Chapitre - 2
Un nouveau silence cuisant parcouru l'assistance.
Qu'aurions nous put répondre à cela ?
Déjà, les visages s'affaissaient encore plus que quelques secondes auparavant, les larmes commençaient à perler au coin des yeux... Tout ce qui ce trouvaient debout semblaient désormais avoir du mal à le rester. Leurs jambes tremblaient, leurs épaules fléchissaient sous le poids de si lourdes informations, de ces si tristes nouvelles que personne n'auraient put imaginer.
"- ...
- ...
- ...
- ...
- ...
- PUTAIN DE MERDE !
- HARRY !" le survivant tourna le regard vers sa meilleure amie qui venait de crier. Elle le regardait avec des yeux ronds comme des chaudrons, elle semblait terrorisée.
Elle observait sans vraiment comprendre le spectacle qu'elle voyait. Ce n'est pas tant que son esprit eut put être comme... détaché de son corps, c'est surtout que, de la même façon qu'aucune personne présente ne se serait attendue à la voir flancher, une telle vision du jeune homme lui était inédite.
Il donnait l'air de n'être rien d'autre qu'une bête sauvage et enragée, rendue sourde et aveugle par une colère qui était probablement sans aucune limite.
Ses yeux hagards se posaient un peu partout sans réellement donner l'impression d'analyser ce qu'ils voyaient. Tous ses membres tremblaient comme les flammes des bougies, sans qu'on ne sache si c'était de peur, ou par la force d'un tout autre sentiment.
Il ressemblait à un fou. Un dément.
"- NON HERMIONE ! IL N'Y PLUS D'HARRY QUI TIENNE !
- J-Je...
- TU AVAIS DIT QUE CE N'ÉTAIT PAS GRAVE !!! TU AVAIS DIT QU'IL N'Y AVAIT RIEN DE DANGEREUX ! RIEN DE DANGEREUX !!!
- OUI JE L'AI DIT !!! ET JE ME SUIS TROMPÉE ! VOILA !" Hermione s'énerva à son tour. L'animosité d'Harry sembla monter quelques crans d'un coup.
"- TU AS MENTI !!!
- NON HARRY ! NON ! Non... Je n'ai pas menti !
- ALORS TU AS FAIT QUOI ?!!
- J'AI TENTÉ DE TE RASSURER !" il se figea, sa voix était désormais froide, glaçante, et toujours aussi forte.
"- ET BIEN C'EST RATÉ ! C'EST RATÉ ET ON VAS TOUS CREVER COMME DES CONS MAINTENANT !
- NE DIS PAS CA !
- QUOI ?!! PARCE QUE C'EST PAS VRAI PEUT-ETRE ? PARCE QUE TU VAS ME DIRE QU'APRES TOUTE CE QU'ON A VÉCU CE N'EST PAS CE QUI NOUS ATTENDS ?!! TOUS NOS COMBATS N'AURONT FINALEMENT SERVIT A RIEN !
- NE DIS PAS CA HARRY POTTER ! JE T'INTERDIS DE DIRE CA ! C'EST JUSTEMENT AU NOM DE TOUS CES COMBATS ET DE TOUS NOS MORTS QUE NOUS DEVONS CONTINUER A NOUS BATTRE ET SURTOUT, SURTOUT NE PAS BAISSER LES BRAS !
- ALORS QUOI ? TU VEUX QU'ON RESTE TOUS DEBOUT COMME DES VAILLANTS PETITS SOLDATS FACE A LA PUTAIN DE FATALITÉ QUI NOUS ATTENDS ? TU VEUX QU'ON FASSE SEMBLANT D'ACCEPTER L'IDÉE MEME QU'ON VA TOUS MOURIR ?!" toute l'assemblée suivait silencieusement la joute verbale entre les deux meilleurs amis, avec le même air un peu effaré et vaguement dégoûté que lorsqu'on l'on regarde un accident de voiture sur le bord de la route.
" - NON HARRY ! JE VEUX QU'ON SE BATTE ! JE VEUX QU'ON SE BATTE JUSQU'AU BOUT... Parce que... Parce qu'il y a peut-être une solution... " tout les regards se tournèrent à nouveau vers Hermione, soudain comme ravivés d'une lueur d'espoir. Le Survivant sembla soudain se calmer quelque peu.
"- ... A-A quoi tu penses... ?
- Ecoutez... C'est peut-être idiot mais.... Je crois que nous nous devons d'essayer...
- Essayer quoi ? Crache le morceau à la fin Hermione !
- J'y venais Harry... J'y venais... En fait... Je pensais... Je pensais qu'on pourrait peut-être... retrouver et... détruire la Machine." contre toutes attentes, le Survivant éclata de rire.
" - PUTAIN ? C'est ça ta solution ... ? Et bien on va vraiment tous mourir... " le ton de sa voix, si posé, si froid, presque... indifférent, contrastait effroyablement avec la colère haineuse qu'il hurlait encore quelques secondes plutôt. C'en était presque plus effrayant...
"- Peut-être pas Potter... Peut-être que ça peut marcher." intervint le Professeur McGonagall, restée muette jusqu'à lors.
- Mais Professeur ! Vous l'avez bien entendu tout comme moi ! Hermione l'a dit ! C'est impossible ! Impossible ! Aucune prophétie des Sibylles n'a sut être empêchée ! Aucune !
- Et bien... Dans ce cas-là, nous n'avons qu'à dire que ça sera la première qui ne se réalisera pas !" le brun se tourna vers sa meilleure amie, observa toute la détermination qui se lisait sur son visage comme si c'était là la toute première fois qu'il la voyait.
"- Hermione... Comment peux-tu en être aussi sûre ? Comment peux-tu trouver encore la force de te battre ?"
Elle inspira fort, une ou deux fois, et puis se rapprocha instinctivement de Fred, comme un enfant se serait rapproché de sa peluche en ayant peur. Se faisant, elle releva la tête vers Harry, avec un maigre sourire, elle avoua :
"- Je ne suis sûre de rien Harry... Vraiment sûre de rien... Je n'en ai pas l'habitude, et je ne supporte pas ça... Mais pour ce qui est de la force qui me pousse à rester debout et à me battre, si il le faut jusqu'à la fin... Elle est toute trouvée." le Survivant ne répondit rien, mais ses yeux semblaient questionner, demander, en cet instant précis, il avait désespérément besoin de quelque chose à laquelle se raccrocher de toutes ses forces.
"- Regarde tout autour de nous Harry. Regarde tous ces gens. Tous ces gens qui ont répondu à notre appel sur le champ. Tout ces gens que tu connais et que tu tiens en lieu et place de ton cœur comme tes plus fidèles amis, comme ta famille, comme la femme de ta vie. Regarde les tous Harry. Regarde les bien. Ta force elle est là. Ma force, elle est là... Et là aussi... " et elle serra la grande main de Fred dans la sienne, caressant de l'autre main son ventre de façon automatique et tendre, sans même voir les yeux exorbités des personnes qui l'observaient et qui se rendaient soudain compte de son tour de taille que l'angoisse ne leur avait jusqu'à lors pas permis de remarquer. " Je vais être... maman Harry... C'est bizarre à dire parce que... Parce qu'ils ne sont pas encore là mais... Je jure devant Merlin, Dieu, le Diable ou je ne sais quelle entité supérieure que jamais je ne m'avouerai vaincue, tant qu'ils seront là. Je ferais tout pour mon fils et ma fille Harry. Absolument tout... Même si je dois en mourir. " elle sentit que la main de Fred la serra un peu plus fort, comme pour lui enlever l'idée même de mourir. Elle n'avait pas le droit de mourir, d'abord... Aucune personne dans cette salle en face.
Molly s'approcha d'elle, posa une caresse maternelle sur joue, un geste tendre, un geste rassurant.
"- Oh ma chérie... Regarde toi, écoute toi parler... Tu es déjà une maman, Hermione. " une nouvelle pression de la main de Fred dans sa main lui apprit qu'il partageait l'avis de sa mère.
"- Merci Molly... Mais pourquoi il me regarde tous de la sorte ?" Le rouquin derrière elle intervint alors, d'une voix amusée plus que gênée.
"- Parce que personne ici ou presque n'était au courant pour ta grossesse.
- Oh. Et bien... Je suis enceinte. Fred et moi attendons des jumeaux."
Le dénommé Fred éclata d'un rire franc et naturel, de son rire encore mélodieux de ses innocences enfantines dont il ne s'était jamais dépourvu. Sûrement que ce fut le ton qu'Hermione avait utilisé, pratiquement détaché. Pas comme si elle s'en fichait mais plus comme si elle parlait de la météo dehors.
Et dire qu'il y a quelques semaines encore elle était à de deux doigts de s'évanouir dans ses bras alors qu'il ne s'agissait que de dire la même chose !
L'évocation de la grande nouvelle eut au moins l'avantage de détendre l'atmosphère si tendue, comme seuls les enfants savent le faire. Cela ne dura pas longtemps bien sûr mais, la joie ne fait jamais de mal, surtout en temps de guerre...
***
" - Hermione je n'aime pas ça !
- Je sais Fred... On n'a pas le choix...
- Même ! Tu es enceinte ! Tu aurais put dire non !" elle soupira en reposant la brosse à cheveux sur la commode, s'avouant vaincue pour cette fois. D'un pas lent, seulement rythmé par le bruissement de sa mignonne petite nuisette à fleur, elle le rejoint sur leur lit conjugal.
"- C'est à moi que McGonagall a demandé de l'accompagner.
- Et alors ?
- Et alors ? Je venais d'annoncer ma grossesse même pas cinq minutes auparavant ! McGonagall ne m'aurait pas demandé de prendre ce risque si elle n'avait pas une bonne raison de le faire !" Fred sembla, et contre toutes attentes, sur le point de se mettre à bouder.
- Même ! 'Mia on parle d'Azkaban là !
- Je sais... je sais...
- Non ! Tu n'as pas l'air de savoir ! On parle d'Azkaban et toi tu es enceinte !
- Je te signale pour ta gouverne, Fred Weasley, qu'il n'y a plus de Détraqueurs à Azkaban !
- Mais il y a toujours, des malades mentaux, des prisonniers, des tueurs, des fous, et de dangereux psychopathes plus connus sous le nom de Mangemorts !
- Justement... En parlant de Mangemorts... J'aimerais bien savoir quel est celui avec qui McGonagall veut absolument négocier, et pourquoi elle n'a pas voulu donner son nom... Enfin je verrais bien demain mais j'avoue que ça m'intrigue..." et c'était le cas ! Elle semblait bien plus intriguée que terrorisée la bougre ! Fred souffla longuement, se retenant te se frapper le front du plat de la main.
"- Tu as écouté ce que je viens de dire au moins ?"
***
"- Tu es calmé ?" Ginny venait d'apparaître à l'instant dans l'embrasure de la porte, vêtue d'un de ses tee-shirt à lui pour tout vêtement de nuit. Cela n'arrivait pas souvent, mais sans doute qu'elle avait besoin de réconfort ce soir, comme tout le monde.
En temps normal, il lui aurait probablement sauté dessus à peine passé le pas de la porte, mais ce soir, il n'y avait rien de normal.
S'il tendait l'oreille, il pouvait presque entendre les cris de dispute de la chambre du dessus. Hermione était si têtue quand elle le voulait... Et lui, il était bien de l'avis de Fred. A sa place, lui non plus n'aurait pas laissé une Ginny enceinte partir faire sa promenade de santé dans le repère des monstres... Mais il était à sa place à lui, Harry Potter, meilleur ami, meilleur ami qui s'était mal comporté et lui avait mal parlé...
Il faudrait qu'il aille s'excuser auprès d'elle demain, avant que le professeur McGonagall ne vienne la chercher.
Il ne lui dirait rien, malgré tout, quand bien même Hermione l'inquiétait au plus au point, et qu'il aurait préféré y aller à sa place et l'enfermer au grenier si il fallait, elle restait une adulte, une grande fille capable de faire des choix raisonnés et matures, sûrement plus que lui d'ailleurs...
Merlin ! Voilà qu'il était un piètre meilleur ami ! Incapable de voir quand elle était au plus bas, incapable de la réconforter, incapable de se rendre compte qu'elle était enceinte et que la seule chose qu'elle avait besoin c'était d'être aimée, et rassurée, d'être prise dans des bras chauds comme dans une couverture de laine qui lui aurait mit un peu de baume au cœur...
Piètre meilleur ami qu'il était, incapable de tout et même de la protéger ! Que pouvait-il faire ?
La réponse était toute trouvée.
"- Oui. Je suis calmé. Et prêt à me battre."
Et c'était vrai ! Harry Potter était fin prêt à se battre ! Et plus fort que jamais face à cette guerre peut-être bien plus effrayante que la première.
Il se battrait pour lui. Pour sa vie. Et pour celle qui voulait construire avec Ginny dans un futur incertain mais tellement plaisant.
Il se battrait pour Ginny. Parce qu'elle était sa raison de vivre.
Il se battrait pour Hermione, et les deux petits anges qui grandissaient dans son ventre et qu'il aimait déjà comme un oncle fier et tendre.
Il se battrait pour ses amis, encore et toujours.
Il se battrait pour sa famille. Cette famille qu'il avait tant attendu, tant prié pour, demandé à Lune comme seul présent.
Il l'avait maintenant sa famille. Et il se battrait pour elle, jusqu'au bout. Parce qu'elle était sa force.
Sa plus grande force.
Et sa plus grande faiblesse... Si les choses tournaient aussi mal qu'on pouvaient si attendre.
Tenir autant à des gens étaient à la fois vital et mortel, mais comme les Dragées Surprises, on ne sait jamais sur quoi on va tomber.
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