Chapitre - 4
Un silence pesant flotta dans l'air quelques instants.
"- Qui t'as permis d'oser prononcer mon prénom ? Pour qui te prends tu ? Tu n'es qu'une moins que rien !
- Ah ? Je dois avouer que là, maintenant, tu es véritablement en position de force." elle le dévisagea du regard quelques instants. Il se releva d'un bond, dans un cliquetis de chaînes, ne semblant pas supporter se retrouver plus bas que la "moins que rien". Le voyant faire, McGonagall crut qu'il était largement de mettre un terme à leurs comportements mutuellement hostiles.
"- Espèce de petite...
- Hey Monsieur Malefoy ! On se calme je vous prie. Il en va de même pour vous Miss Granger, ne croyez pas que je ne vous voit pas derrière mon dos... " et puis, prévoyant la suite " Ne pensez même pas, à vous dédouaner en disant que c'est l'autre qui a commencé en premier, ou - Par Merlin - j'en prends un pour taper l'autre. Ne me regarder pas de la sorte Monsieur Malefoy, c'est une expression moldue, et avant que vous ne nous sortiez l'une des magnifique diatribe raciste dont vous et votre père avez le secret, je propose que nous revenons aux faits qui nous amène en ces lieux.
- C'est à dire ?! Non attends la Vieille Peau, t'étais sérieuse ? Vous voulez vraiment me proposer un marché ?! C'est HORS DE QUESTION.
- Attendez au moins de savoir Monsieur Malefoy...
- Je n'ai rien à entendre de votre part. Je sais déjà que vous allez me la faire à l'envers.
- C'est marrant, les entourloupes, c'est l'affaire des Serpentards en général. Comme quoi tu es bel et bien un serpent pour en reconnaître une.
- Fait gaffe, la Sang De Bourbe, les serpents ça mord.
- Parce que tu crois peut-être que tu me fait peur ?
- J'avais presque oublié que toi et tes petits copains aviez tous des tendances suicidaires !
- Mes "petits copains" qu'est que tu insinues Malefoy ?!
- J'insinue que...
- HE ! HO ! On se calme tous les deux ! On est pas là pour ça ! Je vous le répète encore une fois !" les deux grognèrent en cœur, d'un son guttural à mi chemin entre le soupir d'insatisfaction et l'avertissement d'un chien qui s'apprêtait tout juste à mordre.
"- Bien. Merci. Comme je vois que vous vous êtes calmés, je continue finalement mes explications. Pour répondre à vos inquiétudes Monsieur Malefoy...
- Je ne suis pas inquiet.
- Bien évidemment. Comme je disais, pour y répondre, il ne s'agit aucunement d'une quelconque arnaque, mais bien d'un marché ou nous serions tous égaux et gagnants. Sachez qu'une étroite collaboration de votre part, si elle se révèle bénéfique, et positive, pourrait sans le moindre doute amenez par la suite à une révision de votre procès.
- Pour quoi ? Décidez de me renvoyer dans cette cellule ? Pour encore plus de temps ?
- Non Monsieur Malefoy. Pour annuler l'ensemble des chefs d'accusations qui plane contre vous, et vous en acquitter. En d'autres termes, vous seriez libre.
- QUOI ?!!
- Pardon Professeur... MAIS C'EST UNE BLAGUE ??!" McGonagall tourna son regard vers Hermione.
"- Miss Granger... Nous sommes unies... Nous venons parlez d'une même voix... Tâchez de me suivre à la fin !
- Je ne peux pas vous suivre quand vous souhaitez remettre le Roi des connards dans la nature !
- Le Roi des connards il est pas sourd pour ton info' la Sang de Bourbe !
- Et la Vieille Peau non plus, Monsieur Malefoy.
- Pourtant, vu votre âge...
- Oh la ferme Malefoy !" tiens les hormones s'ajoutaient à la partie... " Professeur, j'exige des explications qui pourrait justifier un tel acte de folie !
- Et je serais presque d'accord avec Grangie... Je sens toujours l'entourloupe... C'est trop beau pour être vrai bizarrement... Qu'est ce que vous attendez de moi au... Non... Je... Non... Tout mais pas ça... Vous ne pouvez pas les avoir... Non... C'est pas possible... Non...
- Je crois que vous avez pourtant bien compris Monsieur Malefoy.
- Vous avez trouvé les Cahiers Perdus ? N'est ce pas ?
- Tu es au courant de leur existence ?" Drago se tourna vers Hermione comme si un troisième œil venait soudain de lui pousser sur le front.
"- Je... De quoi ? Non... Je connais pas... " les deux Gryffondors ignoraient si c'était là de l'ironie, ou bien qu'il pensait avoir fait une bourde, et tentait tant bien que mal de se rattraper.
"- Tu en sûr ?
- Tu remets ma parole en doute la Sang-De-Bourbe ?
- Etant donné que tu es un serpent...
- Hé vous deux ! Ne recommencez pas ! J'EN AI MARRE A LA FIN !" lissant un plis imaginaire pour reprendre contenance, après avoir perdu son calme, McGonagall entreprit d'expliquer sommairement l'histoire et la Prophétie Finale au prisonnier, omettant volontairement les détails qu'elle jugeait inutile d'offrir à un ancien Mangemort.
"- Génial... J'en prendrais pour moins longtemps que je pensais... On va bientôt tous crever... Si un jour je pensais que vous deux viendriez m'apporter une si bonne nouvelle... Haha... En attendant, je ne sais toujours pas ce que vous attendez de moi...
- Il rigole là ?! Ou il est sérieux ?
- Cela a peu d'importance Miss Granger. Et pour répondre à votre question, Monsieur Malefoy, et bien, nous supposons que vous détenez des informations qui pourrait nous être fort utile afin de trouver la Machine."
Il éclata soudain d'un rire rauque et désordonné, un peu maladif et sans doute forcé. Un rire faux, un rire qui ne faisait pas "pour de vrai", un rire de ceux qui ne savent plus comment rire, un rire qui racontait peut-être un peu son histoire, comme il n'oserait sans doute jamais la raconter, avec sa stupide fierté de Sang-Pur, qu'ont lui avait inculqué depuis sa plus tendre enfance. Un rire que se finit en une violente quinte de toux, qui secoua quelque peu son corps qui semblait plus maigre et plus fragile, par dessous sa blouse de prisonnier trop grande, comme un enfant qui se serait amusé à se déguiser les vêtements de son père.
Et c'était bien cela, en dépit de tout, Drago restait encore un enfant. Un enfant a qui on avait tout inculqué sauf les valeurs essentielles, sauf la tendresse nécessaire à la survie de tout être vivant. Un enfant que la guerre avait détruit, comme tant et tant d'autres.
Un enfant qu'on avait voulu faire Prince quand il aurait peut-être simplement voulu être comme les autres. Un enfant qui avait tout eu pour lui, pendant un temps, exceptée l'Amour qui lui aurait donné la force de se battre.
La machine de guerre si durement programmée avait, en dépit de tant de travail, finit par dérailler.
Mais qu'importe qu'il fut Déserteur du champ de bataille, Traître à son propre camp, son propre sang, à l'allégeance qu'il avait offert au Seigneur des Ténèbres. Il n'avait commis que trop de crime en son nom et pour le satisfaire. Il avait taché ses mains de ses tâches indélébiles et qui ne partiront jamais. Sa place était à Azkaban. C'était la seule chose qu'il méritait.
Le Prince devant Hermione n'était plus rien, plus qu'un prince déchu, un prince à genoux, un prince au ventre déchiré par les griffes immatérielles d'un abominable démon barbare au sourire d'un rouge carnassier. Un prince portant les stigmates de plaies que personnes de saurait voir.
Qui peut avoir de la peine pour les Serpents ? Qui peut avoir de la peine pour les monstres ?
Il était tout autant victime que coupable. Et coupable que victime.
Les deux femmes attendirent plus ou moins patiemment qu'il reprenne consistance et sérieux, bien qu'un petit rictus sardonique ne quitta pas son visage.
"- Je ne pense pas que je détienne une quelconque information qui puisse vous aider?
- Je crois que si, Monsieur Malefoy, au contraire.
- Même si je savais quoi que ce soit, je ne vous le dirais pas.
- Et pourquoi ça, le Serpent ? " il jugea Hermione à son tour, comme si il eut put la tuer d'un simple regard.
"- Parce que, que je vous aide ou non, on finira pas crever dans tous les cas, vous allez échouer. C'est sans espoir.
- Alors Monsieur Malefoy préfère attendre la mort coincé ici, planqué dans ses foutus dix mètres carrés de cellule ? Monsieur Malefoy est un lâche ? Un lâche encore et toujours ? Etrangement je ne suis pas étonnée. Mais je ne pensais pas que tu pouvais tomber encore plus bas dans mon estime...
- Pense ce que tu veux la Sang De Bourbe, au fond, ce n'est pas mon problème. Mais sache que je préfère crever plutôt que d'aider des gens comme toi.
- Pourquoi ? Parce que qu'on te dégoute ? Parce que JE te dégoute ? Parce que ça te répugnent, le Bien ? Parce que ça te tuerait de prêter assistance et d'être gentil pour une fois et une seule ?
- P'têt bien que oui...
- Alors tu préfères rester planqué dans ta cellule jusqu'à la fin de ta vie ? Tant mieux elle sera peut-être plus courte, et alors, je me réjouie qu'un con comme toi finisse enfin par mourir, tu n'auras que ce que tu mérites. Mais dehors il y a des gens bien, des gens bons, des gens qui n'ont strictement rien demandé ! Et tu vas les laisser à leur sort alors que tu as la capacité de les aider ?
- C'est précisément des gens de leur espèce que j'ai tué. Que veux tu que ça me fasse ? Je m'en fous. Personne ne s'est intéressé à mon sort. Je n'ai aucune raison de m'intéresser au leur.
- Parce que c'est ainsi que tu raisonnes ? Tu me dégoûtes un peu plus à chaque minute ! Et si tu avais un gosse hein ? Si tu avais un gosse ! T'aimerais quoi ? T'aimerais qu'il pense que son père et un connard ou bien qu'il est un héro.
- Tais toi Granger... Tu ne sais pas de quoi tu parles... Tu ne sais pas ce que tu dis...
- Si, au contraire, si. Tu es un connard. Un connard comme ton connard de père. Venez Professeur, allons nous en. Nous avons le monde à sauver. Ne perdons pas plus de temps avec une raclure de sa catégorie. "
Et elle tourna les talons, sans rien attendre de plus. La vieille directrice de Poudlard s'arrêta un instant à regarder ce qu'il restait de son ancien élèves, se rasseoir dans un coin poussiéreux, dans les lambeaux crasseux qui couvrait son corps. Elle finit par suivre Hermione, dans un soupir.
La jeune femme l'attendait à quelques pas de la cellule, lorgnant les pauvres gardiens d'un œil mauvais, ils étaient peut-être bien idiots et peu professionnel mais ils ne lui avaient rien fait.
Elle se remit à marcher, quand McGonagall arriva à sa hauteur, s'assurant qu'on ne pouvait les entendre avant de prendre la parole.
"- Je suis désolée Professeur. Je n'ai pas sut faire ce que vous attendiez de moi.
- Au contraire Miss, c'est exactement ce que j'attendais de vous.
- Comment ça ? Sauf mon respect Madame, il a expressément refusé votre marché. Je ne vois pas où nous avons réussi quelque chose..."
McGonagall ne répondit strictement rien, se contentant de ralentir la cadence, et d'afficher un curieux petit sourire de victoire sur ses lèvres éternellement pincées.
Une fraction de seconde plus tard, une voix déchirait le couloir, audible en dépit de toutes les autres qui criaient jusqu'à ne plus pouvoir.
"- TRES BIEN. J'ACCEPTE. MAIS JE VOUS DETESTE TOUJOURS."
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