Chapitre - 57
Dans les derniers chapitres, Hagrid et Charlie rentrent de mission avec Bill ensanglanté dans leurs bras, entre la vie et la mort. Hermione et Rogue arrive à le sauver mais il demeure avec une jambe irrémédiablement perdue.
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Il ne savait pas le temps qu'il avait passé à compter les fissures du plafond du grenier des Weasley comme si ça allait finir par lui apprendre quelque chose. Son record pour l'instant c'était d'avoir réussi à en compter 84 et franchement il n'avait trouvé ni la vérité universelle, ni la raison pour laquelle le toit ne s'était pas encore écroulé sur leurs têtes.
Il comptait les fissures, il n'avait rien de mieux à faire de toute façon.
Par l'épilation du maillot de Merlin, le silence allait finir par le buter.
"- Tu ne dis rien ? Sérieusement Weasley ?" Ron qui était sagement assis sur son lit avait à peine bougé.
"- Je n'ai rien à dire.
- Foutaises. Tu mens.
- Je n'ai peut-être vraiment rien à dire, au cas où cette option ne t'aies pas traversé l'esprit.
- Ton frère ainé vient de perdre sa jambe, tu ne peux PAS ne rien avoir à dire." Ron resta interdit. Il regardait pas le plafond lui. Ah non, ça c'était le truc de l'idiot blond allongé sur le matelas à même le sol de sa chambre d'enfant. Il fallait laisser à Drago ce qui était à Drago.
Lui son truc c'était plutôt de fixer un point dans le vide et de le fixer attentivement comme si sa vie en dépendait. Et puis de jouer avec ses doigts, de les triturer et les tourner dans tous les sens, et rien qu'à voir, l'ancien Serpentard avait mal à ses propres articulations. Oh bon sang il aurait préféré qu'il dessine. Il lui avait confié une fois que c'était sa façon d'extérioriser ses émotions quand il était seul et qu'il allait mal. Pourquoi ce putain de Gryffondor stupide ne dessinait pas maintenant ?
"- Je t'en prie Weasley dis quelque chose.
- On veut jouer le psychomage Malefoy ?
- Non, j'en ai juste royalement marre que tu pues les sentiments macérés d'ici. T'as la gueule d'un chaudron qui va exploser et c'est pas beau à voir, ça fait flipper." le rouquin ricana, comme s'il n'y avait rien entre eux, comme s'il ne l'avait jamais embrassé. Drago réglerait ces problèmes-là plus tard, ce n'était pas sa priorité actuellement.
"- Merci du compliment écoute, ça me va droit au cœur comme dirait l'autre.
- Oh mais lâche le cynisme deux secondes, c'est mon truc pas le tien.
- Et t'as déposé le copyright ?
- Non mais c'est mon devoir de te prévenir que le sarcasme se marie vraiment très mal avec les taches de rousseurs.
- Quelle belle action de ta part ! Tu es d'une bonté !" Drago roula des yeux et s'installa un peu mieux sur son matelas de sorte qu'il pouvait mieux voir son colocataire. Il ne s'assit pas, il ne voulait pas risquer que l'autre garçon prenne ce geste comme une forme de domination ou n'importe quelle idée ridicule du genre qui serait bien la spécialité de la maison.
"- Je suis sérieux, tu as besoin de parler. Et on sait tous les deux qu'avec votre accord tacite de faire les bonhommes virils, tu débarqueras pas en trombe dans la chambre de ton meilleur ami (et de ta sœur) pour lui raconter ce que tu ressens. Soyons honnêtes, ton ennemi juré est ta meilleure option pour te confier actuellement. Laisse-moi te dire que ta vie fais un peu pitié, mais bon, la vie c'est comme ça. C'est nul la vie, et toi, tu choisis l'option apocalypse environ tous les ans depuis avant que t'aies trois poils sur ton torse (ça serait bien qu'ils poussent un jour, tes poils sur le torse d'ailleurs, mais passons). Dans tous les cas tu pues les émotions renfermées à plein nez, ton frère adoré vient de frôler la mort, et l'ambiance dans cette chambre est putain de trop lourde pour que ni toi ni moi ne puissions dormir." Ron resta silencieux une fois de plus comme si le speech du blond n'avait eu aucun effet.
Le petit prince déchu qu'il était en aurait hurlé de frustration si Ron n'avait pas soupiré longuement et ouvert la bouche juste ensuite, une voix enrouée sur les lèvres.
"- Mon grand frère a perdu sa jambe.
- Ouais, that's point.
- Il est handicapé maintenant.
- Heu... Bah, il était déjà avant, je veux dire, il est roux quoi...
- Malefoy ta gueule !" si le Gryffondor n'avait pas été dans cet état, il aurait sans doute esquissé un sourire.
"- Blague à part, je sais que de notre point de vue, être handicapé ça craint. Et du sien aussi d'ailleurs. Mais tu sais pour qui ça craint pas ?
- Y a des gens pour qui ça craint pas d'être handicapé ?
- Ouais, certains handicapés." Ron ricana.
"- C'est ça, et les chauves souris ont appelées, elles veulent qu'on leur rende Rogue et fissa.
- Même si c'était une remarque sarcastique je serai pas si étonné que ça que ce soit vrai." réfléchit le blond, avant de revenir à son propos d'origine. " Mais j'étais sérieux, nous on voit le handicap comme un fardeau parce qu'on est des gens valides. On sait pas ce que ça fait d'être vraiment handicapé, on l'imagine juste, et vu ce que la société en dit, on imagine l'enfer.
- C'est parce que c'est l'enfer d'être handicapé Malefoy.
- Non" il secoua la tête, comme si "non" c'était pas suffisant pour montrer qu'il était pas d'accord. " J'ai entendu parler d'un mouvement moldu tu sais ? Un mouvement pour les droits des personnes handicapées. Ca a commencé aux Etats-Unis il y a genre presque trente ans. Elles sont descendues dans la rue et elles ont réclamées d'être traitées au même titre que toutes les personnes valides. Elles ont organisé des grands actes de désobéissance civile, genre des sit-in devant des bâtiments de pouvoirs jusqu'à ce que la loi change. Elle a changé, pas assez mais la loi a finit par changer au moins un peu. On a commencé à parler d'ableism. (NDA : en français c'est validisme, voir note de fin pour plus d'info et/ ou si vous avez des questions). Ce qu'on appelle ableism c'est l'ensemble de l'oppression et des discriminations vécues par la communauté handi.
- Donc t'es entrain de me rassurer sur le handicap de mon frère en m'expliquant que les personnes handicapées sont... oppressées ?
- Okay dis comme ça, j'avoue que je me suis foiré. Mais ce que je voulais te dire c'est que beaucoup de personnes en situation de handicap prennent la parole. Et ce qu'elles disent c'est que leur handicap n'est ni un poids, ni une fatalité. Ca fait partie de leur vie, partie de leur quotidien. Il faut apprendre, et il faut s'adapter. Les handicapés ne sont pas moins capables et pas moins humains.
- J'ai jamais dit que...
- Non, tu ne l'as pas dit, mais je te rassure, ton frère est toujours ton frère. Et tout finira par s'arranger, certes il aura à subir le manque d'accessibilité et le regard des gens et l'oppression mais tout finira pas s'arranger. On sera à ses côtés.
- On ?" Ron esquissa un demi sourire alors que son ennemi secouait la tête en grognant pour mieux cacher son empourprement.
"- On ? Qui a dit on ? Pas moi. Moi je disais vous, genre comme dans vous. Débrouillez vous sans moi. Moi aider des Weasley et des Gryffondors ? Pff tuez moi ça ira plus vite."
Ron ne vit pas l'intérêt sur le moment de lui rappeler que s'entraider l'un l'autre étaient devenu leur plus grande passion et combien cette affirmation était devenue fausse en l'espace des dernières semaines.
"- Tu veux une famille ?
- Pardon ?" le blond toussa avec de grand yeux équarquillés comme si il s'étouffait sur quelque chose qui s'était coincé dans sa gorge, sûrement de la salive.
"- Je t'ai demandé si tu voulais une famille ?
- Et d'où vient cette question insensée ?
- Elle est sensée on parlait de mon frère et de ma famille. Et toi tu as toujours été seul." Drago serra les dents, aoutch, elle faisait mal celle là. "Donc je me demandais si tu avais déjà voulu une famille ?
- Je voulais plutôt que mon géniteur dégage et crève dans d'atroces souffrances, si je dois être honnête. " Ron secoua la tête avec un petit air peiné que l'ancien prince des Serpentards aurait trouvé tout à fait craquant si le sujet ne l'avait pas touché directement et braqué au plus haut point.
"- Non non, Lucius Malefoy n'a jamais représenté une famille, pas plus que ta mère. Ils ont représentés des tortionnaires tout au plus, et j'en suis vraiment désolé pour toi. Mais je t'ai demandé si tu avais déjà voulu une famille, genre une famille rien qu'à toi ?"
Il fit un grand effort pour ravaler la bile qui le brûlait, cherchant quelle était la façon la plus violente d'envoyer bouler cet insolent de rouquin trop curieux. Pourtant, dans un élan de faiblesse et qu'il ne se soupçonnait pas, il s'entendit répondre sans trop comprendre :
"- Non. Je l'ai voulu fort, vraiment fort, et pendant longtemps. Mais c'est du passé, je suis plus un gamin.
- Tu ne veux pas de famille ?
- C'est ce que je viens de dire.
- C'est stupide !" l'héritier déchu roula des yeux à quasiment se les décrocher des orbites.
"- On dirait que ta passion c'est de contredire mes choix de vie, Weasley.
- Ce n'est pas de ma faute si tes choix de vies sont stupides, Malefoy."
Il y eu un silence, un autre long silence, ils s'étaient depuis longtemps, habitués à prendre ce temps d'exister entre leurs réponses, que c'était okay de respirer avant d'entre le son de sa propre voix troubler l'atmosphère épaisse et toujours indescriptible de la chambre-grenier.
"- Je ne vois pas l'intérêt d'avoir une famille de toute façon...
- Aimé et être aimé ? Avoir un foyer, une raison de vivre, une raison de lutter ?
- Si tu le dis...
- Ne me dis pas que tu ne cherches pas ça toi ?" voir Drago se mordre la lèvre et détourner le regard dérangeait Ron d'une façon qu'il n'aurait pas su définir.
"- C'est joli chez les gens qui en parle, mais bon, moi j'ai jamais connu ça, et je suis pas sûr que j'ai envie de le connaître au fond.
- Tu dis n'importe quoi !
- Non. Le gamin que j'étais, pour sûr qu'il mourrait d'envie de savoir, mais moi... Je sais pas, ça fait longtemps que j'ai abandonné mes utopies de gamins pour survivre, c'était la seule chose à faire."
Entendre le Serpentard parler donnait au garçon des mouvements vagues dans la poitrine, pas comme des hauts le cœur mais pas loin. Un mélange de sueurs froides et de petite colère sourde parce que les mots qu'il prononçait lui donnait une envie de crier.
Ron ne savait pas comment l'exprimer, c'était ce genre de moments atrocement compliqués où vos émotions dépassent votre capacité à verbaliser et ça fait un peu mal. Il y avait là plein de choses à l'intérieur de sa poitrine, pleins de choses qui s'éveillaient et tournaient dans tous les sens et ça faisait le même bruit que les bulles de potions qui éclatent mais genre en beaucoup plus fort. Et ça fait tellement de bruit que tu coup on sait plus vraiment ce qu'on pense, ça nous empêche de parler, et peut-être un peu de respirer aussi. Pas genre on s'étouffe, mais plutôt genre l'air à un goût de trop lourd qui rentre dans la poitrine mais n'en ressort plus ensuite.
Ses mots finirent par sortir bien sûr, mais d'une façon si étouffée et croissant qu'ils ne ressemblaient en rien à ce qu'il avait voulu dire.
"- C'est pas le genre de choses qu'on est censé abandonner...
- Choisir ce qu'on peut abandonner ou non est un luxe Weasley.
- Drago..." le jeune homme ne lui lança même pas un regard. Son ton n'exprimait rien sans pour autant être particulièrement froid. Il s'appliquait sûrement à se contenir, comme on lui avait toujours appris à le faire.
"- Je me souviens du mot famille comme d'un point d'interrogation. J'ai commencé à lire très tôt je devais avoir quatre ou cinq ans. J'ai sûrement commencé à jouer avec des livres autant par ennui que pour rendre fier mon père. Ensuite, je me suis rendu compte que j'étais incapable de comprendre les mots sur les pages, ce qui est normal pour tout mioche de pas encore savoir lire tu me diras ? Et je l'avais pris comme une insulte. Ah ça pour sûr ! Déjà gamin j'étais têtu.
- Et chieur.
- Ta gueule Weasley.
- Et rat de bibliothèque." Drago continua son récit sans répondre aux provocations du rouquin. Il aurait pu être énervé que ce dernier lui ait coupé la parole, mais en fait ça l'avait plus rassuré qu'autre chose. Comme une façon de lui dire qu'il n'était pas seul, et qu'il était écouté.
"- Bref, je me souviens, d'avoir appris à lire seul, en passant des journées entières à me planque dans notre grande bibliothèque poussiéreuse jusqu'à ce que je comprenne, jusqu'à ce que je finisse par réussir à lire. Et quand j'ai réussi à lire, il y avait ce mot "famille" que je en comprenais pas. Père l'utilisait parfois, mais toujours comme une insulte ou une menace. Pour me mettre la pression ou our me rappeler que je le décevais. Et dans ce livre, ils prononçaient ce mot "famille" comme quelque chose de doux et de merveilleux. Ca sonnait comme une couverture chaude et moelleuse. Et c'était trop bizarre, je comprenais pas, j'ai mis des années à comprendre, je crois. Ou alors j'ai jamais vraiment compris. T'étonnes pas que je ne veuilles pas de famille, pour toi le mot n'a jamais eu le même sens que pour moi.
- C'est horrible... J'essaie d'imaginer à quel point tu as pu te sentir, seul et terrorisé enfant. Ce que ça peut bien faire ne pas savoir ce que ça fait d'être toujours aimé et soutenu et protégé, peu importe ce qu'il se passe, et peu importe ce que tu fais, et même si tu te trompes, et même si tu échoues, et même si tu fais des bêtises. Drago..." ce dernier éclata d'un rire sans joie, un de ses rires bien à lui et trop à lui pour que ça ne sert pas le coeur de Ron.
"- Ouais, pour sûr que je rêvais de ça gamin. J'aurai pas demandé la moitié de ce que tu as eu, toi. Je pensais pas que c'était possible, j'aurai jamais osé en rêver. Je demandais juste à avoir une place, une place sûre, une place à moi, en sécurité, et chaleureuse. J'étais tellement jaloux de toi, j'pense, quand on s'est rencontré. T'étais pauvre comme y a pas, mais tu avais tout ce que je n'aurais jamais pu avoir. C'était atroce comment ça me foutait en rage que tu reçoives autant d'amour, de la par de tes parents, de tes frères, de tes amis, alors que moi je n'avais droit à rien d'autre que de la violence, du mépris et une forme de crainte intéressée de celle qu'on offre aux gens riches et puissants.
- Je comprends tellement plus de choses maintenant que ce que je n'avais compris gamin..." il y eu un silence, c'était presque comme des excuses, des excuses mais pas trop et il fallait prendre le temps de savourer le goût qu'elles laissaient sur les lèvres et dans la tête.
"- Mais si tu me demandes si j'ai rêvé d'une famille à moi, genre d'être père et tout. Non. L'idée m'a toujours donné envie de gerber. C'est peut-être mieux comme ça au fond, que je n'aie jamais vraiment eu de famille, je pense pas que j'en méritais.
- Mais t'as pas le droit de dire ça !
- Ron ! Genre tu m'as vu ? Tu as vu mon père ? Une famille à moi non merci. Je suis un monstre, je suis dangereux. Les gosses, je les ai toujours tenu à porté, le plus loin possible de moi. J'ai jamais pu faire plus, mais c'était toujours mieux que rien.
- Tu n'es pas un monstre !
- Et je ne suis pas quelqu'un de bien !" ils avaient crié si vite l'un et l'autre que le silence de la pièce leur avait coupé la langue. Leurs colères se cognaient le front comme deux béliers en parade.
"- Tu crois que c'est inné d'être quelqu'un de bien ? Réveille toi mon vieux parce que t'es clairement à côté de la plaque. Je veux dire, une fois sur deux je fais de la merde, et depuis que je connais Harry et Hermione, j'ai arrêté de compter le nombre de fois où je me suis foiré. Le nombre de fois où j'ai foiré des trucs. 'Mione nous as dit un jour que l'es gens toxiques n'existaient pas vraiment. Qu'il n'y avait pas tant des gens toxiques, mais des gens toxiques pour nous. J'ai pas trop compris ce qu'elle voulait dire à l'époque. Mais peu importe, tout ça on s'en moque grave. L'important c'est que tu comprennes, c'est que tu te rendes compte. On fait tous des erreurs, parce qu'on est humains. Et c'est okay. T'as un putain de tatouage sur ton bras pour te rappeler. Personne peut attendre de nous qu'on réussisse tout sans jamais se tromper, sans jamais faire les choses mal. On est pas des putains de dieux et on a pas toutes les réponses. Ce qui est vraiment important, au fond, je crois c'est qu'on se rende compte. Qu'on se rende compte de nos erreurs, d'où elles viennent, et pourquoi et comment ne surtout pas les recommencer. Et qu'on demande pardon, et qu'on oeuvre constamment et sans relâche pour devenir la meilleure version de nous même. Peu importe ce qu'on a fait, c'est bien plus important ce qu'on fait, et ce qu'on fera.
- Ron...
- Drago ?
- Pourquoi tu nous as caché que tu avais un cerveau ?" il se mangea un oreiller en plein visage pour toute réponse. Oreiller qu'il eu vite fait de relancer à son propriétaire.
"- Je suis sérieux Drago tu sais. Je suis pas entrain de minimiser ce que tu as fais. Parce que t'as été une sacré merde et t'as commis pas mal de choses plus ou moins atroces, voir clairement horrible.
- Tu sais remonter le moral des gens toi, et leur redonner confiance, y a pas à dire.
- Roh écoute moi au mieux de râler.
- C'est parce que je t'écoute que je râle en fait.
- Peu importe. Ce que je veux dire, c'est que ton passé de Mangemort est un passé auquel tu as renoncé. Tu l'as refusé, tu l'as renié, re-nié. Certes tu dois encore faire tes preuves et tu as encore des excuses à faire, et tu dois réparer les torts que tu as causé du plus que tu peux, mais malgré tout, ça ne définit pas qui tu es. Pas entièrement. Tu es tellement plus que ça. Et tellement plus qui explique beaucoup de chose.
- Comment ça ?
- Tu étais un enfant terrifié et maltraité dans une famille d'extrémistes violents, fascistes et génocidaires. Ce n'est pas spécialement ce qu'on appelle les meilleures conditions possible pour grandir.
- Ce n'est pas non plus les meilleurs conditions pour être un père.
- Tu ne fais plus partie de ce monde.
- Mais ce monde a fait partie de moi. Et sûrement qu'il en fait encore partie, parce qu'il est là à me regarder à chaque coin de mur, et à hurler quand je ferme les yeux et dans les blancs de chacune de mes phrases. J'ai fais partie de ce monde ! Et je suis père désormais ! Je suis père parce que j'ai même pas été foutu d'utiliser une contraception décente quand je baisais ma meilleure amie. Et maintenant y a un pauvre gamin qui n'a rien demandé à personne et se retrouve avec une mère morte assassinée et moi comme père. Et quel père ! Ah franchement quel père ! Il est bien beau son père en carton.
- Drago... tu as... peur ?" maintenant que le rouquin avait prononcé la phrase, même lui la trouvait parfaitement stupide. Est-ce qu'il avait peur ? Bien sûr qu'il avait peur ! Enfin qui n'aurait pas peur à sa place.
Le Serpentard sembla penser la même chose sans vraiment prendre la peine de rire, ou de lui faire remarquer.
"- Bien sûr que j'ai peur. Je ne suis pas un Gryffondor, moi.
- Désolé de t'apprendre ça, mais même moi je serai flippé à ta place.
- Encore une fois, Ron Weasley, tu sais toujours trouver les mots pour remonter le moral, ça, y a pas à dire. " la raillerie n'avait même pas besoin d'être nommée pour être explicite.
"- ... Ce que je veux dire, c'est que être père, c'est genre ultra flippant. Je meurs d'envie d'être père, mais le jour où on m'apprendra que je le suis, c'est clair et net que je vais me pisser dessus. Je veux dire, être responsable d'un petit être qui a 50 % de toi à l'intérieur de lui ? Genre t'es quasiment assuré que tu feras masse d'erreurs, régulièrement et que ces mêmes erreurs auront un impact certain sur le petit bout d'humain qui est venu au monde à cause de toi ? Je veux dire, y a de quoi flipper hein.
- J'ai jamais voulu être père, j'ai jamais voulu de ça... J'ai jamais voulu imposer mon existence à une personne que la vie n'avait pas encore détruite, et maintenant il est là. Scorpio est là et j'ai l'impression de l'aimer avec la moindre fibre de mon être. C'est fou comment je l'aime, sans est presque obsédant. En fait c'est obsédant, c'est toujours là, tout le temps, dans un coin de ma tête. Je suis père et je dépend de ce petit bout et, je lui appartiens, et c'est toujours là. Alors que je l'ai jamais tenu dans mes bras. C'est stupide. Comment on peut aimer une personne que l'on connait même pas ?
- Parce qu'on est parent ?
- Mais..." Drago regardait ses mains, il les fixait sans vraiment les voir comme s'il allait finir par y trouver sa réponse. Une réponse quelconque au moins un morceau de quelque chose qui aurait pu ressembler à une piste. Ou peut-être pour éviter le regard de Ron, peut-être pour ça aussi.
"- T'sais être parent parfois c'est pas plus compliqué que ça. Okay d'accord, être parent c'est pas toujours naturel, en fait, ça l'est rarement. Tout le monde ne tombe pas en extase, la première fois qu'on leur fout leur mioche dans les mains, parce que genre, c'est pas nécessairement naturel. Mais on aime tous nos gosses et on finit par les aimer et on les aime toujours plus à chaque jour qui passe et peu importe ce qu'il se passe d'ailleurs. C'est dans les petits caractères en bas de la page sur notre contrat tacite de parent, de les aimer, de les aider, de les supporter même quand ils sont infernaux. Moi je sais que j'ai toujours rêvé d'être père, blâme la famille nombreuse, pas moi. Et j'attends que ça, d'avoir dans mes bras des bébés que je pourrais appeler "mini moi" mais je prétends pas que je saurais les aimer comme il faut dès le début, ou que je réussirais du premier coup. En tant que père, je ferai des conneries monumentales, comme tous les pères, et comme toutes les choses, je devrais apprendre à les réparer, mes erreurs.
- C'est pas pareil. Toi tu seras un père merveilleux.
- Et toi tu l'es déjà." ils se regardèrent, les yeux dans les yeux, si les yeux n'étaient pas ailleurs, ça faisait comme le bruit du métal qui s'entrechoque.
"- Non c'est faux.
- C'est vrai.
- C'est faux." ils continuèrent comme ça, un peu, avant que Drago finisse par abandonner.
"- Je sais que c'est faux, parce que je dors avec toi tous les soirs. ... Je veux dire, je dors avec toi genre dans la même chambre que toi. Pas genre "je dors avec toi" genre je dors avec toi. Enfin je dors avec toi mais c'est pas comme si on dormait ensemble. On dort ensemble bien sûr mais c'est pas comme si..."
Drago ne dit rien sur les joues rouges du rouquin et le laissa bégayer jusqu'à ce que à un point il finisse par en avoir marre de s'enfoncer et qu'il reprenne là où il s'était arrêté.
"- Ce que je voulais dire, c'est que, je commence à te connaître. Et j'en sais assez pour dire que tu crèves d'amour pour ton fils. Je sais ce qui te préoccupes. Tu as tout autant peur de tes vieux démons que de toi même. Tu as peur d'être un monstre, tu as peur d'être dangereux. Mais tu ne l'es pas, ou bien tu ne l'es plus. Tu as fais du mal dans ta vie et tu as fait beaucoup de mal, ouais. Mais tu as jamais fais le mal pour ton plaisir, et tu y as jamais trouvé du plaisir d'ailleurs. A chaque fois, c'était pour une bonne raison, c'était pour protéger Hermione, ou Harry (même si j'ai encore du mal à le croire), ou même moi. C'était pour protéger Astoria, c'était pour protéger votre fils, c'était pour protéger les actions des membres de l'Ordre du Phénix. Oui ce que tu as fait c'était mal, mais tu n'avais pas le choix.
- On a toujours le choix.
- Certes, on a toujours le choix. Mais on a pas toujours les bons choix. On était dans une guerre. Avoir le bon rôle c'était aussi utopique qu'impossible. Tu étais né dans le mauvais camp, tu as fait tout ce que tu pouvais, et en cela tu as tout autant si ce n'est plus de mérite que moi.
- Si tu le dis..." Ron lui adressa un maigre sourire.
"- Ca te prendra du temps, mais dès que l'apocalypse sera fini tu pourras commencer à guérir, tu as déjà commencé à changer. Tu seras un père bien pour ton fils, j'en suis sûr. Tu ne seras pas un père Mangemort, ni un père monstre.
- Mais si je suis un père comme mon père ?" il s'attendait à ce que le meilleur ami de l'Elu lui offre un autre petit sourire, ou acquiesce, ou fasse quoi que ce soit d'autre que d'éclater son rire.
C'est pas qu'il aimait pas l'entendre de rire, c'est qu'il ne voyait pas pour quelle raison il rigolait, là maintenant comme ça. Pour ça, pour ce qu'il venait de dire.
"- Drago Malefoy, je sais que t'es con, mais s'il te plait, fait l'effort de ne pas sembler plus con que moi.
- Hé !
- Tu seras jamais comme ton père Drago." son ton était devenu si sérieux d'un coup.
"- Qu'est ce que tu peux en savoir ?
- Ton père ne se serait jamais posé les questions que tu te poses.
- Si tu le dis.
- Ton père n'aurait jamais donné sa vie pour celle de son fils. Il n'aurait jamais rien risquer pour sauver le monde, même si cela aurait pu signifier sceller le destin atroce de la chair de sa chair. Tu n'es pas comme lui. Je sais que je suis l'un des seuls à savoir pour ton fils. Mais ce que j'en sais ah Drago ! Tu en parles pas souvent, mais quand tu m'en parles, c'est sublime, il est ce que tu as de plus précieux. Tu ne seras jamais comme ton père Drago, parce que tu aimes ton fils comme un fou simplement pour ça. Tu l'aimes tant que tu feras tout pour qu'il ne subisse jamais ce que tu as subi. Tu feras tout pour qu'il ait la plus belle des vies. Tu ne seras jamais comme ton père, je te le promets."
Il y eu un silence.
"- Merci je suppose ?"
Il y eu un autre silence. Ron avait juste hoché la tête, ça lui semblait plus juste que de dire "de rien" ou n'importe quelle formule de politesse bateau du même genre.
C'était silencieux. C'était bien ce silence après une discussion si lourdes de tant de sens. Ils commençaient même, l'un et l'autre à s'endormir.
Et puis.
"- Malefoy ?
- Weasley.
- Si tu le veux, je t'aiderai avec ton fils quand tout sera fini. Tu ne seras pas seul. Je te le promets."
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Alors alors alors !
Déjà je voulais juste dire combien j'étais trop contente d'avoir réellement dépassé la moitié de la fanfiction (c'est soumis à des changements bien sûr, mais j'ai prévu 103 chapitres environ). Lentement mais sûrement je vais arriver à la finir, cette fanfic !!!
Sinon, bon, j'avais déjà faire une note au chapitre dernier donc je vais pas la refaire, juste pour dire que je serai toujours ravie de parler avec vous validisme, et répondre à des questions. (Ce qu'est le validisme, des exemples, comment aider, comment lutter contre...) Les événements auxquels fait référence Drago sont des événements réels dont le documentaire Crip Camp sur Netflix parle (je l'ai pas encore vu mais on a trop hâte de le voir avec Chéri !).
Voilà ça me semble tout pour moi. Je pense que pour les prochains chapitres, je vais proposer de recommencer les jeux de contraintes (genre les lecteurices qui me donnaient 5 mots à placer dans le chapitre, etc.) parce que pourquoi pas après tout ? J'en ai envie, je trouve ça motivant, très bon exercice, inspirant et énergisant. Et bon, on va pas se le mentir, j'adore cette fanfic mais ça fait maintenant plus de 5 ans que je travaille dessus, je commence à avoir envie de la finir. D'autant que j'ai des projets personnels et que je pense être désormais capable d'écrire mes propres histoires bien (et le finir surtout). Donc comme qui dirait l'autre, hâte de finir cette fanfic pour écrire les prochains bestsellers que vous achèterez en librairie !!
En tout cas j'espère que votre rentrée à toustes c'est bien passé !
Allez, coeur de loin si consenti, et on se retrouve très bientôt !
Marine - Reveusebanale
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