26 décembre 2016 - Éline
Une demi-heure plus tard, nous sommes tous chaudement habillés et prêts pour la petite randonnée que nous avons prévus. Seules Annelise et Margot ne nous accompagnent pas : la nièce de Romain est légèrement enrhumée et sa belle-sœur préfère qu'elle ne se refroidisse pas.
Nous n'avons pas de Noël blanc cette année mais j'avoue que, comme mon compagnon, je suis ravie de me retrouver loin de Bruxelles, dans une ambiance bien plus détendue. Il ne nous faut que 20 min pour nous rendre non loin du barrage de Robertville où nous laissons nos voitures puis nous débutons notre balade. Romain m'explique que, comme d'habitude, Niels et Liam qui n'ont qu'un an d'écart, vont sûrement se mettre à courir devant nous.
Aymeric, le plus calme des trois garçons, reste sagement aux côtés de son papa tandis que Malia préfère me donner la main plutôt qu'à Myriam. Je la regarde un peu gênée mais cette dernière me fait un grand sourire.
Je me sens bien dans cette famille. Je suis véritablement tombée sur des gens formidables et je suis très heureuse à l'idée de pouvoir passer plus de temps avec les frères de Romain et leurs épouses lorsque moi aussi je résiderai en Belgique.
Romain ne cesse de sourire à ses neveux et je suis ravie de le voir ainsi. Comme s'il lisait dans mes pensées il me serre un peu plus contre lui et il me dit :
- Ces instants en famille sont ce que j'ai de plus précieux. Parfois, étant donné que nous avons tous pratiquement la même taille, les gens qui ne nous connaissent pas pensent que Grégoire, Flo et moi nous sommes des triplés. C'est vrai que nous sommes inséparables depuis notre enfance. Nous avons écumé les pistes d'athlé ensemble, même si nous sommes bruxellois de naissance, nous allons voir les matchs de foot à Brugge à trois, toutes nos sorties nous les faisons ensemble, la plupart du temps nous partons en vacances ensemble, bref, beaucoup dont Manu nous disent que nous vivons quasiment comme des triplés.
- Ça ne m'étonne pas. Vous vous ressemblez beaucoup et puis...il y a une telle complicité entre vous. J'aurais aimé que ce soit comme ça aussi avec mes sœurs.
- C'est vrai que...tu ne m'en as jamais vraiment parlé.
- Ce sont peut-être mes sœurs mais ce sont de véritables pestes.
- Oh merde.
Des hurlements nous font relever la tête. Mais plus de peur que de mal, Niels et Liam ont simplement trouvé deux grands bâtons qu'ils ont décidé d'utiliser comme des épées de chevalier.
Ces enfants sont vraiment adorables et je suis heureuse de pouvoir passer du temps avec eux.
Je suis également étonnée de leur endurance mais Romain m'explique qu'ils ont l'habitude de faire régulièrement de longues balades dans la Forêt de Soignes en périphérie bruxelloise ou d'aller rouler en vélo à la mer du Nord dès qu'il fait un peu de soleil le weekend.
Je me sens vraiment à l'aise dans la famille de Romain. Tous, tant ses frères que Myriam et Annelise ont tout fait pour que je puisse trouver ma place dans leur groupe très soudé et je leur en suis reconnaissante.
Avec un grand sourire je regarde Romain courir après ses neveux : j'adore le voir ainsi, libéré, et détendu. J'ai l'impression de découvrir une autre facette de sa personnalité et mon cœur se serre lorsque je l'observe jouer avec Niels. Il ne méritait pas ce coup du sort de la nature mais je sais qu'il fera malgré tout un bon père lorsque nous pourrons accueillir un enfant dans notre foyer.
Et je sais aussi que jamais je ne pourrais l'abandonner, jamais je ne pourrai le quitter simplement pour satisfaire mon envie d'avoir un bébé naturellement comme cette femme avec l'un de ses collègues. J'ai trop de respect pour Romain et il est l'homme dont j'ai besoin à mes côtés, il est celui dont je suis éperdument amoureuse, celui qui est capable de me faire grimper au septième ciel comme la nuit dernière, celui qui me protège, celui qui me fait rire.
En songeant à ma dernière conversation avec Jade, je peux vraiment affirmer maintenant que Romain est l'homme de ma vie parce que je n'imagine même pas vivre avec un autre que lui.
Non, impossible.
Je profite que mon compagnon s'amuse comme un gosse avec ses neveux pour discuter avec Malia et faire un peu plus connaissance avec elle.
Dès notre première rencontre nous nous sommes très vite appréciées. Du haut de ses huit ans c'est une petite fille très vive et curieuse de tout. Avec enthousiasme elle me parle de ses cours de danse et d'équitation puis sur le ton de la confidence elle me dit :
- Surtout ne le dis pas à papa ni à tonton Romain parce que je suis certaine qu'ils ne seront pas contents mais à l'école je joue au foot avec les garçons.
- Et pourquoi ils ne seront pas contents ?
- Parce que ce n'est pas un sport de filles !
- Qui t'a dit ça ?
- Mes copines.
- Et bien elles ont tort. Si toi tu aimes y jouer et que tu t'amuses c'est le principal.
- En fait, j'aimerais bien aller le mercredi à l'entrainement avec les garçons de ma classe. Mais j'ai peur que papa ne soit pas d'accord.
- Et si on lui demandait ?
- Euh...
Grégoire, qui a remarqué que Malia et moi étions un peu à la traîne, revient vers nous d'un air soucieux.
- Un problème ma puce ?
- Oh, non.
Je vois bien que le frère de Romain n'est pas dupe, aussi, je décide de lui parler du souhait de sa fille :
- Malia aimerait faire une nouvelle activité mais elle a peur que tu refuses.
- Pourquoi je te dirai non ma grande ?
D'une toute petite voix, Malia avoue à son père qu'elle aimerait pouvoir jouer au football. Grégoire la regarde d'abord très surpris puis il sourit et il lui dit :
- Je me demande ce que maman va dire mais moi je suis d'accord.
Soulagée, la petite fille s'encourt pour aller rejoindre ses frères et je regarde Grégoire en souriant.
Nous terminons notre promenade vers midi. Les enfants ont de belles couleurs au visage et ils ne cessent d'expliquer tout ce qu'ils ont vu durant notre balade.
Nous passons ensuite une après-midi tranquille : les enfants jouent tranquillement dans leur chambre tandis que nous les adultes, nous sommes confortablement installés dans le salon devant un bon feu au bois.
Florian me cuisine comme il en a l'habitude et il me pose des dizaines de questions sur mon enfance et mon adolescence. Comme je sais que je ne vais pas y couper, je réponds de bonne grâce à toutes ses questions sans pour autant être totalement honnête avec lui. Romain le sait car de temps en temps, il me regarde avec un petit sourire complice. Il n'y a qu'à lui que je me livre entièrement.
Après l'excellent repas d'hier, nous mangeons beaucoup plus léger aujourd'hui et une nouvelle fois c'est Florian qui s'occupe de tout.
Lorsque nous nous retrouvons tous dans le salon une fois que les enfants sont dans leur chambre, je dis, d'un air malicieux, à Romain et en chuchotant :
- Quand il veut il est adorable ton frangin !
- Ouais, quand il veut...
- Arrête de bouder !
- Ne me dit pas que tu cautionnes ses sous-entendus à propos de...de notre intimité !
- T'inquiète, je trouverai bien quelque chose à lui sortir un de ces jours.
- Je demande à voir !
Je suis interrompu par le frère en question qui nous regarde avec un certain intérêt :
- C'est fini toutes ces messes basses ?
Je ne me laisse pas intimidée et je lui réponds du tac au tac :
- On était juste en train de se demander pourquoi tu n'étais pas parti courir ce matin toi non plus. Tu mets en doute les capacités physiques de Romain mais les tiennes finalement ?
Florian, qui était en train de boire tranquillement un verre d'eau, manque de s'étrangler en m'entendant.
- Hum...euh...quoi ?
- Bah, il n'y a aucune honte à dire que tu mets le troisième en route !
La tête de Florian est juste...hilarante. A mon avis, il ne s'y attendait pas du tout. D'ailleurs il n'est pas capable de me répondre, lui qui a toujours son mot à dire sur tout.
Romain décide d'entrer dans mon jeu à son tour :
- Non je ne crois pas. Il prend de l'âge, il n'est sans doute plus capable d'assurer toute la nuit. J'ai rien entendu moi hier d'ailleurs.
- Mais...mais...ça va aller oui ?
- Tu nous cherches depuis des semaines, tu croyais quoi, qu'on allait te laisser continuer sans réagir ?
- D'accord, d'accord, je demande une trêve !
- C'est ça...
Leur petite dispute est interrompue par un signe de Grégoire qui s'est levé et qui regarde son smartphone avec une certaine inquiétude.
Romain se lève d'un bon pour le rejoindre et je vois son regard s'assombrir très vite.
Puis, il lâche une flopée de jurons en anglais. C'est également dans cette langue qu'il se met à discuter à toute vitesse avec son frère aîné.
Il va trop vite pour que je comprenne quelque chose : je me tourne donc vers Florian qui a perdu son sourire également :
- Des emmerdes Éline. Pour pas changer. Et je te laisse deviner de qui ça vient...
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