lui pose des questions sur ses parties de jambes en l'air moi ?


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