21 octobre 2016 - Romain (1ère partie)

Média : Axana


Je n'y crois pas. Mon père est vraiment cinglé. Axana ? Mais sérieusement, à quoi a-t-il pensé ? Il faut quasiment vivre comme un ermite pour ne pas être au courant des rumeurs et des ragots qui circulent sur cette garce. Ou fermer les yeux et faire semblant de rien comme son propre père.

J'avais bien compris hier que Greg savait quelque chose à ce sujet, sa tête était assez éloquente quand mon père avait évoqué son invitation.

Discuter en privé avec le Vice-Amiral, mon cul oui. Plutôt fricoter avec sa fille, c'est surtout ça qu'il espérait.

Je repense alors à sa tête lorsqu'il était parti de chez moi : Greg avait demandé à mon père de jurer qu'il laisserait Éline tranquille et qu'il devait accepter notre relation sous peine de ne pas nous voir chez lui. Et mon père n'avait pas soulevé la moindre objection. Il était parti, sans dire un mot.

Tout à coup je n'ai plus envie d'aller chez mes parents, je veux juste sauter dans le premier avion pour Lyon avec Éline et profiter de sa présence à mes côtés.

Mon frère, qui avait quitté la chambre avec Myriam, interrompt mes réflexions : je serre toujours Éline contre moi et je n'ai franchement pas envie de bouger.

- Hum...Romain...il...on devrait y aller.

- Non.

- On lui a promis...

- Ouais, mais ça...c'était avant que tu ne me dises ce qu'il avait vraiment en tête.

- Tu dois lui montrer qu'il n'aura pas le dernier mot, tu dois t'imposer, imposer tes choix !

- Et le laisser démolir Éline, l'humilier devant nous tous ? Jamais de la vie !

- Je pense qu'il n'osera pas. Pas devant le Vice-Amiral. Il tient trop à sa réputation.

Et puis, ce ne serait peut-être pas une mauvaise chose, il faut que nous puissions nous rendre compte de ce que papa complote dans ton dos.

- Hum...

Je regarde Éline pour chercher son approbation et elle me fait un petit signe de tête.

- De toute façon, notre avion décolle à 17h. A 14h je mets les voiles.

- Ah, vous...partez ?

- Ouais. J'ai réservé deux billets ce matin pour Lyon. Et je ne compte pas revenir en Belgique avant la fin des vacances, en tout cas pas tant qu'Éline n'aura pas repris le boulot. Au plus nous serons loin d'ici au mieux ce sera. Je veux avoir la paix et...

- Je comprends... Vous avez besoin d'être un peu seuls tous les deux et vous serez tranquilles là-bas en effet.

Avec un soupir je me résous à me rendre chez mon père. Durant le court trajet jusqu'à sa maison, je ne cesse de rassurer Éline mais quand nous nous retrouvons face à la porte d'entrée je me crispe et je serre les poings.

Heureusement c'est ma mère qui nous ouvre la porte : je l'embrasse tendrement puis elle en fait de même avec Éline. Je suis vraiment soulagé de voir que ma mère a très vite accepté Éline : il est vrai qu'elles ont eu le temps de faire connaissance, à distance une nouvelle fois, avant que je rentre au pays et j'apprécie son soutien discret. Je sais qu'à terme elle pourra raisonner mon père. Mais pour le moment, nous devons laisser passer la tempête et nous accrocher. Si Greg et Florian l'ont fait, si Myriam et Annelise ont résisté, alors, Éline et moi nous pouvons sans aucun doute y arriver.

Le Vice-Amiral est déjà là, je le vois discuter tranquillement avec mon père dans le salon tandis que son épouse Sonja et Leen sa fille cadette les observent sans rien dire. Je fronce les sourcils en me demandant où se trouve Axana et je la vois sortir de la cuisine, un verre à la main.

Bah ouais fait comme chez toi surtout, ne te gêne pas !

Je pense que je n'ai plus croisé cette garce depuis presque un an. Il me semble que la dernière fois c'était un peu avant mon anniversaire.

Elle n'a pas changé : je la trouve toujours aussi vulgaire et son maquillage n'arrange certainement pas les choses.

La mâchoire crispée, je m'avance lentement tout en ayant passé mon bras autour de la taille d'Éline. Autant qu'Axana comprenne le message directement.

Mon père et le reste de la famille Van Der Bruggen se lèvent dans un ensemble parfait et ils s'approchent de nous.

Le Vice-Amiral n'attend pas que mon père fasse les présentations et il se dirige vers moi avec un grand sourire.

- Ah Romain, heureux de te revoir parmi nous ! Tu nous as fait vraiment peur ! Je suis content de voir que tu n'as plus aucune séquelle de ta mésaventure en Afghanistan et...je constate que tu n'es pas seul...

- En effet, voici Éline ma compagne.

Le Vice-Amiral serre amicalement la main d'Éline et je me demande tout à coup s'il est au courant des projets de mon père.

Leen et Sonja s'avancent à leur tour et nous saluent également sans la moindre trace d'animosité.

Axana quant à elle...

Je la dévisage d'un air hostile et comme si elle voulait me faire payer cet affront, elle snobe royalement Éline.

Si ses yeux étaient des révolvers, nous n'aurions eu aucune chance, nous serions étendus morts sur le sol, sans aucun doute.

Axana se penche vers moi pour me dire bonjour de façon à m'offrir une vue plongeante sur son large décolleté.

Si elle savait que je la trouve totalement grotesque...

Pendant l'apéritif que nous prenons au salon, je l'ignore à mon tour complètement et parfois, je croise le regard de mon père qui semble lancer des éclairs. Mais je fais face et je soutiens son regard en tâchant de lui faire comprendre qu'il n'arrivera à rien.

Je suis très contrarié lorsque nous passons à table car Axana a réussi à se placer face à moi. Pour lui faire une nouvelle fois comprendre qu'elle n'a rien à attendre de moi, je ne fais que discuter poliment avec sa mère qui est assise à ma droite et avec Grégoire qui est à la gauche d'Éline.

Tandis que nous finissons le plat principal, je sens quelque chose me frôler la jambe. Discrètement, je regarde sous la table et je vois qu'Axana a retiré ses hauts talons pour venir poser son pied sur ma cheville. Dégouté, je recule légèrement ma chaise mais je ne peux m'éloigner trop de la table au risque de ne plus pouvoir manger correctement.

Éline, qui a remarqué que quelque chose n'allait pas se rend compte en même temps que moi de ce qu'Axana est en train de faire. Du regard je tente de la rassurer mais je vois bien qu'elle a du mal à cacher son désarroi.

Merde, comment cette peste peut-elle me faire une chose pareille, alors que je ne suis pas seul et que je lui ai fait clairement comprendre que je n'étais pas célibataire ?

Absolument pas gênée, pendant les dix minutes qui suivent, Axana ne cesse de continuer son manège, s'aventurant de plus en plus haut sur mon pantalon.

Lorsqu'elle arrive au-dessus de mon genou, je fais un mouvement brusque pour lui coincer le pied et satisfait je la vois qui tente de dissimuler une grimace de douleur.

Éline, qui l'a vue également, se tourne vers moi en fronçant les sourcils. Je lui presse doucement la main et mon petit air satisfait lui fait comprendre que je viens de remettre Axana à sa place.

Alors que je me demande comment faire pour qu'elle arrête, mon téléphone vibre sur la table. Je le saisis et en même temps je prends Éline par le bras pour l'obliger à se lever.

Je m'excuse auprès de mon père et du Vice-Amiral en leur disant que j'ai un appel qui nous concerne tous les deux Éline et moi.

Je l'entraîne rapidement dans le hall d'entrée et je réponds à mon interlocuteur tout en gardant Éline contre moi.

L'inspecteur de la Sécurité de l'Etat qui était chargé de mener une enquête au sujet de ma compagne m'informe que le dossier a été clôturé suite à ma demande de l'intégrer à la liste de mes proches. Je coupe rapidement la communication et je suis ravi d'avoir enfin l'opportunité de me retrouver seul avec Éline.

Satisfait, je la rassure en lui disant ce que j'ai fait au pied d'Axana et que j'espère que cela sera suffisant pour qu'elle arrête ses conneries.

- Comment peut-elle faire cela alors que je suis juste à côté de toi ?

- Je te l'ai dit, c'est une garce. Et comme mon père elle va essayer de te déstabiliser.

Afin de clore cette discussion, j'embrasse doucement Éline.

- Je t'aime Éline. Elle n'arrivera pas à nous séparer je te le promets.

Peu désireux de retourner à table, je prolonge notre étreinte et très vite, je sens le désir monter en moi.

Je m'écarte alors un peu d'Éline, c'est pas le moment de se faire prendre quand même, et en souriant je lui dis :

- Tu vois, il n'y a que toi qui me fais ça...

Je me montre ensuite beaucoup plus sage dans mes caresses et mes baisers et je ne m'arrête que lorsque j'entends le bruit des talons d'Axana.

Je ne lâche cependant pas Éline et c'est ainsi que la fille aînée du Vice-Amiral, nous découvre étroitement enlacés. Je suppose qu'elle a dû prendre pour prétexte un passage aux toilettes qui se trouvent également dans le hall d'entrée pour venir voir ce que je faisais.

- Oh...pardon, je ne pensais pas que vous étiez ici...

Je lui lance un regard mauvais puis je prends doucement Éline par la main et je passe à côté d'Axana sans la regarder. Au dernier moment, je me retourne brusquement et je lui saisis violemment le poignet.

- Aie ! Romain, lâche-moi tu me fais mal !

- Que ce soit bien clair Axana, je te conseille d'arrêter ton sale petit jeu avec moi ou je pourrais très bien le mentionner par erreur en discutant avec ton père.

- Tu ne ferais pas cela quand même ?

- Trouve-toi un autre mec Axana. Je suis en couple et je n'ai pas l'intention d'aller voir ailleurs. Tu n'as rien à espérer de ma part. Je sais ce que mon père magouille mais ça ne prendra pas. Si je dois me marier ce sera avec Éline et personne d'autre. Tâche de garder ça en mémoire.

Et pour être franc, j'ai pas envie d'avoir un pot de peinture à mon bras. Avec ton fric, tu ferais bien de te payer des cours de maquillage, on se croirait à Halloween. Ou non,...en fait on pourrait croire que tu viens directement de la Rue d'Aerschot.



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Note d'info : la Rue d'Aerschot est une des rues les plus mal famées de Belgique à cause des multiples bagarres entre gangs et mafias, trafic de cocaïne, vandalisme et délinquance. Cette rue est surtout connue pour ses prostituées dans des vitrines le long de la rue face à à la Gare du Nord à Bruxelles. 

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