Chapitre - 49
"- Tout le monde est en position ?" Remus balaya encore une fois du regard alors qu'il vérifiait que tous les membres de l'ordre avait bien compris les consignes.
Si Harry se souvenait bien, c'était Kingsley qui l'avait nommé à la tête de cette mission et le moins qu'on pouvait dire c'est qu'il avait bien fait. Le lycanthrope gérait une équipe d'intervention de la même façon qu'il avait su gérer une classe : avec brio.
"- Quelqu'un pour me récapituler ? Ron ?" le brun se tourna vers son meilleur ami juste à côté de lui pour l'entendre répondre à la question de leur ancien professeur.
Il s'était adossé au mur de briques dans la rue étroite où l'équipe avait trouvée refuge et la couleur rougeoyante de ses cheveux contrastait durement avec la froideur sombre des pierres dans son dos. Il faisait effort dans son approche nonchalante pour paraître rassuré mais ne trompait pas grand monde. Cela dit, rassuré, Harry aussi ne l'était pas, peu importe qu'il ait vaincu le Seigneur des Ténèbres ou non, une mission pour sauver le monde, même la plus anodine était jamais franchement rassurante.
Et là, anodine, elle ne l'était pas spécialement. C'est le moins que l'on puisse dire. S'infiltrer chez une personne potentiellement dangereuse et dont on ne savait rien...
Enfin rien savoir, non. On savait qu'elle s'appelait Reece Kerr, et que les Mangemorts en avaient après lui De là à savoir ce qu'ils lui voulaient, et s'il leur avait donné ou non, sous la contrainte ou de bon cœur, c'était vraiment une autre histoire.
D'ailleurs savoir que les employés du Ministère avait réussi à dénicher son adresse mais rien de plus laissait Harry perturbé, à croire que ce type était un vrai fantôme.
Le rouquin roula des yeux avant d'énumérer :
"- Au signal, Remus, les jumeaux, Hagrid, Bill et Harry passeront par devant. Leur rôle est de mener l'attaque frontale et appréhender les suspects possibles. La seconde équipe dirigée par Tonks, avec Percy, Hestia Jones, Sturgis Podmore, La fouine et moi, sommes chargés d'entrer par derrière. Charlie et Dedalus Diggle eux, resteront en retrait, perchés sur l'immeuble d'en face et à l'affut de signaux de détresse ou de dangers potentiels. Une fois l'espace maîtrisé il nous faudra selon tes directives investir les lieux et entreprendre une fouille méthodique et organisée dans l'objectif de trouver le plus d'informations et d'indices qui pourrait nous aider. Voire la machine, en croisant les doigts assez fort mais je ne suis pas sûr que qui ce soit dans l'équipe y croit. Enfin oui bon je sais ne partons pas défaitistes bla bla bla. Ah oui et mon rôle personnel est de surveiller la Fouine et de ne pas le quitter des yeux, on ne voudrait pas que notre méchant de compagnie s'enfuit ou laisse un message à ses anciens amis, ou un truc du genre, n'est-ce pas ?
- Méchant de compagnie ? C'est comme ça que tu viens de m'appeler ?
- Pourquoi t'es sourd et t'as besoin qu'on te répète les trucs deux fois ? Dans ce cas-là demande à quelqu'un d'autre de t'expliquer ce que tu as à faire, je ne répéterais pas 25 fois.
- Sachant qu'il faut qu'on t'explique 27 fois pour que tu comprennes Monsieur est mal placé pour parler ...
- Répète un peu ce que tu viens de dire ?!
- Pardon je croyais que c'était moi qui étais sourd ! "
Remus semblait proprement déprimé en les regardant tour à tour.
"- Ils sont toujours comme ça ?" Harry hocha la tête et le lycanthrope grinça des dents en se souvenant avoir entendu qu'ils avaient eu la bonne idée d'installer le prisonnier blond dans la chambre du cadet des Weasley et avec ce dernier. " Bon Ron, Drago, vos querelles d'enfants ou d'adolescents ou peu importe, on s'en contrefiche, ce qui compte, là, maintenant tout de suite c'est la mission et rien d'autre. On a trouvé Reece Kerr et on n'a pas intérêt à le laisser filer c'est notre meilleure piste depuis des semaines. C'est compris ?" Ron hocha la tête penaud alors que l'ancien prince des Serpentards se contentait de grogner.
Remus les dévisagea tour à tour, vérifiant qu'ils s'étaient calmés et qu'il n'avait pas besoin de crier à nouveau. Il réajusta sa cravate en les gardant sous son œil. Peu importe qui avait eu cette idée brillante que de le nommer à la tête de cette mission avec ses deux énergumènes, il le regrettait déjà.
Diantre même Sirius et James, durant leur jeunesse étaient moins compliqués à gérer. Il n'aurait pas cru dire ça un jour. Et à l'époque il avait 17 ans, il avait l'énergie pour gérer ses deux meilleurs amis infernaux. Il n'avait plus la même fougue qu'avant !
McGonagall avait sûrement dû lui flanquer dans les pattes et le nommer responsable de tout ce joyeux bordel juste pour ça en fait. Pour se venger. Entre le père et le fils Potter c'est sûr qu'elle en avait bavé et pas qu'un peu mais il n'aurait pas imaginé son ancienne professeure et ancienne collègue vicieuse à ce point. Quoique...
"- Remus ? On y va ? " le quarantenaire balaya son équipe du regard. Ils attendaient ses ordres, ils attendaient le droit de pouvoir sauver le monde.
"- Oui. Charlie, Dedalus, allez vous percher discrètement sur cet immeuble. Vous partez les premiers, je veux vous savoir installer, je veux vous savoir en sécurité, vous êtes notre atout de secours, sans vous on est fichu. Une fois là-haut vous nous envoyez le signal si tout va bien. C'est lequel ?" Charlie agita un sifflet en bois, ridiculement petit dans ses mains calleuses.
"- Celui du hibou.
- Et si tout ne va pas bien ?
- Celui de l'aigle. Je connais les sifflets que mes génies de frères jumeaux ont trafiqués, on peut leur faire confiance, tout se passera bien Remus.
- Attends, un des points cruciaux de l'opération se base sur un joujou que Boum et Reboum ont fabriqué ?
- Et ouais Malefoy, mais déstresse blondinet...
-... Le made in Weasley c'est pas de la camelote !" Remus sourit en coin en voyant les jumeaux se taper dans la main sans même se concerter du regard avant. Ils n'étaient pas aussi impossibles à gérer que leur petit frère et le jeune Malefoy ensemble mais ils n'étaient pas mal non plus dans leur genre. Eux deux lui rappelaient quand même vraiment James et Sirius, jusqu'à leur façon de tordre leurs lèvres en se voulant innocents et qui ne trompait personne.
Et après tout, ces deux-là ne c'était pas retrouvé avec la Carte du Maraudeur dans les mains pour rien.
N'empêche que - Remus s'en faisait la réflexion en regardant Dedalus Diggle et Charlie Weasley transplaner en haut de l'édifice d'en face, les deux qui ressemblaient le plus à James et Sirius, c'était bien Ron et Harry. D'accord, Ron était loin d'être aussi diabolique que Sirius à toujours chercher une connerie ou une farce à faire - ça c'était définitivement le truc des jumeaux Weasley - mais Harry, Harry était bien le portrait craché de son père. Pas juste au sens physique. Il aimait les ennuis, il aimait les problèmes, il aimait chercher à sauver tout le monde, tout le temps. Et Ronald le suivait toujours.
"- Je maintiens que vous m'envoyez au casse-pipe.
- Malefoy c'est pas l'heure du bureau des plaintes au cas où tu l'aurais oublié.
- S'il y en avait un j'irai lui dire que c'est une honte. C'est la troisième fois que vous m'envoyez sur le terrain sans me donner une baguette. Ou m'enlever mes sorts d'entraves. C'est une tentative de meurtre dissimulé.
- Moooh pauvre chéri, on est là cette fois-ci regarde les grands et puissants Gryffondors vont te défendre t'inquiète pas.
- A parce que ma survie repose sur une bande de suicidaires dont tu fais parti ? Je me sens vachement plus rassuré ! C'est sûr que tu ne serais absolument pas le genre à te marrer si je me prenais un Avada dans les fesses. Définitivement vous avez intérêt à m'ouvrir ce bureau des plaintes.
- Sinon quoi ? Tu vas le dire à Papa, Malefoy ? Je suis sûr qu'Azkaban a un super bureau des plaintes si tu veux y retourner.
- Toi je vais te dire un truc ! Si j'y retourne après t'avoir fait la peau c'est avec fierté que je...
- RON ! MALEFOY ! VOS GUEULES !"
A ce niveau-là Remus aurait été prêt à embrasser le fils de James pour avoir réussi à les faire taire.
Enfin à juger la façon dont ils se lorgnaient l'un et l'autre comme des chiens avec les crocs sortis... C'était bien parti pour recommencer dans peu de temps.
"- Vous avez entendu c'est un cri de Hibou !
- Weasley putain on va te le répéter combien de fois qu'on n'est pas sourd ?
- T'as un problème à..." Remus les fit taire d'un regard.
"- C'est le moment on y va. Tonks je..." la femme qu'il aimait et qu'il avait épousé le fit taire en l'embrassant.
"- Je sais. On attendra ton signal. Équipe Tonks on y va ! On se déploie !!" Et devant Remus, la femme qu'il avait jamais aimé s'en allait en menaçant Ron et Drago d'atrocités s'ils ne se taisaient pas. Et elle avait l'allure d'une déesse guerrière comme dans les romans qu'il lisait gamin.
Harry les regarda s'éloigner en relevant sa baguette, Remus en fit de même. Ils leur laissèrent 15 secondes d'avance avant de sortir de la ruelle à leur tour.
La devanture du magasin - Harry supposait que c'était un magasin - était en tout point normale. Classique, usuelle. Une vielle peinture blanche jaunie et écaillée écrivait "Chez Kerr" sur le montant en bois usé. Des rideaux d'un vert sombre étaient tirés. On apercevait une cloche prête à sonner derrière la porte et un panneau "fermé" accroché à la poignée.
"- Remus ? " le quarantenaire hocha la tête, sorti son propre sifflet de groupe et le porta à ses lèvres. Les jumeaux avaient fait du bon travail, ça imitait le bruit d'un oiseau à la perfection.
Une seconde plus tard, un hululement de hibou lui répondit de l'autre côté du bâtiment.
Remus les regarda tous tour à tour une dernière fois avant de hocher la tête à chacun. Il tapota ensuite le sifflet qui changea de couleur et souffla dedans à nouveau.
Le cri d'une chouette. - Le cri du départ.
Ils entraient.
Ils avaient tous brandi leur baguette alors que Remus enfonçait la porte d'un coup ridicule avec la sienne. On s'était préparé à l'attaque, au comité d'accueil musclé, à la chute.
Il n'y avait rien.
Il n'y avait personne.
Remus avec un coup de tête fit signe aux jumeaux Weasley de lancer une de leur bombe. Harry n'était pas sûr de pouvoir concrètement l'expliquer mais de ce qu'il avait pu comprendre, ces derniers avec détourné l'effet d'une de leurs farces et attrapes pour détecter la présence de piège. Ils en avaient un stock chacun dans la bandoulière pendue à leur cuisse et le brun savait qu'ils en distribueraient à chaque groupe de fouille si les fouilles reprenaient.
S'ils ne trouvaient rien.
Ou rien de concluant.
Harry, comme tous les autres s'était préparé, s'était attendu à du sang, à de la violence, à de l'horreur. Clairement pas le tableau d'une petite boutique d'antiquité aux allures modestes. D'accord c'était une horlogerie, mais sur le moment et sans avoir fouillé les recoins c'était compliqué de le dire avec tous les vieux objets posés ça et là et les outils en métal rouillé posés partout.
Et des horloges.
Beaucoup d'horloges.
De partout.
Les grandes, les petites, les coucous suisses, les montres à gousset et les montre tout court, les pendules, les baromètres, les balancier, les sonnantes, les trébuchantes, les claironnantes les assomantes.
Leurs tic-tacs assourdissants et désordonnés étaient presque à vous rendre fou.
"- Vous avez rencontré quelqu'un ?" Tonks fit non de la tête.
"- Pas vivant en tout cas.
- Cadavre ?
- Un seul. Récent. Probablement Reece Kerr. On croit que c'est un avada qui a eu raison de lui. Les Mangemorts sont passé il y a peu de temps, Drago a reconnu leur travail. " Remus resta muet un instant.
Le périmètre était déjà sécurisé.
Rien ne pouvait arriver à l'évidence.
"- Emmène moi voir ça. Vous restez ici et voyez ce que vous pouvez trouver. Je vous envoie Ron et Malefoy. Après tout on l'a emmené pour avoir l'avis d'un ancien Mangemort et d'un de nos deux traducteurs. Bill tu viens avec nous. Tenez moi au courant s'il y a quoi que ce soit."
Alors ils s'étaient retrouvés, tous ensemble - enfin si tous ensemble signifiait Harry, les jumeaux, Ron, Malefoy, et Hagrid qui peinait comme un fou à se déplacer avec sa carrure entre toutes ses horloges et autres bibelots fragiles.
"- Et les gens je suis entrain de penser... " Drago roula des yeux et marmonna quelque chose dans le vide du style "les rouquins savent penser ?" ou quelque chose du genre mais laissa George continuer. " Toute la fatrie est au complet sur cette opération.
- Tu oublies Ginny, Forge.
- Non ! Enfin oui mais non ! Je voulais dire au niveau des frangins. Regarde, il y a toi et moi, Charlie et Bill, notre coincé national de Percy, Ron et Harry. On est tous là !"
Harry se cogna contre un objet avant de se retourner, pas sur d'avoir entendu, une main sur l'arrière de sa tête qu'il s'appliquait déjà à masser.
"- Quoi ?
- Oh Harry c'est mignon !
- Tu doutes que tu fais partie de la famille c'est ça ?" les jumeaux l'avaient encerclés un de chaque côté de lui, les bras enlaçant ses épaules. Le binoclard avait beau n'avoir aucune fissure à ses lunettes pour une fois, il n'avait rien vu venir.
"- Mais tu sais mon petit Harry...
- Depuis que tu sors officiellement avec Ginny...
- Tu es un frère pour nous tous...
- Et même probablement depuis avant...
- On est 7 frères maintenant si c'est pas cool ça ! ...
- Enfin sauf si tu largues Ginny dans ce cas...
- Mais bon on sait tous que tu vas l'épouser n'est-ce pas ?"
Drago se retourna de l'horloge à balancier qu'il inspectait pour leur lancer d'une voix sèche :
"- Numéro 1 et Numéro 2 c'est pas que vos discussions de siamois me font flipper mais en fait si clairement. D'autant plus que niveau mariage, Numéro 1 est clairement mal placé pour parler. Bref peu importe on pourrait se concentrer sur la tâche sans vous entendre jacasser famille ou c'est trop compliqué ?
- On va parler d'autre chose que de famille dans tous les cas. "
Ron qui s'était baissé au pieds de l'horloge se retourna pour le faire face, un papier dans la main. A son dos et dans une encore d'un vert sombre était apposé le serpent le plus reconnaissable de tout le monde sorcier.
"- Je crois qu'on a tous plus important à dire. "
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Hey hey hey ! Encore une fois ce chapitre a une ou deux minutes de retard et a failli ne pas être à l'heure du tout. Une sombre histoire d'URSSAF à bagarrer, d'insomnies, de formation à préparer, d'inscription à la fac et... Wait comment ça on s'en fout ?
La blague à part, je suis désolée que ce chaptire soit un peu court par rapport à d'habitude (environ 2 530 mots). Je voulais l'écrire parce qu'il était essentiel pour faire avancer l'enquête mais je pense que c'était pas le plus inspirant et ça se sent.
Enfiiiiin pour me faire pardonner, je peux dores et déjà vous "teaser" que le chapitre 50 est parmi ceux que j'ai le plus hâte d'écrire !
La zibe à tous !
R.B.
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