Chapitre - 60


Harry se demanda si un jour, un jour seulement, il aurait le luxe de fouiller une planque de Mangemorts qui ne soit pas aussi glauque et poussiéreuse. 

Okay, il pourrait accepter le côté glauque, mais la saleté allait le tuer. Il passait des plombes à essayer de s'en débarrasser tous les soirs, et malgré les sorts magiques lancés, avec autant de monde au Terrier, la vraie magie c'était d'avoir de l'eau chaude dans la salle de bain passé 20 heures. 

"- Le réel problème c'est pas la saleté. Ce sont les araignées." le brun lança un regard à son meilleur ami dont l'éclat de son propre lumos éclairait son visage sérieux. Il était loin des traits déchirés par la peur et gémissants de leur seconde année, mais ce n'était sous doute pas si étonnant. Après tout, Harry avait grandi et Ron aussi. Ils avaient tous grandis, trop grandis.

Ça n'empêchait pas de se sentir ridiculement trop petit comme le gamin face au Haricot Magique dans le conte de Moldu, un de celles que Pétunia savait raconter.

Il n'empêche que même avec toute la maîtrise et la maturité que le temps lui avait accordé, ou refourgué dans les bras, ou bien étouffé avec on ne savait pas trop, Ron n'en demeurait pas moins terrorisé des araignées. Harry ne se voyait pas lui en tenir rigueur, lui-même en faisant des cauchemars de temps à autre depuis leur rencontre avec Aragon. 

Ils faisaient tous des cauchemars. 

Et ils n'en parlaient jamais. 


La baguette de Harry survola un tas de tissus en lambeaux sur le sol, il hésita un instant et sentit son meilleur ami se tendre derrière lui. Il se retourna rapidement, juste assez pour voir Ron secouer la tête, une façon discrète de lui indiquer que lui aussi ne détectait aucun danger venant des étoffes déchirées.  

Juste de la crasse donc. 

En grognant, Harry souleva du bout des doigts les tissus, les éparpillant un peu plus sur le sol. Mais comme d'habitude, hormis une écœurante sensation poisseuse qui resta collée à la pulpe de ses doigts, ils ne trouvèrent rien de plus. 

Ils ne trouvaient jamais rien c'était à vous rendre fou. Le temps se réduisait comme peau de chagrin, approchait encore et encore et encore en dansant d'un pied à l'autre comme un ogre affamé qui essayait de ne pas effrayer ses proies. Le temps soufflait toujours que l'Apocalypse se tenait sur le pas de la porte. Il fallait vivre avec, avec la possibilité imminente que tout ce que l'on aime, tous ceux que l'on aime, allait mourir, incessamment sous peu. 

Et ça, ça vous donnait des cauchemars. 

Pas autant que la guerre, certes, mais c'était plutôt pas mal pour vous réveiller en pleine nuit avec le dos trempé de sueurs froides, les tempes poisseuses et le souffle court. 

La journée, il s'agissait de faire semblant, mettre à sac planque après planque, tout renverser, tout explorer jusqu'aux lattes du plancher, et jamais, jamais rien. 

Le silence qui trainaient entre les deux comparses n'aidaient pas à ne pas penser aux cauchemars. Il n'était pas particulièrement en colère ou stressant, ou je ne sais quelle autre émotion négative qu'on irait associer au silence, mais ils étaient seuls dans un endroit sombre et rance qui puait la magie noire - Harry n'avait jamais pensé que la magie noire puisse un jour laisser une telle odeur pestilentielle dans son sillage, force avait été de constater qu'il se trompait - et franchement, ce genre d'endroit était largement suffisant pour faire dresser les poils de la nuque. Et le silence n'aidait pas. 
Ils n'étaient que tous les deux, les équipes de fouilles avaient rapidement été réduites au minimum : un binôme, trois personnes au maximum si la planque a exploré était grande ou supposée bien plus dangereuse que les autres. Il n'y avait que lui et Ron dans cette cachette de Mangemorts, et Harry qui se plaignait du silence, se demanda un instant si entendre des bruits ne serait pas encore pire. 

Sûrement que si, confirma-t-il alors que le raclement de gorge de son meilleur ami manqua de le faire sursauter. 
Ron qui était penché sur quelque chose qui avait attiré son attention, ne sembla pas s'en rendre compte, et pris la parole comme si de rien n'était. 

"- Je suis inquiet." Harry ne répondit rien, à moitié parce qu'il ne voyait pas quoi dire au juste, à moitié pour le laisser continuer - quoi qu'il en soit, Ron donna l'impression de chercher ses mots avant de continuer. " On l'est tous, je sais, je veux dire... On est tous inquiets pour les uns et pour les autres... Mais je suis inquiet pour notre famille et ce qu'il pourrait arriver et...  

- Cela t'obsède ?" Ron grogna une affirmative et Harry hocha la tête en réponse prenant le temps de réfléchir à quoi répondre au juste. 

Ce n'était pas leur genre, parler d'inquiétude ou de sentiment, ou de quoi que ce soit du genre. Ça ne l'avait jamais été. Il savait le faire l'un comme l'autre, avec Hermione, ou avec Ginny parfois pour Harry. Mais jamais l'un et l'autre, ensemble. Entre eux il y avait toujours eu cet accord tacite de ne rien dire, de ne jamais parler des choses inavouables. Si tant est que ce que l'on ressent soit inavouable. 
Enfin non, inavouable, ça ne l'était pas. Il n'était pas, ni l'un ni l'autre, de ces mecs virils à l'extrême, qui refusait de s'arracher plus qu'un grognement guttural du fond de la gorge, en signe de toute émotion. Mais ça ne signifiait pas pour autant qu'ils parlaient entre eux. Ils savaient ce que l'autre ressentait souvent, pas la majorité du temps parce qu'ils n'étaient pas Hermione, mais assez pour comprendre sans avoir à dire, et pour se pousser l'un l'autre vers le haut sans avoir à le faire remarquer de façon explicite. 

Ron qui lance ce genre de conversation, c'était pour le moins aussi nouveau qu'inattendu, et Harry devait avouer qu'il ne savait pas trop quoi en penser. 

"- Moi aussi, j'y pense beaucoup, sûrement trop souvent d'ailleurs. Kingsley dit qu'en mission un auror doit arriver à se concentrer sur la mission en occultant tout le reste, que c'est ce que Fol'Oeil disait tout le temps. Mais je suis pas Fol'Oeil et je ne suis pas un auror non plus, et je n'arrive pas à occulter toutes les pensées qui tournent et tournent et tournent encore dans ma tête. C'est trop compliqué, je n'y arrive pas. 

- Moi non plus. Ça me hante. J'arrête pas d'imaginer ce qui adviendrait de notre famille si on ne s'en sortait pas, ou pire, ce qu'il adviendrait si on...  

- Si on s'en sortait ? 

- Oui. Mais pas tous. Je veux dire... La dernière fois on a clairement failli perdre Fred et... Statistiquement, on est une famille nombreuse, vraiment nombreuse. Je parle pas que de Maman et Papa et le fait qu'on soit sept enfants, je parle de vous aussi. De toi, D'Hermione, des nouveaux jumeaux, de Fleur, d'Angelina, de D... de Luna et Neville et Remus et Tonk et... On est tous une famille, on est ensemble à la vie et à la mort, on s'engueule et on s'aime et on se soutient... Mais j'ai trop peur qu'on doive découvrir ce que ça veut dire, d'être une famille dans la mort. Je veux perdre personne. Ça nous briserait. 

"- Ron..." il ricana dans une tentative d'imiter une joie à laquelle il ne parvenait pas à donner corps. Il balaya sa baguette une dernière fois sur la pièce avant qu'il ne passe à la suivante au moment où il se mordait l'intérieur de la joue, hésitant à continuer. 

"- C'est rien Harry. J'avais pas besoin que tu me rassures, comment pourrais-tu de toute façon ? C'est pas une peur rationnelle ou bien, elle l'est trop et dans les deux cas le problème est le même, c'est le genre de peur qu'on ne rassure pas."

L'Élu réfléchit aux propos de son meilleur ami. Réfléchit loin dans un coin de sa tête que ce dernier semblait plus mature ces derniers, plus prompt à parler, mais ce n'était qu'une pensée fugace et presque inconsciente, du genre de celles qui n'osent pas dire leurs noms et se barrent en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. 

Éventuellement, après quelques minutes de silence à fouiller dans le vide, c'est lui qui relança la discussion. 

"- J'ai peur moi aussi. J'ai peur pour tout le monde bien sûr mais... C'est rien de nouveau. On a grandi avec cette peur. J'ai grandi avec cette peur. Je veux dire... Est-ce que toi, tu arrives à te souvenir de l'époque où cette peur n'était pas là perché sur ton épaule dès le moment de ton réveil ? Parce que moi pas, non, j'y arrive pas. J'ai toujours eu peur, pour vous, pour notre famille, pour le monde des sorciers, et pour moi, aussi. Mais là... Ce qui me... Ce à quoi je pense souvent c'est Hermione. 

- Tu t'inquiètes pour elle aussi ?" se fut au tour de Harry de ricaner. 

"- Qui ne s'inquiéterait pas pour elle après tout ? On parle d'Hermione Granger ! " Ron rigola légèrement aussi, pas le genre de rire qui atteint votre cœur ou même vos yeux à y laisser des petits plis sur les contours, mais bon, vu leur journée et leur discussion, c'était ce qu'ils avaient vu de plus sincère jusqu'à lors. 

"- Notre meilleure amie est un sacré phénomène. Je serai prêt à te parier un magasin Honeydukes entier " Harry eu un rictus à la mention du confiseur, le rouquin ne changerait jamais. " que la Mort ne la prendrait même pas parce qu'elle a trop peur d'elle. 

- Mais oui ! Tu imagines Hermione arriver et se tenir toute droite devant elle, les points serrés sur les hanches et l'air énervé et procéder sur le champ à lui faire un cours détaillé sur la liste de toutes les erreurs que la Mort a faites depuis la nuit des temps !"

Ron s'arrêta pour imiter le tableau que le brun venait de décrire, en prenant une voix sensible plus aiguë et aux syllabes plus prononcées. 

"- Hum. Hum. Excusez moi, mais il me semble que vous venez de faire une erreur. Oui là, à l'instant. Vous ne devriez pas arriver par derrière les gens, ça peut être très angoissant pour les mourants vous savez ? J'espère que vous le savez. Quoiqu'il en soit c'est un manque de professionalisme flagrant. Si vous me le permettez, et j'espère que vous me le permettez, j'aimerais voir avec vous comment, diable optimisez votre processus mortel afin qu'il soit à la fois plus efficace et plus humain. Trouvez moi un support, un parchemin ou que sais-je moi pour que je puisse écrire ça voulez vous ? Hmm, pressons, allez, je suis morte, je n'ai pas que ça à faire à ma connaissance." 

Les pitreries de Ron étaient à la fois aussi ridicules que réalistes dans un curieux mélange ou les deux jeunes hommes pouvaient sans peine imaginer leur meilleur amie prendre place. Et pour les quelques minutes suivantes, l'éclat de rire qui les traversait, l'un et l'autre, semblait être ce qu'il y avait de plus pur et de plus doux au monde. 

La réalité revint assez vite comme un coup de poing au ventre qui les firent cesser net. 

"- Elle est enceinte..." ils se regardèrent l'un et l'autre, comme deux biches prises entre les phares d'une voiture roulant beaucoup trop vite sur l'autoroute. Le genre de celles qui savent déjà que la voiture ne s'arrêtera pas. 

Mais restent immobiles. 

"- Elle est enceinte." répéta Ron d'une voix molle, comme s'il avait lui même besoin de le dire à haute voix histoire de mieux le comprendre. 

"- Notre Hermione est enceinte. 

- Et la fin du monde arrive." 

Le silence, par tous les dieux. Je sais que nous passons ensemble notre temps  à décrire les silences. Les grands et les petits, ceux de tous les jours, et ceux des grandes occasions, et ceux qui prennent place entre les amoureux, et ceux entre les amis, et ceux entre les ennemis, et ceux entre les ennemis reformés qu'on ne sait plus très bien ce qu'ils sont et les autres encore. Les silences prennent de nombreuses formes et de nombreuses couleurs, et parfois, même qu'ils laissent un goût sur les lèvres, un goût sucré ou amer ou un peu des deux. On a parlé de ceux qui nous inquiètent et de ceux qui nous apaisent, et de ceux qui ne savent pas très bien quel est leur rôle ou ce qu'ils sont censé nous faire ressentir. On a parlé de beaucoup plus de silence que ceux qu'on serait capables de nommer. 

Mais ce silence là, ce silence précis, qui s'était étendu entre eux alors qu'ils se regardaient dans le blanc des yeux, et s'évitait du regard tout à la fois, je n'aurai su comment vous le décrire. 

"- C'est drôle... J'ai peur. 

- Moi aussi." quels euphémismes Mesdames, Messieurs et Mesautres, quels euphémismes que c'était là. 

"- Je pensais jamais avoir peur pour Hermione Granger." continua le brun, les yeux dans le vide. "Je veux dire on parle d'Hermione Granger. C'est okay d'avoir peur d'un tas de choses, et surtout d'avoir peur pour les gens qu'on aime mais Hermione elle est ... " Harry buta sur le mot qu'il ne trouvait pas. 

"- Intouchable ? 

- Mais oui ! Je veux dire, on parle de la fille qui nous a engueulé ET sauvé toute notre adolescence. Celle qui a trouvé la réponse de la chambre des secrets quand aucun adulte n'avait su le faire durant des siècles. Et les vies qu'elle a sauvé en manipulant le temps en troisième ! 

- Tu oublies la fois où elle nous a poussé à créer une rébellion contre Ombrage, avec un système de punition si horrible que personne n'aurait voulu nous trahir. Oh et celle où elle a kidnappé Rita Skeeter ! 

- Elle m'avait fait vraiment peur ce jour-là ." sans que ce jour-là en question ne soit réellement précisé. Mais ils éclatèrent de rire l'un et l'autre, avant de soupirer la seconde suivante. 

"- Et donc elle est enceinte. Et de jumeaux. 

- Je les plains les pauvres. 

- Ils auront la meilleure mère du monde. 

- Ca compensera pour mon idiot de frère." Harry hocha la tête s'arquant sur la pointe des pieds pour lire les titres de vieux livres poussiéreux posés sur une des étagère, un petit rire sur ses lèvres. 

"- Tu sais s'ils se sont décidés pour le prénom de leur fille d'ailleurs ?" Ron secoua la tête, lui même occupé à ouvrir les tiroirs d'une commode. 

"- Non à ma connaissance, Fred défend toujours la possibilité d'une petite Rose, là où Hermione ne démord pas de vouloir l'appeler Calliope. Aucun des deux ne quitte ses positions. 

- Je suis étonné que Fred lui tienne tête aussi longtemps. Elle est encore plus flippante enceinte, et j'aurai pas cru dire ça un jour !! 

- Ce sera clairement Calliope. 

- Clairement !" le rire laissa à nouveau place à des soupirs, un peu comme une constante ce jour-là, alors que Ron se grattait la nuque, gêné. 

"- Je comprends pas comment on a fait. Pour ne pas voir. 

- Fred et Hermione ou la grossesse ? 

- Les deux." l'Elu hocha sérieusement la tête. Tout le monde savait plus ou moins combien il s'en voulait pour tout ça, ce n'était caché pour personnes. Même s'il avait voulu, il n'aurait pas réussi. Mais là où d'autres personnes pour n'effleurer que le problème, Ron était comme lui, le meilleur ami de cette jeune femme brune, têtue, et capable de soulever des montagnes comme de rien. 

Il savait ce que Harry ressentait, parce qu'il le ressentait également. Tous les deux ressentaient la honte, et la culpabilité. Tous les deux avaient la rage et la colère, le même sentiment, la même fureur qui bouillonnaient en eux et envers eux. 

Parce qu'ils s'étaient trompés. Hermione n'allait pas bien, Hermione n'allait pas bien du tout. Maintenant qu'ils y repensaient ça leur apparaissaient avec une clarté limpide à quel point elle n'allait pas bien. Les cernes creusés et les yeux rouges et les vêtements amples et l'air absent, et le refus de manger, et diantre les nausées !! Comment ils ont pu ne pas voir les nausées ? Beaucoup de choses auraient pu passer pour les traumas de la guerre ou même le comportement naturel d'Hermione de travailler jusqu'à point d'heure, d'oublier de faire attention à elle, de négliger son corps et ses besoins. Mais les nausées ? Non ils auraient dû se poser des questions, plus de questions, ils auraient dû ne pas la lâcher, jusqu'à ce qu'elle leur dise, jusqu'à ce qu'elle explique. Ils auraient dû être là et être présents et à côté d'elle autant qu'elle avait besoin et comme elle avait besoin. Qu'elle sache qu'ils étaient là, qu'elle n'était pas seule. 

Ils avaient échoués, toutes ces années à ce qu'elle s'occupe d'eux comme une mère, bien plus qu'elle n'aurait dû. Toute ces années à protéger leurs arrières que ce soit d'une mort certaines ou d'une colle pour devoirs non rendus. Elle avait porté sur ses épaules la charge de tellement de choses, et de tellement de choses dont ils lui étaient désormais redevables, bon gré mal gré, parce que sans elle ils n'en sauraient pas là, le monde lui même n'en serait pas là. Et quand les rôles se sont inversés, quand finalement c'est elle qui a eu besoin d'eux, ils ont disparu. 
Hermione n'a jamais été de ces personnes qui demandent de l'aide, non, ils le savaient, ils le savaient ils auraient dû se méfier, être plus vigilants. Ils auraient dû être là pour tellement plus de choses, tellement plus de fois. 

Enfin, on ne pouvaient pas changer les choses. On pouvait verser dans le pathos, mais ce n'est pas ça qui changerait le cours du temps. Il ne restait qu'à faire plus, qu'à faire mieux, qu'à être là maintenant. 

"-... C'est tellement évident maintenant qu'on sait... 

- On pourra pas changer ce qu'on a fait. Ou ce qu'on a pas fait. 

- On est des meilleurs amis horribles ? 

- Clairement." ils s'arrêtèrent de parler, seulement concentrés sur leur tâche de fouilles. 


Le rat-de-bibliothèque ou peut-être bien le petit prince déchu de l'équipe leur avaient expliqué, il y a de cela désormais trois semaines comment faire, comment optimiser les recherches. En vrai ils avaient été égaux à eux-même, ridiculement intelligents, et avaient expliqué à chacune des équipes de fouille comment chercher. 

Il ne fallait pas tant se baser sur ses sens, il n'en était même plus questions. Non, il s'agissait désormais de suivre ses instincts, ses instincts magiques. Moins que ce que les yeux pouvaient voir ou les oreilles entendre, il fallait se concentrer sur les signatures, sur les traces de magies. Les restes de magie noire indiqueraient sans grande surprise que les Mangemorts ou les sorciers mal intentionnés étaient passés par là. Ce qu'on voulait trouver surtout, c'était des traces d'une magie qui semblerait ni blanche, ni noire. Une magie qui semblerait à la fois plus ancienne, et totalement atemporelle. De la magie originelle. Parce que tout ce qui a été créé un jour par les Sibylles est imprégné de cette magie. Une énergie que la magie noire serait d'ailleurs incapable de totalement occulter. 

Donc, en trouvant des traces de magie originelle ou peu importe comment Hermione appelait ça, on trouve la Machine. 

Simple. 

Ou un truc du genre. 


Ron se racla la gorge. 

"- En parlant de ça on... euh... Comment dire ? On a prévu de sortir voir pour trouver des peluches pour les jumeaux de Fred et Hermione, tu voudrais venir avec nous ?" Harry hocha la tête avant de tiquer. 

"- On ? 

- Ouais euh genre on comme nous tu sais ? 

- Ron ? Je connais les pronoms, je te demande avec qui ? 

- Ah ! Ah oui c'est logique ça comme question tiens." Ron qui s'arrête pour se gratter la nuque en regardant tout sauf son meilleur ami, en cherchant à gagner du temps, ce n'est pas une vision qu'Harry avait l'habitude de voir. D'habitude, le rouquin était trop prompt à aller droit au but pour être gêné, encore plus pour essayer de vainement gagner du temps. 

Il finit éventuellement par se racler la gorge une fois ou deux, et tourner ses talons pour se remettre à marcher, avant de donner une réponse à son meilleur ami avant que ce dernier ne le prenne pour plus suspect qu'il ne l'était. 

Comme si c'était pas déjà fait. 

"- D... Malefoy. 

- Malefoy et toi vous allez acheter des peluches ? 

- Ouais ? Ouais c'est ce que j'ai dit ? 

- Pour les bébés d'Hermione Granger. Et d'un Weasley ?" Ron sembla hésiter sur comment se défendre, comment paraître le plus innocent possible. 

Comment faire pour que son meilleur ami ne devine surtout pas qu'il avait embrassé Drago Malefoy. 

Une fois. 

Mais qu'il y avait repensé depuis. 

Plus d'une fois. 

"- Ecoute, bon, ça ne me plait pas plus à toi qu'à moi. Mais figure toi que pour une raison étrange Drago est, super méga déter' à acheter des doudous, il m'a expliqué que c'était pour... je me souviens plus pourquoi, j'ai pas trop compris t'façon j'crois. M'enfin il me l'a demandé, et comme je sais qu'il ne va pas s'enfuir que ce n'a pas l'air d'être un coup foireux, moi j'ai accepté. Je veux dire, on a autre chose à faire que d'être en guerre avec lui surtout quand je dors dans la même chambre."

Harry n'était pas spécialement convaincu. Enfin, il l'aurait été, il l'aurait sûrement été, si le rouquin n'avait pas parlé plus vite que d'habitude, avec une voix plus aiguë aussi. 

"- Et donc tu voudrais que je vienne faire le tampon entre vous ou un truc du genre ? 

- Oui c'est ça ! Enfin non je veux dire, ça peut être cool de trainer avec Malefoy, il a changé, enfin, non. Enfin si il a changé, mais non ça veut pas dire que sortir avec lui peut être cool, genre cool cool. Enfin, cool. Si mais pas forcément cool genre comme dans cool, plutôt cool comme dans..." 


Harry se serait bien amusé, à le laisser continuer, à s'enfoncer, jusqu'à éventuellement il puisse comprendre ce que Ron cachait, mais il n'en eu pas l'occasion. 

D'un des tiroirs du bureau émanait une sensation étrange. 

Une comme celle qu'Hermione avait décrite. 

Une comme Drago avait fait remarqué en roulant des yeux que c'était trait pour trait ou presque celles des stupides Cahiers Perdus qui maculaient la table du salon. 

De la magie originelle. 

Ils avaient trouvé quelque chose. 




********* 

Tintintiiiiiiin ! 

(Non je viens pas de finir le chapitre à la seconde nooooon) 

(en vrai j'aide mon copain et sa mère a déménager pour ma défense). 

Le chapitre ne ressemble pas exactement à ce que je voulais, mais il est déjà mieux que ce que j'avais prévu. Je crois ? 

J'espère que vous allez bien, et que vous savez que vous méritez d'être heureux.ses 

A la semaine prochaine et à vous les studios ! 

Marine - R.B. 

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