19 octobre 2016 - Éline (3ème partie)

Je ne m'attendais pas à ça : l'appartement- duplex de Romain, qui est situé dans un immeuble quasiment neuf, est très vaste, très lumineux et très bien rangé aussi. Mais ça, c'est sans doute parce que sa mère et ses belles-sœurs sont venues remettre un peu d'ordre cette semaine.

Nous sommes accueillis par une petite boule de poils qui miaule contre nos jambes.

Avec un grand sourire, Romain soulève son chat et me le place dans les bras.

- J'avais oublié, je te présente Berlioz, je l'ai eu quelques jours seulement avant...Hum, je l'ai eu en mars.

- Berlioz ?

- Il aime bien quand je joue quelques trucs au piano alors Malia a suggéré qu'on l'appelle comme ça. Référence aux Disney aussi comme tu vois.

- Tu...joues du piano ?

- Ouais. Ma mère a voulu que j'en fasse quand j'étais gosse pour m'obliger à me calmer un peu. J'ai accroché finalement. Hey me regarde pas comme ça, on dirait que je suis...un extraterrestre.

- Non, non, je suis juste étonnée. C'est tout. J'aurais droit à une démonstration au moins ?

- Si tu es gentille...

- Ah non, pas avec moi Lieutenant Dalmans !

- Mais tu vas arrêter oui !

Sans trop comprendre comment, je me retrouve dans les bras de Romain et il nous fait basculer sur le grand divan de son salon. Il me fait ensuite assoir à califourchon sur ses genoux : je suis face à lui et pour ne pas basculer en arrière, j'accroche mes mains autour de son cou. Berlioz a beau miauler à côté de nous, pendant de très longues minutes, Romain et moi nous sommes bien trop occupés pour lui prêter attention.

- Et tu voulais vraiment aller à l'hôtel ?

- Hum...euh...

- Ouais, c'est bien ce que je pensais...

- Je peux te poser quelques questions...euh...personnelles ?

- C'est donnant donnant alors.

- Ha mais je vous jure il est impossible !

Ta mère...elle est anglaise ?

- Oui. Quand j'étais gamin elle ne me parlait que dans sa langue maternelle.

Toi...tu as une idée derrière la tête...

- J'aimerais juste comprendre...ton père. Je veux dire...On dirait qu'il t'en veut...

- Et bin...t'es rapide toi...tu vas déjà à l'essentiel...

J'ai toujours été assez...turbulent et j'avais du mal à obéir. Mes frères ont vite compris mais pas moi. Je m'opposais toujours à mon père.

Quand Greg a commencé à opérer ses ours en peluche dans sa chambre, mon père a très vite fait en sorte qu'il s'intéresse à la médecine et il est chirurgien à présent.

Flo, lui c'était les avions. Il a d'abord été pilote puis il s'est orienté vers le Centre de formation. Il gère la formation de tous les pilotes de l'armée belge.

Mon père était content, ses deux premiers fils s'orientaient vers l'armée, ça lui convenait. Puis, il a eu des problèmes de santé et il a appris qu'il ne pourrait pas briguer les plus hauts postes de la Défense.

Alors il s'est tourné vers moi. Et quand je lui ai dit que je voulais me lancer dans des études d'ingénieur de gestion, il m'a...

Hum...ça s'est pas très bien passé.

- Tu ne voulais pas être militaire ?

- Pas vraiment.

Tu es sortie avec combien de mecs avant moi ?

- Hein ? Mais...On parlait de ton père là !

- Je sais. Mais j'ai plus envie. Et je sais que tu vas aussi me poser la question alors moi d'abord.

- Deux. Le dernier ça remonte à...trois ans. Enfin, je veux dire, nous avons rompu il y a trois ans.

- Des relations sérieuses ?

- Trois ans à chaque fois. Et toi ?

- Trois...sérieuses. Enfin, non, euh...

- Oui ou non ?

- Disons que ça me convenait de remédier à mon état de célibataire.

- Mouais. Et la dernière, ça remontre à quand ?

- J'ai rompu il y a quatre ans.

- Et...depuis lors ?

- Rien. Le désert complet.

- J'y crois pas. Pas quand...

Je regarde Romain en rougissant. 4 ans, sans aucune relation, lui ? Alors qu'il est à tomber ? Il semble comprendre ma question silencieuse et il me dit que ça s'était très mal terminé et qu'il voulait juste qu'on lui fiche la paix. Il s'était alors totalement investi dans son job et n'avait plus eu le temps pour autre chose.

- Mais ça valait le coup d'attendre...

- Ouais c'est sûr que du sang sur l'uniforme et du vomi sur les chaussures c'est super glamour...

Et au fait, tu sautes toujours sur les filles pour les aborder ?

- Nan. Juste sur toi.

Nous éclatons de rire ce qui fait bondir Berlioz qui s'était endormi à côté de nous et qui s'en va se cacher sous la table de la salle à manger.

Je caresse doucement le visage de Romain et je me perds à nouveau dans son regard toujours aussi déstabilisant. Il ferme un instant les yeux puis quand il les rouvre, je vois à nouveau cette lueur de désir qui brille dans ses yeux.

Aucun de mes ex ne m'avait jamais regardée comme ça, c'est limite flippant.

Sa main se resserre sur ma nuque et il reprend possession de mes lèvres en m'emportant dans un baiser passionné.

Si nous continuons de la sorte, je crois qu'il ne faudra pas attendre la nuit pour que je me retrouve dans son lit.

J'effleure lentement son torse tandis qu'il pose délicatement ses mains sur mes hanches me faisant ainsi perdre le peu de concentration qu'il me restait encore. Je sens la raideur de son membre viril contre mon bas-ventre et je suis à deux doigts de me transformer en brasier humain.

N'y tenant plus, tout en me tenant à lui d'une main, je fais glisser celle qui est libre vers son entrejambe.

Romain étouffe un grognement contre mes lèvres et en fin de compte, je me demande si nous aurons le temps d'aller jusqu'à son lit...

Notre étreinte est alors violemment interrompue par la sonnette de la porte d'entrée.

- Oh putain fait chier c'est pas vrai quand même !

Essoufflés tous les deux, nous nous dévisageons un instant puis un second et un troisième coup de sonnette nous rappelle à l'ordre. Je m'écarte lentement de Romain qui se lève ensuite du divan. Il passe une main dans ses cheveux courts puis en continuant à jurer entre ses dents il se dirige lentement vers la porte d'entrée.

Ravi que son maître se soit éloigné de moi, Berlioz vient s'installer sur mes genoux pour s'enfuir presque aussi vite quand il entend des voix dans le hall d'entrée.

Je me lève à mon tour du divan et c'est soulagée mais frustrée que je vois revenir Romain vers moi.

- Mes potes qui n'étaient pas parti en mission. Ils voulaient m'inviter à manger chez eux mais...je leur ai dit que je passerai un peu plus tard dans la semaine. Hum...je...j'ai été obligé de...de leur dire que je n'étais pas seul pour qu'ils ne se précipitent pas ici.

Encore étourdie par notre étreinte plus que brûlante dans le divan, je reste plantée au beau milieu du salon sans savoir que faire.

Romain décide de faire réchauffer ce que sa mère a prévu pour nous manger et très vite il me pose des dizaines de questions à mon sujet : il veut tout savoir de moi et il ne cesse son interrogatoire que lorsqu'il semble satisfait de mes réponses.

Nous parlons de tout et de rien pendant le reste de la journée puis en début de soirée, Romain finit par accepter de se mettre à son piano pour jouer quelques morceaux mais il exige en contrepartie que je reste assise à ses côtés.

https://youtu.be/rNsgHMklBW0

https://youtu.be/kG9KSWYg-Jc

En l'écoutant je finis par avoir les larmes aux yeux tant ce qu'il joue est magnifique. Il s'arrête de jouer quand il se rend compte que je n'arrive plus à cacher mes larmes et il me berce un long moment dans ses bras.

Lorsque je commence à bâiller, il m'invite à le suivre dans sa salle de bain et il me laisse ensuite seule pour que je puisse prendre ma douche.

Je m'attarde un long moment sous le jet d'eau chaude et j'essaie de décontracter un peu mes épaules.

Je sors ensuite pour enfiler mon pyjama qui consiste en un simple t-shirt et un petit short puis je me rends dans la chambre de Romain où nos deux sacs sont posés contre un mur. Il vient m'embrasser doucement avant de filer à son tour sous la douche.

Je m'assieds sur le bord du lit, ne sachant trop que faire et j'observe un peu l'environnement autour de moi : il y a très peu de déco, juste deux photos de Romain et de ses frères posées sur une petite table de nuit.

Je sursaute quand Romain apparaît dans l'encadrement de la porte simplement vêtu d'un boxer, les cheveux légèrement humides et des gouttelettes d'eau ruisselant encore jusqu'à son cou. Merde alors s'il veut ma mort, il ne s'y prendrait pas mieux.

- Hum,...j'ai pas laissé mon t-shirt ici ? Je...j'ai pas l'habitude de...hum, je suis toujours seul dans l'appart alors, euh...

Oh non, j'y crois pas ! Est-ce qu'il est vraiment en train d'essayer de me dire qu'il a l'habitude de se balader complètement nu ou presque après avoir pris une douche ?

C'est alors que nous entendons des miaulements plaintifs et Romain se met à rire.

- Ha c'est bon, j'ai trouvé celui qui m'a pris mon t-shirt !

Je ne peux m'empêcher de continuer à le fixer bêtement, à contempler cette masse impressionnante qui me fait face. Non, il serait plus exact de dire que je suis presque en train de baver sur son torse parfaitement musclé et ses abdos bien dessinés. Ça et sa petite barbe naissante,...ma bouche devient horriblement sèche, mon pouls s'accélère, je suis à la limite de faire un arrêt cardiaque.

Et c'est avec moi qu'il va dormir ? Pincez-moi je rêve. C'est un très beau rêve mais je vais bientôt revenir à la dure et triste réalité ce n'est pas possible autrement.

- Ça va, j'ai passé l'inspection ?

Oh merde, grillée !

Tout ce que je trouve à faire c'est lui balancer un oreiller à la tête et de rougir comme une tomate. Non mais oh, il faudrait qu'il pense à mon petit cœur de temps en temps Monsieur le beau gosse. Ah ça y est, voilà que je parle comme Jade maintenant...

Je l'entends s'occuper de Berlioz puis je le vois réapparaître, cette fois vêtu de son t-shirt. Il s'approche de moi et me soulève avec précaution pour m'installer sous la couette.

Il se relève pour aller éteindre la lumière et il se couche à son tour dans le lit.

Romain m'attire ensuite contre lui et il m'embrasse doucement. Épuisée psychologiquement par cette journée, je ne suis plus capable de lutter contre le sommeil et je m'endors presque instantanément dans ses bras.

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Voilà qui clôture les chapitres pour ce jour de retrouvailles ;-) 

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